Par Antoine Potier
L'épisode 1 et la suite du débat:
https://cieldefrance.eklablog.com/2025/07/en-reponse-a-l-eco-medien-paul-jael-sur-agoravox.html
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À le lire, et s'il est donc tout à fait significatif, comme on l'a déjà vu, que cet auteur, Paul Jael, ait baptisé son site « éco-médie », d'où le titre du premier article, pour ce second, on hésite néanmoins, vu que l'"éco-médien" est donc tout à fait à court de réplique, semble-t-il. Mais comme souvent sur AgoraVox, cela n'empêche pas les lecteurs de débattre entre eux, ce qui fait, en fin de compte, l'intérêt principal de ce genre d'article, sinon même, le seul...! Voici donc la suite...
Luniterre
Quelques réflexions sur la « lutte des classes »
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L’existence structurelle d’intérêts contradictoires ne peut manquer de susciter parmi les groupes impliqués des manœuvres visant à renforcer leur position aux (...)
469 visites 28 jui. 2025 | 12 réactions | Paul Jael + Partager
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https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/quelques-reflexions-sur-la-lutte-262361
La Bête du Gévaudan 29 juillet 16:52
Au sens générique, la « lutte des classes » est la lutte des classes pour le pouvoir politique... c’est à dire que chaque classe veut distordre la loi à son profit privé, alors que la loi se doit d’être neutre et de « rendre à chacun le sien » ...
Le moyen d’y mettre fin est de rétablir le rôle de pur arbitre du pouvoir et rétablir la liberté des échanges.
Ainsi, le jeu des intérêts se fera naturellement et équitablement.
Or, le libre-commerce est gagnant-gagnant... c’est-à-dire qu’il n’y a pas un gagnant et un perdant, mais deux gagnants... et cela éteint la lutte des classes.
La « lutte des classes » telle que décrite par Marx (capital / travail) est un concept économique faux... c’est lié à la faiblesse intellectuelle de Marx, à son incompétence et à son inculture (mais ce gugusse ésotérique donnait un semblant de téléologie matérialiste aux panthéistes modernes en proie aux angoisses existentielles... c’est la raison hypocrite pour laquelle certains continuent de professer ses analyses ineptes et erronées)... il n’y a pas d’exploitation ontologique du travail par le capital, mais un mutuel enrichissement.
Ainsi, au lieu de chercher à voler son voisin (en col blanc ou en col bleu), les hommes devraient plutôt s’attacher à commercer avec lui. Ce concept de lutte des classes est un venin qui détruit le coeur de l’homme et appauvrit la société. Cette remarque s’applique à tous les milieux sociaux (riches et pauvres).
Gollum 29 juillet 17:11
@La Bête du Gévaudan
il n’y a pas d’exploitation ontologique du travail par le capital
Je me demande ce qu’en penserait un mineur sud-africain, dans une mine d’or appartenant à une des grandes sociétés aurifères actuelles, cotée en bourse, etc, etc...
Il sera heureux d’apprendre qu’il n’est pas exploité. Là je sens même qu’il va retourner au travail avec un poids en moins sur la conscience.. Enfin l’esprit libre.. Pas exploité ! Merci la Bébête du Gévaudan. 
Goldo Du 29 juillet 19:27
@La Bête du Gévaudan
« Au sens générique, la « lutte des classes » »
Au sens générique... Même ce point de vue se discute.
La lutte des classes n’est pas un concept générique mais un concept historique, philosophique, politique.
Et ce n’est pas un but en soi, mais une réalité. La réalité de l’affrontement des classes parce que leurs intérêts divergent parce que le libre-commerce est tout sauf gagnant-gagnant (sauf pour les menteurs). Surtout quand il s’agit de vendre sa force de travail.
Quant à Marx, il fallait oser — mais c’est bien à ça qu’on reconnaît les tiens — dire qu’il était inculte, « ésotérique », incompétent ! On aimerait pouvoir mesurer ton immense compétence dans le domaine professionnel qui était celui de Marx, à savoir la philosophie, qui te permet ce genre de propos aventureux !
Et que tu complètes en affirmant qu’« il n’y a pas d’exploitation ontologique du travail par le capital, mais un mutuel enrichissement » donne définitivement raison à Audiard. Même si tu cases, pour faire le singe savant, le terme « ontologique », c’est faux.
Tous les travailleurs qui se sont battus depuis le18e siècle pour obtenir des droits et qui ont trouvé des fusils face à eux étaient donc selon toi, des imbéciles qui n’avaient rien compris de leur bonheur. Bientôt, tu nous diras qu’Hugo était un sombre con et ses misérables une fable absurde.
Les afro-américains lynchés l’ont sans doute été parce qu’ils étaient trop bêtes pour comprendre ce concept d’enrichissement mutuel... Les anarchistes fusillés , massacrés, emprisonnés à Kronstadt, aux USA comme en Italie, en Espagne et ailleurs étaient sans doute aussi de fieffés imbéciles qui n’avaient rien compris au monde !
Ce genre de propos est du même acajou que celui qui a inspiré une célèbre maxime à Courteline : « passer pour un imbécile aux yeux d’un ignorant est un plaisir de fin gourmet ».
Tu t’es également gouré dans ton pseudo. Tu as utilisé le mauvais genre.
Luniterre 30 juillet 08:02
@l’auteur
@La Bête du Gévaudan
Si l’œuvre de Marx fait non seulement débat mais carrément encore polémique aujourd’hui, on le voit bien ici même, c’est bien parce qu’elle a marqué l’histoire, de la fin du XIXème siècle à nos jour, et que cette empreinte est même encore conséquente sur le monde actuel, à plusieurs titres, et notamment en Russie et en Chine.
Plutôt que de faire dans l’approximation ou dans l’invective, il est donc bien plus utile de chercher à la comprendre, afin de comprendre son impact réel, ce qui, évidemment, non seulement n’exclut pas un regard critique, mais l’implique même, et précisément d’un point de vue dialectique, par définition.
Pour l’essentiel, l’œuvre de Marx est contextualisée dans l’époque de la première révolution industrielle, au milieu du XIXème siècle. Sa première utilité est donc de nous aider à comprendre cette époque, qui est la racine de la société industrielle moderne.
Pour Marx l’argent n’est capital que s’il est engagé dans un processus productif, et c’est en ce sens qu’il est avant tout une valeur d’usage (Cf. Grundrisse), contrairement à ce qu’en pensent la plupart des pseudos-« marxistes » encore aujourd’hui.
Il y a donc une dissociation dialectique du capital productif et du capital spéculatif, dont l’aspect fictif est devenu prédominant au fil de l’évolution du système, et à mesure de la prédominance du capital fixe.
Cette dissociation induit donc un changement de nature du système à partir du moment où le capital engagé dans le processus productif cesse de s’élargir de manière endogène, sur sa propre base, nécessitant impérativement le jeu de la spéculation pour se valoriser.
Le jeu de la spéculation ne dépendant essentiellement que de la masse monétaire en circulation, et donc, in fine, de la dette, publique et privée. Dette qui n’est validée, en dernier ressort, que par la garantie que lui apportent les principales Banques Centrales de par le monde (Fed, PBoC, BCE, BoE, BoJ).
Les marchés financiers étant définitivement rentrés dans la dépendance des politiques monétaires des Banques Centrales à partir de la crise de 2007-2008, on peut raisonnablement historiquement fixer le point de bascule du système autour de cette date, pour distinguer la fin de la période capitaliste proprement dite, « classique », de la nouvelle période historique banco-centraliste.
Fixer une limite, d’un point de vue dialectique, reste toujours problématique, mais reste néanmoins nécessaire pour comprendre l’évolution de toutes choses. Même les différentes formes de vie portent les traces des formes antérieures dont elles sont issues. Il y a pourtant néanmoins des sauts évolutifs caractéristiques d’une espèce à une autre. Idem pour les sociétés humaines, à ceci près qu’elles peuvent non seulement coexister mais s’entremêler encore longtemps en tant que telles. La transition de l’antiquité au féodalisme s’est étalée sur plusieurs siècles et les historiens sérieux en sont toujours à définir quelle est le moment réel de bascule historique (« révolution féodale »), et plutôt autour de la chute de l’empire carolingien que de celle de l’empire romain, en fin de compte.
Mais si l’on en débat encore de nos jours, le fait est aussi que jusqu’à présent on n’a trouvé aucun chroniqueur de cette époque pour faire l’analyse en temps réel de cette mutation... !
Pour la mutation que nous sommes en train de vivre, nous avons quasiment toutes les données disponibles en temps réel : jusqu’à preuve du contraire, cela ne nous rend pas collectivement plus avisés, concernant les choix qui nous restent éventuellement possibles !
Luniterre
chantecler 30 juillet 08:18
@Luniterre
Commentaire extra !
Merci .
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Quelques études et articles récents et plus anciens pour comprendre la mutation banco-centraliste de l'économie au XXIème siècle :
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France Finances, ça Balance… Mal ! Déficit Public Vs Dividendes CAC 40
L’évidence que met sous nos yeux le schéma symbolique de la balance, c’est la part de la valeur d’amortissement du capital fixe qui est assumée par la dette sur le plateau le plus "lourd" de la balance, d’un côté, et qui permet donc, de l’autre côté, sur le plateau de la finance, les « superprofits » autrement impossibles.
Un tour de « passe-passe » qui serait impossible sans les politiques monétaires ad hoc des Banques Centrales, et en UE, donc, de la BCE.
Exit le capitalisme « classique », bonjour le banco-centralisme !
Un système qui tient à la fois de la pyramide de Ponzi et de la dystopie orwellienne. Mais une pyramide de Ponzi constamment « consolidée » par les politiques monétaires « créatives » des Banques Centrales et une dystopie qui ne peut précisément se rendre « durable » que par un contrôle de plus en plus totalitaire de la vie quotidienne et de la « pensée » des citoyens.
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NOUVEAU!
Un diamant trouvé sur la plage - Chronique économique estivale
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« Je me promène au bord de la mer. Un heureux hasard me fait mettre la main sur un superbe diamant. Me voilà en possession d’une grande valeur. Pourquoi ? Est-ce que je vais répandre un grand bien dans l’humanité ? Serait-ce que je me sois livré à un long et rude travail ? Ni l’un ni l’autre. Pourquoi donc ce diamant a-t-il tant de valeur ? C’est sans doute que celui à qui je le cède estime que je lui rends un grand service, d’autant plus grand que beaucoup de gens riches le recherchent et que moi seul puis le rendre. Les motifs de son jugement sont controversables, soit. Ils naissent de la vanité, de l’orgueil, soit encore. Mais ce jugement existe dans la tête d’un homme disposé à agir en conséquence, et cela suffit. »
Frédéric Bastiat - Harmonies économiques - 1850
Que sa possession soit le fruit d’un improbable hasard sur le sable de la plage ou le fruit d’un travail acharné pour l’extraire des entrailles de la terre, la valeur d’un diamant ne réside jamais que dans l’apparence sociale de richesse qu’il pose.
La simple apparence est l’utilité sociale du diamant comme nourrir est l’utilité sociale du pain. Que la possession de l’un ou de l’autre aient nécessité plus ou moins de travail est un présupposé qui questionne donc la valeur du travail. Mais quoi qu'il en soit, gagnés avec ou sans travail, nourrir reste l’effet social du pain comme l’apparence reste l’effet social du diamant, et c'est bien cet effet social qui en fait la valeur immédiate.
La question de savoir si le travail humain a une valeur ou non dépend donc uniquement de son utilité sociale. C’est la valeur particulière de l’énergie du travailleur. Le travail est d’abord et avant tout une énergie, et c’est sous cette forme fondamentale qu’il a une utilité sociale ou non, une valeur ou non.
La quantité d’énergie dépensée par un ouvrier au cours d’une opération de production est mesurable par le temps de travail moyen consacré à cette opération, par exemple le temps nécessaire à tourner tel ou tel épaulement d’une pièce avec telle ou telle machine plus ou moins perfectionnée techniquement.
Il y a une quantité de travail fournie par la machine, une autre par l’ouvrier, et donc un rapport entre les deux : capital fixe/capital variable. La somme des deux énergies est la base du capital industriel productif tel qu’il a révolutionné le monde au XIXème siècle.
Un diamant trouvé sur la plage - Chronique économique estivale
Voir également:
Sur AgoraVox "Un diamant trouvé sur la plage - Chronique économique estivale" - Le débat
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"Droit européen" : la laisse de l'endettement banco-centralisé - Maintenant en Allemagne aussi...
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Banco-centralisme : définition et mise au point
https://cieldefrance.eklablog.com/2025/04/banco-centralisme-definition-et-mise-au-point.html
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Le "macronisme" est-il une nouvelle forme de "capitalisme" ou une autre forme d'exploitation ?
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Existe-t-il de « l’argent magique », et si oui, au profit de qui ???
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Pour en finir avec le mythe de la "productivité du travail" au XXIe siècle ! (VF - AgoraVox)
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Sur l'histoire et la formation des fondamentaux du banco-centralisme, et sur une alternative éventuelle :
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Un article un peu plus ancien, mais où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d’économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :
Richard Werner, "père spirituel" du Quantitative Easing et "apprenti sorcier" du banco-centralisme
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Pour l’ébauche d’une solution…
Pour un retour à quelques fondamentaux du Gaullisme,
réadaptés en pratique à l’évolution économique du XXIesiècle :
Reprendre le contrôle, à l’échelle nationale, de la vie économique et sociale, y compris dans sa dimension financière, reste la priorité essentielle. Contrôler le crédit, c’est contrôler la création monétaire réelle dans le pays, directement sur le terrain du développement économique, et donc tout à fait indépendamment de son signe, Euro ou autre. Contrôler le crédit permet d’orienter les grandes tendances de l’activité économique vers les activités et secteurs prioritaires pour les besoins de la population et pour l’indépendance de la nation.
C’est pourquoi nous avons proposé, sur Ciel de France, de remettre au centre du débat la reconstruction d’un Conseil National du Crédit, dans une version statutairement adaptée aux nécessités de notre indépendance nationale au XXIe siècle, c’est à dire doté de pouvoirs constitutionnels et d’une représentativité démocratique réelle :
Les leçons de l’Histoire…
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Il était une fois… le Conseil National du Crédit (1945). Et aujourd’hui ?
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Pour une approche plus synthétique de l’ensemble du processus de la mutation banco-centraliste depuis la formation du capital industriel, une étude de fond :
Le Roi « Capital » est mort, vive la Reine « Dette » !
https://cieldefrance.eklablog.com/le-roi-capital-est-mort-vive-la-reine-dette-a215991921
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