• Mic-mac, Minc et Marx...(...Et Macron dans tout ça?)

     

     

    Aujourd'hui, c'est l'halali: Macron en fin de règne, Macron aux abois, n'en a plus pour longtemps, politiquement, et ses zélateurs d'hier en sont déjà quasiment à l'autopsie de son cadavre politique...

    Parmi ceux-ci, Alain Minc est remarquable par la "radicalité" de son diagnostique, passant de l'"égocentrisme" assez commun chez le sujet politique, au "narcissisme" qui l'amène à s'isoler dans une sorte de déni qui serait autrement sans conséquences s'il n'entraînait pas tout simplement le pays avec lui...

    Vieux brasseur d'affaires, de médias et d'"hommes politiques" de tous bords, sinon de tous genres, Minc ne nous en est pas moins présenté sur Wikipédia ainsi:

    Prises de position et analyses

    Alain Minc se définit idéologiquement « marxiste »64. En septembre 2021, sur France Inter, Alain Minc se revendique comme le « dernier marxiste français »65,66. Alain Minc se classe politiquement à gauche67.

     Suivre le fil des liens Wikipédia vaut parfois le détour, et c'est bien le cas ici pour comprendre à quel point ce membre d'une "élite" se voulant avisée a pu vulgairement parlant de gourer dans une grande partie de ses pronostics et "analyses" diverses, tout en se targuant d'avoir mieux compris Marx que la plupart de ses adeptes "revendiqués", ce qui n'est pas bien difficile, mais ne l'a pas mené beaucoup plus loin non plus dans la compréhension de notre monde du XXIème siècle.

    C'était il y a trois ans, et avec sa bénédiction de "faiseurs de rois", Macron était à l'aube de son second "quinquennat". Mais c'était aussi l'occasion d'un mic-mac "littéraire" entre Minc et Marx:

    Mic-mac, Minc et Marx...(...Et Macron dans tout ça?)

     

    Cet échantillon de la "science politique" de Minc donne déjà la "mesure" de sa capacité à passer complètement à côté de l'évolution du réel qu'il a pourtant sous les yeux. En cela il n'est donc pas original du tout, même parmi les pseudos-"marxistes" de tous poils. 

    Heureusement pour lui, en quelque sorte, avec la fin de carrière politique de Macron, il a donc pour une fois moins de chances de se rater complètement dans ses "pronostics"!

     

    Mic-mac, Minc et Marx...(...Et Macron dans tout ça?)

    Cliquer ici pour télécharger la vidéo 

     

    Tirer sur l'ambulance politique qui emmène déjà Macron vers la morgue dorée des "ex-présidents, ex-ministres, ex-etc...", dorée aux frais du contribuable, c'est donc la nouvelle cible facile d'un Minc toujours en verve, même si toujours aussi peu inspiré. Ce qui n'incite guère à aller plus loin dans l'étude de son oeuvre pléthorique, dont la postérité semble condamnée à rester anecdotique, mais un opuscule de présentation "savant" de son "Ma vie avec Marx", dans la "Revue européenne des sciences sociales", a néanmoins attiré notre attention avec ce passage:

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    Dans le Manifeste communiste de 1848, dont Marx fut l’auteur et le maître d’œuvre, Minc trouve une description qu’il juge « saisissante » de l’économie capitaliste et du rôle « éminemment révolutionnaire » qu’y a joué la bourgeoisie. C’est l’objet du premier des sept chapitres que comporte l’ouvrage. Minc apprécie ce texte à la fois d’un point de vue historique ou économique et sous l’angle strictement rédactionnel : ces pages, écrit-il, « se savourent ligne à ligne, mot à mot ». Le Manifeste aborde le phénomène de la mondialisation avant la lettre. Aux yeux de Marx, le libre-échange, notion libérale s’il en est, est révolutionnaire et c’est le protectionnisme, avec sa volonté de protéger les faibles, qui a bel et bien un caractère conservateur. À cet égard, Marx se situe clairement dans la voie tracée par David Ricardo dont il s’inspire, mais il s’appuie également sur la conception du rôle de l’entrepreneur porté par l’idée de destruction créatrice telle que l’envisagera Joseph Schumpeter. Le Capital prophétise l’épuisement du capitalisme mais cette prédiction repose entièrement sur la logique de la baisse tendancielle du taux de profit. À terme, cette perspective de la baisse tendancielle est effacée par des gains de productivité. Le capitalisme se survit dès lors par sa capacité à générer inlassablement des gains de productivité (chapitre VI). Mais la productivité est elle-même compromise par la « révolution Internet » qui s’accommode très bien d’une baisse de la productivité de la main d’œuvre. Il aura fallu attendre la crise de 2007-2008 pour que la faillite menace tout le système et que les milieux de la finance soient tentés d’un sauve-qui-peut général.

    https://journals.openedition.org/ress/8234

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    Un passage qui résume on ne peut mieux à la fois la cécité antidialectique de l'analyste bourgeois et du pseudo-"marxiste" de circonstances, sinon carrément d'opérette.

    Un passage qui "s'apprécie" au mieux si l'on a évidemment eu l'occasion d'écouter dans ses interviews ce leitmotiv par lequel il nous explique la grande "sagesse" des banquiers centraux qui n'ont pas hésité, à partir de 2008, à ouvrir sans limites et "Quoi qu'il en coûte!" les vannes de la création monétaire ex-nihilo, à la "différence" de leurs homologues de 1929, qui ont laissé la crise s'installer profondément dans le cours de l'histoire, au point qu'il leur impute quasiment la responsabilité de la seconde guerre mondiale! Ce qui sous-entend, mais en fait assez explicitement, que nous serions aujourd'hui gouvernés par une caste de "sauveurs de l'humanité", ou presque...!

    En réalité, ce que les banquiers centraux et leur "déluge monétaire" du Quantitative Easing" ont "sauvé" de l'effondrement complet depuis le séisme de 2007-2008, ce n'est pas le "capitalisme" en tant que système économique particulier, mais le système de domination de classe, en sauvant le pouvoir de la classe dominante, au "prix", précisément, d'un déluge de "liquidités" crées ex-nihilo, c'est à dire de "fausse monnaie légale", sans rapport réel avec la valeur de l'économie productive, ce que "résume", en quelque sorte "malgré lui" ce passage de la critique:

    Le Capital prophétise l’épuisement du capitalisme mais cette prédiction repose entièrement sur la logique de la baisse tendancielle du taux de profit. À terme, cette perspective de la baisse tendancielle est effacée par des gains de productivité. Le capitalisme se survit dès lors par sa capacité à générer inlassablement des gains de productivité (chapitre VI). Mais la productivité est elle-même compromise par la « révolution Internet » qui s’accommode très bien d’une baisse de la productivité de la main d’œuvre. Il aura fallu attendre la crise de 2007-2008 pour que la faillite menace tout le système et que les milieux de la finance soient tentés d’un sauve-qui-peut général.

    En réalité le "malentendu" du pseudo "libéralisme moderne" repose précisément sur cette notion de "productivité de la main d'oeuvre", mais on peut douter qu'au niveau de connaissances et de conscience de classe, et c'est donc ici à dire de conscience de sa propre classe en tant que dominante du système, un Alain Minc soit lui-même dupe de ses propres paroles, malgré son manque de "préscience" avéré...

    Lorsque Marx parle de "productivité du travail" il parle de la quantité de travail directement intégrée à la production au cours du processus productif industriel, et qui est donc directement productive de "plus-value" au sens le plus littéral et précisément réellement marxiste du terme.

    Or Minc est parfaitement conscient du phénomène de "tertiarisation" des sociétés occidentales modernes, au point qu'il réduit la "survie", en tant que classe, du  "prolétariat" moderne au seul "lumpenprolétariat" des secteurs économiques "uberisés" et qui sont eux-mêmes, pour l'essentiel, un sous-secteur de l'économie de services, et non une économie réellement productive.

    Parler de "productivité du travail" et de "gains de productivité" du dit travail dans une société qui se partage entre une industrie pour l'essentiel robotisée et une économie de services, ce n'est que de l'agit-prop destinée à réduire les dernières prétentions revendicatives d'une "classe salariée" qui est en pratique un conglomérat de catégories disparates et dont aucune ne prétend plus se constituer en classe pour soi capable de remplacer le rôle historique effectivement évaporé, par la force de l'évolution technologique, du prolétariat industriel.

    Les "gains de productivité", s'il en est, sont, de l'aveu même de, leurs thuriféraires, le fruit d'un accroissement de la robotisation, c'est à dire précisément d'une exclusion de plus en plus complète du travail "humain" productif au sens réel du terme.

    Dans quel sens qu'on le prenne, les prétendus "gains de productivité" modernes sont donc par la force de la technologie de plus en plus exclusivement ceux de la robotisation et de moins en moins ceux de la "productivité du travail", ce qui explique très évidemment et très simplement le prétendu "paradoxe de productivité" qui veut que désormais la "productivité du travail" semble plutôt diminuer que d'augmenter, avec le progrès technologique!

    Et si dans les calculs de "rentabilité" on parle désormais globalement de "productivité apparente du travail", c'est bien parce qu'elle n'est plus, précisément, qu'un trompe l'oeil encore éventuellement nécessaire en comptabilité, mais qui ne révèle plus directement de lien réel entre travail et "plus-value", remplacée par une marge de "profit" plus ou moins arbitraire en fonction de la capacité d'"absorption" du marché pour tel ou tel produit, tel ou tel service.

    A rappeler ici que le langage est trompeur entre "valeur ajoutée" par le travail, et "plus-value" qui résulte, comme on l'a déjà vu , d'un différentiel entre valeur d'échange et valeur d'usage de la force de travail, précisément dans la mesure d'un travail directement intégré au processus productif industriel.

    Dans une société de services la notion de "plus-value" est donc nécessairement limitée par les processus de marchandisation des services, et dans la mesure où il ne sont pas encore eux-mêmes "robotisés", comme c'est de plus en plus souvent le cas.

     La "concurrence" et le "profit" dans la société "libérale" du XXIème siècle ne sont plus que le jeu de s'accaparer une partie des "liquidités" déversées par les Banques Centrales pour "soutenir" la spéculation financière et la trésorerie des entreprises qui en dépendent. Une sorte de partie de "Monopoly" sans fin dont la Banque, "Centrale" par définition et par nécessité, remet en permanence de la monnaie de singe électronique sur la "table" du jeu économique.

     Donc, non, contrairement à ce que prétendent Minc et consorts, pseudo-"marxistes" ou non, il n'y a eu aucun "sauvetage du capitalisme" suite à la crise de 2007-2008, et pas davantage avec le "Quoi qu'il en coûte!" macronien face à la prétendue "crise du covid", mais bien le remplacement, déjà plus que largement établi, du système capitaliste par un autre système de domination de classe, banco-centraliste.

    Luniterre      

     

     

     

     

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    Source de l'article et de la compilation:

    http://cieldefrance.eklablog.com/mic-mac-minc-et-marx-et-macron-dans-tout-ca-a216463655

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