PS : lorsqu’elle parle de « darwinisme » en termes d’ « adaptation », il me semble également qu’elle fait un gros contre-sens, car le darwinisme est avant tout un principe de « sélection », du plus apte à tel ou tel environnement, évidemment, mais il n’y a donc que secondairement une notion d’ « adaptation », au sens sociologique du terme, vue qu’il n’y pas d’intention ni de volonté consciente en jeu, mais simplement la « sélection » des mutations les plus « aptes » parmi une efflorescence de mutations possibles et au départ essentiellement dues au seul hasard…
Du reste l’exemple cité par l’un des participants correspond tout à fait à ce processus, quoi qu’il ait l’air de fortement sous-entendre le contraire !
Ce que Darwin semble avoir sous-estimé c’est la possibilité d’étendre le principe de sélection à l’ensemble des phénomènes, selon les principes de la thermodynamique qui mènent l’évolution de la structuration de l’univers, depuis le « big bang » : l’énergie se dissipe à mesure de l’expansion de l’univers en formant des structures logiquement adaptées à cette dissipation à chaque stade de son évolution.
Les structures les plus massives sont les plus « adaptées » à une dissipation efficace, mais pas exclusives des plus petites, tant qu’elles n’interfèrent pas entre elles.
Une petite planète qui s’approche trop près de « son étoile » sera inévitablement « engloutie » par elle, devenant une part de son « carburant », jusqu’au processus final, selon l’évolution de cet astre, en fonction de ses propriétés physiques, donc.
Les espèces animales coexistent très bien avec des rapports de taille très différents, surtout entre celles qui n’ont pas de rapports de prédation entre elles. Évidemment, contrairement aux astres, les espèces vivantes ont la capacité de se reproduire, ce qui rend le processus plus ou moins durable, tout étant relatif.
Mais globalement la sélection se fait, en termes de « hiérarchie », au profit des espèces capable de concentrer et donc aussi de dissiper une plus grande quantité d’énergie, en termes de leurs processus de survie et donc d’ « adaptation », sans qu’il n’y ait pour autant de processus « volontariste » là dedans, autre que l’instinct de survie.
Il en va exactement de même, en termes de sociologie, entre les structures économiques et politiques créées par les humains, même si il y intervient en partie, mais en partie seulement, un processus « volontariste ».
Les plus grosses finissent généralement par « absorber » les plus petites, même si des processus de « survies parallèles » se produisent parfois : rarement durables, tout, ici, étant encore relatif.
Quoi qu’il en soit, en très résumé, toute structure, vivante ou non, physique ou simplement de nature sociale et économique, n’existe qu’en tant que structure dissipative d’énergie, qu’elle le veuille ou non, selon les lois basiques de la thermodynamique, et donc, s’il est possible de concevoir, d’un point de vue « volontariste », des structures sociales et économiques qui soient « moins dissipatives », tout étant décidément relatif, que d’autres, plus « instinctives », ce n’est pas du tout un processus « naturel », contrairement à ce que prétendent les pseudo- « écologistes », mais bien au contraire un processus tout à fait contre-nature, en ce qu’il contredit les instincts primaires qui sont ceux de la race humaine comme de toutes les autres, qui ne visent qu’à « maximiser » les processus d’accumulation et de dissipation d’énergie.
Si la race humaine n’avait pas un « avantage sélectif » dans ce domaine, elle ne serait pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui. La « conscience » particulière qu’elle a d’elle-même et de son environnement lui a donc donné cet « avantage sélectif » qu’elle a donc logiquement et constamment développé au service de son instinct de survie et de domination.
A l’évidence, parler d’ « énergies renouvelables », par exemple, est une aberration d’une stupidité incommensurable, au regard des lois les plus élémentaires de la physique, mais chercher à développer des structures qui soient relativement « moins dissipatives » au regard de l’évolution actuelle de la société, cela ne l’est peut-être pas, à condition d’arrêter de se payer de mots et de commencer à regarder les réalités en face, aussi déplaisantes soient-elles.
Pour l’instant ce sont donc les structures banco-centralistes qui sont en train d’absorber et/ou de réduire les autres à leur merci, si l’on peut dire…
C’est donc un processus tout à fait « naturel », même s’il peut éventuellement mener la race humaine à sa fin, ce qui est de toute façon, à terme, également un processus « naturel » inévitable, quel qu’il soit.
Maintenant la particularité « évolutive » de la conscience humaine peut peut-être permettre de le retarder, voire même considérablement, et presque « durablement », si on veut bien conserver à ce terme un sens précisément relatif, ici aussi !
On peut toujours rêver… Mais pour l’instant la conscience sociale est plutôt engagée dans un processus récessif.
Plutôt que de rêver, chercher à comprendre est un processus plus difficile, éventuellement même plus douloureux, mais en tout cas nécessairement plus fécond, le cas échéant…
Luniterre
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