Le ministre allemand de l'économie, Robert Habeck, souhaite remédier à la faible croissance de la plus grande économie d'Europe en créant un fonds d'investissement financé par la dette et en changeant de cap en matière de politique budgétaire, selon un document de position de 14 pages publié mercredi.

 

La création d'un avenir industriel moderne et neutre sur le plan climatique nécessite des investissements massifs, tant publics que privés, qui sont freinés par la politique budgétaire restrictive de l'Allemagne, selon le document.

Cette semaine, le Fonds monétaire international (FMI) a considérablement revu à la baisse ses prévisions pour l'Allemagne. Aucun autre grand pays industrialisé ne connaît actuellement un tel affaiblissement.

"La marge de manœuvre budgétaire est trop faible pour permettre des investissements privés et publics d'une ampleur nettement supérieure à celle d'aujourd'hui", a déclaré M. Habeck, qui attribue la responsabilité de cette situation au plafonnement des dépenses inscrit dans la constitution du pays.

Pour y remédier, M. Habeck souhaite introduire un "Fonds allemand" de plusieurs milliards d'euros pour moderniser les infrastructures et offrir une prime à l'investissement "non bureaucratique" de 10 % à toutes les entreprises.

Le fonds proposé se concentrerait en particulier sur les petites et moyennes entreprises, les grandes sociétés et les jeunes pousses.

La prime à l'investissement serait déduite de l'impôt à payer par l'entreprise. Contrairement à une simple amélioration des amortissements, les entreprises qui ne réalisent pas de bénéfices, comme les entreprises nouvellement créées, bénéficieraient également de la prime, a écrit M. Habeck.

Dans son article, Habeck plaide également en faveur d'une réduction de la bureaucratie, d'une simplification et d'une accélération des procédures gouvernementales et de la nécessité d'accorder des subventions pour une meilleure protection du climat.