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Nouvelle-Calédonie, après sa débandade africaine, nouveau bilan de la macronie néocolonialiste: sept morts à son compte
Sept morts en Nouvelle-Calédonie, pour le néocolonialiste Macron c'est un bilan sans comparaison avec les plus de 36 000 de Netanyahou à Gaza, mais pour les néo-calédoniens, c'est toujours sept morts de trop.
De plus, la mortalité "naturelle" a considérablement augmenté, durant la période des troubles, avec les difficultés d'accès aux soins et la perturbation des services.
"Depuis le lundi 13 mai, on a recensé 88 défunts, donc des entrées de corps au centre funéraire municipal. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'habituellement, en un mois, on recense à peu près 100 entrées de défunts. Donc là, en 15 jours, on a fait presque le score d'un mois. Ce qui montre que la mortalité pendant cette période-là a augmenté", indique à Europe 1 Alan Boufenèche, directeur de la vie citoyenne .
Emeutes en Nouvelle-Calédonie: qui sont les 7 morts depuis le début de la crise et où en sont les enquêtes?
Sept personnes ont perdu la vie depuis le début des violences en Nouvelle-Calédonie, île française du Pacifique où s'est rendu le président Emmanuel Macron pour tenter de désamorcer la crise provoquée par la réforme électorale contestée par les indépendantistes.
La rédaction de Nice-Matin Publié le 24/05/2024 à 16:20, mis à jour le 24/05/2024 à 16:21Nicolas Molinari, 22 ans
Sous-officier du peloton de gendarmerie mobile de Melun (Seine-et-Marne), il a tué le 15 mai à Mont-Dore, dans le Grand Nouméa.
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat.
Selon les premiers éléments du parquet, Nicolas Molinari se trouvait à bord d'un véhicule de service, sur le siège conducteur, et a été atteint à la tête par un projectile.
La victime et ses collègues ont été la cible d'une quinzaine de coups de feu, a ajouté le parquet, précisant que plusieurs tireurs pourraient être impliqués.
Jybril Salo, 19 ans
Etudiant en BTS de communication, il a tué le 15 mai au rond-point de Tindu, dans le nord-ouest de Nouméa.
Une enquête est ouverte pour "meurtre". Selon le parquet, il "se trouvait sur un blocage" et a été "touché par un projectile dans le dos".
Originaire de l'île de Maré et hébergé chez sa tante, selon Mediapart, il était "serviable, discret et d'une grande gentillesse", lui a rendu hommage son lycée sur Facebook.
"Trois personnes ont reconnu avoir tiré en direction de manifestants dans un contexte de menace et d'intimidation à leur égard", a indiqué le parquet.
Elles ont été mises en examen et assignées à résidence sous surveillance électronique.
Stéphanie Dooka, 17 ans, et Chrétien Neregote, 36 ans, tués le 15 mai dans la zone industrielle de Ducos, à Nouméa
Une enquête est ouverte pour "meurtre".
En arrivant dans son entrepôt, un gérant de société les a aperçus "dans son véhicule en train d'être volé" et "il a fait usage de son arme en visant chacune des victimes au niveau du front", selon le parquet.
Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
NDLR >>> A ce propos, un extrait de La Voix du Nord:
Alors que les familles des gendarmes morts pendant les émeutes ont reçu les condoléances d’Emmanuel Macron, la famille de Stéphanie note que le président ne les a même pas appelés. « Nous sommes aussi des êtres humains », dit sa mère dans un sanglot étouffant. Sa fille, Nasaie Daouka de son nom kanak, est morte dans les premiers jours des émeutes qui ont éclaté en Nouvelle-Calédonie. Sur place, les locaux sont nombreux à penser qu’elle et son cousin (dont on sait aujourd'hui qu'il s'agit de Chrétien Neregote) sont morts tués par ce qu’ils nomment « la milice coloniale ». « Ils ont abattu le jeune conducteur d’abord, puis Nasaie s’est enfuie et elle a reçu une balle dans la tête », peut-on lire régulièrement sur les publications kanakes. Stéphanie aurait eu 18 ans dans deux semaines, ajoute BFM. Son père confie qu’elle allait chercher un travail dans la menuiserie, « elle voulait faire aussi l’armée, elle avait beaucoup de projets. »
NDLR SUITE >>> on voit à la suite (encadré) que ce sont deux membres de la famille de l'ancien footballeur Christian Karembeu, qui s'est courageusement exprimé à ce sujet!
Xavier Salou, 46 ans, adjudant-chef du groupement blindé de gendarmerie mobile de Versailles Satory (Yvelines)
Il a été tué accidentellement par l'un de ses collègues lors du maniement d'une arme, jeudi 16 mai à Mont-Dore.
Une enquête est ouverte pour homicide involontaire durant le travail, supervisée par le parquet de Paris, compétent en matière d'infraction militaire.
Pierre-Yves Girold, 51 ans, tué samedi 18 mai à Kaala-Gomen (nord)
Une enquête pour "meurtre" et "tentative de meurtre" a été ouverte.
Selon le parquet, il "conduisait son véhicule à vive allure sur un barrage" tenu par des manifestants et a été caillassé, une vitre de son véhicule brisée.
"Alcoolisé", il a alors regagné domicile "pour s'emparer de deux armes d'épaule", selon la même source. Il a ensuite tiré "plusieurs coups de feu en direction du barrage" et a été "atteint mortellement" lors de l'échange de tirs qui a suivi.
Son fils de 17 ans, "qui tentait de le raisonner" selon le parquet, ainsi qu'un manifestant ont été blessés.
Un homme de 48 ans, tué le vendredi 24 mai à Dumbéa
Une enquête est ouverte pour "homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique".
Dans des circonstances qui restent à déterminer, un policier, "pris à partie physiquement par une quinzaine d'individus" alors qu'il circulait avec un collègue, "aurait fait usage de son arme de service en tirant un coup de feu pour s'extraire de cette altercation physique", selon le parquet.
Il a été placé en garde à vue.
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Christian Karembeu : deux membres de sa famille tués « d’une balle dans la tête » mais que s’est-il passé ?
L’ancien footballeur a révélé avoir perdu deux membres de sa famille, pendant les émeutes en Nouvelle-Calédonie, tués tous les deux d’une balle dans la tête.
Invité au micro d’Europe 1, ce lundi, l’ancien footballeur Christian Karembeu a confié être touché directement par les émeutes qui agitent la Nouvelle Calédonie depuis quinze jours. « C’est pour ça que je suis resté silencieux (sur les évènements), parce que je suis en deuil », a-t-il témoigné. « Deux personnes de ma famille ont été tuées par balle dans la tête. Le mot est fort mais ce sont des assassinats et on espère qu’il y aura des enquêtes et des investigations sur ces meurtres », a-t-il dénoncé.
Nouvelle-Calédonie: aux obsèques de "Nana", 17 ans, tuée par un civil, la colère et le désarroi
Nouméa. Nouméa - "C'était une petite fille, qui s'est simplement levée pour ses convictions". Comme son aïeul Jacky Naja, des centaines de personnes ont assisté samedi à Nouméa aux obsèques de Stéphanie Nasaie Doouka, 17 ans, tuée d'une balle dans la tête pendant les émeutes.
Par L'EXPRESS/AFPPublié le 01/06/2024 à 13:05, mis à jour à 15:02Des proches se recueillent devant le cercueil de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, lors de ses funérailles à Nouméa, le 1er juin 2024 en Nouvelle-Calédonie
afp.com/Theo Rouby
Le grand-père maternel de celle que tout le monde appelait Nana est inconsolable, et en colère. Je ne comprends pas pourquoi on tue nos enfants, ici, chez nous. Moi, aujourd’hui, j'ai de la haine.
Nourrie par le vote à Paris d'une réforme électorale contestée, la colère des indépendantistes de Nouvelle-Calédonie a dégénéré en une vague de violences inédite depuis la crise insurrectionnelle des années 1980.
La tension est retombée ces derniers jours dans le territoire français du Pacifique Sud mais le bilan est lourd. Sept morts, dont deux gendarmes, de nombreux blessés et des dégâts considérables.
Le 15 mai dernier, Jacky Naja a appris avec stupeur la mort de sa petite-fille, tuée par balle dans le quartier de Ducos avec son cousin Chrétien Neregote, 36 ans, par les tirs d'un garagiste.
L'auteur des coups de feu a été mis en examen et incarcéré pour meurtre.
Des personnes assistent aux funérailles de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, le 1er juin 2024 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie
© / afp.com/Theo Rouby
Deux semaines plus tard, dans la foule réunie au cimetière du 5e Kilomètre, à Nouméa, pour un ultime hommage, la colère le dispute aux larmes.
La semaine précédente, on était en train de faire les papiers pour l'armée parce qu'elle voulait s'engager, raconte Waidrawa Hnaja, la meilleure amie de Nana. "Elle avait des projets de formation de carrière et aujourd'hui je parle d'elle au passé.
- Continuer la lutte -
Sa grand-mère, Madeleine Naja, décrit une jeune fille souriante et joyeuse, très proche de sa famille, passionnée de dessin, qui cherchait sa voix professionnelle après avoir arrêté le lycée.
Un homme se recueille devant le portrait de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, lors de ses funérailles à Nouméa, le 1er juin 2024
© / afp.com/Theo Rouby
Des portraits de Stéphanie Nasaie Doouka circulent, ceux d'une adolescente au visage encore enfantin, nattes sages et sweat-shirt trop grand pour elle.
Partout, le drapeau indépendantiste vert, rouge, bleu et jaune frappé de la flèche faîtière: deux ont été déposés sur le cercueil laqué de blanc.
Des jeunes du quartier de Nouville, où elle résidait, ont traversé toute la ville pour saluer sa mémoire. On ne veut pas qu'elle soit morte pour rien, on continuera la lutte, assure l'un d'eux sous couvert d'anonymat.
Lui aussi originaire de Nouville, Didier est venu en voisin avec ses deux plus jeunes filles. Son visage et ses bras portent les traces de sa mobilisation sur les barrages: sous sa pommette droite, une marque violette qu'il attribue à un tir de flashball.
Des personnes assistent aux funérailles de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, le 1er juin 2024 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie
© / afp.com/Theo Rouby
Les forces de l'ordre nous tirent dessus, ils foncent dans le tas sans regarder s'il y a des enfants. Nasaie, Chrétien, Jybril ont été tués. Mais combien de marches pacifiques on a fait depuis six mois sans que personne ne nous écoute ? Et voilà qu'on tue nos jeunes, regrette-t-il.
A la tristesse s'ajoutent la colère et l'amertume: le cercueil de la jeune fille est arrivé déjà fermé. Impossible pour ses proches de la voir une dernière fois et pour sa famille de réaliser certains rites essentiels.
- Leur place est ici ! -
Dans la coutume kanak, les oncles maternels, détenteurs du souffle de vie de la naissance à la mort, doivent fermer eux-même le cercueil. Sans cela, le défunt ne peut rejoindre le monde des esprits.
Des personnes assistent aux funérailles de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, le 1er juin 2024 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie
© / afp.com/Theo Rouby
Leur colère s'adresse aussi aux responsables politiques. Aucun n'a fait le déplacement. Ils sont où nos politiques, ceux qui nous ont amené là ? Leur place est ici !, fulmine Martin.
Moi je rends hommage à cette petite fille, qui laisse aujourd'hui ses parents, qui laisse tout son peuple continuer le combat, cette voie-là que nos élus ont tracé, depuis les années 1980, poursuit le sexagénaire.
Je me demande si la mort de cette enfant, elle donne de la valeur au travail qu'ils sont en train de faire. Personnellement, je ne pense pas, conclut-il.
Dans le ciel, un hélicoptère de la gendarmerie se dirige vers le quartier d'Auteuil, toujours en proie aux affrontements entre jeunes et forces de l'ordre.
La tombe refermée, un jeune harangue la foule au cri de vive Kanaky avant de repartir, drapeau au vent avec ses camarades de barrage.
Ils doivent maintenant rendre hommage à Chrétien Neregote, le cousin de Nana, dont la veillée funèbre se tient juste à côté, avant son transfert vers sa commune natale de Canala.
Pour la jeunesse kanak, la lutte continue:
Crise en Nouvelle-Calédonie: l'aéroport de de Nouméa restera fermé «jusqu'à nouvelle ordre»
En Nouvelle-Calédonie, la situation est moins tendue, mais l'archipel du pacifique n'a pas retrouvé le calme. La jeunesse kanak continue de se soulever. Les forces de l'ordre continuent leurs opérations de déblocage, avec notamment des retraits de carcasses de voiture sur les routes. Sur place, une solidarité s'organise, notamment pour les denrées alimentaires, mais l'aéroport international de la Tontouta, considéré comme « point stratégique », sécurisé par l'armée, n'ouvrira finalement pas ses portes demain.
Publié le : 02/06/2024 - 14:12
À présent, il n'y a plus de date prévue pour cette réouverture de l'aéroport. La Tontouta, fermé depuis trois semaines, devait rouvrir ses portes ce dimanche. Puis un délai de 24 heures a été ajouté. Mais le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, par communiqué, a à nouveau reporté cette réouverture, cette fois sans en dire beaucoup plus. « L'aéroport restera fermé jusqu'à nouvel ordre » explique-t-il.
Il faut ainsi comprendre que l'aéroport restera fermé jusqu'à ce que les conditions de sécurité soient réunies. L'État estime que la situation est encore trop tendue. Pour autant, l'aéroport ne dort pas complètement. Il a été utilisé pour envoyer des renforts sur place, mais également pour des évacuations sanitaires. Une vingtaine de patients ont été évacués aujourd'hui vers l'Australie pour des raisons de santé.
Plus de 2 300 touristes ont pu embarquer pour quitter la Nouvelle-Calédonie, avec notamment un vol vers Paris ce samedi. De nouveaux départs sont en préparation. L'aérodrome de Magenta, pour les vols internes, lui, devrait rouvrir le 5 juin. Le couvre-feu, quant à lui, vient d'être prolongé jusqu'au 10 juin.
Crise en Nouvelle-Calédonie : "Enlever les barricades physiques n'enlève pas les barricades qui restent dans les esprits", estime un chercheur
"Ces dernières années, on a l'impression que l'État français se mettait à côté des loyalistes et il ne jouait plus ce rôle vraiment d'arbitre neutre", déplore David Camroux, samedi sur franceinfo.Article rédigé parfranceinfoRadio FrancePublié le 01/06/2024 16:30"Enlever les barricades physiques n'enlève pas les barricades qui restent dans les esprits des loyalistes et des indépendantistes", dénonce sur franceinfo David Camroux, chercheur honoraire et enseignant à Sciences Po. Il estime que l'ordre doit effectivement être rétabli en Nouvelle-Calédonie, en crise depuis trois semaines, mais que c'est loin d'être suffisant pour apaiser la situation. "C'est un prérequis de remettre l'ordre, mais après, il faut une longue période de discussions pour calmer le jeu."
Le chercheur franco-australien pointe directement du doigt la responsabilité du gouvernement actuel dans l'embrasement de la situation et le mal-être des populations locales. "Le problème, c'est que le génie des accords de Matignon et de Nouméa, c'était que l'État français joue un peu rôle d'arbitre, un rôle neutre. Et ces dernières années, on a l'impression que l'État français se mettait à côté des loyalistes et il ne jouait plus ce rôle vraiment d'arbitre neutre." Le problème, selon lui, c'est que rétablir cet ancien paradigme est "compliqué" et nécessite des négociations politiques entre tous les protagonistes.
"On a tenu le troisième référendum malgré l'opposition des Kanaks, des indépendantistes qui voulaient un report à cause du Covid", explique David Camroux. "Emmanuel Macron a tenu à organiser cette réforme avant les élections présidentielles, ça a été considéré comme une violence, comme un manque de respect, poursuit le chercheur. D'autant plus qu'après, on a poussé cette réforme de la liste électorale qui aurait comme conséquence que les Kanaks vont se retrouver encore plus minoritaires chez eux et donc tout ça, c'était très mal ressenti par cette partie de la population."
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