• Gaullisme, Europe ("frexit" ou non), et avenir de la civilisation humaine, un débat initié sur VLR

     

     

    Gaullisme, Europe ("frexit" ou non),

    et avenir de la civilisation humaine...

     

     

    Sur VLR, un débat Do-Luniterre, au départ à propos des "européennes", mais qui dépasse largement ce cadre en termes d'analyse historique et de prospective.

     

    [A noter que le débat sur VLR commence avec diverses interventions de type agit-prop, de la part du camarade "A_Suivre", en faveur de l'UPR et du "frexit" que l'on a donc pas reproduites ici, mais que les amateurs du genre retrouveront à la suite de l'article en lien. Plus, dans le même style, une intervention de Jean-Loup Izambert, en faveur à la fois du boycott et du "frexit".]

     

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      Bonjour, camarade A_Suivre,

      Si tu avais vraiment lu le débat en commentaires sur Agoravox tu aurais vu que l’essentiel ne porte pas sur le destin de ces élections, sans enjeu, vu l’absence de pouvoir de ces députés, pour chacun des pays, et même, globalement, vu le statut de ce parlement juste là pour entériner les décisions des lobbys, mais sur la prééminence éventuelle du droit européen par rapport au droit constitutionnel français.

      Or la "découverte" intéressante de ce débat, étrangement également "cachée" par les "européistes" et les "souverainistes", et idem pour l’UPR, c’est bien précisément qu’il n’y en a pas : le droit constitutionnel français prévaut sur le droit "européen", quoi qu’en disent les uns et les autres, qui mentent effrontément à ce sujet, même si pour des raisons différentes.

      Pour faire rentrer, contre le droit français, le pouvoir « européen » en France il faut donc une multiplicité de complicités, notamment pour des modifs à répétition de tel ou tel point, mais qui ne sont par conséquent pas du tout « irréversibles ».

      Mais surtout, il reste toujours possible, par exemple, de reconstituer le Conseil National du Crédit, sur une base référendaire, et donc constitutionnelle, et qui prendrait donc le pas tout à fait légalement sur le pouvoir de la BCE en France, sans qu’il soit besoin d’un scénario « frexit » lourd et inutilement couteux en dévaluation excessive de la nouvelle monnaie, à créer ultra-rapidement dans ce cas, et en rupture de liens commerciaux.

      L’argent étant le nerf de la guerre, reprendre le contrôle sur le crédit et les valeurs monétaires circulant en France, c’est donc véritablement reconstruire notre indépendance nationale sans nous exclure de nous-mêmes de la communauté européenne, qui devra donc « s’adapter » à cette nouvelle condition du droit constitutionnel français, qu’elle n’a pas, de toute façon, le pouvoir d’empêcher d’advenir, si la volonté politique nationale s’en exprime.

      La solution ne peut donc venir que d’une volonté politique constructive interne à la France, et non d’une volonté de rupture avec l’extérieur.

      S’il se développe une volonté de rupture de la part de l’UE, ce sera donc son propre problème et sa propre responsabilité au regard des peuples.

      Luniterre

       

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        Salut à tous deux,

        Asselineau n’a effectivement jamais dit qu’il n’y avait pas besoin de frexit ; mais, il n’a jamais dit non plus qu’il avait une "volonté de rupture avec l’extérieur". Il a même toujours dit qu’après le frexit, la France continuerait à avoir des relations avec les autres pays, autant qu’elle en avait avant l’existence de l’UE.

        Quant à savoir si Asselineau a tord ou raison de dire que la France ne peut pas retrouver légalement son indépendance sans frexit, je n’en sais strictement rien. Il faudrait étudier la chose sérieusement. Et je m’en fous un peu, pas complètement, mais je ne m’en préoccupe pas assez pour étudier la chose suffisamment sérieusement, c’est-à-dire en me penchant moi-même directement dans les textes de loi. En étudiant moi-même la chose comme je l’ai fait pour le spectacle du coronavirus qui a bien failli éteindre tout espoir de révolution en provoquant la grande peur. Ou comme je l’avais fait auparavant pour le spectacle du terrorisme destiné lui aussi à provoquer la peur, notamment à propos du 11 septembre 2001. Ou comme je l’ai fait aussi à propos de la peur du CO2 et du méthane.

        Mon but est essentiellement de pousser les gens à la révolte, car elle est une absolue nécessité pour la révolution. Et, quand les gens ont peur, au lieu de se révolter, ils se terrent dans un coin en essayant de ne pas se faire remarquer.

        La peur éteint tout velléité de révolte et sans révolte pas de révolution !

        Amitiés à tous deux,
        do
        http://mai68.org

        PS) De toute façon, Asselineau est un légaliste qui veut sortir légalement de l’Europe. Personnellement, je hais l’UE, mais la légalité j’en ai rien à foutre. Alors, qu’on sorte de l’UE légalement à la Asselineau ou qu’on en sorte légalement en prétendant que le frexit est légalement inutile pour en sortir, ou qu’on en sorte illégalement, Je m’en fous complètement.

        Et, sortir de l’Europe n’est que secondaire. Ce ne peut peut être qu’une étape avant la révolution. Et je ne suis vraiment pas sûr que ce soit une étape nécessaire, il est bien possible que ce soit par inadvertance qu’une révolution détruise l’UE.

        Tout comme la science détruit par inadvertance la croyance en dieu. Un jour le roi fit venir un grand scientifique pour qu’il lui explique le monde. Le roi fut un peu déçu par ses explications et lui demanda :

        « Et Dieu, dans tout ça ? »

        « Sire, je n’ai pas besoin de cette hypothèse », lui répondit le scientifique.

         

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          Quelques réflexions et observations complémentaires utiles :

          "Il a même toujours dit qu’après le frexit, la France continuerait à avoir des relations avec les autres pays, autant qu’elle en avait avant l’existence de l’UE."

          Evidemment, pour continuer à vendre sa salade "frexit" Asselineau a besoin de "rassurer" sur les conséquences immédiates, et donc de les minimiser en termes d’impact économique. Mais, alors que la GB avait déjà sa monnaie indépendante, le "retour au Franc" ou autre nouvelle monnaie implique inévitablement une période importante de perturbation et de déstabilisation économique et sociale.

          Le rapport avantages/risques est désormais évalué comme « perdant », au moins à court ou moyen terme, par la majorité des français, et c’est pourquoi ils se détournent de l’option « frexit » qui fut brièvement « majoritaire » au début du siècle.

          « …je ne m’en préoccupe pas assez pour étudier la chose suffisamment sérieusement, c’est-à-dire en me penchant moi-même directement dans les textes de loi. "

          C’est donc bien le mérite essentiel de ce débat sur Agoravox, qui a permis de retrouver quelques textes et références essentielles sur lesquelles s’appuient les uns et les autres.

          Il en ressort la situation d’affrontement de deux « zones de droit » dont l’une, « européenne », ne peut « empiéter » sur l’autre qu’avec la complicité active de « kollaborateurs » au niveau constitutionnel !

          Enfin, la question de la « légalité », et on le voit bien à ce propos, n’est jamais que la question du rapport de forces politique et change assez vite, en fonction.

          C’est donc un rapport de forces politiques favorable au peuple, et donc, de fait, à l’indépendance nationale, qu’il s’agit d’établir.

          Est-ce que le retour à l’indépendance nationale est un préalable ou une conséquence d’un changement de rapport de forces sociales, c’est évidemment une question qui ne sera complètement tranchée, en fin de compte, que par l’histoire elle-même, mais le fait est que si la France de 1968 a en quelque sorte « renié le père » en combattant le gaullisme, elle n’en était pas moins, historiquement, sa fille « légitime » et déjà très indépendante, rapport au reste de son environnement !

          Luniterre

           

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            La France de mai 68 ne renie pas le père de Gaulle. Car, la France de de Gaulle est celle de la classe dominante et la France du mai 68 est celle des classes dominées. Mai 68 est un retour de la lutte de classe. Bien creusé vieille taupe.

            Bien à toi,
            do
            http://mai68.org

             

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              Effectivement Mai 68 marque un retour de la lutte des classes, mais dans une France encore largement gaulliste et qui n’avait jamais que 10 ans d’âge, en quelque sorte, ce qui paraissait une éternité après les errements au jour le jour de la Quatrième République…

              En 1958 je n’avais donc que 8 ans, et dans un quartier populaire, à Nanterre, et c’est donc un "souvenir d’enfance" qui m’a marqué : je me souviens très bien que l’arrivée au pouvoir de De Gaulle était carrément espérée et même joyeusement fêtée par la population, ambiance qui se retrouvait jusque dans la cour de récréation, où les enfants en reproduisaient spontanément l’expression, à titre de jeux…

              Autres temps, autres mœurs…

              Enfin, De Gaulle fut donc le premier chef de l’État en France, après guerre, à l’époque de la mise en œuvre d’une partie du programme du CNR.

              Et tout ça en moins de trois décennies, jusqu’à sa mort.

              Donc, effectivement, même s’il fut un élément essentiel de la classe dominante de son temps, il n’en a pas moins un statut complexe dans la mémoire populaire, qui l’associe finalement plutôt aux meilleurs aspects de la vie sociale en France à cette époque, plutôt qu’aux plus mauvais…

              Surtout aujourd’hui, par comparaison avec la macronie en délire…

              Tout est donc relatif…

              Luniterre

               

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                Salut Luniterre,

                Le 13 mai 1958 fut un coup d’état militaire fasciste.

                Là où mon père a vraiment manifesté de la joie, c’est quand Fidel a réussi la révolution cubaine. Mon père ouvrier n’a jamais été gaulliste ! Il aimait les communistes.

                Je n’ai jamais compris cette fascination des anciens maoïstes pour De Gaulle.

                Amicalement,
                do
                http://mai68.org

                 

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                •  

                  En 1958, camarade, je n’avais donc que huit ans, et, si ça ne te dérange pas trop, je ne me sens pas vraiment, voire carrément pas du tout, responsable de cette histoire de « coup d’Etat » qui a surtout, concrètement, mis fin à la gabegie de la Quatrième République, et c’est donc surtout en cela que ce fut donc, semble-t-il, un progrès apprécié par la majorité de la population, y compris dans la banlieue rouge de Nanterre ! C’est donc le souvenir de cette joie populaire qui m’en est resté, et je ne vois pas du tout en quoi cela peut être mal compris, encore aujourd’hui.

                  D’autant plus que dès le 4 Juin, donc, (…là je vérifie, ce n’est pas un « souvenir » au sens direct du terme !), le Général prononce son célébrissime « Je vous ai compris ! » qui ouvrait, en fait, la voie à l’indépendance de l’Algérie…

                  De plus, en 1958, le RPF était quasiment démantelé depuis 1955, et ses « survivants » politiques réduits à l’état de groupuscule sans lien personnel avec le Général.

                  Historiquement, il n’a donc jamais été établi que De Gaulle ait la moindre responsabilité personnelle directe dans le « coup d’Etat », même si son intervention était évidemment et ardemment souhaitée par ses initiateurs.

                  De Gaulle, Mémoires d’espoir : « …une grave crise nationale. Celle qui éclata, le 13 mai, à Alger ne me surprit donc nullement. Cependant, je ne m’étais mêlé d’aucune façon, ni à l’agitation locale, ni au mouvement militaire, ni aux projets politiques qui la provoquaient, et je n’avais aucune liaison avec aucun élément sur place ni aucun ministre à Paris. »

                  De Gaulle a donc néanmoins joué habilement des circonstances pour montrer la nécessité de mettre en œuvre ses principes constitutionnels.

                  Parler de « coup d’Etat » paraît approprié, historiquement, le qualifier de « coup d’Etat fasciste » ne me le semble pas du tout. « Coup d’Etat nationaliste », peut-être, et même sans doute, vu qu’il a ouvert la voie à une politique de relative indépendance nationale, dont on ose encore à peine rêver, aujourd’hui…

                  Enfin, jusqu’en 1954 il y avait de fait un « front uni » des gaullistes et des communistes contre la « Communauté Européenne de Défense » qui ouvrait la voie à une Europe encore plus inféodée aux USA. Echec des atlantistes, dont Mitterrand, sur ce point !

                  Sur le thème de l’indépendance nationale il y avait donc des possibilités qui ont été affaiblies et finalement perdues par le sectarisme idéologique, d’un côté comme de l’autre.

                  On ne refait pas l’histoire, mais on peut en tirer des leçons, et celles-ci sont utiles, dans le contexte de notre premier quart du XXIe siècle, alors que les forces politiques prolétariennes ont été incapables de faire face à la désindustrialisation du pays et n’existent plus en tant que telles, faute d’une base sociale unifiée et organisée, capable d’affronter directement tant l’hégémonie banco-centraliste en marche, que les restes du capitalisme monopoliste qui en dépendent encore.

                  Le gaullisme des années 50-60 ne peut plus, tel quel, constituer une base idéologique suffisante, mais les principes fondamentaux d’indépendance nationale mis en œuvre par le Général De Gaulle conservent une grande pertinence et un pouvoir unificateur bien nécessaires dans la situation actuelle.

                  Luniterre

                   

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                  •  

                    Salut Luniterre,

                    De gaulle écrit tantôt ce qui est vrai tantôt ce qui l’arrange.

                    Tu dis : « Historiquement, il n’a donc jamais été établi que De Gaulle ait la moindre responsabilité personnelle directe dans le « coup d’Etat », même si son intervention était évidemment et ardemment souhaitée par ses initiateurs.

                    C’est faux, Les auteurs du coup d’État militaire fasciste voulaient que Massu devienne le dictateur du pays. Celui-ci ayant refusé, ils se sont rabattus sur de Gaulle. (Trinquier, Le coup d’État du 13 mai)

                    Amicalement,
                    do
                    http://mai68.org

                     

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                    •  

                      Je ne trouve pas, pour l’instant, d’accès à ce texte, mais si tu as l’extrait correspondant et la source en lien, c’est évidemment intéressant.

                      Néanmoins, et quoi qu’il en soit, il y a une contradiction évidente à la base de ton affirmation : si les "conjurés" voulaient donc faire appel à Massu et non pas à De Gaulle, c’est donc logiquement plutôt une preuve, et même assez évidente, qu’il n’était donc pas dans le coup, voire même, qu’il n’y était pas forcément favorable, au départ, et qu’il a bien, comme il le dit lui-même, pris le train en marche, en quelque sorte !

                      Et surtout, en fin de compte, ce point, aujourd’hui, est essentiellement anecdotique, alors que l’héritage du Général, en matière de politique étrangère, est, par bien des aspects, plus d’actualité que jamais.

                      Le faire revivre, même si évidemment en s’adaptant aux réalités du XXIe siècle, cela me semble déjà être un très bon début, dans le contexte actuel.

                      Luniterre

                       

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                      •  

                        Salut Luniterre,

                        Je dirais plutôt que c’est Massu qui a refusé de devenir un dictateur militaire au service de la classe dominante, et de Gaulle qui a accepté !

                        Par ailleurs, ce qui m’avait le plus étonné dans ce livre de Trinquier, c’est que le slogan "Algérie Française" n’avait pas du tout le même sens pour les colons que pour les militaires en Algérie. Pour les militaires, cela signifiait les mêmes droits pour tous, colons ou colonisés. À l’époque, les colonisés n’avaient pas le droit de voter et encore moins de se présenter aux élections (présidentielles par exemple.) Trinquier explique que "Algérie Française" signifiait pour les militaires que tout le monde devait être égal devant la loi : colons et colonisés.

                        Pour les colons, "Algérie Française" signifiait que l’Algérie et ses colonisés appartenaient aux colons. Et de fait, j’ai discuté avec un pied noir qui m’a expliqué que l’Algérie, c’était vraiment l’apartheid comme en Afrique du Sud.

                        Amicalement,
                        do
                        http://mai68.org

                         

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                          Effectivement, on peut voir ça comme ça…

                          Massu, en 58, voulait un "comité de salut public" pour sauvegarder l’Algérie française, mais il ne voulait donc pas forcément le pouvoir pour lui-même. Ce qui laissait donc les "conjurés" sans chef…

                          Il fallait donc bien que quelqu’un s’y colle et De Gaulle était donc bien l’homme de la situation, comme il l’a prouvé ensuite.

                          Il a donc tout de même été désigné légalement comme chef du gouvernement et approuvé démocratiquement par référendum ensuite.

                          Difficile de le considérer comme un dictateur, d’une manière ou d’une autre.

                          Il a même écrit une page de l’histoire de notre pays qui fut plutôt positive, dans l’ensemble, en comparaison d’avant et d’après…

                          Luniterre

                           

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                            Salut Luniterre.

                            "désigné légalement comme chef du gouvernement" ?

                            Avec le fusil dans dos des "décideurs" qui l’ont désigné, oui…

                            Trinquier parle d’un coup d’État auquel il a participé :

                            https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger…

                            Amitié,
                            do
                            http://mai68.org

                            Par ailleurs, quand tu étais petit, tu ne voyais qu’un cercle restreint de personnes, ta famille et leurs amis. Ce n’est pas parce que, eux, étaient en adoration devant de Gaulle que toute la France l’était.

                            Ce n’était en particulier pas le cas des FTP. Dans son livre Tillon explique que de Gaulle a tout fait pour que les résistants ne prennent pas les armes.

                            Je viens de voir à la télé un film sur de Gaulle ; dans cette apologie, on voit bien que de Gaulle souhaite une victoire contre l’Allemagne, mais pas une victoire populaire, une victoire de l’armée régulière. Celle de la bourgeoisie.

                            En plus, il faut regarder la constitution de 62 qui donne tout le pouvoir à un seul homme : lui, en le (se) faisant élire directement par "le peuple". Sous la quatrième république, ce n’est pas un seul homme qui a le pourvoir, c’est le parlement dans son ensemble. C’est quand même mieux que le pouvoir d’un seul, comme on peut le constater avec Macron à qui la cinquième constitution donne tout le pouvoir. Mitterrand a écrit un livre à ce sujet qui s’appelle : « Le coup d’État permanent ».

                             

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                              Bonjour, camarade !

                              On n’en finira pas de débattre de ces différents points d’histoire, à mon avis aujourd’hui définitivement secondaires par rapport à la problématique de fond posée par l’émergence du banco-centralisme.

                              Tout d’abord, je tiens à préciser que ma famille, loin d’être dans "l’adoration" du Général De Gaulle, était au contraire carrément dans une détestation atavique du personnage et de tout ce qu’il représentait, à savoir en termes d’image de la France fièrement indépendante.

                              C’est au contraire l’ambiance populaire dans la ville pourtant "rouge" de Nanterre qui a marqué pour moi le « souvenir d’enfance » de cette contradiction avec le milieu familial, assez "coupé du peuple", en fin de compte, pour reprendre une terminologie plus tardive…

                              Trinquier, lui, partisan jusqu’au-boutiste de l’Algérie française, et donc logiquement et viscéralement antigaulliste d’extrême-droite, est donc éventuellement « juge et partie », dans cette histoire, mais bien plus « partie » que juge, et donc on ne peut en aucune manière en faire une référence historique séparée de ce contexte.

                              La Quatrième République, comme la Troisième, et même encore davantage, souffrait d’instabilité chronique, et la Cinquième, effectivement, ouvre la porte, et surtout depuis la forme « quinquennale », en fin de compte, à d’éventuels abus de pouvoir, caractérisés sous Macron.

                              Il n’y a pas de « forme » démocratique idéale, à mon avis. Ce qui est déterminant c’est la motivation et le soutien populaire.

                              S’ils sont en phase, comme sous De Gaulle jusqu’en 1968, ou aujourd’hui sous Poutine en Russie, ou Loukachenko, au Bélarus, mais il y a certainement d’autres exemples, on peut parler de démocratie, quelle qu’en soit la forme.

                              Les systèmes d’ « alternance » plus ou moins « libérale » tels que dans les pays anglo-saxons, sont aussi une forme de démocratie, tant qu’ils sont cautionnés par la majorité du peuple.

                              La Quatrième République, c’était simplement le « foutoir » permanent et menait le pays vers sa ruine. Aujourd’hui, la macronie mène également le pays à sa ruine, par d’autres moyens…

                              Ce qui est important c’est donc le fond du projet politique et l’adhésion populaire à ce projet. La forme par laquelle se réalise cette adéquation est finalement secondaire et transitoire, valable pour la durée du projet.

                              Il n’y a pas de « forme » démocratique en soi qui ait un sens indépendamment d’un contenu politique.

                              Luniterre

                               

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                                Salut Luniterre,

                                Tu dis :

                                « Il n’y a pas de « forme » démocratique idéale, à mon avis. Ce qui est déterminant c’est la motivation et le soutien populaire.

                                « S’ils sont en phase, comme sous De Gaulle jusqu’en 1968, ou aujourd’hui sous Poutine en Russie, ou Loukachenko, au Bélarus, mais il y a certainement d’autres exemples, on peu parler de démocratie, quelle qu’en soit la forme. »

                                Je ne le pense pas, ou sinon, Hitler serait un grand démocrate, avec ses 90% au premier référendum qui le nomme führer. Et il a, il me semble, approché les 99 % à un référendum qui a suivi. Bien sûr, c’était grâce à l’incendie du Reichstag. Mais je crois qu’il faut tenir compte aussi de ce genre de manipulations pour décider qu’un pays est ou n’est pas démocratique.

                                L’attentat du petit Clamart a eu lieu le le 22 août 1962, et le référendum pour approuver la cinquième république qui donne tout le pouvoir à de Gaulle a lieu le 28 octobre 1962. Bien sûr ce pauvre de Gaulle, bien à plaindre, a gagné son référendum à 62%. (Bastien-Thiry a toujours nié avoir participé à cet attentat.)

                                Tu dis aussi : « Trinquier, lui, partisan jusqu’au-boutiste de l’Algérie française, et donc logiquement et viscéralement antigaulliste d’extrême-droite »

                                Je ne sais pas s’il était ou non vraiment d’extrême droite mais je sais qu’il aurait aimé une égalité entre les colons et les colonisés. Ce qui est tout de même rare chez les fascistes.

                                Amicalement,
                                do
                                http://mai68.org

                                Par ailleurs, je crois me souvenir, sans en être tout à fait sûr, c’est pourquoi je ne l’avais pas précisé dans un premier temps, que Trinquier dit que c’est Massu qui avait proposé de Gaulle.

                                La fameuse phrase de de Gaulle « Je vous ai compris », ne voulait rien dire, tout le monde pouvant la comprendre comme il le voulait, quelque soit son camp.

                                Je ne crois pas du tout qu’avec cette phrase De gaulle voulait stopper la guerre d’Algérie. Il voulait la gagner mais n’a pas pu. C’est tout !

                                L’ Algérie n’a jamais existé | Discours du général de Gaulle le 16/09/1959 - ina.fr

                                https://www.youtube.com/watch?v=nrB…

                                « Je poserai la question aux Algériens, en tant qu’ils sont des individus. Car depuis que le monde est le monde, il n’y a jamais eu d’unité, ni à plus forte raison de souveraineté Algérienne. Carthaginois, romains, vandales, byzantins, arabes de Syrie, arabes de Cordoue, turcs, français. Ont tour à tour pénétré le pays sans qu’à aucun moment et d’aucune façon il y’ait eu un État Algérien. »

                                Et si la France a perdu la guerre d’Algérie, c’est essentiellement parce que les colons refusaient que les colonisés soient leurs égaux.

                                La torture s’est arrêtée quand, en Algérie ?

                                À la Ligue, ils n’aimaient pas de Gaulle et disaient que c’était un "prestidigitateur".

                                 

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                                  La démocratie, par définition, c’est l’autorité, le pouvoir, défini par le peuple :

                                  "démo" >>> peuple ; "cratie" >>> autorité, pouvoir

                                  Qu’il y ait manipulation ou non, si le peuple soutient massivement tel ou tel pouvoir, quel que soit sa nature de classe ou sa "forme" administrative, il y a donc, dans le principe "démocratie".

                                  Si le pouvoir se retourne violemment contre le peuple, la "démocratie" cesse à partir du moment où il y a une opposition majoritaire qui commence à s’organiser et tente de reprendre le pouvoir au nom du peuple, sans pour autant y parvenir.

                                  La démocratie est rétablie quand l’opposition majoritaire arrive au pouvoir.

                                  Historiquement, on peut passer du temps à évaluer les circonstances cas par cas, mais le fait est que si le peuple soutient, et surtout massivement, tel ou tel pouvoir, c’est que cela correspond à son niveau de conscience sociale à un moment donné de son histoire.

                                  Qu’à titre individuel on trouve ça carrément triste et moche ne change malheureusement rien à l’affaire.

                                  Ce qui est en cause, c’est l’évolution générale de la société humaine.

                                  Elle connait des phases de progrès et des phases de recul, et d’autres plus contrastées et/ou "mitigées" en quelque sorte.

                                  Le XIXe siècle me semble avoir été principalement une période de progrès dans la plupart des domaines, même si avec des passages tragiques ici ou là.

                                  Le XXe siècle est pour le moins "contrasté"…

                                  Le XXIe est essentiellement une période de recul, lent mais inexorable, jusqu’à présent, avec l’émergence du banco-centralisme, qui nous mène vers une forme de totalitarisme "orwellien".

                                  Pour l’instant il n’y a de résistances significatives que de type nationaliste. C’est mieux que rien mais encore bien trop fragile et incertain en termes de perspective de "progrès" réellement durable.

                                  C’est un constat qui n’est pas vraiment joyeux mais simplement réaliste et comme le disait justement De Gaulle, à propos des gens qui causent de l’Europe en sautant sur leur chaise comme des cabris : "on ne fait de politique qu’avec des réalités". Un principe qui me semble directement emprunté, en fait, à la dialectique matérialiste…

                                  Bien à toi,

                                  Amicalement,

                                  Luniterre

                                   

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                                  PS : en outre, avec le "progrès" de la société banco-centraliste orwellienne avance aussi le "progrès" de l’IA, dont le danger est diversement évalué selon les différents "experts" mais qui me semble plutôt devoir logiquement devenir une menace dominante et même prépondérante pour ce qui reste de la "civilisation humaine".

                                  Dans ce domaine également on ne voit pas vraiment poindre d’alternative "raisonnable" au sens premier fondé sur la raison humaine capable de dépasser ses instincts primaires de domination et de manipulation.

                                  La probabilité que cela "règle" finalement le reste des "problèmes humains" est donc très grande…

                                  Ensuite les machines, originellement conçues par les humains, finiront par régler leurs comptes entre elles pour la disponibilité des ressources naturelles qui leurs sont nécessaires, s’il en reste…

                                  La pénurie, dans ce domaine, sauvera peut-être, in fine, les restes de l’"humanité", s’il en reste…

                                  Luniterre

                                   

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    Gaullisme, Europe ("frexit" ou non), et avenir de la civilisation humaine, un débat initié sur VLR

     

     

     

     

     

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