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Printemps 2024 vert-de-gris: une couleur de saison? (Suite: Bernard Bel (CNRS) commente le documentaire "La Froide Vérité")
MAJ AU 24/06/2024 à 14h37:
POST EN RÉPONSE PROPOSÉ PAR ANTOINE POTIER POUR :
(Voir à la suite de l'article)
Après avoir visionné le documentaire
"Climat Le Film - La Froide Vérité",
http://cieldefrance.eklablog.com/printemps-2024-vert-de-gris-une-couleur-de-saison-a215948355
difficile de se faire une idée personnelle sans se laisser influencer par les préjugés des uns ou des autres. On a donc recherché différentes approches critiques, et si possible documentées par des scientifiques. Comme souvent en France, il y a les "pour" et les "anti", mais personne ne se soucie d'étayer vraiment son point de vue sur des bases solides et finalement les commentaires critiques apportant une contribution utile au débat sont carrément rarissimes.
Dans le genre "positif" nous avons trouvé celui de Marguerite Rothe, qui y apporte en plus un lien vers une pétition de soutien à la démarche du film signée par plus de 1600 scientifiques:
https://margueriterothe.substack.com/p/le-rechauffement-climatique-le-film
Le Manifeste et la liste des signataires:
Plus original, mais avec une contribution également plus critique, mais surtout avec des liens importants vers des sites et des auteurs documentés, un article trouvé sur un site de cuisine bio... avec toute une philosophie personnelle sur le thème de la santé et de la nature, et donc pas si décalé qu'il pourrait y paraître... La blogueuse belge, Taty Lauwers, nous amène notamment à découvrir le travail sur le sujet de Bernard Bel, chercheur au CNRS, qui a publié une étude particulièrement documentée, bien utile pour ceux qui veulent se faire une idée autre que préconçue...
Taty Lauwers a en outre été une des première a avoir exprimé cet avis critique documenté dès la parution de la première VO sous-titrée du film documentaire, et c'est donc l'occasion de republier cette VO, et donc à la suite le commentaire critique de Bernard Bel qu'elle a ajouté à son article, et qui ouvre des pistes et des liens vers encore plus de documentation.
Luniterre
Résumé des concepts soulevés dans le documentaire
- La dystopie climatique qui se profile à l'horizon se fonde sur l'urgence: on apprendra ici qu'il n'y a pas d'urgence climatique.
- Elle postule qu'il nous faut décarboner; or 1/ le CO2 n'impacte pas le réchauffement (c'est l'inverse qui se produit, historiquement) et 2/ il y a plutôt pénurie de CO2 qu'excès.
- Selon le récit catastrophiste, l'homme est responsable du climat. Or, les changements climatiques actuels sont plus dus à l'activité solaire qu'à l'homme, ce qui est démontrable et démontré.
- Selon le même récit, les catastrophes naturelles sont en augmentation. Les chercheurs démontrent cette affirmation comme fausse.
- Les militants martèlent qu'il y a un consensus scientifique sur l'anthropocène. Cela n'est le cas qu'en raison de l'ostracisme et des pertes de sponsors que vivent ceux qui osent contrer le récit climatique. Or, qui ne publit pas, périt.
- Le GIEC (organisation politique faut-il le rappeler) se base sur des modélisations mathématiques, qui s'avère quasi toujours fausses quelques années après.
31.3 Commentaire de Bernard Bel
J'ai visionné ce film avec beaucoup (trop ?) d'intérêt car la facture en est remarquable. Prudemment, je l'ai téléchargé… Par contre, j'ai détesté les premières minutes qui invitent à une lecture "complotiste" pilotée par les émotions. Je n'ai pas non plus aimé les derniers chapitres, pour les mêmes raisons que @Rid Tens et que Taty dans son commentaire détaillé. De nombreux climato-sceptiques américains (autres que scientifiques) affichent un agenda de défense du modèle productiviste et une opposition caricaturale au militantisme écologiste. De même que les Européens défendent l'énergie nucléaire en opposition aux "renouvelables", alors même que la prise de conscience des causes majoritairement naturelles du changement climatique annihile le bénéfice de ce choix d'énergie sans rien changer à ses risques.
Le milieu du film est nettement plus intéressant. Bravo pour le sous-titrage multilingue ! C'est agréable d'y revoir la plupart des personnalités scientifiques (anglophones) qui se sont exprimées publiquement sur ce sujet.
Malheureusement beaucoup trop simplifié, et il donne le bâton pour se faire battre… Par exemple, on n'y voit pas que les statistiques en temps réel des tornades aux USA (https://leti.lt/z325) affichent un nombre croissant, et que c'est seulement en tenant compte de leur intensité qu'on montre que cette croissance est une fiction (Koonin SE, 2021 https://leti.lt/jr03 p. 124). Exemple typique d'un argument que des climato-alarmistes (en partie avertis) soulèveront pour accuser le film d'être construit sur des données falsifiées ! En raison de ces simplifications (trop nombreuses), un tel film ne peut convaincre que des convaincus, voire des gens qui ne connaissent pas le sujet et sont faciles à convaincre. Donc je recommande une lecture (moins excitante) du dossier avant toute discussion sérieuse ! (NdT: Bernard cite ici son dossier, que je relaye dans deux paragraphes).
Dommage, enfin, que Steven Koonin y soit présenté comme un personnage-clé de l'enquête, alors qu'il ne conteste pas l'effet de serre. Il est aux antipodes de John Clauser dans son engagement, car il ne se prononce pas sur les causes du changement climatique. Prudence : sa carrière n'est pas terminée, alors que le nobélisé Clauser "n'a plus peur de rien ni de personne" ! La deuxième partie du bouquin "Unsettled?" de Koonin est construite sur l'affirmation que la "neutralité carbone" est irréalisable, mais que le climat se réchauffe. Steven Koonin y affirme qu'il faut donc développer les technologies de production d’énergie "décarbonée", les petites centrales nucléaires, la fusion… ainsi que lutter directement contre le réchauffement par des techniques de géo-ingénierie. Explication de cet agenda : Koonin a travaillé pour British Petroleum, où sa mission était d’étudier les options des énergies renouvelables permettant à la compagnie d’aller "au delà du pétrole".
Pour moi, aujouurd'hui, le dossier le plus complet sur "le climat" est le bouquin (libre en PDF) “The Rational Climate e-Book: Cooler is Riskier” de Patrice Poyet (https://leti.lt/ky5g). Complet mais très technique, c'est pourquoi il m'a fallu quelques semaines pour le décrypter !
Pour les francophones, rien de mieux que le récent ouvrage de Jacques-Marie Moranne : “Climat et CO2 : décryptage d’une manipulation” (https://leti.lt/a71r) qui aborde ce sujet avec beaucoup de pédagogie et sans dramatisation… (La version Kindle est très bien.)
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Sur le blog de Taty Lauwers:
https://taty.be/articles/CVD_climatemovie.html
Le travail de Bernard Bel sur le climat:
https://lebonheurestpossible.org/discours-sur-le-climat/
Egalement republié sur:
https://gjles42revendications.wordpress.com/2024/06/23/bernard-bel-cnrs-discours-sur-le-climat/
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Contre-offensive des "climato-croyants"...
Bien entendu, malgré la "loi du silence" et surtout celle du mépris, qui espère réduire à néant la contradiction sur le sujet, comme par une sorte de négationnisme de toute possibilité de débat sur le sujet, il y en a malgré tout qui s'y essayent, même si prudemment, et donc de façon relativement anonyme sous la "signature" Admin du blog L'UNIVERS DE LA GÉOLOGIE , avec une charge sans trop de nuances sur le fond, cherchant d'abord et avant tout, selon une habitude systémique désormais bien rôdée du genre "chasse aux conspis", à dévaloriser personnellement chacun des auteurs d'une tentative de remise en question de la parole "officielle" du nouvel évangile destiné à ceux qu'il faut bien appeler climato-croyants plutôt que "réchauffistes", vu que le cycle des périodes chaudes et froides de la planète n'est évidemment remis en cause par aucune des parties.
Néanmoins cette tentatives vaut d'être relayée dans la mesure où elle enrichi le débat d'une documentation qui s'avère finalement éventuellement bien utile à la cause de la recherche d'une réalité pas aussi univoque que prétend nous la montrer cette à priori impressionnante "démonstration", qui se perd, finalement, dans ses propres contradictions, au delà des attaques "ad hominem", au demeurant sans aucune preuve concrète à charge:
https://actugeologique.fr/2024/05/reponse-au-documentaire-climat-la-froide-verite/
Egalement sur:
En doc PDF:
NDLR: Pour autant que l'on sache, le gif du site GJles42revendications n'évoque pas du tout le réchauffement climatique, mais bien le fameux "Chat de Schrödinger"!
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MAJ AU 24/06/2024 à 14h37:
POST EN RÉPONSE PROPOSÉ POUR :
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Bonjour,
Citation de cet article :
« Même si les plantes mouraient par insuffisance de CO2, ce ne serait pas la fin de la vie sur Terre, parce que le phytoplancton est un grand pourvoyeur d’oxygène et qu’il se portait très bien durant les glaciations. C’est d’ailleurs lui qui a fait apparaître ce gaz dans l’atmosphère terrestre, il y a entre 2,5 et 2,2 milliards d’années. En ce moment, l’atmosphère est composée à 21 % d’oxygène, de quoi tenir un bon moment si sa production s’arrêtait. »
[…] « Mais il est vrai que la disparition des plantes serait gênante pour la faune terrestre, puisqu’elles sont à la base de sa chaîne alimentaire. »
Ah bon, seulement « gênante » ???
Et toute la fin de l’article, très intéressant à titre documentaire, nous parle de variations diverses à des périodes suffisamment anciennes pour que l’activité humaine, par définition, n’y soit donc absolument pour rien !
Très intéressant aussi, l’évocation du cycle de Milankovitch, et, dans le même esprit, si l’on peut dire, l’excellente récapitulation des épisodes d’émergence des trapps volcaniques et leur correspondance avec diverses phases d’extinctions massives des espèces : autant d’arguments carrément du genre « massue » mais auxquels, décidément, l’activité humaine est pour le moins totalement étrangère, jusqu’à preuve du contraire, et donc sauf complotisme plus qu’extrême !
Et de par le fait, autant d’arguments logiquement et régulièrement plutôt utilisés par les « climatosceptiques »…
Ce qui est effectivement contradictoire et limite choquant, dans ce film, néanmoins, c’est bien l’éloge sans guère de limite du capitalisme libéral au nom d’un prétendu progrès social qu’il aurait apporté au monde : c’est vrai pour le monde occidental et carrément faux pour le reste, dont la misère reste une des « sources » de la « richesse » de l’Occident.
Est-ce que le tiers-monde désormais plutôt rebaptisé « Sud global » pourra accéder à un niveau de vie décent grâce à une extension de ce même type de capitalisme « libéral » ? C’est en fait une question politique, et non pas strictement scientifique écologique.
Et donc l’argument le plus discutable du film est une propension à justifier sans les nuances pourtant nécessaires l’utilisation des énergies fossiles, aussi bien pour des bateaux de croisière, par exemple, pas forcément indispensables, que pour le développement agricole et industriel des pays les plus pauvres, évidemment incontournable, dans une certaine mesure, relative à un niveau de vie décent pour tous les habitants de la planète, à moins de condamner ces pays à la misère, ce que font, de fait, la plupart des écologistes, au-delà des apparences propagandistes.
Les auteurs de ce film sont possiblement essentiellement affiliés à un courant de pensée « libertarien » comme avancé au début de l’article, mais même si cela est réel, c’est donc d’entrée de propos un argument biaisé puisqu’il introduit un préjugé idéologique éventuellement « contraire », ce qui semble confirmé par la suite.
Et d’autant plus que si le courant « libertarien », quoi qu’on en pense, s’oppose au système actuel, c’est bien sur la base du fait qu’il a depuis longtemps cessé d’être « libéral » pour diverses formes « néolibérales » de contrôles monopolistes et/ou bureaucratiques plus ou moins étatistes de l’économie, quoi qu’on en pense également.
S’il y a une réalité scientifique dans les arguments des uns et des autres elle ne dépend pas, par définition, de leur affiliation idéologique, religieuse ou autre. C’est donc un non-argument.
De même, si les diverses accusations de corruption et d’éventuels « conflits d’intérêts » évoquées dans l’article sont exactes, il faut donc en fournir des preuves explicites, sauf, là encore, à se contenter d’affirmations éventuellement diffamatoires.
L’article est « signé » uniquement « Admin » et il engage donc la « responsabilité » d’une personne ou d’un groupe de personnes qui ne présentent donc pas leur propre déclaration en matière de conflits d’intérêts éventuels et donc échappe ainsi en réalité à la démarche réellement scientifique dont il se prévaut pourtant !
A qui sait lire attentivement et analyser la logique du propos il apporte néanmoins quelques pistes de réflexions utiles et intéressantes, même s’il manque, quant au fond, tout à fait son but.
Antoine Potier
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