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• "Wagner", Prigogine, héritage matériel et politique.4 octobre 11:20

  Je voudrais bien croire que Prigojine est le nouveau Guevara ; mais, le Che n’a jamais été aussi riche. Aussi, j’ai quand même un doute.

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  • "Wagner", Prigogine, héritage matériel et politique.4 octobre 12:50, par Luniterre

    L’histoire n’est pas faite par des gens qui "voudraient croire", et encore moins, par des gens qui doutent plus ou moins systématiquement de tout, mais par des gens qui, s’ils croient en leurs valeurs, tentent de les faire coïncider avec la réalité, de façon pragmatique, concrète.

    C’est en ce sens qu’il y a bien une sorte de parenté entre le Che et Prigogine, outre une certaine "fatalité" du destin, malheureusement implacable lorsqu’une lutte dérange vraiment le système en place et ses abus.

    Evidemment tant les conditions de la lutte que les objectifs sont très différents entre les deux époques.

    A l’époque du Che il y avait encore l’illusion que certains pays étaient en train d’accéder au socialisme, alors qu’ils avaient déjà simplement du mal à achever leurs luttes de décolonisation, ce qui n’est donc même pas encore achevé, en réalité, on le voit bien aujourd’hui, notamment en Afrique.

    En apparence le niveau idéologique des luttes semble avoir considérablement reculé, et c’est bien le cas dans les métropoles occidentales, qui auraient logiquement dû accéder au socialisme il y a longtemps déjà, et ont carrément raté le coche de l’histoire, avec l’effritement, sinon la quasi-disparition, de leur prolétariat industriel, en tant que classe pour soi, de toute façon, déjà.

    Mais dans les pays d’Afrique, par contre, on voit bien que le niveau de conscience des masses est en adéquation avec les objectifs de la lutte, donc sans illusions sur la possibilité d’un accès rapide au socialisme, qui n’y existe toujours pas.

    Mais ce qui permet aussi, par contre, une unité plus large et tout à fait massive des populations, comme on peut le voit au Niger et cela remet donc le rapport de forces en rapport avec les objectifs concrets immédiats de la lutte et cela permet donc d’avancer, alors que les tentatives du Che, en Afrique, s’étaient soldées par des échecs cuisants.

    Il faut donc avancer en fonction des possibilités réelles et non de nos fantasmes idéologiques, aussi bien intentionnés soient-ils.

    La lutte pour développer une Russie indépendante, même si elle se mène encore essentiellement sur des bases nationalistes, reste malgré tout sur une limite fragile où la fraction compradore de la bourgeoisie joue "double-jeu" et guette plus l’occasion de faire des affaires que de faire avancer la cause.

    L’alternative que représente Wagner par rapport à cette "tendance" est donc déjà constamment sous pression et même carrément exposée, comme le montre précisément l’attentat de Tver qui a emporté Prigogine, Outkine et huit autres patriotes.

    Si la tendance nationaliste l’emporte malgré tout, la nécessité de développer une économie encore plus endogène qu’actuellement remettra en avant, par la force des choses, les meilleurs aspects de ce qu’était, dans ce domaine, le socialisme soviétique.

    Ce n’est pas une étape immédiate mais malgré tout possible, à plus long terme, dans le contexte historique particulier de la Russie.

    Ce n’est évidemment pas la voie de l’idéal plus ou moins utopique des années 60, mais c’est la voie du possible au XXIe siècle.

    Je serais même presque tenté de dire la dernière chance, face à la mutation totalitaire banco-centraliste qui tend à s’imposer sur la planète, sur la base des forces productives automatisées et robotisées.

    On peut vouloir faire la "fine bouche" mais cela risque fort d’être à prendre ou à laisser, et pour très longtemps, alors que le niveau des luttes, jusqu’ici, et surtout en Occident, n’a cessé de reculer depuis des décennies, même si avec quelques sursauts.

    Luniterre

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