Vu l’écho massif inévitable de cette déclaration il semble peu probable que ce soit juste un « dérapage verbal », d’autant plus qu’il a « argumenté » et développé ce point. Il semble donc bien qu’il s’agisse d’une « stratégie » ! Et comme il est effectivement peu probable que le RN arrive à une majorité absolue, même avec Ciotti et Marechal, il peut donc mettre la barre très haut pour être sûr de ne pas avoir à la franchir : « refus d’obstacle » comme le dit Attal, pour une fois qu’il sort autre chose que des conneries…
Avoir un max de députés mais rester dans « l’opposition », tel est vraisemblablement le but du RN. Etre un « Fou du Roi » très bien payé… Le Fou du Roi, même et surtout bien payé ne prend pas le pouvoir…
Le système compte donc vraisemblablement sur une « majorité recomposée » entre les restes du pseudo-« nouveau front populaire », ceux de la macronie et les LR « loyalistes » au sens « anti-RN », une fois le « programme » électoral démagogique de la gauche passé à la trappe au nom d'un « front républicain antifasciste » ou autre formule de circonstances…
Une cohabitation-coalition dont Macron restera, peu ou prou, « l’arbitre »…
C’est la logique profonde de toute cette histoire ubuesque, mais on ne peut pas écarter tout à fait que les électeurs excédés donnent finalement en quelque sorte « le pouvoir au RN malgré lui », ni dans le cas contraire que la « recomposition républicaine » échoue, ouvrant une période réellement d’instabilité, sinon de chaos total, jusqu’à la démission éventuelle de Macron (…mais il ne veut pas !), ou de nouvelles « législatives », au bout d’un an minimum, selon la constitution, etc…
Ce qui peut encore rebattre les cartes, une forte participation, ouvrant la voie au second tour à des « triangulaires », voire des « quadrangulaires ».
Dans ce cas, une fluctuation même minime de l’électorat, genre due à une déclaration intempestive ou autre « incident », « terroriste » ou autre (*), peut faire la différence entre majorité relative et absolue…
Bref, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas de solution vraiment « appropriée » dans tout ça, et encore moins « idéale »…
Rassurant, pour l’instant on en reste au « choc des mots », généralement creux, et donc contrairement aux apparences la culture française ne s’en sort pas si mal : avec cette comédie, on est bien encore au pays de Molière !
A défaut d’alternative, on peut donc simplement espérer en rester au style de la comédie, dont on rira un peu plus tard, surtout si on a évité le passage à la tragédie…
Luniterre
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(*Il n’y a déjà pas eu de « provocation » lors de la « manif antifasciste » de samedi, ce qui semble indiquer une volonté des « acteurs » de s’en tenir à un scénario sans imprévu réellement incontrôlable.
Et malgré le contexte, le récent viol, à la fois particulièrement atroce et ouvertement antisémite d’une fillette de 12 ans n’est réellement « mis en exergue », si l’on peut dire, par aucun des camps politiques en pseudo lutte.