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De quel Ordre Mondial l’Ukraine de Zelensky est-elle le nom ???
La situation en Ukraine caractérise telle une nouvelle forme de la « Dictature Capitaliste Mondialisée », avec un enjeu de lutte "inter-impérialismes", ou bien une lutte pour l’hégémonie du Nouvel Ordre Mondial ???
La « Dictature Capitaliste Mondialisée » existe depuis plus d’un siècle, déjà, moins l’interruption, partielle mais notable, de l’URSS. En son temps Marx parlait déjà du marché capitaliste mondialisé, même s’il ne l’était pas encore tout à fait.
Donc dire : « La dénomination : « Nouvel Ordre Mondial », ce sont les dirigeants bourgeois qui appellent leur but comme cela, en fait, il s’agit de la Dictature Capitaliste Mondialisée. », ce n’est donc évidemment pas exact. En un sens, l’évolution impérialiste du capitalisme financier, au tournant du XXe siècle, a été un « nouvel ordre mondial » par rapport au capitalisme des débuts de la révolution industrielle. Comme nous l’a expliqué Lénine, c’était le passage au « Stade suprême du capitalisme ».
Le Nouvel Ordre Mondial, aujourd’hui, représente donc nécessairement, à l’évidence, autre chose qu’une simple « évolution du capitalisme ».
L’apparition et l’évolution du mode de production capitaliste sont déterminées par l’évolution des forces productives. Il en va de même pour sa disparition.
La lutte de classe détermine la façon dont les rapports de production s’adaptent aux forces productives nouvelles, mais cela n’implique pas forcément la domination de la classe exploitée sur l’ancienne classe dominante.
La classe des féodaux l’a emporté sur la classe des esclavagistes antiques sans que les esclaves eux-mêmes, en tant que classe, aient pu y jouer un rôle majeur.
La bourgeoisie capitaliste l’a emporté sur la classe des féodaux, par contre, avec l’aide d’une grande partie de la paysannerie, incomplètement libérée de la servitude. Mais aussi et surtout avec l’aide des nouvelles classes populaires urbaines.
Mais cela a été possible parce que le mode de production capitaliste était déjà dominant, et depuis longtemps, dans la vie économique française. La classe capitaliste, qui maîtrisait déjà les rapports de production capitaliste, est donc devenue la nouvelle classe dominante.
Aujourd’hui, l’enjeu des luttes entre les classes dominantes concerne la domination et la maîtrise des rapports de production liés aux nouvelles forces productives, informatisées, automatisées, robotisées.
Ce sont donc des rapports de production caractérisés par la domination de l’investissement en capital fixe, qui exclut de plus en plus la main d’œuvre salariée et donc même les rapports de production capitalistes, au sens de l’extraction de la plus-value comme base de son élargissement.
L’investissement se fait sur la base du capital financier fictif qui détermine le ratio de solvabilité des groupes monopolistes de manière spéculative, en fonction des cours de bourse.
Dans la mesure où ce sont les flux de création monétaires banco-centralisés qui déterminent, depuis la crise de 2007-2008, tous ces investissements, aussi bien directs que financiers, et que, de plus, ces flux déterminent directement la survie de l’ensemble du système, et aussi bien des bourses que des monopoles eux-mêmes (…et des Etats, par la dette publique), ce sont donc désormais les banquiers centraux qui ont la maîtrise des rapports de production modernes, et non pas les capitalistes monopolistes eux-mêmes, et encore moins, hélas, les prolétaires !
Avec l’apogée du nombre et de la productivité du travail des prolétaires industriels, au tournant des années 70 du siècle dernier, le prolétariat industriel, en tant que classe, a laissé passer sa meilleure chance de devenir la classe dominante maîtrisant les rapports de production de son temps.
Bien entendu, un retour de flamme peut toujours être espéré et souhaité, mais pour l’instant, ce qui se produit, et depuis cette époque, déjà, c’est l’éclatement et la division du prolétariat, et surtout, la réduction numérique, en proportion, du prolétariat industriel, par rapport aux autres classes populaires et prolétariennes du secteur tertiaire.
Bien entendu, cette évolution est inégale selon les pays. Certains se retrouvent au stade de quasi-colonie US, comme l’Ukraine, et d’autres, comme la Russie et la Biélorussie, se maintiennent à un stade de développement capitaliste national endogène.
Il est clair que la Russie et l’ensemble des nations capitalistes poursuivant un développement endogène constituent un obstacle majeur sur la route de l’hégémonie mondiale banco-centraliste, d’où l’acharnement des USA et de leurs satellites européens et autres à vouloir réduire cette Résistance.
Parler d’ « impérialisme russe », aujourd’hui, ne fait pas plus de sens que de parler de « social-impérialisme russe », à l’époque de la fin de l’URSS.
Il s’agit de deux formes historiquement différentes, mais de racines communes, de bourgeoisie nationale bureaucratique. Avec, entre elles, la « parenthèse » comprador Eltsinienne, que l’Occident regrette bien, évidemment… !
Luniterre
PS : Pour comprendre l’évolution banco-centraliste du système de domination de classe, il faut comprendre que l’investissement en capital fixe constitue un accroissement constant, sur plusieurs décennies déjà, de la dette mondiale, publique et privée, que ne vient plus compenser, donc, l’extraction de la plus-value sur le travail productif humain. La part des bénéfices encore retenue par le capital monopoliste est essentiellement une fraction non remboursée de la dette mondiale, et donc, constamment à la merci des banquiers centraux, désormais les véritables maîtres du monde « moderne » technologiquement avancé.
Quelque articles et études sur le sujet >>>
Dette banco-centralisée : quand c’est fini, ça recommence…!
https://mai68.org/spip2/spip.php?article12347
http://cieldefrance.eklablog.com/dette-banco-centralisee-quand-c-est-fini-ca-recommence-a212959483
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Face au banco-centralisme : pleurnicher, rêver, ou agir ? Que faire ???
https://mai68.org/spip2/spip.php?article12242
https://mai68.org/spip2/spip.php?article12016
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/du-village-primitif-au-monopole-241522
La fin du capitalisme signifie-t-elle nécessairement la fin du système de domination de classe ?
http://mai68.org/spip2/spip.php?article11679
“Le Crime du Garagiste” – Le Casse Banco-centraliste !
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-crime-du-garagiste-le-casse-231389
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/merveilleux-monde-d-apres-un-225066
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En réponse générale aux derniers posts du camarade Do, et notamment :
http://mai68.org/spip2/spip.php?article12428#forum10499
Luniterre,
Bien sûr, tu as raison de dire qu’il vaudrait mieux parler de "dictature banco-centraliste mondialisée" que de "dictature capitaliste mondialisée".
George H. W. Bush en parlant du "Nouvel Odre Mondial" voulait essentiellement dire que désormais les USA allaient dominer la planète (du moins l’espérait-il). Mais avait-il déjà conscience que ce serait sous la forme banco-centraliste ? Est-ce que George H. W. Bush voulait (ou savait) déjà que le Nouvel Ordre Mondial serait banco-centraliste ?
Salut, do http://mai68.org
Posts précédents >>>
http://mai68.org/spip2/spip.php?article12428#forum10498
http://mai68.org/spip2/spip.php?article12428#forum10497
Bonsoir, camarade !
Il est très rare, dans l’histoire, que les phénomènes d’évolution fondamentale reçoivent leur nom en temps réel, au moment même où ils se déroulent.
Ce fut néanmoins le cas pour l’impérialisme, ainsi nommé par Lénine, d’un point de vue prolétarien, mais il l’avait déjà été, par quelques économistes bourgeois, et de leur point de vue, évidemment.
Par contre, durant le « Haut Moyen-âge », tant leurs statuts et leurs conditions étaient proches, il était difficile de faire la distinction entre un esclave auquel on attribuait une parcelle de terre à mettre en culture, et d’où il devait tirer également sa propre subsistance, et un serf au sens du terme devenu classique par la suite.
Le « Moyen-âge », par définition, ne pouvait donc être déclaré « moyen » que par les époques suivantes, dont la nôtre…
Le marchand « bourgeois » de la même époque, ainsi nommé en raison de sa résidence principalement urbaine, et non de son métier, n’avait aucune conscience de former en quelque sorte l’avant-garde du futur ordre capitaliste mondial.
Les premières notions théoriques d’économie « moderne », notamment monétaires, n’apparaissent guère avant le XVIIIe siècle.
Lorsque Bush père parle de « nouvel ordre mondial » en 1990, il ne fait que le constat d’une évidence, suite à l’effondrement de l’URSS. Par ailleurs, le fait est que ce Bush père avait une formation d’économiste et pouvait avoir une certaine conscience des évolutions fondamentales de cette époque, qui était déjà celle d’une crise. Des réflexions sur les enjeux économiques et sociaux à venir étaient déjà en cours dans différents « think tanks » aux quel il a logiquement eu accès. Les premières bases d’un ordre mondial « post-capitaliste », considéré du point de vue de la bourgeoisie, étaient certainement déjà au moins à l’état d’ébauches, comme la suite tend à le prouver. A quel point étaient-elles véritablement les prémisses de ce qui se passe aujourd’hui, je n’en sais évidemment rien.
A vrai dire il me semble que c’est davantage la pratique des « politiques monétaires non conventionnelles », à partir de 2008, qui a cristallisé ce qui est rapidement devenu un système fonctionnel, plutôt qu’un calcul entièrement prémédité.
Il y a assez nettement une rupture dans les réflexions, les études et les analyses des économistes bourgeois, entre « avant » et après 2008. Etudier cette rupture, avec ses conséquences concrètes, c’est un sujet de mes propres études, réflexions et recherches, actuellement.
Bien à toi,
Amicalement,
Luniterre
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