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Charles Gave Vs Banques Centrales : suite du match !
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Charles Gave, pour l’essentiel, raisonne en ultralibéral, au véritable sens du terme, limite « libertarien », tout se résumant dans la « spontanéité » du marché.
D’où son approche critique biaisée de la fonction des banques centrales. Mais si son approche, qui se limite donc, en tant que libéral, à la nature des échanges économiques, conserve une certaine pertinence historique jusqu’à la période préindustrielle ou à la rigueur jusqu’au XIXe siècle, elle la perd ensuite en grande partie, sinon totalement, car elle évacue donc complètement l’évolution des rapports de production, notamment au cours du XXe siècle, qu’il perçoit seulement comme celui des « totalitarismes », sans en comprendre réellement la base économique industrielle « nouvelle ».
C’est l’évolution des rapports de production, et principalement, l’émergence de la domination du capital fixe sur le capital variable, en concomitance avec la tertiarisation de l’économie, qui a amené l’évolution actuelle du rapport nouveau entre les banques centrales et les Etats.
Là où il délire à peu près totalement c’est quand il propose, peu ou prou, d’en revenir à « l’étalon or », une chimère complètement décalée par rapport à la réalité économique du XXIe siècle, même sans ses travers… :
L’or, c’est de l’argent qui dort… Mais pas toujours paisiblement !
Quant au bitcoin, c’est en quelque sorte la « nouvelle chimère » de substitution à l’or, mais elle est déjà en passe d’être contrôlée à son tour par les banques centrales, comme n’importe lequel des autres actifs financiers :
Chine-USA, pour le contrôle du Bitcoin, c’est aussi la guerre économique !
Enfin il y a un manque de logique dans son raisonnement, et on voit bien qu’il en prend plus ou moins conscience lui-même. A l’origine les banques centrales sont une sorte de « mutuelle » libéralement convenue entre les banques d’affaires, et cela lui plait bien, évidemment, mais cela ne pouvait fonctionner qu’à l’époque de l’étalon or, définitivement révolue, ce qu’il a du mal à admettre, et on peut même dire qu’il est carrément dans le déni à ce sujet, quelle qu’en soit la cause, intérêt perso dans le trading de l’or, ou simple « aveuglement sincère » !
De plus, en tant que libéral il est donc quelque peu obsédé par le rôle encore excessif, selon lui, du pouvoir étatique, qu’il n’arrive pas à dissocier de celui des banques centrales, alors qu’il parle pourtant lui-même de leur « indépendance ».
En fait, par ce biais idéologique il la sous-estime même carrément, car si le gouverneur de la Fed, par exemple est officiellement « nommé » par le président des USA, il ne l’est jamais que pour un « candidat » précédemment coopté par ses pairs du Conseil des Gouverneurs , eux-mêmes cooptés, et non pas élus par les citoyens US.
Et il en va de même, dans le principe de cooptation, même si avec quelques nuances « administratives », pour les principales banques centrales qui contrôlent l’essentiel de la masse monétaire de la planète.
Là où il n’a pas tort, même s’il n’en tire pas toutes les conséquences, c’est bien lorsqu’il prend la Russie comme un contre-exemple de la dérive banco-centraliste actuelle.
Mais il ne peut pas en tirer toutes les conséquences car c’est un contre-exemple qui montre qu’une banque centrale peut très bien être contrôlée, pour l’essentiel, par un gouvernement réellement national sans pour autant entraîner les dérives de gestion qu’il dénonce par ailleurs fort justement, mais dont il semble faire une sorte de fatalité, ce qui n’est donc évidemment pas le cas, la preuve par Poutine, en quelque sorte, et quoi que l’on en pense par ailleurs, comme il le souligne, également fort justement, sur ce point !
Pas à une contradiction près, le paradoxe est que finalement la solution qu’il propose est à peu près aux antipodes des prémisses libérales de son discours principal :
« Que faire ? A mon avis, le plus simple est de fusionner les banques centrales avec les ministères des finances, pour en finir une fois pour toute avec la fiction de l’indépendance des banques centrales et de bannir dans la foulée tout déficit budgétaire par des lois constitutionnelles, tout en interdisant aux banques commerciales d’acheter des obligations d’Etat.(*)
Je ne sais pas si cela marcherait, mais je sais que les banquiers centraux ont fait des dégâts monstrueux depuis un siècle et que voir se pavaner ces incompétents ne peut que créer de la colère chez les populations. »
https://institutdeslibertes.org/abolir-les-banques-centrales-est-une-necessite-absolue/
(* obligations qui sont ensuite en grande partie rachetées sur les marchés secondaires par les banques centrales, qui en fixent ainsi peu ou prou le cours, tout en « arrosant » ainsi les marchés financiers des « liquidités » dont ils ont absolument besoin pour survivre, ce que Charles Gave omet donc de développer, et qui est pourtant l’une des bases essentielles du système banco-centraliste, au stade actuel. A ce sujet, voir notamment :
Luniterre
Charles Gave Vs Banques Centrales, quelques rounds précédents:
Les aventures de la famille Gave dans le monde banco-centralisé - Episode 1
Les aventures de la famille Gave dans le monde banco-centralisé - Episode 2
Plus ancien:
https://mai68.org/spip2/spip.php?article12016
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