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Des Européennes aux Législatives et ensuite...: de quelle guerre l'argent est-il le nerf?
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Menteur, mythomane, et/ou irresponsable, c'est le sentiment qui se dégage des sorties récurrentes et contradictoires de Mélenchon sur la question de la dette, "unifiées", seulement en apparence, par le leitmotive du "multiplicateur keynésien" utilisé comme gomme à effacer la contradiction.
Mais surtout, encore plus inquiétant, même à supposer qu'un accord se fasse pour annuler la part de dette française actuellement rachetée par la BCE, cela implique donc logiquement que la BCE cesse d'en racheter à la suite et donc cesse de par ce fait de "soutenir" son cours sur les marchés où elle se négocie, ce qui créera inévitablement un mouvement de renchérissement des taux pour la totalité des futurs emprunts de l'Etat.
Il est donc plus que probable que le bilan de l'opération pour notre pays soit carrément négatif, voire tout à fait catastrophique...
Ce Mélenchon, comme on peut le voir avec les traces qu'il a laissées sur le sujet depuis 2017 au moins, dit donc à peu près tout et son contraire, sur cette question, et autrement dit à peu près n'importe quoi, selon l'inspiration du moment, histoire de paraître détenir des "solutions radicales" auxquelles personne d'autre n'aurait "pensé" avant lui.
En fait, et simplement pour rester poli, M. Mélenchon est juste un âne, question économie! Un âne "keynésien", ou plutôt un perroquet, malgré tout, avec son gadget répétitif, par contre, de "multiplicateur keynésien", qui a pu avoir un sens, au demeurant très relatif, dans le pleine période d'expansion capitaliste d'après-guerre, avec le "décollage économique" des "Trente Glorieuses", mais l'avait déjà pratiquement perdu dès la première "crise du pétrole" en 1973...
Dans le système banco-centraliste, actuellement, c'est donc la BCE qui détient le pouvoir réel en Europe, ce que l'on voit bien avec la synchronicité du "lancement" d'un nouvel "emprunt UE" et déjà de son "rachat" potentiel par la reprise officielle et "simultanée" des achats d'obligations par la BCE...
Ce type d'économie purement monétaire "auto-valorisée" fonctionnant en circuit fermé n'a donc manifestement plus rien à voir avec le principe d’élargissement du capital par le cycle productif, qui est la base du capitalisme depuis le début de l'ère industrielle, et donc jusqu'à la crise de 2007-2008 qui a rendu indispensable à la survie du système de domination de classe ce cycle banco-centraliste de type "Quantitative Easing".
Du point de vue de l'analyse théorique de la loi de la valeur, on a vu que ce cycle est rendu inévitable, pour le système de domination de classe, par la prééminence de plus en plus grande, et en fait, à tendance hégémonique, du fait de la modernisation technologique, du capital fixe par rapport au capital variable, dans le cycle productif.
C'est pourquoi on ne peut plus parler de capitalisme au sens réel du terme, mais bien de banco-centralisme.
Néanmoins, pour l'instant, dans les circonstances présentes en France, la question urgente n'est donc pas d'analyser finement le processus de cette mutation essentielle, mais bien de tenter déjà de savoir ce que l'on peut faire pour sortir, éventuellement, de ce nouveau système de domination de classe, avant qu'il ne s'impose complètement, et dans la manière particulièrement et nécessairement totalitaire, par sa nature même, qui est la sienne, comme on a pu déjà l'"expérimenter" avec la dite "crise du covid".
Face aux trois "blocs électoraux" qui se présentent à nous, force est donc de constater qu'aucun ne répond au moindre critère de formation d'une alternative au banco-centralisme.
Et notamment pas, donc, le bloc NFP, coaché de fait, en matière économique, par les aberrations de M. Mélenchon, qui mettront le pays, en cas d'application, dans les pires conditions pour tenter ensuite d'échapper aux griffes de la BCE.
Bien entendu on peut supposer, connaissant déjà l'oiseau, que son ramage, comme son plumage, ne soit "pensé" que pour attirer le chaland électoral, avant de le laisser choir pour un fromage ministériel de "front républicain" avec la macronie et la "droite-non-Ciottiste" et autres éléments de "récupération".
Avec Bardella, on a encore moins d'illusions, si c'est possible, vu qu'il a l’honnêteté, en un sens, de "rétropédaler" sur les "promesses électorales" du programme RN avant même d'être dans la place à Matignon, ce qui est plutôt à mettre à son crédit politique, même si le but est plutôt de tenter habilement de refiler la patate chaude à ses concurrents, se contentant de la "bonne soupe" déjà récupérée aux européennes, même s'il ne crache évidemment pas sur les prébendes "complémentaires" d'une "majorité relative oppositionnelle"!
Quant au bloc macroniste, aujourd'hui rejeté par 80% des français, en somme un score "poutinien" inversé, il peut donc néanmoins espérer encore habilement tirer son épingle du jeu, sinon les marrons du feu qu'il a lui-même allumé, étant donné la fragilité de l'attelage "de gauche"... Avec autour de 20% du corps électoral, Il reste tout de même la force "unifiée" encore la plus importante pour une probable "majorité de recomposition républicaine".
D'aucun de ces blocs il n'y a donc la moindre ébauche de solution à attendre et même choisir le "moins pire" tient de la quadrature du cercle, même si "triangulée" pour la circonstance. Et même en fait faussement "dualisée" sous la forme d'un pseudo conflit ethnicisé, communautarisé, et cela au fil des années, en remontant jusqu'aux débuts de la désindustrialisation en France, amorcée dès les années 70 et la première "crise du pétrole". Apogée de l'ère industrielle en France, apogée de l’expansion de la classe ouvrière industrielle proprement dite, c'est donc aussi assez logiquement le début de son déclin inexorable, avec également la substitution du communautarisme et des luttes communautaires à la lutte des classes. Sous ce rapport Mélenchon et Le Pen fille jouent exactement le même jeu que jouaient Mitterrand, puis Chirac et successeurs, avec Le Pen père.
Le rapport avec l'idéologie "fasciste" et/ou "antifasciste" là dedans n'est que de la poudre aux yeux pour masquer cette réalité. Le ferment de la division communautaire et ethnique, manipulé d'un côté comme de l'autre, est en réalité ce qui a permis à cette mutation banco-centraliste de passer, et encore aujourd'hui, quasiment inaperçue, y compris des "intellectuels de gauche" tout autant confits dans leur vocabulaire passéiste que les diverses formes de pseudo-"souverainisme" qui ne sont que la pseudo-"justification" idéologique sous-jacente du lepénisme "transgénérationnel".
Mais "sortir de l'Europe" ne fait pas plus sens au niveau économique qu'au niveau géographique...
Ce qui est important, utile et déterminant, c'est de vouloir sortir du banco-centralisme et de s'en donner les moyens.
On se souvient, du moins pour ceux qui s'intéressent vraiment aux leçons de l'histoire, que face à la coalition des prussiens et de la réaction versaillaise la Commune de Paris a essentiellement échoué en ne prenant pas le contrôle de la Banque de France, en ne prenant pas le contrôle du nerf de la guerre, l'argent.
Aujourd'hui la Banque de France n'est plus qu'une antenne "locale" de la BCE et son gouverneur l'un des gauleiters stipendiés de l'Eurosystème.
Jusqu'à la fin du XIXème siècle, et comme pour la majeure partie du XXème, avant d'être au bout du fusil, le pouvoir était donc dans les coffres où étaient entreposés valeurs et titres. Aujourd'hui l'essentiel de l'argent n'est plus que des lignes de comptes sur les ordinateurs des banques et le vrai pouvoir celui de le faire "circuler" dans les tuyaux électroniques de la toile...
La véritable indépendance d’une nation réside désormais dans sa capacité à contrôler les mouvements de fond en rapport avec la vie économique du pays. Quoi que l'on pense de Poutine et de son régime, c'est ce qu'a parfaitement démontré le conflit en Ukraine et l'incapacité de l'Occident en général et de M. Bruno Lemaire en particulier à "mettre à genoux" l'économie russe en tentant essentiellement de couper les "tuyaux" de sa circulation monétaire!
Sortir du banco-centralisme mondialisé, et "européanisé" UE, pour la France, ne consistera pas dans une proclamation "frexiteuse" suivie de l'"impression" d'une série d'images illusoires de cette proclamation sous forme de "nouveaux francs" de pacotille sur le marché des changes, sinon carrément de farces et attrapes, mais dans la reprise de contrôle de tous les mouvements monétaires sur son territoire, quel qu'en soit le signe, en rapport avec sa vie économique et ses échanges internationaux.
Contrairement à une idée répandue par les pseudos-"souverainistes" eux-mêmes, le droit constitutionnel français continue de prévaloir sur le prétendu "droit européen" et il suffit donc de créer l'institution ad-hoc sur des bases démocratiques référendaire et surtout, donc, constitutionnelles, pour pouvoir prétendre reprendre le plus "légalement" du monde ce contrôle.
En son temps, et dès la Libération, le Général De Gaulle avait institué un Conseil National du Crédit, c'est à dire, en pratique et concrètement, de la création monétaire par l'économie française, en réalité évidemment déjà bien plus déterminante, même à cette époque, que la simple impression de billets et frappe de monnaie par la BdF.
Le principe en était donc d'orienter la politique du crédit en fonction des nécessités de la reconstruction économique d'après-guerre. Même si la fonction réelle s'est assez rapidement perdue faute de représentativité démocratique et de pouvoir conséquent, à ces correctifs prêts, sur une base nécessairement désormais constitutionnelle en termes de refondation, le principe reste donc celui dont le pays a aujourd'hui un besoin urgent pour une nouvelle reconstruction après la faillite et la destruction déjà largement entamées par l'action de la macronie et de ses antécédents sociaux-démocrates et autres, mais tous "européistes" au sens de la soumission au banco-centralisme en voie de gestation: la véritable nouvelle "peste brune" contre laquelle il est désormais réellement nécessaire d'unir les travailleurs et tout le peuple de France, sans distinction de type ethnique ou communautaire.
La seule "distinction" qui reste à faire est entre ceux qui veulent participer à cette nouvelle "Commune de France" face à l'occupant économique banco-centraliste, et ceux qui en attendent quelque prébende que ce soit, sous une forme ou sous une autre. Comme le disait déjà si bien une célèbre chanson d'époque: "L'oisif ira loger ailleurs!".
Luniterre
Récent sur le thème:
Dette publique: "Tout va mal!" ...Mais tout va bien, pour le banco-centralisme!
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Au XXIème siècle, peut-on encore débattre du fond avec "La Bête du Gévaudan" (Ultra-libérale...)?
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