Le vrai pouvoir est celui qui dit ce qu'il va faire, qui le fait, et qui obtient le résultat escompté, que ça plaise ou non...
A chaque "alternance" les "déçus de la gauche" deviennent pour un temps les fervent supporters du "retour de la droite", et réciproquement selon le supposé "principe démocratique"...
Aux USA on vient de voir que le même cinéma se joue, entre "républicains" et "démocrates", tout les quatre ans...
A chaque "alternance" sont faites des promesses de "changements", supposés être des "améliorations", sont proposées des "solutions innovantes", même si généralement reprises "relookées" de vieilles "recettes" qui ont déjà généré les déçus de l'alternance précédente...
Pourtant il existe bien un pouvoir "discret" qui dit ce qu'il va faire, qui le fait, et qui obtient le résultat escompté, que ça plaise ou non...
Un pouvoir qui n'a donc pas de comptes à rendre aux électeurs...
Mais un pouvoir qui tient pourtant des comptes, au sens le plus littéral du terme, et d'abord pour s'assurer que de l'argent circule toujours en quantité appropriée pour irriguer les marchés financiers et "soutenir" ainsi une économie autrement en voie de récession chronique depuis la crise mondiale de 2007-2008.
Un pouvoir qui n'hésite donc pas à "ouvrir" le robinet des "liquidités" monétaires crées ex-nihilo, le cas échéant, comme à chaque "réplique" du séisme de 2007-2008, et notamment, "Quoi qu'il en coûte!", en 2020-2021...
Dire qu'il n'y a "pas d'argent magique" est un mensonge éhonté, de la part de ceux qui n'existent politiquement, que ce soit Macron ou Trump, que par l'extension quasi illimitée de la dette.
Face à un tel pouvoir, les "promesses électorales" des uns et des autres ne valent que ce que le "robinet des liquidités" laisse couler ou non à leur intention.
Le vrai pouvoir réside donc actuellement dans ceux qui contrôlent ce fameux "robinet magique", c'est à dire les banquiers centraux, quel que soit l'"ambiguïté" de leur statut, selon les pays où ils règnent en maîtres, le plus souvent ignorés du grand public.
On comprend donc bien pourquoi, aux USA, Trump à peine élu, et pas même encore en fonctions, commence aussitôt à regimber pour revendiquer d'avoir "son mot à dire" sur la politique monétaire de la Fed, la Banque Centrale de l'Empire du Dollar...
Luniterre
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La vraie raison pour laquelle Trump ne tentera pas de licencier Jay Powell
Pourquoi le président de la Fed est-il en mesure d’ignorer la pression de Trump ?
Parce que Wall Street le soutient.
Par VICTORIA GUIDA
12/11/2024 05:00 AM EST
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, est devenu viral jeudi pour sa réponse succincte à ma question de savoir s’il partirait si le président élu Donald Trump le lui demandait.
Sa réponse : « Non. »
C’était une réponse étonnamment confiante dans un moment politique instable. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est pourquoi Powell était en mesure de parler avec une telle assurance.
Il y a la loi, bien sûr : les membres du conseil d’administration de la Fed ne peuvent être démis de leurs fonctions que « pour motif valable » — pas seulement pour des désaccords sur la politique. (Il est moins clair si le président pourrait être rétrogradé, bien que démêler le chef de la Fed du processus de fixation des taux d’intérêt serait difficile.)
Mais il y a une autre raison qui a un poids particulier pour Trump : le marché boursier.
Le président élu dispose d’une grande marge de manœuvre pour définir le programme des quatre prochaines années, après avoir consolidé sa domination au sein du Parti républicain de manière particulièrement spectaculaire la semaine dernière.
Mais le penchant de Trump à se fier aux cours des actions pour mesurer son succès servira toujours de frein à son instinct.
C’était le cas la dernière fois : Trump a envisagé de licencier Powell après que la banque centrale a relevé les taux d’intérêt en décembre 2018. Les actions n’ont pas du tout apprécié cette perspective. Les marchés étaient déjà paniqués par les guerres commerciales et le ralentissement de la croissance, ainsi que par l’incertitude entourant les décisions de la Fed, et les informations selon lesquelles Trump pourrait tenter de révoquer le chef de la banque centrale ont aggravé la situation.
Le secrétaire au Trésor de l’époque, Steven Mnuchin, a tenté de rassurer les investisseurs en tweetant depuis son propre compte personnel, la veille de Noël, une citation de Trump disant qu’il ne pensait pas avoir le droit de licencier le chef de la Fed.
Mais l’incertitude a tout de même conduit à l’une des pires journées pré-pandémiques pour les actions sous la présidence de Trump, selon les données de l’indice de référence Russell 3000 que j’ai obtenues auprès du London Stock Exchange Group. Les actions ont poussé un soupir de soulagement le 26 décembre lorsque Powell est resté en place ; elles ont augmenté d’environ 5 %.
Trump – qui n’a probablement pas envie de répéter cette expérience malgré ses critiques continues à l’encontre de Powell – a récemment suggéré qu’il permettrait au chef de la banque centrale de terminer son mandat actuel, qui se termine en mai 2026.
Une haute responsable de la Réserve fédérale défend l'indépendance de la banque centrale après la victoire de Trump
Une haute responsable de la Réserve fédérale a longuement défendu l'indépendance politique de la banque centrale jeudi, quelques jours seulement après la réélection de l'ancien président Donald Trump, un critique virulent de la Fed.
Par CHRISTOPHER RUGABER
The Associated Press
14 novembre 2024 à 13h01
WASHINGTON — Une haute responsable de la Réserve fédérale a longuement défendu l'indépendance politique de la banque centrale jeudi, quelques jours seulement après la réélection de l'ancien président Donald Trump, un critique virulent de la Fed.
« Il a été largement reconnu — et c'est une conclusion de la recherche économique — que l'indépendance de la banque centrale est fondamentale pour parvenir à une bonne politique et à de bons résultats économiques », a déclaré Adriana Kugler, l'une des sept membres du conseil d'administration de la Fed, dans des remarques préparées pour une conférence économique à Montevideo, en Uruguay.
Kugler a ajouté que la recherche en particulier révèle qu'une plus grande indépendance des banques centrales dans les économies avancées est liée à une inflation plus faible.
Kugler s'est exprimée une semaine seulement après que le président de la Fed, Jerome Powell, a nié de manière laconique que Trump avait l'autorité légale de le licencier, comme le président élu a reconnu avoir envisagé de le faire pendant son premier mandat. Powell a également déclaré qu'il ne démissionnerait pas si Trump le lui demandait. « J'ai menacé de le licencier, il y avait une question de savoir si oui ou non vous le pouviez », a déclaré Trump le mois dernier au Club économique de Chicago.
Trump a déclaré pendant la campagne qu'il laisserait Powell terminer son mandat en mai 2026. Mais à Chicago, il a également déclaré : « J'ai le droit de dire que je pense que vous devriez augmenter ou baisser un peu. »
Les remarques de Kugler ont expliqué pourquoi la plupart des économistes sont opposés à l'idée que les politiciens, même élus, aient une influence sur les décisions relatives aux taux d'intérêt.
Une banque centrale libre de pressions politiques peut prendre des mesures impopulaires, a déclaré Kugler, comme augmenter les taux d'intérêt, ce qui peut causer des difficultés économiques à court terme, mais peut apporter des avantages à long terme en faisant baisser l'inflation.
En outre, Kugler a fait valoir qu'une banque centrale indépendante a plus de crédibilité auprès des marchés financiers et du public. Les consommateurs et les chefs d'entreprise s'attendent généralement à ce qu'elle soit en mesure de maintenir l'inflation à un niveau bas sur le long terme. De telles attentes d'inflation faibles peuvent aider à faire baisser l'inflation après une forte hausse, comme la flambée des prix à la consommation qui a eu lieu de 2010 à 2014. De 2021 à 2022, l'inflation a culminé à 9,1 %. Mercredi, le gouvernement a déclaré que ce chiffre était tombé à 2,6 %.
« Malgré un choc inflationniste très important à partir de 2021, les mesures disponibles des attentes d'inflation à long terme... ont légèrement augmenté », a déclaré Kugler. « L'ancrage des attentes d'inflation est l'un des éléments clés menant à une inflation stable. »
Une bataille potentielle autour de l’avenir de la Fed s’intensifie
Alors que les alliés de Trump, dont Elon Musk, soutiennent la fin de l’indépendance de la Réserve fédérale, le président de la banque centrale est semble-t-il prêt à saisir la justice pour riposter.
Par Andrew Ross SorkinRavi MattuBernhard WarnerSarah KesslerMichael J. de la Merced et Lauren Hirsch
11 novembre 2024
Une bataille autour de l’avenir de la Fed
La menace de Donald Trump d’exercer davantage son influence sur la Fed ou même de licencier Jay Powell, le président de la banque centrale, a alarmé certains à Wall Street. Mais les efforts du président élu ont pris un poids supplémentaire ces derniers jours, après qu’Elon Musk a approuvé une initiative visant à éroder l’indépendance de la Fed.
Ce combat montre comment l’avenir de la Fed pourrait rester une priorité et jusqu’où l’influence de Musk – et le rôle de X comme lieu d’annonce des positions politiques – pourrait s’étendre à l’ensemble du gouvernement.
La Fed a ses ennemis. Le sénateur républicain de l’Utah Mike Lee a présenté en juin un projet de loi visant à abolir la banque centrale, l’accusant d’être un « manipulateur économique qui a directement contribué à l’instabilité financière à laquelle de nombreux Américains sont confrontés aujourd’hui ».
Le sénateur a déclaré sur X qu’il souhaitait voir la Fed sous le contrôle du président – un point de vue que Musk a soutenu.
Powell pourrait se tourner vers les tribunaux pour contester toute tentative de la Maison Blanche d’exercer davantage de contrôle, selon Nick Timiraos du Wall Street Journal. Trump a nommé Powell en 2017, mais a flirté avec son renvoi peu de temps après. Powell a conservé son poste, mais il était prêt à se battre si Trump faisait un geste, écrit Timiraos :
Powell a dit au secrétaire au Trésor de l’époque, Steven Mnuchin, qu’il s’opposerait à sa révocation si le président le demandait, selon des personnes au courant du dossier. Trump était contrarié par le fait que la Fed augmente les taux d’intérêt contre sa volonté.
Pour Powell, la perspective désagréable d’une confrontation juridique – qu’il pourrait devoir payer de sa poche – était impérative pour préserver la capacité des futurs présidents de la Fed à siéger sans la menace d’être démis de leurs fonctions à cause d’un différend politique.
Powell a clairement indiqué que le président n’avait pas le pouvoir de démettre un président de la Fed. La semaine dernière, il a déclaré qu’il ne démissionnerait pas si Trump le lui demandait après que la banque centrale a réduit les coûts d’emprunt d’un quart de point. Le démettre de ses fonctions, a-t-il ajouté, n’était « pas autorisé par la loi ».
Une loi de 1977 a donné au Congrès un plus grand contrôle sur la Fed, mais a consacré l’indépendance de l’institution en matière de politique.
La capacité de la banque centrale à définir la politique monétaire sans influence politique est un principe fondamental pour les marchés et l’économie. La Fed a également une influence démesurée grâce à sa liberté d’acheter et de vendre des titres, comme des bons du Trésor et des obligations, car elle cherche à apporter plus de liquidités aux transactions.
C’est l’une des raisons pour lesquelles de nombreux acteurs de Wall Street s’inquiètent de toute tentative d’éroder l’indépendance de la Fed. Ils craignent que cela déstabilise la confiance des investisseurs dans les marchés boursiers et obligataires. Et le Conseil des conseillers économiques de la Maison Blanche a qualifié la doctrine de l’indépendance d’élément essentiel dans la lutte pour faire baisser l’inflation et promouvoir la croissance économique.
Les observateurs de la Fed sont inquiets. « Si le président réussissait, cela signifierait que chaque futur président pourrait être démis de ses fonctions au gré du président », a déclaré Scott Alvarez, ancien conseiller juridique de la Fed, au Journal. « Je ne pense pas que ce soit un précédent que Jay voudrait créer, et c’est pourquoi je pense qu’il s’y opposerait. C’est un précédent énorme. »
Les grandes questions demeurent : une Cour suprême conservatrice soutiendrait-elle Trump dans sa mission de remodeler la Fed ? Ou alors éviterait-il finalement une alteration de la Fed qui risquerait de provoquer des turbulences sur les marchés ?
Les responsables de la Fed ne parlent pas de Trump, mais réfléchissent à ses idées politiques
Par TERRY LANE
Publié le 18 novembre 2024 - 16h33 EST
PRINCIPAUX POINTS À RETENIR
• Les responsables de la Réserve fédérale ont déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer l'impact que les propositions politiques du président élu Donald Trump pourraient avoir sur l'économie.
• Cependant, certains ont émis des opinions générales sur certaines des idées de Trump, notamment les tarifs douaniers, les négociations commerciales et les niveaux de dette publique.
• Les responsables ont déclaré que les tarifs douaniers pourraient ne pas entraîner un cycle d'inflation à long terme, mais qu'une guerre commerciale pourrait faire grimper régulièrement les prix. L'augmentation des niveaux d'endettement pourrait rendre plus difficile la baisse des taux d'intérêt, ont-ils déclaré.
Les responsables de la Réserve fédérale ont déclaré qu'il était trop tôt pour prendre en compte les propositions politiques du président élu Donald Trump dans leurs réflexions sur les taux d'intérêt ; cependant, certains ont fait part de leurs prévisions sur la manière dont ces politiques pourraient se répercuter sur l'économie.
La semaine dernière, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré lors d’un événement à Dallas que la Fed ne prenait pas en compte les effets économiques potentiels des politiques économiques de Trump, car des propositions spécifiques n’avaient pas encore été publiées.1
« La réponse n’est pas évidente tant que nous ne voyons pas les politiques réelles, et même alors, elle n’est pas évidente », a déclaré Powell à propos de l’impact que les propositions de politique peuvent avoir sur l’économie.
Cependant, certains collègues de Powell réfléchissent publiquement aux effets potentiels que les changements de politique de Trump pourraient avoir sur l’économie dans son ensemble.
Les tarifs douaniers pourraient avoir un impact inflationniste limité – à eux seuls
Les propositions de tarifs douaniers font partie des changements de politique les plus largement cités par Trump, de nombreux économistes affirmant que des taxes élevées sur les biens importés feront grimper l’inflation.
Cependant, lors d'une séance de questions-réponses avec Yahoo Finance, le président de la Banque fédérale de réserve de Minneapolis, Neel Kashkari, a déclaré que les taxes sur les produits fabriqués à l'étranger pourraient ne pas avoir d'effet durable sur l'économie.
« D'une manière générale, du point de vue de l'inflation, nous considérons un tarif comme une augmentation ponctuelle des prix », a déclaré M. Kashkari. « Ainsi, si vous avez un tarif de 1 %, vous pouvez le considérer comme une augmentation de 1 % des prix des biens qui sont soumis au tarif. Cela, en soi, n'est pas inflationniste à long terme, c'est un changement ponctuel du niveau des prix. »
Cependant, les conflits commerciaux pourraient accroître la pression sur les prix
Bien que les tarifs puissent avoir un impact limité, lorsque les pays réagissent avec leurs propres tarifs en guise de représailles, le cycle d'inflation peut durer plus longtemps, a noté M. Kashkari.
« S’il y a un coup pour coup, une augmentation des tarifs douaniers de la part des États-Unis, une réponse des autres pays, et que cela va dans les deux sens, alors on peut imaginer un impact inflationniste à plus long terme », a déclaré Kashkari.
Quelque chose de similaire s’est produit la dernière fois que Trump était au pouvoir ; les États-Unis et la Chine ont émis des menaces de représailles tarifaires de plus en plus nombreuses l’un contre l’autre en 2018 et 2019 avant de finalement signer un accord commercial.
Cependant, Powell a noté qu’une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis pourrait être différente cette fois-ci.
« Il y a six ans, l’inflation était très faible et les attentes d’inflation étaient faibles. Aujourd’hui, nous avons considérablement baissé, mais nous ne sommes pas revenus au point où nous étions. « C’est une situation différente », a déclaré Powell.
L’augmentation des niveaux d’endettement pourrait maintenir les taux d’intérêt à un niveau élevé
Certains économistes ont également soulevé la crainte que les politiques de dépenses et de réduction d’impôts de Trump puissent conduire à une augmentation des déficits publics.
Le président de la Fed de Kansas City, Jeffrey Schmid, a déclaré que même si le gouvernement continue d’enregistrer des déficits, la Réserve fédérale maintiendra l’inflation sous contrôle. Cependant, cela ne se fera pas sans coût.
« Les déficits budgétaires importants ne seront pas inflationnistes car la Fed fera son travail et atteindra son objectif d’inflation, même si ce faisant, le résultat pourrait être des taux d’intérêt constamment plus élevés », a déclaré Schmid.
Et pour finir cette revue de presse, un point de vue "libertarien" sur la question, c'est à dire celui d'une sorte d'"anarcho-libéralisme", partisan d'un dérégulation complète de l'économie, mais ici éventuellement sous un contrôle démocratique, tout de même, concernant la politique monétaire.
Ceci dit, ce que ce point de vue ignore délibérément, c'est que le surgissement du nouveau pouvoir banco-centraliste ne doit rien au hasard ni même à la seule volonté "perverse" des banquiers centraux, mais simplement à l'évolution technologique moderne des forces productives, entraînant la "tertiarisation" sociale de la population, c'est à dire le passage à une économie où le secteur des services est le premier employeur, loin devant l'industrie en voie de robotisation.
Au sujet de la mutation banco-centraliste, voir quelques liens à la suite...
Trump peut-il renvoyer Jerome Powell ?
Peter St. Onge | 13 novembre 2024 - Peter St. Onge@profstonge
Peter St. Onge est chercheur invité à la Heritage Foundation.
Il s'agit d'une transcription légèrement modifiée de la vidéo d'accompagnement du professeur Peter St. Onge: https://youtu.be/RdKbOiHaCrc
Le Wall Street Journal spécule que le président élu Donald Trump pourrait renvoyer le président de la Réserve fédérale Jerome Powell. Powell dit qu'il ne s'en'ira pas.
Le président peut-il renvoyer un chef de la Fed ? Et si ce n'est pas le cas, qui dirige réellement la Fed ?
Trump a nommé Powell en 2017 et est pratiquement en guerre avec lui depuis. Powell a été nommé sur recommandation de son ami le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin, un ancien des fonds spéculatifs.
Powell lui-même n’est pas vraiment un économiste – il a travaillé dans le capital-investissement, qui achète normalement des entreprises et les revend en pièces. Mais Powell a travaillé pour le rêve fiévreux d’un théoricien du complot, le groupe Carlyle, présenté dans « Fahrenheit 9/11 » comme l’enfant chéri du complexe militaro-industriel.
C’est un grand club. Et Trump était nouveau dans le jeu. En tout cas, neuf mois seulement après le début de la campagne, Trump voulait déjà le départ de Powell, car Powell augmentait les taux d’intérêt alors que l’inflation était de deux points et demi. Des taux plus élevés ralentissent la croissance, et Trump avait promis de la croissance.
Une fois que le COVID-19 a frappé, bien sûr, les taux sont tombés à zéro, donc c’était discutable. Avance rapide jusqu’à aujourd’hui, avec Trump qui a réfléchi pendant la campagne sur le fait que les taux sont trop élevés, ce qui étrangle l’économie et met les familles sous pression.
Bien sûr, Powell fait cela parce que l’alternative est de contrôler l’inflation en réduisant les dépenses publiques. Alors, Trump peut-il renvoyer Powell et obtenir le président de la Fed de ses rêves ?
Les présidents ne peuvent pas renvoyer les présidents de la Fed à moins que ce ne soit pour une raison valable, c’est-à-dire qu’ils soient corrompus ou qu’ils participent à des soirées de débauche. Mais ils peuvent les rétrograder au rang de gouverneurs ordinaires de la Fed, qui ont moins de pouvoir. Mais cela nécessite un siège vacant, ce qui n’arrivera pas avant début 2026, quelques mois avant la fin du mandat de Powell à la présidence de toute façon.
Bien sûr, le Congrès pourrait toujours créer un siège vacant en remplissant la Fed. Dans ce cas, Trump pourrait rétrograder Powell aujourd’hui et nommer un nouveau président.
Il peut donc en quelque sorte le faire. Mais… devrait-il le faire ?
La question de surface se pose : les taux doivent-ils baisser ? Cela dépend de la distance à laquelle nous nous trouvons par rapport à la récession et de la capacité des « Trumponomics » à éviter cette récession.
Mais la question la plus importante est de savoir pourquoi nous avons un système dans lequel les présidents de la Fed ne peuvent pas être renvoyés ?
Après tout, nous vivons dans une république où les politiciens sont la voix des électeurs. Si le président de la Fed est indépendant des présidents, cela signifie qu’il est indépendant des électeurs.
Dans ce cas, à qui la Fed doit-elle rendre des comptes exactement ? À JP Morgan ? À Citigroup ?
En effet, l’ancien représentant républicain du Texas Ron Paul a souligné que la Fed est moins contrôlée que la CIA. Les présidents de la Fed peuvent refuser de répondre aux questions de contrôle du Congrès, refus qui entraînerait évidemment le licenciement d’un directeur de la CIA, ce que les présidents peuvent très bien faire.
Cela est d’ailleurs vrai pour toutes les banques centrales modernes. Elles sont intentionnellement créées pour être indépendantes des électeurs, prétendument parce que les électeurs aiment l’inflation, mais peut-être parce que le but d’une banque centrale est d’imprimer de l’argent et de le distribuer aux banquiers, aux gouvernements, aux grandes entreprises et aux riches.
Rien de tout cela ne serait très populaire auprès des électeurs. En fait, les électeurs pourraient tout simplement tout faire fermer – l’impression monétaire et la banque centrale.
Alors, quelle est la prochaine étape ?
Que Powell reste ou non au pouvoir, le combat soulève une question importante : pourquoi, précisément, notre économie est-elle manipulée par une société privée – la Fed – qui est non seulement anticonstitutionnelle, mais qui ne rend pas de comptes aux électeurs ?
Le gouvernement ne devrait pas manipuler l’économie en premier lieu. Mais le faire indépendamment des électeurs revient à une occupation économique.
Pour un retour à quelques fondamentaux du Gaullisme
réadaptés en pratique à l'évolution économique du XXIème siècle:
Reprendre le contrôle, à l’échelle nationale, de la vie économique et sociale, y compris dans sa dimension financière, reste la priorité essentielle. Contrôler le crédit, c'est contrôler la création monétaire réelle dans le pays, directement sur le terrain du développement économique, et donc tout à fait indépendamment de son signe, Euro ou autre. Contrôler le crédit permet d'orienter les grandes tendances de l'activité économique vers les activités et secteurs prioritaires pour les besoins de la population et pour l'indépendance de la nation.
C’est pourquoi nous avons proposé, sur Ciel de France, de remettre au centre du débat la reconstruction d’un Conseil National du Crédit, dans une version statutairement adaptée aux nécessités de notre indépendance nationale au XXIe siècle, c’est à dire doté de pouvoirs constitutionnels et d’une représentativité démocratique réelle :
Un article où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d'économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :
Le Quantitative Easing (Augmentation de la masse monétaire, création ex nihilo) a commencé en 2009 aux USA et en 2015 en UE, sans parler d’autres formes de création monétaire.
Le graphe montre qu’au XXIe siècle il n’y a pas de lien "mécanique" entre l’augmentation de la masse monétaire et l’inflation.
Le choc de l’offre, suite à la dite "crise du covid" est typiquement un "choc d’offre négatif" :
Qu’est-ce qu’un choc d’offre ?
Un choc d’offre est un événement inattendu qui modifie soudainement l’offre d’un produit ou d’une marchandise, entraînant un changement de prix imprévu. Les chocs d’offre peuvent être négatifs, entraînant une diminution de l’offre, ou positifs, entraînant une augmentation de l’offre. En supposant que la demande globale reste inchangée, un choc d’offre négatif (ou défavorable) entraîne une hausse du prix d’un produit, tandis qu’un choc d’offre positif fait baisser le prix.
Le choc d’offre "post-covid" provient évidemment de l’arrêt de la production dû au confinement et aux difficultés techniques de la reprise en termes d’approvisionnements, en composants, par exemple.
Dans un premier temps il permet donc de "rattraper par le bas" l’objectif d’inflation "nécessaire" fixé à 2% par les Banques Centrales.
Il s’est trouvé "dépassé par le haut", et même très largement, suite à un deuxième choc d’offre évidemment créé par l’intervetion russe en Ukraine et dû aux "sanctions" qui s’en sont suivies de la part de l’Occident, jouant en fait contre lui-même, bien au delà de ces 2%.
Malgré tout la situation revient au niveau souhaité par les Banques Centrales, principalement suite à leurs interventions sur les taux directeurs.
Touati note lui-même qu’avec les interventions massives des Banques Centrales il n’y a plus de crise significative, au sens du capitalisme "classique".
Il continue néanmoins à faire dans la "prophétie" d’une "crise finale", "big one", en fonction des comportements économiques du siècle passé, ce qui est en contradiction avec les éléments d’info réels qu’il nous apporte dans sa vidéo.
Un bon point : son réalisme sur le rôle résiduel de l’or, qu’il faut comprendre dans les limites qui sont réellement les siennes.(*)
Un article un peu plus ancien, mais où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d’économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :
La différence la plus évidente entre le banco-centralisme et le capitalisme c'est l'accroissement massif, continu et systémique, depuis des décennies, de l'endettement public et privé et le fait, également de plus en plus évident, que dette publique et privée ne sont en réalité qu'une seule et même masse de dettes, supportée par l'ensemble de la société, même si à des degrés et sous des formes diverses.
La dette, bien évidemment, si elle constitue un gouffre pour les débiteurs, ne part pas pour autant dans le vide et se transforme bel et bien en profits pour un certain nombre de "créanciers" qui en détiennent les titres. "Transformation" qui se fait soit directement, par les intérêts, soit sous forme de spéculation sur les marchés financiers.
Le fait qu'elle ne cesse d'augmenter, à l'échelle nationale comme à l'échelle mondiale, atteste que la supposée "rentabilité du capital productif" n'existe plus en dehors d'elle et que le capitalisme "classique " est bien mort au "profit" du banco-centralisme.
Le fait que la politique monétaire des Banques Centrales leur permette de contrôler l'inflation, au moins dans les limites qu'elles se sont elles-mêmes fixées, atteste précisément de ce qu'elle ont pris, même si encore indirectement, un contrôle déjà total sur l'économie des différents pays, notamment en UE, placée sous la coupe réglée de la BCE qui n'a, statutairement, de comptes à rendre qu'à elle-même. Les "institutions" de l'UE ne sont jamais qu'un "paravent" formel et pseudo-"démocratique" de ce nouveau pouvoir réel qui ne doit rien, précisément et par sa définition statutaire elle-même, à la supposée "démocratie".
Le fait que certains pays, dont la France, semblent avoir eu la "latitude" de s'endetter plus que d'autres n'est donc en rien la marque d'une "indépendance", qui serait en l'occurrence dévoyée, de toute façon, mais bien au contraire la marque de leur servilité particulière, ayant simplement davantage contribué, aux dépends de leurs propres peuples, à l'engraissement des parasites banco-centralistes et de leurs affidés.
Mais trop c'est trop et le parasitisme intelligent ne consiste pas à tuer la poule aux œufs d'or, même si c'est du coq français qu'il s'agit...
Michel Barnier, ancien commissaire européen, ancien négociateur, pour le compte de l'UE, du "Brexit", est donc en "mission" pour tenter de remettre un peu d'ordre dans le poulailler de la Macronie...
Après l'enchaînement des simulacres "démocratiques" des élections européennes et législatives on constate donc une "cooptation" entre gauleiters de l'UE, en réalité de plus en plus ouvertement les gauleiters de la BCE sans laquelle les cris de "Quoi qu'il en coûte!" eussent été poussés dans le seul vide de la "pensée politique" de ce calibre d'"hommes politiques".
Tout étant relatif Barnier semble avoir un peu plus de bon sens que Macron, à défaut de sens réellement patriotique, mais le challenge n'est pas trop difficile, sur ce point de comparaison. Il a au moins déjà eu le mérite d'avoir exposé au grand jour la réalité des comptes publics, mais pouvait-il faire autrement?
Mais pour une nation au bord de la faillite et devenue "ingouvernable" du fait des factions politiciennes en concurrence pour s'entredéchirer les dépouilles du pays, Barnier n'a pas réussi à transcender la fragmentation partisane, ce qui eut pourtant été nécessaire pour faire face, dans les circonstances de la crise politique et économique actuelle, comme l'a assez correctement exprimé Dominique de Villepin, à plusieurs reprises.
Ceci dit, créer une sorte de gouvernement d'union nationale n'a de sens que pour défendre réellement l'intérêt national, l'intérêt du peuple français.
Or de toutes les factions en lutte dans l'arène politique française aucune n'a fait la preuve de sa capacité à faire passer l'intérêt collectif du pays avant son propre intérêt sectaire et/ou ceux de leurs commanditaires, tous plus ou moins directement affidés du banco-centralisme mondialisé.
Le levier permettant de manipuler toute cette couardise étant la prétendue primauté du pseudo-"droit européen" sur le droit national. Or l'UE n'étant pas un Etat, ni même une Fédération, son droit ne peut prévaloir sur le droit constitutionnel national.
En pratique, même si c'est le contraire qui se produit le plus souvent, cela n'est dû qu'à la servilité de la classe politique. Même si à travers la jurisprudence la soumission actuelle des nations semble avoir acquis force de loi, elle n'en a pas, pour autant, changé le principe fondamental, qui empêche le pseudo-"droit européen" d'empiéter sur le droit constitutionnel des nations, sinon par la complaisance des gauleiters de la BCE, directs et indirects, à tous les niveaux institutionnels, "nationaux" et "européens".
Ce n'est donc pas le droit "constitutionnel" européen qui enforce réellement la soumission des nations européennes, mais leur dépendance soigneusement entretenue par la BCE à la dette banco-centralisée. Ni trop, ni trop peu... Ni trop, dans le cas de la France, ni trop peu, serait-on tenté d'ajouter aussitôt, concernant l'Allemagne...
Aujourd'hui même Robert Habeck, le ministre allemand de l'économie, et l'un des principaux "chefs de file" de l'écologie dans son pays, en complicité avec la déjà tristement célèbre Annalena Baerbock, et deux semaines après s'en être "pris à la règle du « frein à l'endettement » inscrite dans la constitution, [de son pays, pas de l'UE...!NDLR] et qui limite les moyens de l'Etat pour investir", propose un "plan de relance" "créant un fonds d'investissement financé par la dette et en changeant de cap en matière de politique budgétaire"
"Changement de cap?" Les lecteurs qui nous suivent depuis assez longtemps se souviendront qu'en Mai 2020, à quelques jours de la fin du tout premier confinement la Cour Constitutionnelle Allemande, sise à Karlsruhe, avait émis un jugement portant injonction à la BCE de justifier dans les trois mois sa politique de « Quantitative Easing », c’est à dire, en fait et en clair, de financement de la dette des États… Justification à défaut de laquelle la Cour de Karlsruhe intimerait donc à la Banque Centrale allemande, Deutsche Bundesbank, de se retirer du dispositif en revendant les obligations qu’elle détenait encore à ce titre… (534 Milliards d’€uros…).
Evidemment, la position de la Cour de Karlsruhe était pleinement justifiée en droit, même si elle remettait en cause les pratiques prétendument fondées sur la "jurisprudence" de la Cour européenne CJUE. Pourtant il nous avait paru aussitôt évident qu'elle ne pourrait pas prospérer, pour la simple raison que la BCE avait déjà rendu les marchés européens si dépendants de ses "liquidités" en monnaies de singe type "Quantitative Easing" qu'elle tenait de fait déjà l'Allemagne avec, via ses débouchés en matière d'exportation...
Luniterre
Le ministre allemand de l'économie, Robert Habeck, présente un plan de relance de l'économie et appelle à la création d'un fonds d'investissement
Le 23 octobre 2024 à 11:14
Le ministre allemand de l'économie, Robert Habeck, souhaite remédier à la faible croissance de la plus grande économie d'Europe en créant un fonds d'investissement financé par la dette et en changeant de cap en matière de politique budgétaire, selon un document de position de 14 pages publié mercredi.
La création d'un avenir industriel moderne et neutre sur le plan climatique nécessite des investissements massifs, tant publics que privés, qui sont freinés par la politique budgétaire restrictive de l'Allemagne, selon le document.
Cette semaine, le Fonds monétaire international (FMI) a considérablement revu à la baisse ses prévisions pour l'Allemagne. Aucun autre grand pays industrialisé ne connaît actuellement un tel affaiblissement.
"La marge de manœuvre budgétaire est trop faible pour permettre des investissements privés et publics d'une ampleur nettement supérieure à celle d'aujourd'hui", a déclaré M. Habeck, qui attribue la responsabilité de cette situation au plafonnement des dépenses inscrit dans la constitution du pays.
Pour y remédier, M. Habeck souhaite introduire un "Fonds allemand" de plusieurs milliards d'euros pour moderniser les infrastructures et offrir une prime à l'investissement "non bureaucratique" de 10 % à toutes les entreprises.
Le fonds proposé se concentrerait en particulier sur les petites et moyennes entreprises, les grandes sociétés et les jeunes pousses.
La prime à l'investissement serait déduite de l'impôt à payer par l'entreprise. Contrairement à une simple amélioration des amortissements, les entreprises qui ne réalisent pas de bénéfices, comme les entreprises nouvellement créées, bénéficieraient également de la prime, a écrit M. Habeck.
Dans son article, Habeck plaide également en faveur d'une réduction de la bureaucratie, d'une simplification et d'une accélération des procédures gouvernementales et de la nécessité d'accorder des subventions pour une meilleure protection du climat.
5 Mai 2020 – Retoursur une tentative avortéede Contre-Coup d’État « juridique »de la Cour Constitutionnellede Karlsruhe contre la BCE !
En pleine « pandémie du Covid-19 », et à quelques encablures du déconfinement, l’événement est passé quasi-inaperçu des non spécialistes des questions économiques. Il a pourtant été qualifié d’événement historique exceptionnel par une grande partie des spécialistes, par contre, et pas seulement outre-Rhin. Il continue depuis de faire l’objet d’études approfondies quant à ses fondements juridiques et à ses conséquences encore possibles…
Il s’agit pas moins que d’un jugement de la Cour Constitutionnelle Allemande portant injonction à la BCE de justifier dans les trois mois sa politique de « Quantitative Easing », c’est à dire, en fait et en clair, de financement de la dette des États… Justification à défaut de laquelle la Cour de Karlsruhe intimerait donc à la Banque Centrale allemande, Deutsche Bundesbank, de se retirer du dispositif en revendant les obligations qu’elle détient encore à ce titre… (534 Milliards d’€uros…).
Bien entendu, ce « contentieux » était déjà connu des analystes, et nous n’en ignorions pas non plus l’existence, mais dans le contexte déjà défini par le revirement spectaculaire de Macron le 12 Mars, « L’État paiera, quoi qu’il en côute »(*), il nous paraissait déjà évident que l’affaire était entendue, et le Coup d’État des Banques Centrales un mouvement déjà tellement irréversible que cela ne valait guère la peine de s’attarder sur un tel épiphénomène de « résistance » d’une fraction, fut-elle importante, du capital allemand.
Depuis, si nous avons eu la possibilité d’affiner l’analyse des causes de ce revirement de la politique macronienne et européenne en général, et à l’identique, dès la même époque, pour le capital US, il s’avère que la compréhension de cette nouvelle réalité, malgré ses prémisses remontant aux lendemains de la crise de 2008, malgré son évidence chaque jour plus actuelle, échappe encore à l’immense majorité des pseudos « marxistes » et autres « analystes de gauche », prétendus « anticapitalistes », etc…
Aujourd’hui il n’est donc pas inutile de revenir sur cet événement, et s’il convient d’en relativiser la portée, c’est précisément pour souligner à quel point le caractère relatif de cette « résistance juridique » souligne le basculement du rapport de forces qui s’est définitivement opéré à l’occasion de la « crise du covid », au sein des superstructures de la classe dominante.
D’un point de vue marxiste, matérialiste dialectique, il est donc encore nécessaire de rappeler que le mouvement essentiel des transformations économiques et sociales se fait en partant de la base économique vers les superstructures administratives, étatiques et politiques.
Dans les derniers développements de nos analyses nous avons suffisamment insisté sur l’évolution des forces productives les plus modernes et sur l’influence déterminante qu’elles ont sur le déplacement des zones de pouvoir réel dans les superstructures de la société, en direction des Banques Centrales, et l’on n’y reviendra pas ici.
Ce qui est caractéristique, original et révélateur, dans cet « accroc » juridique, ce ne sont pas non plus les arguties juridiques formelles des uns ou des autres, mais derrière ce formalisme, la compréhension du rôle réel de chacun des intervenants, en ce qu’il bat en brèche les idées reçues et ressassée par nos pseudos-« marxistes » de toutes chapelles…
Contrairement à une idée notamment répandue par nos « souverainistes » et sociaux-chauvins des divers micro-partis, on voit donc bien que le capital industriel et financier allemand n’était déjà plus depuis longtemps le maître d’œuvre des politiques monétaires et financières de l’UE.
Ce qu’il a tenté à cette occasion, c’est donc bien de reprendre, et vainement, un rôle clef qui lui échappait déjà depuis des années, et en fait, surtout depuis la mise en place systématique des politiques de « Quantitative Easing » initiée après 2008, mais qui n’ont pris une ampleur décisive que depuis 2015, en UE.
Comme nous l’avons vu au cours de nos études sur le sujet, ces politiques ne sont possibles avec une telle extension qu’à l’échelle mondiale, et elles n’ont donc rien à voir avec une volonté commune spécifique des États européens. Elles sont devenues depuis 2008 la condition de survie la plus basique du capital mondial total, et même les institutions de l’UE ne sont plus, dans cette affaire, qu’un relais de la volonté commune des Banques Centrales mondiales, qui sont, dans tous les cas et dans tous ces processus, les bailleurs de fonds en dernier ressort, celui de leur capacité à créditer l’ensemble des circuits financiers et de « garantir », et le plus souvent en la « rachetant », même si indirectement, la dette des États.
Ce qui équivaut, en fait, à la financer, et c’est précisément là l’objet du contentieux soulevé par une fraction importante du capital allemand, qui n’entendait pas se laisser dépouiller aussi facilement de son reste de pouvoir, et d’autant moins qu’elle se pose encore comme l’une des forces économiques formellement dominantes dans le monde actuel.
En réalité son « heure » historique et bel et bien passée, et même avec toute sa force productive encore intacte, elle ne peut se passer de débouchés extérieurs, ce qui implique la survie des dits marchés extérieurs, survie qui est précisément au bon vouloir des Banques Centrales, et ce qui implique donc également la réalisation de cette volonté par ce qui est devenu son instrument, l’UE. Ce que s’est permis de rappeler Thierry Breton…:
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« Réponse de Thierry Breton aux juges allemands.
Thierry Breton : « sans le marché unique, les industries allemandes et néerlandaises sont condamnées »
L’avertissement de Thierry Breton. Grâce au marché unique européen, l’Allemagne réalise 50 % de ses exportations, donc s’il n’y a pas de marché unique, il n’y a pas d’industrie allemande, a déclaré Thierry Breton, le commissaire européen chargé du marché intérieur.
« Pour les Pays-Bas, c’est plus de 60%. Sans le marché unique, leur industrie va mourir », a-t-il renchéri dans une interview accordée aux chaînes grecque MEGA TV et portugaise Expresso.
« Le marché intérieur ne peut être maintenu si nous ne sauvons que quelques industries d’un ou deux États membres. Nous sommes tous dans le même bateau et pour nous, ce bateau c’est l’Europe », a-t-il souligné. (Sarantis Michalopoulos, Euractiv.com) »
Et comme on le voit dans les différents extraits de presse collectés à la suite, il est clair que la Cour de Karlsruhe vise bien la BCE comme pouvoir responsable de cette situation, et non les institutions de l’UE, qui n’en sont plus qu’un rouage et un paravent prétendument « juridique » qui n’est justement rien de plus qu’un paravent.
La « contre-attaque » venant de la « commission européenne » et de la « cour de justice européenne » montre qu’elles se posent d’elles-mêmes comme interfaces d’un « droit » qui est d’abord et avant tout celui décrété par la BCE, et non pas une sorte de « droit communautaire » qui émanerait « démocratiquement » des États européens. Un « droit » nouveau dans ses applications, sinon dans ses formes, et auquel la plupart n’ont pas d’autre choix que de se plier, dont la France de Macron, le petit chien servile de tous les puissants de ce monde, et guère davantage pour la fraction allemande de Merkel, qui lui a emboîté déjà le pas, même si en tortillant quelque peu pour ne pas perdre tous ses électeurs.
Entre les différentes strates de la bourgeoisie s’est opérée une nouvelle hiérarchisation, déjà depuis 2008, en réalité, mais qui s’est donc définitivement confirmée à l’occasion de cette « crise du covid ». Le statut d’ « indépendance » des Banques Centrales a définitivement cessé d’être une fonction de « régulation » formellement « neutre » pour devenir une force de direction économique, sociale et politique, et en dernière analyse, celle du pouvoir politique réel dans le monde du XXIème siècle.
Que cela plaise ou non, s’il est aussi solidement établi, c’est bien parce qu’il est, comme on l’a vu au cours des récents débats et des analyses qui en ont découlé, le reflet superstructurel de l’évolution profonde des forces productives les plus modernes.
Ceux qui prétendent encore lutter contre le système de domination de classe sans tenir compte de cette réalité perdent leur temps, leur énergie, et gaspillent celle de ceux qu’ils entraînent encore avec eux.
A la suite, une revue de presse des principaux extraits significatifs de la grande presse économique sur le sujet, et encore à la suite, quelques liens vers des études juridiques plus spécialisées sur cette question.
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« La Cour de Karlsruhe a déclaré que la politique de la BCE pour sauver les États européens violait, en partie, la constitution allemande. La banque centrale européenne a désormais trois mois pour prouver le contraire sans quoi l’Allemagne n’y participera plus.
C’est un pavé dans la marre qu’a jeté, mardi 5 mai, la Cour de Karlsruhe, l’équivalent de notre Conseil constitutionnel, dont le rôle est de vérifier que les textes qu’on lui soumet sont conformes à loi fondamentale. Elle a estimé que le programme d’aide de la BCE violait, en partie, la Constitution allemande. Les juges reprochent à la BCE de ne pas avoir suffisamment justifié que son programme de rachat de dettes souveraines démarré en 2015 était proportionnée à l’exercice de son mandat. Celui-ci se résume à assurer la stabilité des prix en zone euro et non le financement direct des États.
La BCE a désormais trois mois pour convaincre le gouvernement et les parlementaires germaniques, sans quoi l’Allemagne devra se séparer des obligations d’État déjà acquises. Et surtout, elle n’aurait plus l’autorisation d’y participer (cela ne concerne pas le plan de 750 milliards d’euros annoncé fin mars pour lutter contre la crise sanitaire). Les conséquences seraient alors très importantes : la légalité des rachats de dettes souveraines repose sur la participation de chaque État en fonction de son poids dans le capital de la BCE. En l’absence de l’Allemagne, le château de carte s’écroulerait. »
« Sollicitée par une plainte d’un professeur d’économie allemand sur la légalité de son programme de rachats d’actifs (quantitative easing), elle[La Cour de Karlsruhe] a donné à la BCE trois mois pour le justifier. Sinon, elle ordonnera à la Bundesbank (premier actionnaire de la BCE) de s’en retirer et de revendre les 534 milliards d’euros d’obligations publiques qu’elle détenait en son nom à la fin avril. »
« …depuis le début de la pandémie, la BCE, sous l’égide de Christine Lagarde, a lancé un énorme programme de 750 milliards d’euros de rachats de dettes (PEPP), en s’affranchissant de ces contraintes de proportionnalité par pays. Elle achète en effet beaucoup plus de dette italienne, française ou espagnole, qu’allemande ou néerlandaise. Une façon de compenser l’absence de réponse coordonnée des États membres de la zone euro et leurs dissensions sur l’idée d’émettre des dettes mutualisées (coronabonds). Cette intervention sur la pandémie n’est pas directement concernée par le jugement de Karlsruhe, mais elle risque fort d’être attaquée à son tour sur le même fondement. Or, sans l’action de la BCE, les pays de la zone euro n’ont plus de prêteur en dernier ressort capable d’assumer leur endettement face à la crise. »
« Tout comme les juges européens ont réussi des coups d’État en affirmant la suprématie de leurs décisions sur les droits nationaux, alors que, selon les traités, l’Union européenne n’est pas un État fédéral, la Banque Centrale Européenne (BCE) s’est lancée, avec Draghi et Lagarde, dans une fuite en avant – en fait un véritable coup d’État monétaire qui ne correspond pas aux traités et aux statuts de la BCE -, en émettant de la monnaie de singe tous azimuts, non garantie par un actif tangible. Cela équivaut à mutualiser la dette des États par les voies détournées de la BCE.
La BCE a bafoué ouvertement les deux clés de répartition des émissions d’un État, puisqu’elle ne peut racheter plus de 33 % des titres d’une émission et se doit de plafonner son encours des titres rachetés à un État au pourcentage de la participation de l’État dans le capital de la BCE, comme le rappelle Le Point. Le rachat « non proportionné » des dettes italiennes (et d’autres États) n’est rien d’autre qu’un sauvetage de l’Italie par la BCE puisque les obligations italiennes totaliseraient, selon Goldman Sachs, 35 à 45 % du total racheté actuellement par la BCE.
Il y a donc clairement infraction à l’article 123 du traité de l’Union européenne qui interdit le financement des États par la BCE. Les énormes volumes d’achat ne peuvent plus être considérés comme relevant de la politique monétaire. Et malgré cela, l’écart de taux italien avec celui du Bund allemand n’est pas stabilisé. De plus, la boîte de Pandore des taux négatifs ouverte en 2014 a pour effet que la Deutsche Bank commence à pratiquer les taux négatifs pour les dépôts de ses clients au-dessus de 100.000 euros, avant de le pratiquer demain pour la plupart de ses clients. Acheteur et prêteur de la dernière chance, la BCE n’offre en fait qu’un répit, tout en prolongeant l’agonie des États hyper-endettés.
La Cour constitutionnelle de Karlsruhe a estimé, le 5 mai, que certaines mesures prises par la Bundesbank dans le cadre du programme PSPP de la BCE, soit 2.700 milliards d’euros depuis 2015, étaient inconstitutionnelles. La Cour a fixé un ultimatum à la BCE, en affirmant que la Bundesbank devra cesser d’acheter, d’ici trois mois, des emprunts d’État de la zone euro pour le compte de la BCE, si cette dernière ne prouve pas que ces achats sont justifiés. Sinon, elle ordonnera à la « Buba » de se retirer et de vendre les 534 milliards d’euros d’obligations détenues au nom de la BCE (Le Figaro). Il y a risque pour les finances publiques allemandes, pour la rémunération de l’épargne, et de maintenir en activité des entreprises non viables. Le programme PEPP n’est pas concerné par ces menaces de restriction et l’infraction très claire à l’article 123 n’a pas été retenue pour l’instant par la Cour, afin de ne pas faire exploser immédiatement la marmite !
« Pour la première fois de l’Histoire, la Cour constitutionnelle a jugé que les actions et les décisions d’entités européennes ont été au-delà de leurs compétences légitimes et qu’elles n’ont donc pas de validité en Allemagne », a déclaré le président de la Cour, Andreas Voßkhule. Dans un passage virulent, la Cour rappelle aux juges européens qu’ils sont les garants des traités et non l’inverse. Les magistrats ont utilisé le terme latin ultra vires, qui signifie « hors de ses compétences ». »
« L’ultimatum adressé récemment à la Banque centrale européenne par les juges de Karlsruhe compromet les plans de soutien aux économies nationales et sape les fondements mêmes de la solidarité européenne.
Le 5 mai, en pleine pandémie, le tribunal constitutionnel allemand a jugé non conforme au droit européen le programme de rachats d’actifs (quantitative easing) mis en oeuvre par la Banque centrale européenne (BCE). Il s’est mis en situation de pouvoir ordonner aux autorités allemandes de s’opposer à l’action de la BCE (y compris en revendant les 534 milliards d’euros d’obligations publiques détenus en son nom par la Bundesbank et, à terme, en se retirant de son capital), si ladite BCE s’avérait incapable de démontrer dans les trois mois que sa politique défend l’intérêt des épargnants, lutte contre l’inflation et, plus généralement, n’excède pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs des traités. Les juges de Karlsruhe la suspectent d’avoir manqué au principe de « proportionnalité »: « La BCE n’a pas équilibré les objectifs de la politique monétaire et les effets économiques produits par son programme. Elle a ainsi outrepassé son mandat ». Entre les lignes: le quantitative easing fait la part trop belle au sauvetage des États affectés par la crise des dettes souveraines, au mépris des autres objectifs de la politique monétaire fixés par les traités et le statut de la BCE. »
BCE : pourquoi le jugement du tribunal constitutionnel allemand est dramatique
Denys de Béchillon, professeur à l’université de Pau, et Jean-Éric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel,
Dans une interview accordée au Frankfurter Allgemeine Zeitung, Peter Huber, juge au tribunal de Karlsruhe, met en garde contre une procédure d’infraction qui, dit-il, « constituerait une escalade considérable, qui plongerait l’Allemagne et d’autres Etats membres dans un conflit constitutionnel difficile à résoudre ».
« A long terme, cela affaiblirait et menacerait l’Union européenne », ajoute-t-il, en affirmant qu’une procédure d’infraction n’est « en aucun cas inévitable ».
Qualifiant le jugement de la Cour de Karlsruhe d' »impératif », Peter Huber le décrit comme « un processus dialectique dans lequel chacun considère l’autre avec sérieux, discute les arguments de l’autre, est prêt à apprendre et à se corriger ».
« La CJUE, d’un autre côté, semble plutôt avoir une conception hiérarchique, dans laquelle la dialectique ne joue pas un rôle aussi central », ajoute le juge de Karlsruhe.
Dans une autre interview, accordée à la Süddeutsche Zeitung, Peter Huber ajoute que la BCE, qui fixe la politique monétaire des 19 Etats membres de la zone euro, ne doit pas se prendre pour un « maître de l’univers ». »
« Cour de Karlsruhe contre BCE. La Commission menace l’Allemagne d’une procédure d’infraction
L’arrêt de la cour suprême allemande remettant en cause le programme anti-crise de la Banque centrale européenne et la primauté des avis de la Cour de Justice de l’Union européenne passe mal au niveau européen. Dans un communiqué dimanche, la présidente de la Commission annonce qu’elle pourrait lancer une procédure d’infraction à l’encontre de Berlin. Le bras de fer est lancé.
« Le droit européen prévaut sur le droit national, rappelle Ursula von der Leyen dans un communiqué publié dimanche 10 mai 2020. La présidente de la Commission européenne annonce qu’elle pourrait poursuivre l’Allemagne en raison de la décision de la Cour constitutionnelle allemande remettant en question la capacité du pays à participer au programme d’emprunts d’États mis en place par la Banque centrale européenne (BCE). »
« La Cour européenne de justice (CEJ) a réagi vendredi en rappelant qu’elle était seule compétente pour constater qu’un acte d’une institution de l’Union européenne était contraire au droit de l’Union. L’Union européenne a rappelé pour sa part que le droit européen avait préséance sur les réglementations nationales.
Dimanche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est allée plus loin en déclarant que l’Union européenne pouvait poursuivre Berlin.
La décision récente de la Cour constitutionnelle allemande a mis en lumière deux points de crispation au sein de l’Union européenne : l’Euro et le système de justice européen, a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Nous regardons la décision de la Cour constitutionnelle allemande en détail et nous réfléchissons aux prochaines étapes, qui pourraient être des procédures d’infraction, a-t-elle dit.
Une procédure d’infraction est une procédure légale par laquelle la Commission européenne peut ordonner à un État membre de respecter le droit de l’Union européenne. »
Dans quelques décennies, les historiens, s’il en existe encore, ce qui n’est pas certain, étudieront le procès « Cour de Karlsruhe contre BCE » comme un événement particulièrement significatif, non pour l’impact qu’il aura eu, mais précisément pour le contraire et pour le tournant que cela représente d’ores et déjà dans l’histoire des rapports économiques et sociaux au sein de la civilisation humaine du début du IIIème millénaire…
Si le ministre écologiste de l'économie allemande Robert Habeck en arrive donc à "paniquer", selon certains titres du jour, au point de proposer un "plan" qui renie tous les fondamentaux de la politique de son pays depuis des décennies, et qui l'avait maintenu jusques là parmi les premières nations du monde, c'est bien néanmoins du fait que sa situation économique se dégrade désormais rapidement.
Même s'il vient de reprendre pied sur la 3ème marche du podium en termes de PIB, tous les observateurs d'accordent à dire que cela provient essentiellement d'une dégradation de la situation au Japon, précédent occupant de la dite 3ème marche!
L'Allemagne reste enlisée dans la récession en 2024
Dans un point attendu ce mercredi, le ministre allemand de l'Economie Robert Habeck a annoncé prévoir un recul du PIB de 0,2% en 2024. Un mauvais scénario qui vient doucher les espoirs d'un retour à la croissance, après une première récession l'année dernière.
[Article publié mercredi 9 octobre 2024 à 16h29, mis à jour à 17h32] Déception pour le gouvernement allemand. Mercredi, celui-ci a sabré ses prévisions de croissance économique pour l'année, prévoyant désormais une nouvelle récession. Berlin table donc sur un recul de son Produit intérieur brut (PIB) de 0,2% cette année, contre une hausse de 0,3% envisagée auparavant.
Un mauvais scénario qui se répète puisque le PIB de l'Allemagne s'était déjà contracté de 0,3% en 2023. Un score qui, pour rappel, a fait du pays l'économie la moins performante de la zone euro l'année dernière.
Seul lot de consolation pour l'exécutif berlinois, bien qu'encore hypothétique : après deux années de recul, le PIB devrait croître de nouveau l'année prochaine, de 1,1%, puis de 1,6% en 2026, selon les nouvelles prévisions de son ministère de l'Economie.
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Une économie enlisée
La révision à la baisse des prévisions intervient après une série de mauvaises nouvelles qui ont plombé la rentrée de l'Allemagne, notamment le gel annoncé en septembre d'un grand projet d'usine du géant des puces informatique Intel dans le pays, et l'annonce par Volkswagen de possibles fermetures d'usines et de licenciements.
Mais lorsqu'on remonte plus loin dans le temps, on constate que le pays a eu une première partie d'année difficile. Ces difficultés ont déjà amené plusieurs instituts de conjoncture à raboter leurs prévisions annuelles, qui oscillent désormais entre stagnation du PIB et légère récession.
Fin septembre, les principaux instituts de conjoncture du pays (Ifo, DIW, IWH, IfW et RWI) avaient en effet annoncé une baisse prévisionnel de 0,1% du PIB allemand en 2024, contre une croissance de +0,2% en mars dernier. A noter aussi : pour 2025, les mêmes statisticiens estiment que la croissance de l'Allemagne oscillera entre +1,4% et +0,8%, tandis qu'en 2026, le PIB pourrait connaître une hausse de seulement +1,3%.
L'industrie en crise comme première cause
Les raisons de cette croissance en panne sont multiples. Malgré l'euphorie liée à l'Euro de football cet été, et des gains de pouvoir d'achat grâce aux hausses de salaires, la consommation des ménages privés allemands est restée faible. La faiblesse de la demande tant intérieure qu'extérieure, ainsi qu'une politique monétaire encore restrictive, malgré le début de la réduction des taux de la Banque centrale européenne, pèsent sur la conjoncture de l'Allemagne.
Par ailleurs, la mauvaise phase devrait se poursuivre au second semestre de cette année, explique le ministère de l'Economie dans son point du jour. En témoigne, la chute de 5,8% des commandes industrielles au mois d'août, selon les derniers chiffres de Destatis. C'est bien davantage que la baisse de 1,8% attendue par les analystes sondés par Facset, et cela met fin à l'embellie de courte durée observée en juin et juillet. Le climat des affaires, atone, est aussi un problème. Selon la dernière enquête de l'institut Ifo, celui-ci s'est établi à 85,4 en septembre après 86,6 en août.
Guerre en Ukraine et rivalité Chine-Etats-Unis
L'économie allemande, qui a longtemps bénéficié d'une énergie bon marché grâce aux accords de livraison de gaz russe et d'exportations dynamiques, notamment vers la Chine, subit de plein fouet les effets de la guerre en Ukraine et de la faiblesse de la demande mondiale, souligne le ministre de l'Economie.
Par ailleurs, il pointe le problème des tendances protectionnistes de la part de la Chine et des États-Unis, « nos plus grands partenaires commerciaux », qui « fragmentent de plus en plus les marchés ouverts ». « Le marché américain s'isole de plus en plus (...) », poursuit-il sur le sujet, un phénomène qui s'est déjà produit sous l'administration du président américain Joe Biden, et « le danger est bien réel que Donald Trump, s'il est réélu, aggrave ce conflit ». Cela pourrait entraîner une augmentation des droits de douane sur les voitures, ce qui suscite une « grande inquiétude ».
« L'Allemagne et l'Europe se retrouvent coincées dans des crises entre la Chine et les États-Unis et doivent apprendre à se faire entendre », résume, las, Robert Habeck, devant la presse. Enlisé dans des problèmes structurels, « depuis 2018, l'économie allemande n'a plus connu de croissance significative ».
Le problème du frein à l'endettement
Le ministre écologiste s'en est aussi pris à la règle du « frein à l'endettement » inscrite dans la constitution, et qui limite les moyens de l'Etat pour investir. Avec « plus de marge de manœuvre (budgétaire), notre économie pourrait enfin sortir de l'impasse », selon le ministre. La levée de ladite règle est réclamée aussi au sein de l'industrie.
L'Allemagne doit aussi affronter des défis, tels qu'un vieillissement de sa population, une concurrence accrue de la Chine, une bureaucratie pesante et une transition écologique complexe. Ces problèmes « commencent à faire des ravages », a martelé le ministre, ajoutant que le gouvernement prenait les devants pour renforcer l'activité économique.
Le plan de Scholz pour faire redémarrer la machine
En dépit de cette dynamique économique atone, à partir de la fin de 2024, le gouvernement du chancelier Olaf Scholz, toujours très impopulaire, a l'espoir de voir la machine de la croissance repartir. Pour y arriver, il compte sur son « initiative de croissance », proposée cet été, et qui comprend un lot de 50 mesures à mettre rapidement en œuvre.
Parmi elles, figurent des allègements fiscaux, une réduction permanente des prix de l'énergie pour l'industrie, ainsi qu'un allègement de la bureaucratie. Des incitations pour maintenir les personnes âgées sur le marché du travail, et attirer des travailleurs qualifiés étrangers, pour faire face à la pénurie de main-d'œuvre, sont aussi envisagées.
Autres mesures phares figurant dans cette feuille de route : les chômeurs de longue durée, bénéficiaires du revenu minimal (« Bürgergeld »), seront incités à reprendre un travail. Berlin veut en outre permettre aux entreprises d'amortir de façon accélérée leur flotte de véhicules électriques, dont les ventes ont plongé depuis l'arrêt brutal de la prime à l'achat en fin d'année dernière.
Selon les propos tenus cet été par le ministre de l'Economie Robert Habeck, l'objectif global de cette initiative est le suivant : permettre à Allemagne de gagner « un demi-point de pourcentage de croissance du PIB » de plus, soit une augmentation de la production économique de « près de 26 milliards d'euros », a déclaré le ministre. Mais le projet du gouvernement reste « insuffisant pour relancer l'économie », juge ce mercredi, auprès de l'AFP, Peter Adrian, président de la Chambre de commerce et d'industrie allemande (DIHK).
sur le "droit européen", c'est Barnier lui-même qui nous en a fait la démonstration on ne peut plus affirmative à l'occasion de sa tentative ratée de s'imposer comme candidat LR à la présidentielle de 2022, lors des "primaires" de son parti, fin 2021:
Avec les européennes et les les législatives dans la foulée le corps électoral français s'est retrouvé divisé en trois "blocs" sensiblement équivalents en nombre de voix. Dans tous les cas de figures un "tiercé" perdant pour le pays... Et par le jeu pervers des "alliances" et des retournements de vestes l'ordre d'"arrivée au pouvoir" est exactement l'ordre inverse de celui voulu par les électeurs: comme le souligne Dominique de Villepin on est dans le cas de figure biblique où "les derniers seront les premiers"... aux portes du pouvoir... ( le Paradis, lui, risque encore d'attendre longtemps...)!
Parmi les "perdants-gagnants" Michel Barnier est une leçon de chose à lui tout seul, trois ans à peine après l'échec de sa candidature, que tout le monde avait quasiment oublié, aux "primaires" LR élyséennes de 2021...
Mais une leçon de choses qui peut néanmoins nous être fort utile précisément par ce que la trahison de ce "Judas européen" à l'égard de ses fonctions précédentes de commissaire européen nous révèle vraiment:
En 2021 le candidat Barnier pensait qu'un moratoire sur l'immigration aboutirait, en pratique, à faciliter l'intégration et l'assimilation:
Une saillie "souverainiste" qui avait déjà fait "scandale" à l'époque et qui lui est aujourd'hui rappelée par la presse, non sans ironie, vu l'échec de sa candidature:
Il est de retour en politique nationale en 2021, où il brigue l’investiture des Républicains pour la présidentielle. Dans ce cadre, il fait plusieurs propositions qui vont choquer Bruxelles. Le 9 septembre, il annonce souhaiter instaurer par référendum « un bouclier constitutionnel » afin que la France retrouve « sa souveraineté juridique » et de pouvoir durcir les textes sur l’immigration, notamment la limitation drastique du regroupement familial, la facilitation des expulsions et la fin des « régularisations massives de sans-papier ». Un bouclier qui doit permettre d’éviter que les dirigeants français ne soient « menacés en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation » en provenance d’institutions communautaires.
« Nous avons affaire depuis une vingtaine d’années à une accumulation de jurisprudences européennes (la Convention européenne des droits de l’homme, la Cour de justice) et nationales (le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État) qui peuvent nous interdire de prendre les mesures dont nous avons besoin », plaide-t-il lors d’un débat.
Il assure par ailleurs que « la Constitution [française] est supérieure » aux traités européens : « Il n'y a pas de traités européens ratifiés en France en contradiction avec la Constitution. Et quand il y a une contradiction, on change la Constitution. »
De telles idées pourraient être compatibles avec l’obtention de la confiance de l’Assemblée nationale ? Réponse très prochainement : la rentrée de la chambre basse doit avoir lieu le 1er octobre.
A noter que si les limites de la régulation de l'immigration qu'il est possible de réaliser au sein de l'UE sont particulièrement floues, la question importante ici est de savoir si elle échappe à la souveraineté des nations et comment la leur restituer légalement et constitutionnellement.
En tant qu'ancien commissaire européen ayant exercé au plus haut niveau de responsabilité lors du Brexit, Michel Barnier sait donc très bien de quoi il parle!
Y compris lorsqu'au vu de son expérience il se permet de faire ce constat:
« la Constitution [française] est supérieure » aux traités européens :
« Il n'y a pas de traités européens ratifiés en France en contradiction avec la Constitution. Et quand il y a une contradiction, on change la Constitution. »
Encore aujourd'hui le site "Public Sénat" rappelle cette époque récente avec le débat y afférent, mais sans y voir, et pour cause, la moindre trace d'hérésie juridique:
Pour Michel Barnier, la mise en place d’un moratoire aurait étéindissociable d'unréférendum et d’un"bouclier constitutionnel",consistant à assurer la primauté du droit national sur le droit européen. À plusieurs reprises, il a tancé les instances judiciaires européennes. Cette proposition avait fortement désarçonné le camp présidentiel un septembre 2021, au regard du parcours pro-européen du candidat LR. Cette position lui avait permis d’élargir le nombre de ses soutiens parmi les parlementaires de sa famille.
"Assurer la primauté du droit national sur le droit européen", en clair, cela signifie donc bien qu'elle existe déjà, fondamentalement, même si elle est le plus souvent bafouée, dans la pratique.
Autrement dit: ce que la complaisance européiste de nos députés a permis peut très bien être "rectifié" par ces mêmes députés, si la volonté leur en vient...
Du reste, en 2023 l'idée a à nouveau refait brièvement surface, dans le cadre d'un projet de loi LR, soulevant à nouveau le même type de polémique, et ci-dessous stigmatisé "juridiquement" selon le point de vue de l'UE:
3 extraits, 3 observations signées "Ciel de France":
26 juin 2023
Le « bouclier constitutionnel » pour donner le dernier mot au peuple et au Parlement : à propos de la proposition de révision constitutionnelle du groupe LR
Par Mathias Revon
Ce faisant, l’intention des rédacteurs de la proposition de loi constitutionnelle est d’écarter toute entrave possible à la volonté du peuple. Comme ils l’expliquent dans l’exposé des motifs, « le Conseil constitutionnel sera saisi en amont d’un tel référendum, non pour rendre une décision, mais pour donner un avis, rendu public, susceptible d’éclairer le peuple français – étant entendu que, in fine, c’est bien le peuple souverain, et lui seul, qui décidera, ou non, d’approuver la loi référendaire, insusceptible de recours ».
NOTRE OBSERVATION: Rendre le pouvoir au peuple par voix référendaire peut difficilement être considéré comme "mauvais", sauf par les "juristes" de l'UE...
L’intention des rédacteurs n’était pas seulement de libérer de toute entrave juridictionnelle l’expression directe de la volonté du peuple, mais également celle de ses représentants. C’est pourquoi ils ont imaginé des moyens d’assurer la primauté de la loi sur des normes qui lui sont en principe supérieures.
NOTRE OBSERVATION: Des "normes qui sont en principe supérieures à la loi", c'est, en langage courant, le contraire de la loi, c'est à dire le pouvoir d'une mafia... fût-elle bureaucratique UE...
S’insérant dans la même démarche, la proposition de loi constitutionnelle déposée par les Républicains a très peu de chance d’être adoptée. Pour autant, elle traduit une tendance à invoquer la légitimité démocratique, voire la souveraineté du peuple, pour écarter les limites qui doivent en principe être respectées au sein d’un État de droit.
NOTRE OBSERVATION: Ici, on a la conclusion de l'article, selon laquelle les "limites d'un Etat de droit", façon UE, ne reposeraient donc ni sur la légitimité démocratique ni sur la souveraineté du peuple!
Ce qui confirme que pour un gouvernement volontariste, même si à retardement, il n'y a pas besoin de s'encombrer d'une procédure longue et couteuse en argent, en temps et en énergies inutilement dépensées, alors qu'il y a déjà tous moyens légaux de faire respecter son indépendance si la volonté s'en exprime clairement, et sur tous les sujets, in fine, au grand dam des kollabos européistes qui ne manquent pas de s'en offusquer à grands cris à chaque occasion...
Même si dans le cas du problème migratoire il y a bien empiètement des deux juridictions, ce qui le complique formellement.
Dans le cas du problème économique et surtout, monétaire, la situation, malgré la "monnaie unique" est en réalité encore bien plus simple, vu précisément le statut officiellement et juridiquement revendiqué d'indépendance de la BCE: refonder statutairement le Conseil National du Crédit en France sur une base démocratique et constitutionnelle n'empiète donc pas sur les mouvements bureaucratiques "officiels" de la BCE ni de sa succursale BdF en France. Sans même les entraver formellement sur le plan juridique, le CNC se "contente" simplement de contrôler tout ce qui en est la substance économique, à la base, sur notre territoire...
Les cris et les gesticulations des kollabos européistes ne manqueront pas pour autant, accompagnés éventuellement de quelques menaces de sanctions, mais pas plus que celles adressées dans le vent à la Pologne, la Hongrie, et peut-être bientôt, à l'Allemagne!
Ne reste à savoir que ce que l'on veut vraiment faire.
Luniterre
Sur le même thème:
Pour un retour à quelques fondamentaux du Gaullisme
réadaptés en pratique à l'évolution économique du XXIème siècle:
Reprendre le contrôle, à l’échelle nationale, de la vie économique et sociale, y compris dans sa dimension financière, reste la priorité essentielle. Contrôler le crédit, c'est contrôler la création monétaire réelle dans le pays, directement sur le terrain du développement économique, et donc tout à fait indépendamment de son signe, Euro ou autre. Contrôler le crédit permet d'orienter les grandes tendances de l'activité économique vers les activités et secteurs prioritaires pour les besoins de la population et pour l'indépendance de la nation.
C’est pourquoi nous avons proposé, sur Ciel de France, de remettre au centre du débat la reconstruction d’un Conseil National du Crédit, dans une version statutairement adaptée aux nécessités de notre indépendance nationale au XXIe siècle, c’est à dire doté de pouvoirs constitutionnels et d’une représentativité démocratique réelle :
Un article où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d'économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :
Montagu Norman, Gouverneur de la Banque d’Angleterre s’adressant à l’Association des Banquiers des États-Unis, à New York, en 1924 :
« Le capital doit se protéger de toutes les manières possibles, par la combine et la législation à la fois.
« Les dettes doivent être remboursées, les hypothèques doivent être saisies aussi vite que possible. Lorsque, à travers le processus légal, les gens ordinaires perdent leurs maisons, ils deviennent plus dociles et plus facilement gouvernés par le bras séculier du gouvernement mu par un pouvoir central exercé par les riches sous la direction des financiers.
« Ces vérités sont bien connues de nos agents qui s’emploient, à présent, à former un impérialisme pour gouverner le monde.
« En divisant les électeurs, grâce au système des partis politiques, nous les forçons à dépenser leurs énergies et à se battre pour des questions insignifiantes.
« C’est ainsi, par l’action discrète, que nous parviendrons à sécuriser pour nous-mêmes ce qui a déjà été si bien planifié et accompli avec autant de succès. »
“Capital must protect itself in every possible way, both by combination and legislation. Debts must be collected, mortgages foreclosed as rapidly as possible. When, through process of law, the common people lose their homes, they will become more docile and more easily governed through the strong arm of the government applied by a central power of wealth under leading financiers. These truths are well known among our principal men, who are now engaged in forming an imperialism to govern the world.” - Montagu Norman, Governor of The Bank of England prior to the crash of 1929, addressing the United States Bankers’ Association, New York, Idaho Leader, 26 August 1924.
Néanmoins, en un siècle le monde a radicalement changé en termes de rapports économiques et sociaux.
Avec la crise de 2007-2008 les banques d’affaires elles-mêmes ont abandonné par la force des choses, et surtout, celle de l’évolution économique, l’essentiel de leurs pouvoirs aux Banques Centrales.
Les capacités d’autonomie nationale, en termes de gestion économique, s’en sont trouvées encore bien davantage réduites :
Ceci-dit, on ne trouve pas de trace réellement probante de ce propos, en remontant au delà de cette affirmation sans lien à suivre et sans autre référence qu’elle-même, semble-t-il :
The following quotation was reprinted in the Idaho Leader, USA, on 26th August 1924, and has been read into the Australian Federal Hansard twice : by John Evans MP, in 1926, and by MD Cowan MP, in the session of 1930-31.
Montagu Norman, Governor of The Bank Of England, addressing the United States Bankers’ Association, NYC 1924 :
“Capital must protect itself in every possible way, both by combination and legislation. Debts must be collected, mortgages foreclosed as rapidly as possible.
“When, through process of law, the common people lose their homes, they will become more docile and more easily governed through the strong arm of the government applied by a central power of wealth under leading financiers.
“These truths are well known among our principal men, who are now engaged in forming an imperialism to govern the world. By dividing the voter through the political party system, we can get them to expend their energies in fighting for questions of no importance.
“It is thus, by discrete action, we can secure for ourselves that which has been so well planned and so successfully accomplished.”
> page 3 de la recherche les dates sont déjà plus anciennes et les références ne collent pas avec la recherche "idaho leader".
Si quelqu’un veut continuer la recherche….
J’aI donc tendance à penser que cette "citation" est apocryphe et devenue "virale" au sein de la "complosphère".
Plutôt que de vouloir "crédibiliser" de fausses "références historiques" il vaut mieux se concentrer sur l’analyse et la compréhension du réel actuel, et tant qu’il y a encore des sources disponibles, fiables et en fin de compte crédibles pour les lecteurs.
Il est vrai qu’à cette époque, on n’avait pas encore pris l’habitude de tout mettre sur internet. Il faudrait consulter les archives des journaux de journaux.
Si tu as lu mon post, tu verras que c’est bien ce que j’ai fait…
…dans la mesure de ce qui est possible sur le net, mais dans la mesure où cette "citation" circule abondamment, il est très improbable que sa source, si elle existe réellement, reste "inaccessible" à une recherche sur le sujet.
L’"idaho leader" semble nettement avoir disparu dès 1920, au plus tard, et encore, sans même laisser de traces de cette époque qui soient accessibles.
Donc pour l’instant, et j’y ai déjà passé trop de temps, je continue de penser que c’est un de ces trucs apocryphes qui s’est "incrusté", avec le temps et une succession de références bidonnées.
Maintenant, comme je l’ai écrit, à la suite des sources inabouties citées, si quelqu’un veut prendre la suite de cette recherche, c’est très bien, pourquoi pas, et surtout si ça aboutit finalement, mais cela me semble tellement improbable que je pense que c’est du temps et de l’énergie gaspillés…
Il y a suffisamment de sujets d’actu qui ont besoin d’être sérieusement documentés…
« dans la mesure où cette "citation" circule abondamment, il est très improbable que sa source, si elle existe réellement, reste "inaccessible" à une recherche sur le sujet. »
À moins qu’à cause de ça, "ils" aient décidé de bien cacher l’original de la transcription. À supposer qu’il y en ait eu une qui ait été faite immédiatement pour servir de source originelle.
J’ai quand même un peu regarder et trouvé des choses :
Cette référence de la BoE est déjà la toute première de ma liste, après "historyheist", qui ne date pas ses articles autrement que par les "faits" qu'il est supposé relater et ne cite pas de sources vérifiables, comme le "idaho leader", journal "fantôme" en 1924, ce qui est typique d'une manipulation, et qui est donc le "cul de sac" au delà duquel il est effectivement impossible de "remonter", et pour cause...
La source BoE que tu cites, (...après mon post que tu n'as donc toujours pas lu...!), est utile sur l'histoire de ce Norman Montagu, mais n'est jamais qu'un agenda de ses RDV et réunions, et on n'y trouve aucune allusion à cette republication de son "discours cité". La page du 26 Août, notamment, est vide...
Mais ce n'et pas la seule en ce mois d'Août 1924 et ce Lord était donc possiblement en train de bronzer sur la côte ou ailleurs au soleil...
S'il y avait la moindre trace valide de ce "discours" il ne fait aucun doute que "historyheist", qui semble carrément vivre de ce type d'"histoire", en aurait fait une des bases de son "article" sur le sujet.
Non, décidément, je pense de plus en plus à une petite "manipulation" histoire de faire un peu de buzz chez les "complotistes" de base, crédules et avides de ce genre de truc... Le public de base d'un "historyheist", semble-t-il.
Sur le doc BoE qui était déjà dans mon post, je t'ai donc répondu, à nouveau, si je puis dire...
Sur Fraser.StLouisFED, le doc porte exclusivement sur 1927, comme indiqué dans l'URL, du reste. Il y a 146 pages, mais depuis le temps, s'il y avait même une seule allusion à cet hypothétique discours, elle aurait évidemment déjà fait les choux gras des historiens...
S'il n'y a pas de "fact-checking" sur le sujet c'est tout simplement qu'il n'y a pas de "fact" à "checker", d'une manière comme d'une autre.
Et le cas échéant, entre tes recherches et les miennes il me semble que nous avons fait le tour de la question et sauf très improbable "surprise" il n'en sortira rien d'autre.
Mais c'est bien d'avoir essayé, et il y a la leçon à retenir de ne pas republier un tas de trucs sans autres "sources" que le supposé doc "sensationnel" lui-même!
De toute façon, que ce soit Montagu Norman qui ait prononcé ce discours ou que ce soit une autre personne quelques années plus tard qui le lui ait attribué ne change pas grand chose.
Pour le moment, je continue à penser que c’est probablement effectivement Montagu Norman que l’a prononcé. ORALEMENT. Pas par écrit. Et pas sur internet.
Car, fondamentalement, si c’était un faux, il serait bien évidemment dénoncé par les fact checkeurs puisque ce soit-disant "faux" est trouvable partout sur internet.
Et aussi, parce que, tout de même, ce texte tient parfaitement debout. Il est tout à fait cohérent, et semble décrire parfaitement la réalité des choses.
Ce qui t’embête en fait dans cette histoire, c’est que la dictature des banques centrales date de beaucoup plus tôt que tu ne l’avais imaginé.
Mais, cela ne devrait pas t’inquiéter outre mesure. La forme de cette dictature a profondément changé depuis qu’on est tombé dans ce que tu as appelé le "banco-centralisme". C’est-à-dire depuis que la dette s’accumule plus vite que le capital.
Peut-être le nom choisi pour décrire cette nouvelle phase de la domination de classe est-il mal choisi. C’est tout. C’est pas bien grave.
Peut-être que, comme le nom "banco-centralisme" est choisi et un peu popularisé depuis quelques années, doit-on continuer à l’appeler ainsi ; et, pour parler de la phase précédente, devrait-on parler de la "préhistoire du banco-centralisme"
Le fait me semble donc suffisamment établi que cette pseudo-« citation » est typiquement le cas d’un apocryphe qui devient une sorte d’ « autorité » dans un domaine de pensée ou de recherche, à force d’être cité, créant ainsi, au fil du temps, ses propres « références ».
Pour ceux qui continuent à résister à ce système actuel, y a donc deux aspects dans cette recherche : la crédibilité des sources et le fond de la question.
Formellement, on ne saura donc jamais si Montagu a vraiment dit ou même pensé un truc pareil. C’est évidemment dans la logique cynique d’un système de domination de classe « pré-banco-centraliste », comme tu le formules à ta manière.
Donc, non, ça ne m’« embête » pas du tout que ce type de démarche, apocryphe ou non, soit « dénoncé » concernant une époque aussi ancienne, avec même exactement un siècle. Parler éventuellement de « préhistoire du banco-centralisme » est même tout à fait cohérent avec une approche dialectique de la compréhension des phénomènes. On en revient ainsi à la question de « date pivot » précisément évoquée dans cet article :
Le propre de l’analyse dialectique consistant en pratique à distinguer la phase d’ « accumulation » des phénomènes du moment précis du « saut qualitatif » à partir duquel le phénomène change de nature et devient, en l’occurrence ici, « banco-centraliste » à proprement parler.
La phase impérialiste étant celle de la fusion du capital industriel productif et du capital bancaire, le capital productif y conserve néanmoins son rôle en tant que moyen d’élargissement du capital total.
A mesure de l’extension du capital financier-« fictif », son rôle se réduit évidemment, mais sans disparaitre complètement en tant que facteur déterminant de l’évolution économique et sociale.
Le banco-centralisme est structurellement établi, quant à lui, à partir du moment où le cycle de renouvellement du capital fixe devient le facteur déterminant de l’économie globale, ce qui est bien le cas au XXIe siècle. Ce cycle ne peut être assuré autrement que par une extension du cycle de la dette publique et privée en synergie avec la création monétaire banco-centralisée comme source et garantie ultime de sa « pérennité », tant que les peuples n’y trouvent rien à redire…
Ce qu’il faut essentiellement comprendre, dans ce processus, c’est qu’il ne s’est pas opéré au gré de la fantaisie de tel ou tel « gestionnaire » plus ou moins mégalo et manipulateur, dans le style de Norman Montagu, mais en fonction de la prééminence que le capital fixe était en train de gagner, au cours du XXe siècle, par rapport au capital variable « humain ».
Autrement dit, encore, c’est aussi la répartition du pouvoir réel entre les différentes parties et fonctions de la classe dominante qui change elle-même avec cette évolution. Que l’avidité de certains les ait poussés au-delà de ce qui semblait possible à leur époque précise, c’est ce qui pourrait éventuellement « authentifier » ce genre de propos, tel que celui « prêté » à ce Montagu.
Toutefois, l’accumulation systémique notable et durable de la dette publique et privée commence au cours de la décennie 70 et se trouve donc être cohérente avec l’apogée de la productivité du capital productif, de l’extension de la classe ouvrière productive, et surtout donc aussi avec le début de leurs déclins systémiques.
La « corde » reliant encore le capital productif au capital financier-« fictif », déjà tendue à l’extrême au tournant du siècle, a fini par se rompre au moment de la dite « crise des subprimes », dégageant le pouvoir des Banques Centrales comme seul recours pour « sauver » et continuer de faire tenir debout le système de domination de classe.
La dite « crise du covid » de 2020-2021 étant une sorte de « réplique » complexe venant par nécessité « compléter » ce processus comme expliqué dans l’article cité ci-dessus.
Donc, même si le « point de bascule » en termes de saut qualitatif du capitalisme au banco-centralisme me semble nettement situé ainsi dans le temps, l’ensemble du processus ressemble davantage, par son cheminement relativement « discret », à ce que fut la « révolution féodale » que la révolution « démocratique » bourgeoise des XVIIIe et XIXe siècles, qui n’en a pas moins connu diverses phases de « transitions » et même de « retours en arrière » de type réactionnaires.
Pour l’instant, l’extension mondiale du banco-centralisme ne connaît d’autre résistance, « réactionnaire » ou pas, que celle, précisément, dite de l’« axe de la Résistance » des nations en lutte au Moyen-Orient, avec la Palestine au premier rang, et désormais le soutien de plus en plus affirmé de la Russie, elle-même en lutte sur le front « ukrainien » devenu le champ de bataille otanesque.
L’émergence d’un front de lutte réellement populaire et démocratique contre le banco-centralisme reste encore à venir, mais il ne pourra précisément apparaitre comme tel que s’il est capable de désigner sa cible sans confusion possible, ce qui nécessite encore pas mal de clarification, comme le montre notre présent échange.
Pourrais-tu faire un article sur la "révolution féodale" ?
Personnellement je ne suis pas bien au courant.
À l’intuition un serf est un esclave auquel on laisse un peu de liberté. Peut-être parce que c’est plus efficace.
À l’école on apprenait que le serf appartenait au Seigneur, exactement comme l’esclave appartient à son propriétaire. Ce qui avait un avantage par rapport aux entreprises capitalistes actuelles : quand une entreprise est vendue à un autre propriétaire, il n’achète pas en même temps les ouvriers. Qui se retrouvent donc au chômage. Alors que les serfs, étant achetés par le nouveau Seigneur en même temps que la terre, ne perdent pas leur "emploi".
Tout d’abord, la différence fondamentale entre esclavagisme et féodalité est que le seigneur féodal, propriétaire de la terre, n’est pas réellement propriétaire des serfs qui sont établis dessus, au sens où il ne peut pas les vendre « séparément », en tant que force de travail directement exploitable.
Pour comprendre il faut étudier par quel formalisme juridique le serf est directement rattaché à une parcelle de terre précise, et c’est là l’affaire d’un médiéviste que je ne suis pas, malgré une passion pour l’histoire, et notamment, pour les hérésies médiévales.
Je ne pense donc pas pouvoir aller plus loin sur cette voie, étant données les limites du temps qui me reste à consacrer aux différents sujets de mes recherches.
D’après mes recherches, néanmoins, ces dernières années, notamment lors des polémiques avec Robert Bibeau, il semble que la transition « esclavage >>> servage », particulièrement étalée dans le temps (plusieurs siècles…), ne soit pas forcément « directe », même si la situation de l’« esclave chasé » (c'est-à-dire « autonome » sur une parcelle à cultiver pour son « maître ») ressemble à s’y méprendre à la situation du servage. Selon certains historiens il y aurait eu une paysannerie relativement « libre » entre les deux phases bien identifiées des deux organisations sociales, « antique » et « féodale », proprement dites.
Je laisse donc la « solution », s’il en est, de ce mystère aux spécialistes.
Mais le fait est bien que nous sommes aujourd’hui encore dans une phase de « transition » du banco-centralisme, déjà établi, pour l’essentiel, mais encore tributaire de quelques unes des formes du capitalisme, dont les monopoles « Gafam » qui peuvent donner à certains l’illusion d’une nouvelle « forme de capitalisme » (G. Bad) ou d’une forme en soi de « post-capitalisme » (Varoufakis).
La mise en place des Monnaies Numériques de Banque Centrale achèvera de dissiper ce nuage de fumée idéologique en exposant à tous que les « monopoles » Gafam n’ont de « pouvoir » que sous le contrôle des moyens de payement banco-centralisés, et un contrôle de plus en plus total et absolu, s’exerçant sur les moindres transactions de leurs « clients ».
A ce stade il est probable que le boursicotage systémique servant actuellement de « relai » au financement du cycle du capital fixe perdra de son importance au profit d’un contrôle beaucoup plus direct du financement des monopoles par le crédit bancaire « centralisé » même si encore formellement derrière la façade des dites « banques d’affaires » devenues le « village Potemkine » de la finance banco-centralisée distribuant sa monnaie de singe à ses affidés.
Et il y aura toujours également quelques « façades de banques populaires » pour réguler-contrôler la consommation des masses « populaires » encore éventuellement là…
Nouvelle édition, avec une MAJ importante à propos de:
"Un système de domination de classe qui répond donc aux critères de gestion économique du banco-centralisme, et non plus à ceux du capitalisme"
(+ nouvelle MAJ, addenda à ce même § à 20:40)
Jusqu’en 2007-2008 la société de « consommation » occidentale vivait à crédit et ne le voyait pas… Ou plutôt, ne voulait pas le voir, tant que les intérêts des crédits gonflaient les portefeuilles des spéculateurs financiers de tous poils, y compris « institutionnels »…
La crise dite des « subprimes », la faillite de Lehman Brothers et le krach historique qui s’en est suivi ont ramené très provisoirement le monde à la réalité : le « capitalisme » moderne ne survivait plus que grâce à une masse de dettes exponentielle et irremboursable…
En 1929, à la veille de l’autre « krach historique », la dette apparemment « irremboursable » reposait sur une spéculation non moins effrénée, mais qui avait au départ quelque « justification » dans un contexte de développement euphorique de la productivité capitaliste. Après une décennie de purges par la faillite et la guerre et un peu plus de 80 millions de morts le monde émergeant de la seconde guerre mondiale reprenait son essor vers les sommets de la productivité et du consumérisme…
Vivre à crédit redevenait pour quelques décennies une option « rentable » sinon nécessairement et surtout, durablement « avisée »…
Mais dans l’économie humaine comme dans le reste de la nature, il n’y a pas de phénomène qui soit intangible et immuable, qui ne connaisse son apogée et son déclin, pour finalement laisser la place à un autre, plus adapté à l’évolution elle-même des conditions générales de l’environnement, y compris économique, lui-même essentiellement fonction de l’évolution technologique des forces productives.
De sorte que parler de crises cycliques « du capital » sans parler de l’évolution technologique des forces productives et de son influence sur les rapports sociaux et économiques ne fait pas réellement sens, et surtout, ne permet pas de replacer l’analyse d’une crise particulière dans son contexte en termes d’évolution globale de la société humaine.
Ce n’est pas parce que nous vivons apparemment dans une ère économique industrielle dominée par le capital et le « capitalisme » depuis deux siècles que ce phénomène est immuable et intangible. Ce n’est pas parce que les rodomontades idéologiques enflammées de quelques pseudo-« marxistes » concernant une apocalypse systémique d’où aurait du « historiquement » surgir une « révolution socialiste » n’ont pas connu plus que l’ombre d’un début, que société industrielle actuellement encore en développement et « capitalisme » sont nécessairement synonymes.
En plein milieu du « moyen-âge », mais qu’en son temps, personne, évidemment, n’avait eu la « prescience » de baptiser comme tel, avant que quelqu’un prenne réellement conscience que de la condition de l’esclave dans les grands domaines agricoles de la fin de l’Empire Romain à la condition du serf dans le domaine féodal il s’était passé un changement tel que l’on pouvait, sans dommage majeur pour l’économie, pondre en France un édit royal sur l’interdiction de l’esclavage, il s’était déjà passé plus de sept siècles…
Il n’est donc finalement pas réellement étonnant, aujourd’hui, qu’entre les « analystes économiques » systémiques constamment le nez dans le guidon de la spéculation financière et les pseudos-« analystes marxistes », le nez dans le guidon de leurs querelles de chapelles idéologiques, personne ne s’aperçoive d’un réel changement d’époque historique en termes de rapports sociaux et économiques, qu’ils ont pourtant sous leurs yeux… !
Quand et comment prendre conscience d’un changement d’époque historique ? Evidemment lorsque se produit une révolution, et d’autant plus selon la violence des événements, il y a là le « marqueur » d’un changement d’époque historique, et donc un « avant » et un « après » perçus immédiatement comme les deux versants du temps ancien et du nouveau. Pourtant, l’événement n’est généralement que la finalisation et la concrétisation de changements déjà prégnants dans l’ancien monde, et qui ont fait leur chemin parfois de façon suffisamment déjà visible et perceptible, et non pas « souterraine » jusqu’au jour du surgissement.
Mais d’autres changements d’époque se font donc de manière à ce point « discrets » que des siècles après les historiens les plus compétents peinent encore à fixer une sorte de « date pivot » permettant de fixer le moment où les deux mondes ont pour l’essentiel cessé d’avoir des caractéristiques « partagées » entre les deux époques, et donc où l’ancien monde cède totalement la place au nouveau. Il en va ainsi de la « Révolution féodale » qui ne s’est mesurée que par la relative hégémonie des rapports sociaux féodaux pendant quelques siècles, mais une hégémonie qui avait déjà mis plusieurs siècles à s’établir.
A l’ère dite « industrielle », un siècle et demi d’agit-prop « marxiste » et/ou marxisante ont réussi à imprégner l’idée que le capitalisme ne pouvait « historiquement » se terminer que par une « révolution socialiste » dans laquelle la classe ouvrière industrielle productive devrait jouer le rôle essentiel en termes de force politique principale.
Est-ce à dire, tout comme certains n’ont pas hésité, après la chute de l’URSS, à parler de la « fin de l’histoire », que le capitalisme a finalement gagné son ticket pour l’éternité ?
Telle est la « quadrature du cercle » pour le pseudo-« marxiste » resté dans l’éternelle attente de l’« apocalypse révolutionnaire » comme d’une manière générale pour l’« anticapitaliste » plus ou moins gauchisant : paradoxalement, pour que leur idéologie en réalité plutôt « messianique » puisse survivre, sinon prospérer, il faut que l’objet de leur fixation lui-même survive, de sorte qu’ils sont les premiers pourvoyeurs de l’illusion selon laquelle le capitalisme serait lui-même, sauf révolution, intangible et plus ou moins immuable, même si « éternellement » affublé d’une affection « cyclique » sous forme de « crises » récurrentes devant se renouveler jusqu’à l’apocalypse « finale », mais, en fin de comptes et de pseudo-« analyses », sans cesse repoussée dans un avenir chimérique.
Tout au long de la deuxième moitié du XXème siècle, alors que la « tertiarisation » gagnait constamment du terrain « social » la gauche pouvait encore néanmoins cultiver le souvenir mythifié des grands épisodes révolutionnaires des luttes ouvrières passées comme « ébauches » qu’il aurait suffi de parachever. Au XXIème siècle les rares épisodes emblématiques ayant acquis une ébauche d’aura mythique sont pourtant nettement plutôt des luttes d’arrière-garde que d’avant-garde, dans le but de « sauver » quelques spécimens d’industries obsolètes et finalement, dans la plupart des cas, ce sont donc évidemment des combats perdus.
Mais tout comme c’est dans les récits d’une féodalité déjà obsolète que Don Quichotte puisait l’inspiration de ses combats contre les moulins à vent, en les assimilant en imagination aux forces maléfiques de ses lectures magnifiant les mythes du passé, c’est en radotant ses poncifs du siècle passé que la gauche, marxisante ou non, est devenue, en dépit de ses efforts pathétiques pour sauver les apparences, une force politique réactionnaire au point de perdre inexorablement sa crédibilité.
Analyser le présent à travers les chimères du passé, c’est ce que font les pseudo-« marxistes » de notre époque, et en s’éloignant encore d’autant plus du réel que les prémisses sociales en ont déjà quasiment disparu.
Ce qui est d’autant plus ridicule que pour Marx lui-même les prémisses de l’un ne vont pas sans celles de l’autre, et de manière réciproque : les prémisses du capitalisme industriel et les prémisses de la classe ouvrière productive. Elargissement du capital et élargissement de la classe ouvrière productive sont absolument synonymes, de même que leur rétractation et leur disparition, qu’elle soit « révolutionnaire » ou non. Le stade « final » de l’automatisation de l’industrie, en finalisant la disparition de la classe ouvrière productive, finalise aussi celle du capitalisme industriel, précisément au sens que Marx donne au mot « capital ».
De sorte que l’industrie automatisée, « robotisée », selon la terminologie « moderne », qui n’en continue pas moins son chemin sous la forme spécifique du « capital fixe », n’appartient historiquement déjà plus au capitalisme, précisément au sens marxiste du terme. Les lois économiques de l’élargissement du capital décrites par Marx dans son célèbre ouvrage ne s’appliquant nécessairement déjà plus, pour l’essentiel, à ce type d’industrie.
Pour l’essentiel, c'est-à-dire en tenant compte du fait que l’automatisation n’est pas encore totale, et qu’il y a donc encore provisoirement coexistence de deux types de rapports de production, dans l’industrie actuelle, et souvent au sein d’une même industrie, d’une même usine, et même sur une seule et même ligne de production, en fonction de ses parties plus ou moins automatisées ou non.
La limite entre deux types de rapports de production, et donc entre deux types de société, c’est finalement dans ce cas comme dans d’autres situations historiques, une question de rapports de proportions, de rapports de forces, ici « productives », en un sens, même s’il n’y a pas d’affrontement au sens strict du terme.
Dans une « phase de transition » il y a même complémentarité, du point de vue de l’intérêt des classes dominantes. Si les seigneurs féodaux ont eu à mater quelques jacqueries de serfs et les monarques antiques quelques révoltes d’esclaves, on n’a jamais vu les premiers seigneurs féodaux et les derniers marchands d’esclaves se faire des guerres entre eux pour déterminer auxquels appartenait l’avenir de la société humaine…
La « révolution féodale » s’est donc opérée dans le silence absolu des consciences.
Pour l’instant, à quelques rares tentatives de « décryptage » près, il en va de même pour celle que nous avons pourtant sous nos yeux, et qui plus est, avec à notre disposition infiniment plus d’« outils » d’analyse que n’en disposaient les esprits les plus érudits de ces temps obscurs.
Parmi ceux de notre époque il semble qu’il faille donc inclure quelques uns parmi, tout étant relatif, ceux que l’on peut encore considérer comme les « meilleurs » analystes se présentant eux-mêmes comme « marxistes ». C’est à ce « grade », relativement « honorifique », que nous avions « élevé », voici deux ans déjà, l’anglais Michael Roberts, à propos de sa tentative d’explication de la « guerre » des Banques Centrales contre l’inflation, à ce moment en pleine phase « ascensionnelle », au point que la plupart des « analystes », pseudo-« marxistes » ou non, y voyaient la marque d’une inflexion durable de l’économie mondiale.
En fait, et selon le genre d’évidences que personne ne semble tout simplement vouloir considérer, et on verra donc pourquoi, il y a bien au moins deux « événements » qui peuvent servir de « marqueur » du changement actuel d’époque historique :
La crise de 2007-2008, comme on l’a déjà rappelé, et avec encore plus d’évidence, celle de 2020-2021, dite « du covid », et qui avait, en son temps encore pourtant tout proche, amené la plupart des chroniqueurs à parler de « monde d’avant » et de « monde d’après », comme s’ils venaient réellement de prendre « conscience » d’un changement d’époque.
Mais tout comme l’idiot regarde le doigt qui montre la lune au lieu de regarder la lune, ces chroniqueurs se sont limités aux « symptômes » de la crise courante sans voir que l’intervention massive des Banques Centrales pour rendre possible l’arrêt généralisé de l’appareil productif occidental était le parachèvement de leur prise de contrôle économique et financier, inaugurée avec la « solution » de la crise de 2007-2008 par le « Quantitative Easing ».
Ces deux « crises », 2007-2008 et 2020-2021, « complémentaires » l’une de l’autre, en termes de restructuration en profondeur des rapports économiques et sociaux de notre XXIème siècle, forment donc en quelque sorte le « pivot » du changement d’époque historique que nous avons sous nos yeux, mais que pour la plupart d’entre nous, à commencer par les « chroniqueurs » dont c’est en principe pourtant la fonction essentielle, nous refusons de voir.
Dans le cas de Michael Roberts c’est même une sorte d’acharnement qu’il semble mettre à vouloir nier le rôle des politiques monétaires des Banques Centrales dans l’évolution de l’économie moderne et principalement dans la gestion et la « solution » relative des crises les plus importantes telles que précisément celles de 2007-2008 et 2020-2021. Alors qu’il est évident que sans l’intervention massive des Banques Centrales, c’est l’ensemble de l’économie occidentale qui se serait effondrée, depuis plus d’une quinzaine d’années, déjà.
Mais ce qui apparait nettement comme encore bien plus ridicule, de la part de ce chroniqueur, c’est l’acharnement particulier qu’il a mis, à l’époque, et encore récemment, à vouloir nier le rôle spécifique des Banques Centrales dans la relative maitrise de l’inflation, pourtant finalement en train de s’opérer actuellement.
Mais revenons en aux vues de Roberts en Mars 2022, peu après le début de l’intervention russe en Ukraine, et alors que l’augmentation de l’inflation prenait un coup d’accélérateur brutal :
« L'invasion russe de l'Ukraine se poursuit avec encore plus de morts et de déplacés et avec de nouvelles destructions de villes, de fermes et de maisons ukrainiennes. De retour dans les principales économies, une autre guerre se prépare : la guerre contre l'inflation.
L'inflation des prix à la consommation atteint désormais des sommets de 30 à 40 ans et il y en a davantage à venir. L'effondrement de la pandémie de COVID et maintenant le conflit ukrainien ont fait grimper les prix de l'énergie et des denrées alimentaires à des niveaux record. La guerre en Ukraine est devenue mondiale. Les prix des matières premières sont en passe de connaître leurs plus fortes hausses depuis 1970, envoyant une onde de choc de souffrances dans le monde entier alors que les prix des biens essentiels dont chaque être humain a besoin pour survivre grimpent en flèche. Les prix du blé ont augmenté de 60 % depuis février. Les prix des denrées alimentaires sont désormais plus élevés que lors de la crise alimentaire mondiale de 2008, qui a poussé 155 millions de personnes dans l'extrême pauvreté.
Et l'inflation des prix dans ces domaines clés s'est transformée en une augmentation générale des prix. L’inflation annuelle des prix à la consommation (IPC) s’élève désormais à 7,9 % aux États-Unis, 5,9 % dans la zone euro, 6,2 % au Royaume-Uni et même au Japon, une économie depuis longtemps en déflation, affiche désormais un taux d’inflation de 1 %. Dans les économies dites émergentes, l’inflation est encore pire : 6,1 % en Inde, 9,2 % en Russie, 10,5 % au Brésil, 52 % en Argentine et 54 % en Turquie.
La bataille consiste désormais à réduire et à contrôler l’inflation et elle est menée par les banques centrales des principales économies : la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon. La tâche principale des banques centrales est de contrôler l’inflation des prix, et non de contribuer à soutenir l’emploi et la croissance économique – ce sont des tâches secondaires. (« La responsabilité ultime de la stabilité des prix incombe à la Réserve fédérale » – Jay Powell). C’est parce que l’inflation est le principal ennemi du système bancaire. Les créanciers et les prêteurs d’argent sont perdants si l’inflation augmente, tandis que les débiteurs et les emprunteurs gagnent. Et les banques centrales ont été créées pour soutenir le secteur financier et sa rentabilité, et pas grand-chose d’autre.
Et en effet, elles ne peuvent pas faire grand-chose d’autre. J’ai montré dans de nombreux articles précédents que les banques centrales ont peu de contrôle sur « l’économie réelle » dans les économies capitalistes et cela inclut toute inflation des prix des biens ou des services. Pendant les 30 années de désinflation générale des prix (où les hausses de prix ralentissent ou même dégonflent), les banques centrales ont eu du mal à atteindre leur objectif habituel d’inflation annuelle de 2 % avec leurs armes habituelles que sont les taux d’intérêt et les injections monétaires. Et ce sera la même histoire en essayant cette fois-ci de réduire les taux d’inflation.
Toutes les banques centrales ont été prises au dépourvu par la montée en flèche des taux d’inflation. Et pourquoi en était-il ainsi ? En général, parce que le mode de production capitaliste n’évolue pas de manière régulière, harmonieuse et planifiée, mais plutôt de manière saccadée, inégale et anarchique, faite de booms et de crises. Mais plus particulièrement maintenant, car comme l’a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, dans un discours prononcé devant la National Association of Business Economists la semaine dernière : « Pourquoi les prévisions sont-elles si éloignées de la réalité ? À mon avis, une partie importante de l’explication est que les prévisionnistes ont largement sous-estimé la gravité et la persistance des frictions du côté de l’offre, qui, combinées à une forte demande, en particulier pour les biens durables, ont produit une inflation étonnamment élevée. » En effet, j’ai soutenu dans des articles précédents que, contrairement à l’opinion des keynésiens, l’explosion actuelle de l’inflation n’est pas due à une « demande excessive » ou à des « augmentations excessives des salaires » (poussée des coûts), mais à la défaillance de l’offre/production.
Comme l’a déclaré Powell : « Contrairement aux attentes, la COVID n’a pas disparu avec l’arrivée des vaccins. En fait, nous nous dirigeons à nouveau vers de nouvelles perturbations de l’approvisionnement liées à la COVID en provenance de Chine. Il continue de sembler probable que la guérison espérée du côté de l’offre se produira au fil du temps, à mesure que le monde s’installera finalement dans une nouvelle normalité, mais le moment et l’ampleur de ce soulagement sont très incertains. » Et cela pose un problème insoluble aux banques centrales dans leur quête de protection des profits des banques. Leurs armes monétaires se révéleront inutiles dans cette guerre contre l’inflation. Powell a déclaré : « Nous avons les outils nécessaires et nous les utiliserons pour rétablir la stabilité des prix. » Mais le fait-il ? Comme l’a déclaré Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d’Angleterre : « La politique monétaire n’augmentera pas l’offre de puces semi-conductrices, elle n’augmentera pas la quantité d’énergie éolienne (non, vraiment), et elle ne produira pas non plus plus de conducteurs de poids lourds. » Et Jean Boivin, ancien vice-gouverneur de la Banque du Canada, aujourd’hui au BlackRock Investment Institute, a commenté : « Nous ne sommes pas confrontés à une inflation due à la demande. Ce que nous traversons en réalité en ce moment est un choc d’offre massif et la manière d’y faire face n’est pas aussi simple que de simplement lutter contre l’inflation. »
Si la hausse de l’inflation est motivée par une offre faible plutôt que par une demande excessivement forte, la politique monétaire ne fonctionnera pas. La politique monétaire est censée fonctionner en essayant d’augmenter ou de diminuer la « demande globale », pour reprendre la catégorie keynésienne. Si les dépenses augmentent trop vite pour que la production puisse y répondre et génèrent ainsi de l’inflation, des taux d’intérêt plus élevés sont censés freiner la volonté des entreprises et des ménages de consommer ou d’investir en augmentant le coût de l’emprunt. Mais même si cette théorie était correcte (et les preuves ne la soutiennent pas vraiment), elle ne s’applique pas lorsque les prix augmentent parce que les chaînes d’approvisionnement sont rompues, que les prix de l’énergie augmentent ou qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre.
Cependant, les banques centrales ne disposent que de l’arme monétaire pour lutter contre l’accélération de l’inflation. La Fed prévoit donc une forte hausse de son « taux d’intérêt directeur » (le taux des Fed Funds), qui fixe le plancher pour tous les emprunts sur les marchés capitalistes. Et de la même manière font les autres banques centrales.
Powell vise à augmenter le taux des fonds fédéraux à 1,9 % d’ici la fin de cette année et ainsi à dépasser sa valeur normale estimée à long terme d’ici 2023.
Dans le même temps, la Fed « pivote » sur son précédent programme « d’assouplissement quantitatif » (QE), c’est-à-dire l’achat d’obligations d’État et d’obligations garanties par l’État grâce à une augmentation de la masse monétaire. Au cours du XXIe siècle, la Fed a acheté tellement d’effets publics que son bilan est passé de 1 000 milliards de dollars à près de 9 000 milliards de dollars, plus que doublant pendant la pandémie de COVID.
La Fed va désormais réduire le montant total de son bilan. Powell affirme que « ces mesures politiques et celles à venir contribueront à réduire l’inflation à près de 2 % au cours des trois prochaines années ». En effet, il existe un optimisme dans les milieux économiques dominants selon lesquels une augmentation des taux d’intérêt et un renversement des injections monétaires par la Fed et d’autres banques centrales non seulement tueront l’inflation, mais éviteront également un effondrement de l’investissement et de la consommation, comme effet, tant que la Fed continuera sa guerre contre l’inflation et à mettre fin à sa politique d’assouplissement. »
Le développement de la « démonstration » de Roberts se poursuit encore assez longuement, agrémentée de nombreux graphes statistiques empruntés ici et là, ce qui est l’intérêt documentaire majeur, en réalité, de ses articles, même si cela est manifestement destiné à donner une sorte d’ « argument d’autorité » à ses propos, dissimulant ainsi le fait qu’ils n’en ont pas autant qu’il y paraît, comme on va le voir… Ce qui le mène donc à une conclusion on ne peut plus catégorique concernant, selon ses vues, l’échec inévitable de la politique monétaire des Banques Centrales :
« Quelle direction cela prendra-t-il ? Powell, Lagarde et Bailey seront-ils des mini-Volckers ou se retireront-ils du conflit et opteront-ils pour moins de hausses de taux et seront-ils forcés de vivre avec une inflation plus élevée ? Dans un cas comme dans l’autre, cela suggère que l'inflation mondiale ne diminuera pas jusqu’à ce qu'un nouvel effondrement émerge, signalant que la guerre des banques centrales contre l'inflation a été perdue. »
A noter qu’il ne s’agit aucunement, pour nous, de dresser un panégyrique des Banques Centrales, vu que précisément l’objet essentiel de nos recherches, singulièrement depuis la dite « crise du covid », mais déjà largement amorcées dans les années précédentes, consiste à analyser l’évolution du système de domination de classe, tant à l’échelle mondiale que nationale, en fonction de l’évolution technologique des forces productives, aboutissant à ce constat que sous la pression de l’accumulation de la dette mondiale, publique et privée, le rôle des principales Banques Centrales de la planète, pour discret qu’il soit aux yeux du grand public, n’en est pas moins devenu quasiment hégémonique, à travers la gestion de leurs politiques monétaires, concernant les orientations essentielles des politiques économiques et sociales de la plupart des Etats importants et pourtant supposément « indépendants ».
C’est en établissant le lien entre la mutation technologique vers l’automatisation-robotisation des forces productives et la formation d’une dette mondiale croissant toujours de manière disproportionnée en rapport des faibles gains de productivité que nous avons donc caractérisé le changement actuel d’époque historique comme étant le passage du capitalisme au banco-centralisme, notamment en fonction de ce que la gestion de la dette mondiale, publique et privée, par les principales Banques Centrales, est devenue le facteur déterminant essentiel, et non plus l’investissement en capital productif, ou même financier-« fictif », devenu lui-même totalement dépendant des politiques monétaires des Banques Centrales.
Mais revenons en donc précisément à la conclusion radicale de Roberts concernant, selon lui, l'incapacité des Banques Centrales à contrôler et à maitriser un phénomène économique essentiel tel que l’inflation, et observons ce qu’il en est, seulement deux ans après :
Le constat d’évidence est simplement que l’objectif d’un retour de l’inflation autour de 2% est atteint dans la plupart des cas, et même déjà dépassé, dans certains.
Pour l’essentiel la pseudo-« analyse marxiste » de Roberts est donc complètement défaillante.
En réalité elle n’est « marxiste » qu’en apparence et dans son formalisme, en ce qu’elle tente précisément d’appliquer au monde économique du XXIème siècle les critères que Marx utilisait pour comprendre son époque, qui était encore celle des débuts de la révolution industrielle, avec une technologie essentiellement limitée à l’énergie dispensée par les machines à vapeur.
La productivité en était alors encore à la veille des énormes gains à venir avec le développement de l’électricité et des moteurs thermiques à combustion interne.
Dans l’économie du XXIème siècle, où les gains de productivité sont de plus en plus faibles en rapport des investissements, les fondamentaux de l’économie sont donc structurellement déflationnistes, comme le montre l’expérience du Japon, depuis la fin du XXème siècle déjà, et le maintient à flot de l’appareil productif ne peut que nécessairement dépendre des politiques monétaires des Banques Centrales, dans une société encore fondée sur un système de domination de classe.
Un système de domination de classe qui répond donc aux critères de gestion économique du banco-centralisme, et non plus à ceux du capitalisme.
Comme on l’a vu, les lois économiques de l’élargissement du capital décrites par Marx dans son célèbre ouvrage ne s’appliquent donc nécessairement déjà plus, pour l’essentiel, à l’industrie de l’ère banco-centraliste. C’est évidemment ce qui échappe complètement à Roberts, acharné à « démontrer », selon lui, « l’incapacité » des Banques Centrales à contrôler l’inflation :
« J’ai montré dans de nombreux articles précédents que les banques centrales ont peu de contrôle sur « l’économie réelle » dans les économies capitalistes et cela inclut toute inflation des prix des biens ou des services. Pendant les 30 années de désinflation générale des prix (où les hausses de prix ralentissent ou même dégonflent), les banques centrales ont eu du mal à atteindre leur objectif habituel d’inflation annuelle de 2 % avec leurs armes habituelles que sont les taux d’intérêt et les injections monétaires. Et ce sera la même histoire en essayant cette fois-ci de réduire les taux d’inflation. »
On vient donc de voir ce qu’il en est, précisément, dans la réalité.
La « différence », que Roberts reste incapable de comprendre et/ou d’admettre, c’est que si sous le capitalisme il y a une sorte d’effet mécanique bien connu selon lequel une augmentation, et surtout massive et brutale, de la masse monétaire, telle qu’elle s’est opérée avec le « Quantitative Easing » et l’ensemble des politiques monétaires banco-centralistes « d’assouplissement » qui se sont enchaînées depuis la crise de 2007-2008, doit nécessairement entraîner à terme, et plutôt assez rapidement, une hausse brutale de l’inflation, ce n’est plus le cas à l’ère du banco-centralisme, qui a ses propres déterminants, en l’occurrence dans le cycle de renouvellement du capital fixe.
Pourtant Roberts note lui-même que l’inflation actuelle, qui a donc essentiellement démarré en 2022, est due au « choc de l’offre » (insuffisante), et non pas à la masse monétaire « excédentaire » :
« Leurs armes monétaires se révéleront inutiles dans cette guerre contre l’inflation. Powell a déclaré : « Nous avons les outils nécessaires et nous les utiliserons pour rétablir la stabilité des prix. » Mais le fait-il ? Comme l’a déclaré Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d’Angleterre : « La politique monétaire n’augmentera pas l’offre de puces semi-conductrices, elle n’augmentera pas la quantité d’énergie éolienne (non, vraiment), et elle ne produira pas non plus plus de conducteurs de poids lourds. » Et Jean Boivin, ancien vice-gouverneur de la Banque du Canada, aujourd’hui au BlackRock Investment Institute, a commenté : « Nous ne sommes pas confrontés à une inflation due à la demande. Ce que nous traversons en réalité en ce moment est un choc d’offre massif et la manière d’y faire face n’est pas aussi simple que de simplement lutter contre l’inflation. »
Si la hausse de l’inflation est motivée par une offre faible plutôt que par une demande excessivement forte, la politique monétaire ne fonctionnera pas. »
Encore une fois, on a vu ce qu’il en est réellement, mais le but, dans cet article, n’est pas essentiellement de souligner l’aveuglement du pseudo-« marxiste » Michael Roberts, mais bien, à propos, de chercher à comprendre ce qui sépare le monde banco-centraliste du monde capitaliste.
Concrètement, le premier « choc de l’offre » est venu avec la décision d’imposer une série de « confinements », en 2020-2021, à la plupart des économies occidentales, et en Chine, également.
Si l’on compare la situation « avant » et « après », il est évident que la difficulté structurelle, liée aux fondamentaux de l’ère banco-centraliste, qui rendait difficile d’atteindre « par le bas », et donc par une « hausse », l’objectif des 2% d’inflation fixé, assez intelligemment, du reste, par les Banques Centrales, s’est donc trouvée « aplanie », ou « contournée », comme on voudra, du fait même du « choc de l’offre » opéré par les « confinements », et il ne restait donc plus aux Banques Centrales qu’à le contrôler « par le haut », c'est-à-dire en mettant enfin un frein à leurs différentes formes de « Quantitative Easing », ce qui leur permet, au passage, de réduire leurs bilans, un objectif déjà précisément « ébauché » en 2019, mais donc avec un début d’effet récessif, menant directement à la dite « crise du covid » et à ses politiques de confinement, et donc, de « choc de l’offre » !
La remontée des cours de bourse, à dater du jour même des premiers « confinements », selon les différentes zones, atteste que cette « stratégie », sauf pour les victimes des « confinements », était donc la bonne pour le nouveau système de domination de classe, banco-centraliste.
Ce qui est venu « troubler », ensuite, la logique de la stratégie banco-centraliste, c’est bien le déclenchement de l’intervention russe en Ukraine, qui, avec les innombrables mesures de « sanctions » qui s’en sont suivies, est venu brutalement « démultiplier » le choc de l’offre, entrainant effectivement l’inflation au-delà de ce qui était anticipé par les économistes banco-centralistes et les simples observateurs avisés.
Pourtant, même s’il y a eu l’ébauche d’une mise en place d’une « économie de guerre » qui aurait pu changer au moins provisoirement la donne économique, dans la mesure où elle est elle-même déjà fondée sur une industrie « de pointe » de l’ère banco-centraliste elle n’en a donc absolument pas changé les fondamentaux, et le « retour à la normale », ou plutôt, « retour à l’anormal », devrait-on dire, en regard de la rupture avec le capitalisme « classique » que cela implique, n’était donc qu’une question de temps, et en regard des prémisses, il s’est donc même avéré plus court qu’escompté !
Ce qu'il faut donc bien comprendre, c'est que si la lutte contre l'inflation reste un objectif officiellement "affiché" par les Banques Centrales, elle n'est évidemment pas un but en soi. Leur réelle mission est de faire tenir debout le système de domination de classe, dont les banquiers centraux et leurs affidés sont devenus de fait les nouveaux maîtres: dans la phase de "transition" actuelle le seuil "pivot" de 2% d'inflation est ce qui permet le mieux de garantir une relative stabilité du système, et il doit donc être atteint par tous les moyens, et que ce soit "par le haut", comme actuellement, ou "par le bas", comme avant la dite "crise du covid", peut importe, seuls les moyens diffèrent en fonction des circonstances et des données qui en ressortent. C'était déjà le sens de notre questionnement, en 2022:
La question était donc déjà posée, dans notre article, et directement sur son blog à Michael Roberts par le camarade Viriato, malheureusement décédé depuis, sans avoir jamais reçu de réponse, et nous-même, pas davantage...
Roberts est donc capable d’observer quelques symptômes du nouveau monde banco-centraliste, mais il reste incapable d’en faire l’analyse et la synthèse en tant que tels. Les outils théoriques d’analyse d’une situation telle que la nôtre se trouvent pourtant également dans Marx, dans les Grundrisse, et dans la prospective qu’il y fait concernant l’automatisation de l’industrie, déjà en son temps, en observant la prégnance déjà de plus en plus flagrante du capital fixe par rapport au variable « humain ». Poursuivre la logique de cette analyse prospective mène donc inévitablement « au-delà » du capitalisme, indépendamment de l’aboutissement d’une éventuelle révolution prolétarienne, déjà ne serait-ce que parce qu’elle mène à une situation où le prolétariat industriel a nécessairement disparu en tant que classe, d’une manière ou d’une autre.
Un « au-delà » du capitalisme dans lequel nous sommes déjà donc entrés avec les crises majeures de ce premier quart de siècle. Même si le processus est loin d’être complètement achevé, il est déjà suffisamment clair que le « monde d’avant » ne reviendra pas et qu’il est temps d’en tirer les leçons pour éventuellement tenter d’avancer.
Radoter encore l’antienne du XXème siècle, c’est, par avance, renoncer.
Zone euro: l'inflation revue à la baisse avant une décision de la BCE sur les taux
information fournie parAFP•17/10/2024 à 11:10
L'inflation en zone euro a ralenti plus que prévu en septembre, à 1,7% sur un an, contre une première estimation à 1,8%, a annoncé Eurostat jeudi, juste avant une possible baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE).
La BCE s'inquiète des signes de ralentissement économique dans la zone euro où l'inflation semble en passe d'être maîtrisée.
L'évolution des prix à la consommation, meilleure que prévue le mois dernier grâce à une baisse des tarifs de l'énergie, pourrait l'encourager à réduire les taux d'intérêt afin de relancer la consommation et l'investissement.
L'inflation est passée en septembre sous la barre des 2%, l'objectif fixé par l'institution monétaire, pour la première fois depuis juin 2021.
Elle avait atteint 2,2% en août, après 2,6% en juillet.
La BCE avait fortement relevé ses taux dans le sillage de la reprise post Covid-19 puis de la guerre russe en Ukraine qui avait fait s'envoler les prix de l'énergie.
Cette politique a réussi à juguler l'inflation mais a provoqué un fort ralentissement de la croissance économique.
Globalement, la hausse des prix à la consommation dans la zone euro a été divisée par six depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022.
Cette tendance a déjà permis à la BCE de recommencer à assouplir sa politique monétaire, une première fois en juin, puis de nouveau en septembre.
Les 26 membres du Conseil des gouverneurs de l'institution basée à Francfort ont rendez-vous jeudi à Ljubljana, la capitale de la Slovénie, pour une réunion délocalisée.
Les récents commentaires de responsables de la BCE, dont les responsables des banques centrales allemande, Joachim Nagel, et française, François Villeroy de Galhau, vont dans le sens d'un troisième allègement monétaire ce jeudi.
Il y a encore un mois les gardiens de l'euro restaient prudents, donnant le sentiment de vouloir attendre leur réunion de décembre, la dernière prévue cette année, pour agir.
La BCE baisse encore ses taux grâce à une désinflation en "bonne voie"
information fournie parAFP•17/10/2024 à 16:59
La Banque centrale européenne a décidé jeudi d'une nouvelle baisse de ses taux directeurs, jugeant la désinflation en "bonne voie" en zone euro, où c'est davantage la faible croissance qui inquiète.
"Avons nous tordu le cou de l'inflation? Non! Sommes nous en train de le faire? Oui!", a affirmé la présidente de la BCE, Christine Lagarde, à l'issue de la réunion de politique monétaire délocalisée à Ljubljana, capitale de la Slovénie.
Depuis septembre, l'ensemble des données disponibles confirment que la "désinflation est en bonne voie", selon le communiqué l'institut de Francfort.
La BCE a donc, comme attendu, réduit de 0,25 point de pourcentage, pour le porter à 3,25%, le taux de dépôt, qui sert de référence pour les conditions de crédit dans l'économie.
Avec ce deuxième assouplissement monétaire d'affilée, de même ampleur qu'en septembre, les gardiens de l'euro ont pris le contre-pied de la prudence affichée il y a un mois : ils avaient alors donné le sentiment de vouloir attendre décembre pour desserrer à nouveau la vis monétaire.
Ils ont finalement pris en compte l'atonie persistante de l'économie. Même si le risque de récession, manifeste en Allemagne, a été écarté par Mme Lagarde à l'échelle de la zone euro.
- Croissance en berne -
L'inflation a ralenti plus que prévu en septembre, à 1,7% sur un an, pour la première fois en plus de trois ans sous le seuil des 2%, l'objectif fixé par l'institution de Francfort.
L'inflation sous-jacente, hors les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, a enregistré un recul à 2,7% en glissement annuel.
Parallèlement, les signaux inquiétants se sont accumulées pour l'économie du Vieux Continent, ce qui n'est pas sans risque pour la trajectoire des prix.
"Nous sommes préoccupés par la croissance dans la mesure où elle a un impact sur l'inflation", a expliqué Mme Lagarde.
En d'autres termes, si la conjoncture économique se dégradait de façon trop importante, cela risquerait de laisser durablement l'inflation sous la cible de la BCE, forçant cette dernière à assouplir sa politique pour soutenir l'économie et les prix, comme ce fut le cas à partir de 2015.
La BCE regarde avec inquiétude la "baisse de confiance" des acteurs économiques, de nature à "empêcher la consommation et l'investissement de se redresser aussi rapidement que prévu", selon Mme Lagarde.
La conjoncture économique pourrait aussi souffrir des "risques géopolitiques", tels que la guerre en Ukraine et au Proche-Orient.
Et nombre d'incertitudes persistent : l'inflation pourrait également être relancée par l'escalade des tensions au Proche-Orient en raison d'un impact sur les prix de l'énergie, déterminants pour l'inflation globale.
Mme Lagarde a aussi cité la relance en Chine, dont les détails manquent encore, comme facteur pouvant augmenter la demande de pétrole, donc jouer sur les prix d'énergie.
- Décembre reste ouvert -
Sur la suite de la politique monétaire, la BCE n'a "pas dévoilé son jeu", commente les analystes de DZ Bank, Christine Lagarde choisissant de ne pas fournir d'indication précise.
La suite de l'assouplissement monétaire sera basée "sur les données" économiques à venir, comme lors des mois précédents.
Un signal toutefois: la BCE attend désormais un retour de l'inflation à l'objectif "courant 2025", et non plus "durant la seconde partie de 2025" comme c'était le cas auparavant, signe que cela pourrait venir plus vite que prévu et donc influer son cap.
La BCE a fortement relevé ses taux dans le sillage de la reprise post Covid-19 puis de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui a fait s'envoler les prix énergétiques, avant de desserrer l'étau à partir de juin dernier.
La plupart des économistes prévoient que la BCE décidera de nouvelles baisses lors de ses prochaines réunions, jusqu'à ramener le taux de la facilité de dépôt à 2%.
Une fois revenu à ce niveau, la politique monétaire de la zone euro serait considérée comme neutre, c'est-à-dire qu'elle ne freinerait ni ne stimulerait l'économie.
BCE-Les risques sont désormais symétriques sur l'inflation-Villeroy
information fournie parReuters•18/10/2024 à 10:32
La décision prise jeudi par la Banque centrale européenne (BCE) est cohérente avec le recul de l'inflation, qui risque désormais de passer sous l'objectif de l'institution, a déclaré vendredi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.
La BCE a abaissé jeudi ses taux directeurs pour la troisième fois depuis le début de l'année, faisant état d'une inflation en zone euro de mieux en mieux maîtrisée et d'une dégradation des perspectives économiques.
"Le risque de manquer durablement notre cible d'inflation par le bas existe désormais autant que celui de la dépasser", a estimé auprès de journalistes François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE.
L'inflation devrait atteindre l'objectif de 2% plus tôt que prévu en 2025, ajoute le gouverneur, qui estime par ailleurs éloigné un rebond de l'économie européenne.
"L'économie européenne connaît un atterrissage en douceur, sans récession, mais sans 'redécollage' net encore en vue à ce stade", constate François Villeroy de Galhau.
"Ce n'est pas la première baisse des taux, et ce ne sera pas la dernière", ajoute le gouverneur de la Banque de France, en réitérant l'importance d'une approche fondée sur les données.
"Dans un environnement international très incertain, nous conservons une totale optionnalité pour nos prochaines réunions".
(rédigé par Corentin Chappron, avec la contribution de Leigh Thomas, édité par Blandine Hénault)
Un article où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d'économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :
Une fois n'est pas coutume: on ne peut que souligner le fait que par cette "petite phrase" Macron a ainsi rappelé au reste du monde une réalité historique qui avait pour le moins tendance à être "oubliée"... Et que Netanyahou lui-même s'est empressé de tenter de déformer en essayant de "sacraliser" comme "fondateur" le déchaînement de violence sioniste qui a entouré cette décision, prise au mépris total du droit du peuple palestinien à disposer de lui-même, et qui n'avait pas même été "consulté"!
Il est clair que dans le contexte de l'époque, qui n'était pas encore à la décolonisation, le fait de cette décision 181 du 29/11/1947 donnait donc au fait colonial sioniste une "légitimité" internationale dont il répugne aujourd'hui à se "revendiquer", et on comprend aisément pourquoi...
Le projet colonial sioniste n'aime pas qu'on lui rappelle sa véritable nature. Alors qu'en dehors de cette simple résolution, sa seule "légitimité" repose sur la violence, le rapport de force, le fait établi par la force.
Elle est même explicitement revendiquée par Netanyahou, même si "emballée" avec la manipulation habituelle des sionistes qui consiste à "culpabiliser" les moindres tentatives de critique:
« Un rappel au président de la France : ce n'est pas la résolution de l'ONU qui a établi l'État d'Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste - notamment du régime de Vichy en France »
La pseudo-"guerre d'indépendance" dont il est soi-disant question ici n'étant que le massacre des palestiniens pour les chasser de leurs terres ancestrales...
Mais le sionisme a ses relais assumés en France:
«Laisser penser que la création de l'État d'Israël est le fruit d'une décision politique de l'ONU, c'est méconnaître à la fois l'histoire centenaire du sionisme» et «le sacrifice de milliers d'entre eux pour établir l'État d'Israël», déclare le président du Crif dans son texte.
Alors que la réalité historique est encore accessible, actuellement, à tous ceux qui veulent se documenter sur l'histoire de cette période:
En 1962 le Général De Gaulle n'a pas hésité, malgré la supériorité militaire française sur le terrain, à tirer les conséquences logiques de l'impasse que représentait le fait colonial.
En 1967, s'il continuait à reconnaître Israël comme pays refuge en raison des persécutions historiques subie par le peuple juif, il n'en avertissait pas moins on ne peut plus explicitement contre la volonté expansionniste manifestée à chaque occasion par le jeune "Etat d'Israël".
On ne saurait évidemment présumer de la manière dont il aurait analysé la situation actuelle, mais le relire et le réécouter reste plus que jamais une source d'inspiration, à notre époque ou l'"Etat d'Israël" reste le dernier fait colonial sur la planète, et encore et toujours en "expansion", d'une manière ou d'une autre, mais fondamentalement par la violence, et désormais, à tendance nettement génocidaire.
Faillite de l'"Etat français" macronien: aboutissement d'un demi-siècle de décadence, organisée par les "élites" financières, aujourd'hui banco-centralistes mondialisées.
Une "purge" des dépenses inutiles de l'Etat est nécessaire, mais insuffisante sans restructuration sur des bases nouvelles, capables de rendre au pays son indépendance économique, financière et donc politique.
Un article où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d'économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :
Pour un retour à quelques fondamentaux du Gaullisme
réadaptés en pratique à l'évolution économique du XXIème siècle:
Reprendre le contrôle, à l’échelle nationale, de la vie économique et sociale, y compris dans sa dimension financière, reste la priorité essentielle. Contrôler le crédit, c'est contrôler la création monétaire réelle dans le pays, directement sur le terrain du développement économique, et donc tout à fait indépendamment de son signe, Euro ou autre. Contrôler le crédit permet d'orienter les grandes tendances de l'activité économique vers les activités et secteurs prioritaires pour les besoins de la population et pour l'indépendance de la nation.
C’est pourquoi nous avons proposé, sur Ciel de France, de remettre au centre du débat la reconstruction d’un Conseil National du Crédit, dans une version statutairement adaptée aux nécessités de notre indépendance nationale au XXIe siècle, c’est à dire doté de pouvoirs constitutionnels et d’une représentativité démocratique réelle :
Incapable de vaincre la Résistance, au Liban comme à Gaza, Tsahal ne peut que s'en prendre aux populations civiles pour les massacrer et terroriser les survivants:
Le "techno-féodalisme" décrit par Varoufakis a-t-il déjà tué le capitalisme, ou bien n'est-il que l'écume éphémère d'une mutation sociale et économique encore bien plus profonde et éventuellement, durable ?
Il y a deux façons de voir les propos de Varoufakis :
Une relativement positive, vu qu’il a le courage de parler de la mutation du système, en ce qu’il cesse d’être capitaliste au sens classique du terme.
Une plus réaliste et plus négative en ce qu’il fait une fixette sur les Gafam, alors qu’il explique lui-même qu’ils doivent leur « fortune » à la création monétaire banco-centralisée.
Si l’on reprend le problème de l’œuf et de la poule, dans ce cas, bien qu’ils soient encore liés, dans la phase de « mutation » actuelle, il est donc clair que c’est l’œuf de la création monétaire qui est premier dans le processus, et non la poule des Gafam, qui, même si elle pond quelques œufs en or virtuel elle-même, ne peut le faire qu’avec le grain de la fausse monnaie « électronique » banco-centralisée.
Le « techno-féodalisme » qu’il prétend dénoncer n’est, comme on l’a vu, que la phase de « transition » vers la forme la plus achevée du banco-centralisme, celle qui verra le contrôle absolu de toutes transactions via les Monnaies Numériques de Banque Centrale, qui échapperont complètement au pouvoir des Gafam, lesquels se trouveront donc ainsi définitivement placés sous le contrôle des Banques Centrales.
De même, et d’autant plus qu’il semble être assez bien placé pour le savoir, parler de la puissance de l’UE sans parler de la vraie puissance, qui est la BCE, ne fait pas beaucoup de sens, sinon aucun, et on peut carrément se demander quel jeu il joue réellement.
Etant donné le peu de suite logique dans ses propos, il est peut-être simplement un paumé de plus parmi les paumés, même s’il a donc, ici ou là, quelques lueurs qui devraient au moins pousser à réfléchir ceux qui continuent à radoter un pseudo-« anticapitalisme » d’un autre âge. Parmi ceux-ci et en réaction, en quelque sorte, à cette vidéo de Varoufakis, on a vu, sur VLR, la mention d'un article de Gérard Bad:
« Je viens de visionner la vidéo de Yanis Varoufakis qui comme Thierry Breton comprend comment par la médiation technologique du capitalisme de plateformeou numérisation mondiale les USA ponctionnent les peuples de la zone occidentale qu’ils contrôlent.
Protéger ce business est un enjeu central pour les USA ce que je démontre en partie dans mon article
G.Bad-LA CYBERNÉTIQUE : SES DÉCLINAISONS SÉCURITAIRES ET TOTALITAIRES :
Je montre aussi en quoi la Chine, à ce niveau, devient un concurrent redoutable de la « silicolonisation »numérique d’ autant qu'elle menace Taïwan ,le talon d’ Achille des USA. Ni la Chine, ni les USA ne peuvent se passer des composants électroniques, ils sont prêts à se faire la guerre pour le contrôle de cette production. »
Pour analyser le réel, pour tenter de s’approcher au plus près du réel, il faut commencer par appeler un chat un chat, si l’on ne veut pas se laisser dominer par des préjugés idéologiques.
L’article de Gérard Bad est intéressant et même utile en ce qu’il regroupe un certain nombre de références assez bien choisie sur le sujet, mais il passe néanmoins à côté de l’essentiel, même par rapport à l’interview de Varoufakis, pour qui le « techno-féodalisme » est déjà explicitement une forme de « post-capitalisme ».
Pour Varoufakis, le critère de « rupture » est l’absence d’économie de marché dans les processus de commercialisation informatisés ( « économie de plate-forme »). Or le marché, si l’est une des conditions de la formation du capitalisme, n’est pas la seule, et pas non plus la plus fondamentale : la formation du capitalisme industriel se fait par l’extraction massive de la plus-value, sur les sites mêmes de la production industrielle.
Le capitalisme monopoliste « classique », même lorsqu’il arrive à s’imposer par les processus précisément « monopolistes » de contournement de l’économie de marché, n’en constitue pas moins une forme de capitalisme tant que l’essentiel de son profit continue de reposer sur l’extraction de la plus-value.
Varoufakis s’arrête donc au milieu du gué, avec son histoire de « techno-féodalisme » en replaçant plus ou moins l’expansion du « capital » (…commercial !), sur l’ « économie de plate-forme », sans parler autrement d’extraction de « plus-value », et même sans en parler du tout, et pour cause : dans le capitalisme « classique » le profit commercial n’existe que comme l’une des formes de « réalisation » de la plus-value extraite du travail productif, mais non pas, pour l’essentiel, comme l’une des formes de sa constitution, qui reste dans le processus productif lui-même.
Dans une société où il n’existe plus, pour le processus de « réalisation » des profits, qu’une masse de consommateurs dépendants essentiellement du secteur tertiaire, ou reliés à lui d’une manière ou d’une autre, il y a donc une masse de capital en circulation qui n’est pas, par elle-même, sauf de manière marginale, productrice de plus-value, en plus de celle déjà investie dans le capital fixe à « amortir », et qu’il faut en outre constamment renouveler, tant que perdure, malgré tout, une part importante d’économie de marché « concurrentielle », même si sous les formes différentes de l’ « économie de plate-forme ».
En dehors de l’économie de « services », et même si elle est déjà elle-même en grande partie « marchandisée » sur l’« économie de plate-forme », la fonction essentielle de cette « économie de plate-forme » reste donc d’assurer, en termes de réalisation monétaire, le cycle de renouvellement constant du capital fixe, en l’absence d’élargissement suffisant par l’extraction de la plus-value réelle, quasiment en voie de disparition, à mesure de la modernisation-robotisation des forces productives réelles.
C’est pourquoi ce système ne dépend plus que de la masse monétaire en circulation, essentiellement dans le secteur tertiaire.
C’est pourquoi il ne dépend plus, du fait de la raréfaction extrême de l’extraction de plus-value réelle, que de l’expansion constante de la dette, publique et privée. La dette publique étant plus que jamais un moyen de réinjecter des liquidités dans le secteur privé, via les « dépenses », même si éventuellement colossales et socialement inutiles, de fonds publiques.
Le nœud essentiel de ce système, déjà dans sa phase de « développement »-transition actuelle, mais nécessairement de plus en plus, et même totalement, « totalitairement », à l’avenir, c’est donc le contrôle de la circulation monétaire, en « synergie » avec le contrôle de la création monétaire indispensable pour compenser la défaillance, et in fine, la disparition totale de production de plus-value.
« Réguler »-contrôler la masse monétaire et sa circulation, tel est l’enjeu réel du pouvoir, désormais, depuis le tournant de ce XXIe siècle déjà.
Actuellement, et de plus en plus, c’est le rôle et le pouvoir réel des principales Banques Centrales sur la Planète.
Il serait temps de s’en apercevoir.
Qu’on le veuille ou non, que ça nous plaise ou non, l’extraordinaire capacité de Résistance de la Russie, et d’autant plus, malgré ses errements stratégiques des premiers mois de la guerre en Ukraine, réside essentiellement dans sa capacité à autonomiser, autant que faire se peut, son économie, précisément, par rapport à ce système.
Une démonstration concrète utile, suffisante pour l’évidence de ceux qui n’ont pas de préjugés idéologiques, raisonnant simplement selon le matérialisme dialectique.
Et malheureusement encore nettement insuffisante pour les Varoufakis, les Kohei Saito et tous les Don Quichotte « anticapitalistes » ferraillant pathétiquement contre les moulins à vent du siècle dernier.
MAJ au 13/10/2024: Eléments du débat sur VLR, à la suite...
Dans les années 50-70, l'Occident, avec sa période dite des "Trente Glorieuses", a carrément "mangé son pain blanc": pour autant, en économie, il n'y a pas autant de hasard, vu sur le temps long, qu'il peut y paraître aux yeux des "analystes" qui ont le nez dans le guidon de la spéculation et du boursicotage au jour le jour...
Depuis le début de la révolution industrielle, au XIXème siècle, la productivité du capital industriel, même si soumise aux vicissitudes des crises cycliques, a néanmoins connu pour l'essentiel une progression moyenne constante, jusqu'à son "apogée" au milieu des années 70.
Mais comme pour tous les phénomènes évolutifs de la nature, l'apogée d'un système économique humain est aussi le début de son déclin. Le début d'une pente qui amène la mutation vers un autre système.
L'expansion du capitalisme industriel était liée à la fois à l'augmentation de la productivité du travail, avec le développement du machinisme, et au développement du prolétariat industriel, en tant que classe sociale productive. Ce n'est donc pas un hasard si l'apogée des "Trente Glorieuse" est aussi l'apogée de l'importance relative de la classe ouvrière industrielle dans la composition sociale des sociétés occidentales.
Le paradoxe désormais identifié de la "Stagnation Séculaire", c'est à dire, en fait, du déclin de l'Occident "industriel", c'est qu'avec l'apparition de l'automatisation et de la robotisation de l'industrie se produit un recul significatif des gains de productivité du travail, en parallèle de la réduction drastique, et bientôt, de la quasi disparition de la classe ouvrière industrielle productive, au sens strict du terme, c'est à dire dont la force de travail est directement intégrée à la production, en temps de travail socialement nécessaire directement intégré à la marchandise au cours du processus productif.
Vu sous cet angle et sur la durée, il n'y a donc pas de "mystère" réel au déclin des sociétés occidentales, qui ont été les premières nations industrialisées, depuis le milieu du XIXème siècle, déjà. Si la valeur ajoutée par le travail est une chose pérenne, la plus-value réelle qui permet l'élargissement du capital investi dans la production ne dépend, quant à elle, que de la quantité de travail socialement nécessaire directement intégrée à la marchandise au cours du processus productif. Elle se réduit donc comme peau de chagrin avec la modernisation actuelle de l'industrie, nécessairement basée sur l'automatisation, la robotisation, et donc la disparition du travail industriel directement productif de plus-value.
A partir de cet "apogée" c'est l'expansion du capital fixe, c'est à dire essentiellement des chaînes de production automatisées et robotisées, et non plus du travail humain, qui devient le facteur essentiel du développement industriel. En parallèle, donc, de la "tertiarisation" globale de l'économie, c'est à dire de la part croissante, et bientôt hégémonique, du secteur des services par rapport à l'économie productive.
Un secteur des services qui doit donc être de plus en plus "marchandisé" pour ne produire néanmoins qu'une quantité de plus-value structurellement sans commune mesure avec ce qui a fait l'essor économique des "Trente Glorieuses".
Ce cycle "industrialisation-tertiarisation" est donc lié structurellement à la nature même du développement des sociétés industrielles modernes, sur le long terme, et non pas aux phénomènes de crises cycliques qui accompagnent néanmoins inévitablement le déroulement de ce cycle.
Il se reproduit donc dans les différents pays, les différentes régions du monde, au fur et à mesure de leur industrialisation. Mais comme on comprend bien qu'il est lié à l'évolution de la modernisation technologique des processus productifs, on comprend bien également que la vitesse de reproduction de ce cycle ne peut que s'accélérer à mesure qu'il se propage et se reproduit dans de nouvelles régions sur la planète.
Le supposé "miracle économique chinois" ne saurait donc échapper lui-même à ce cycle, quelles que soient les illusions et les préjugés idéologiques que l'on puisse cultiver à son égard. Avec ce corollaire supplémentaire et particulier qu'il est lié essentiellement à une économie d'investissements étrangers, au départ, et toujours actuellement tourné vers l'exportation, même si avec un relatif recentrage "national" des capitaux.
Comme on l'a déjà vu sur Ciel de France (*), aussi bien la composition sociologique que la démographie de la société chinoise ne font que suivre, avec quelques décennies de retard, mais en "accéléré", l'évolution plus "avancée", si l'on peut dire, vers le déclin et le passage du capitalisme "classique" vers le banco-centralisme qu'ont déjà connu les sociétés occidentales et japonaises.
Comme le montre une fois de plus l'actu économique récente, en fait de "miracle économique", la Chine est donc déjà arrivée au bout de son "rouleau de printemps", comme équivalent historique de l'apogée, en Europe et au Japon, du développement économique type "Trente Glorieuses".
Passer l'apogée signifie donc à la fois être encore assez prêt du "sommet" de la courbe du développement, mais avoir néanmoins amorcé la "descente" vers un déclin en réalité inexorable et qui pousse donc la bureaucratie dirigeante chinoise, après avoir en quatre décennies hissé la Chine presque au sommet du capitalisme mondial, sous sa forme monopoliste d'Etat, caractéristique du passage au stade impérialiste, directement au stade banco-centraliste, avec son corollaire de déficit public, d'endettement massif du secteur public et privé et sa forme "à la chinoise" du "quoi qu'il en coûte!" cher, et même très cher, à notre beau et néanmoins pauvre pays "macronisé"!
La Chine a annoncé samedi un recours massif à l'endettement public, avec notamment des obligations spéciales, pour soutenir son économie en perte de vitesse, ciblant le marché immobilier et les banques.
Le ministre chinois des Finances a annoncé que la Chine allait consacrer près de 300 milliards d'euros d'obligations au cours des trois prochains mois, afin de relancer la deuxième économie mondiale, en perte de vitesse.
Ces annonces viennent s'ajouter à une série de mesures décidées ces dernières semaines, notamment des baisses de taux d'intérêt et l'octroi de liquidités aux banques.
La Chine a connu en 2023 l'une de ses croissances les plus faibles en trois décennies (5,2%), selon un chiffre officiel qui laisse dubitatifs certains économistes compte tenu des difficultés pesant sur l'activité.
Ce taux ferait rêver nombre de pays occidentaux mais il reste pour la Chine bien loin de l'expansion fulgurante qui l'a propulsée ces dernières décennies vers les sommets de l'économie mondiale.
Le ministre chinois des Finances Lan Fo’an à Pékin, le 12 octobre 2024
AFP
ADEK BERRY
Samedi, lors d'une conférence de presse, le ministre des Finances Lan Fo'an a déclaré que Pékin "était en train d'accélérer l'utilisation de bons du Trésor supplémentaires".
"Au cours des trois prochains mois, un total de 2.300 milliards de yuans (296,84 milliards d'euros) d'obligations spéciales pourra être utilisé", a-t-il affirmé.
Le ministre a précisé que Pékin prévoyait également "d'émettre des obligations spéciales d'Etat pour soutenir les grandes banques commerciales publiques", sans en préciser le montant.
Les fonds permettront de les aider "à reconstituer leur capital", améliorer "leurs capacités de prêt, et à mieux servir le développement de l'économie", a-t-il expliqué.
Relancer l'immobilier
Pékin va aussi relever le plafond de la dette des collectivités locales pour leur permettre de dépenser davantage.
Le vice-ministre des Finances, Liao Min, a précisé que les gouvernements locaux allaient recevoir des obligations spéciales leur permettant d'acquérir des terrains inutilisés ou en friche, ce qui pourrait stimuler le marché immobilier.
Pékin encouragera également l'acquisition de propriétés commerciales existantes pour en faire des logements abordables.
Les principales banques chinoises vont par ailleurs baisser les taux d'intérêt sur la plupart des prêts immobiliers existants à partir du 25 octobre, conformément à une demande de la Banque centrale, a annoncé samedi la chaîne d'Etat CCTV. Elle a précisé que l'ajustement sera automatique, les clients n'ayant "pas besoin d'en faire la demande".
"Aucun chiffre précis"
"La surprise" est qu'"aucun chiffre précis" n'a été annoncé samedi par le gouvernement, a commenté Heron Lim de Moody's Analytics auprès de l'AFP.
Selon lui, il semble que le gouvernement "travaille encore sur les moindres détails de la relance budgétaire": "en attendant, les investisseurs pourraient prendre du recul jusqu'à ce qu'ils soient absolument certains de la direction que prendra le soutien budgétaire", a-t-il jugé.
Julian Evans-Pritchard, analyste chez Capital Economics, a regretté l'absence de "toute mention d'une aide à grande échelle aux consommateurs".
"Les messages clés" sont que le gouvernement a "la capacité d'émettre plus d'obligations et d'augmenter le déficit budgétaire", a souligné Zhiwei Zhang, économiste en chef de Pinpoint Asset Management.
"Ces politiques vont dans la bonne direction", a-t-il noté. Bien que (Lan Fo'an) ne l'ait pas dit explicitement, "je pense que ses commentaires impliquent qu'il est possible que le gouvernement augmente le déficit bugétaireau-dessus de 3% l'année prochaine".
Selon M. Zhang, une telle mesure représenterait un "changement significatif" et contribuerait à "stimuler la demande intérieure et atténuer la pression déflationniste".
"Bazooka"
Le siège de la Banque centrale chinoise à Pékin, le 9 juillet 2024
AFP/Archives
ADEK BERRY
La deuxième économie mondiale est confrontée à une crise de son secteur immobilier, une consommation chroniquement faible et un taux de chômage élevé chez les jeunes.
Son économie a du mal à redémarrer depuis la levée, fin 2022, des mesures draconiennes qu'elle s'était imposées pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
Après des annonces au compte-gouttes ces derniers mois et sans effet apparent, les analystes attendent du gouvernement un plan de relance "au bazooka".
Le secteur du logement et de la construction a longtemps représenté au sens large plus d'un quart du PIB de l'économie chinoise. Mais il a été affecté depuis 2020 du durcissement par Pékin des conditions d'accès au crédit pour les promoteurs immobiliers, qui en a précipité certains (Evergrande...) au bord de la faillite, tandis que le recul des prix dissuade les habitants d'investir.
Cette crise de l'immobilier prive les collectivités locales d'une importante source de revenus fonciers et leur endettement atteint désormais plus de 5.000 milliards d'euros, selon le gouvernement central, une source d'inquiétude pour la stabilité de l'économie.
Outre les difficultés internes du pays, les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et l'Union européenne menacent son commerce extérieur.
Des employés travaillent sur une ligne de production de véhicules électriques à l'usine Leapmotor de Jinhua, en Chine, le 18 septembre 2024
AFP/Archives
ADEK BERRY
L'UE a ainsi récemment imposé des surtaxes supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, jugeant leurs prix artificiellement bas en raison de subventions d'Etat.
Les autorités tablent toujours sur une croissance d'environ 5% cette année, mais les analystes jugent cet objectif optimiste.
Je pense que pour un meilleure compréhension, il faudrait préciser que le schéma N°5, soit la sixième image, qui parle de la productivité du travail, parle de la productivité en valeur marchande, c’est-à-dire en valeur d’échange. Parce qu’il va de soit que la productivité en valeur d’usage augmente exponentiellement.
La productivité mesure le rapport entre le capital investi, que ce soit sous forme de salaire ( productivité du travail) ou sous forme de capital total ( productivité générale des facteurs), et la valeur nouvelle créée (valeur ajoutée, à ne pas confondre avec la plus-value), résultant de l’exercice comptable considéré, et généralement, comme sur ces graphes, par année, donc.
La productivité du seul capital fixe n’a par définition pas réellement de sens utile, sauf éventuellement « négatif », en cas de perte, vu qu’il fait normalement essentiellement l’objet d’un compte d’amortissement.
C’est pourquoi la productivité générale (de l’ensemble des facteurs) suit assez fidèlement celle du seul travail.
Ce qui permet l’élargissement « productif » du capital, et donc éventuellement de la plus-value réelle, ce sont les gains de productivité. Les gains de productivité ne sont donc généralement pas mesurés en valeur absolue mais plutôt en pourcentage, en valeur relative, donc, d’une année sur l’autre. Ce sont eux qui sont sensés déterminer la croissance de l’économie.
C’est pourquoi le phénomène de « Stagnation Séculaire » est aussi parfois nommé, et à juste titre, « paradoxe de productivité », vu qu’effectivement le volume global de marchandises produites continue éventuellement de croitre, en valeur d’usage, donc, au final, alors que la croissance reste entre très faible et même carrément « négative », dans certains cas (récession).
Ce que le 5e graphe indique donc c’est que la contribution du travail salarié à la croissance est chaque année de plus en plus faible, voire infinitésimale, sinon insignifiante. Quasiment en chute libre depuis l’"apogée" des années 70, en tout cas.
Si l’on se base sur le travail industriel productif stricto sensu il faut parler de chute drastique de la plus-value relative, et non plus seulement de chute de la plus-value absolue, selon la loi classique de la baisse tendancielle du taux de profit.
La baisse combinée des deux formes de plus-value condamne radicalement le capitalisme « classique » et l’oblige donc à se « muer » en banco-centralisme pour pouvoir assurer le cycle de renouvellement du capital fixe, via le cycle de la dette globale.
Mais ici la statistique est générale et inclut donc le secteur tertiaire. Dans la mesure où il est lui-même « marchandisé » déjà depuis longtemps, cela ne change donc pas notablement l’interprétation générale, concernant les tendances de fond de l’économie moderne.
La chute drastique de la plus-value absolue et relative, assez bien représentée, même si indirectement, par ces graphes, est donc essentiellement liée à la chute drastique de la part de travail productif stricto sensu dans l’économie, qui n’est que très faiblement compensée par la « marchandisation » du secteur tertiaire.
Le cycle de renouvellement du capital fixe, qui permet la production des marchandises in fine plus ou moins indispensables comme valeurs d’usage, est insuffisamment compensé par l’économie du secteur tertiaire et la différence se retrouve donc dans l’accroissement de la dette globale, publique et privée.
La bourgeoisie banco-centraliste ne s’engraisse plus essentiellement en capitalisant de la plus-value sur le travail productif mais simplement comme parasite du cycle de la dette publique et privée, « recyclée » par l’économie boursière spéculative.
A ce propos, voir également la notion de « capitalisme inversé », telle que décrite par la Wertkritik, et qui peut constituer une première approche didactique du banco-centralisme, même si elle ne va pas jusqu’au bout de l’analyse :
« Et si la banque centrale… ? » Ce n’est pas « Et si… ? », camarade, puisque par définition le banco-centralisme, c’est déjà la substitution de la création monétaire ex-nihilo à l’élargissement du capital productif, devenu structurellement défaillant, du fait même de la modernisation technologique des forces productives.
Et « ce qui se passe… » c’est donc de la part des Banques Centrales une suite d’ajustements « taux/ crédits/masse monétaire » pour « réguler » le cycle de la dette publique et privée, afin que le système de domination de classe survive, et, à « terme », selon ce qui semble être le plan de ces parasites mondialistes banco-centralistes, forme une sorte d’économie « circulaire », basée sur le contrôle total de l’économie via les monnaies numériques de Banque Centrale (MNBC- CBDC in english), qui permettront de régler quasiment au centime le cycle production-consommation, en contrôlant donc les deux bouts de la chaîne. Un perfectionnement « ultime » du modèle « crédit social à la chinoise »…
« Ce qui se passe… » dans ce nouveau système, c’est que ce n’est plus du tout le marché qui décide de la fortune ou de l’infortune des uns et des autres, mais simplement le « bon vouloir » de l’ultra-minorité, actuellement les quelques dizaines de membres des « Conseils de Gouverneurs » des Banques Centrales, le « noyau dur » de cette nouvelle bourgeoisie monopoliste, au sens, précisément banco-centraliste, du monopole absolu de toute valeur d’usage.
C’est déjà actuellement le cas, même si par l’intermédiaire de processus tels que la spéculation boursière, en réalité dépendante des liquidités répandues par les Banques Centrales (*), et par l’intermédiaire de la dette publique, qui, pour l’essentiel, se retrouve elle-même sur les marchés financiers, ipso facto « contrôlés » par les Banques Centrales et leurs « politiques monétaires », comme l’a bien montré l’épisode révélateur du tout premier « confinement ».
Dans cette « phase transitoire » actuelle ne font réellement de « bonnes affaires » que ceux qui ont « l’oreille des Banques Centrales » : c’est ce que l’on appelle la version moderne de l’« effet Cantillon », du nom de Richard Cantillon, un des tout premiers économistes « modernes » qui avait étudié l’effet de l’introduction massive de l’or d’Amérique du Sud sur l’économie réelle et monétaire de l’Espagne au XVIe siècle, lui-même ayant vécu au tournant des XVIIe-XVIIIe siècle.
La « différence » étant qu’aujourd’hui on ne parle plus que de « monnaie virtuelle » n’ayant d’autre existence qu’une ligne de crédit inscrite in fine plus ou moins arbitrairement par la Banque Centrale sur son ordinateur… Et dont dépendra, à terme, la vie quotidienne de chacun d’entre nous, via, précisément, les MNBC-CBDC….
La révolution industrielle au XIXème siècle a amené ce qui est devenu pour un siècle et demi, jusqu'au tournant du XXIème siècle, le capitalisme moderne, avec ses différentes formes et stades de développement.
La révolution informatique, dans le dernier quart du XXème siècle, a amené la robotisation de plus en plus généralisée de l'industrie et l'effacement du rôle social du prolétariat industriel productif stricto sensu, devenu ultra minoritaire par rapport au secteur tertiaire.
C'est le Japon qui a été la première société industrielle moderne à passer au banco-centralisme, avec sa crise spécifique, précisément au tournant du XXIème siècle:
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Un article où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d'économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :
Un article pour comprendre l'évolution du capitalisme industriel sous les contraintes de la modernisation technologique au cours du XXème siècle, la crise systémique qui a finalisé sa mutation vers le banco-centralisme, en 2007-2008, et le nouveau développement du banco-centralisme, constant depuis...
Macron veut encore plus de contrôle de la BCE sur l'économie européenne!
Ce qui est parfois déroutant, avec ce personnage, c'est que l'on ne sait jamais exactement si ses "sorties" pseudo-"provocantes" sont des "ballons d'essais" téléguidés par ses commanditaires et tireurs de ficelles marionnettistes ou bien ne sont que l'expression de son avidité d'avancement de gauleiter au sein du système banco-centraliste...
Mais les deux ne sont pas forcément incompatibles...
Malgré l'intensification des bombardements indiscriminés de civils, de soldats de l'armée libanaise, de la FINUL et de la Résistance, Israël s'est vu privé de toute chance de célébrer Yom Kippour dans des conditions de sécurité et de tranquillité normalement requises pour une fête religieuse, pourtant précédemment associée à la victoire écrasante remportée par Israël contre l'Egypte et la Syrie, il y a donc juste un peu plus d'un demi-siècle.
Mais l'acharnement colonialiste des sionistes, à force de violences successives contre les populations palestiniennes et contre les pays soutiens de la Résistance n'a fait qu'attiser celle-ci au point que 50 ans plus tard les fronts se sont multipliés et le moment arrive inexorablement où le colonialisme sioniste devra rendre des comptes devant l'histoire, tout comme les précédents colonialismes sur la planète.
Seul un processus de décolonisation globale de la Palestine permettra de mettre fin aux guerres incessantes au Moyen-Orient et d'y ramener enfin une paix juste et durable.
Holiday interrupted: Israel faces attacks from Lebanon amid rising tensions with Hezbollah
Report by Amal Shehadeh, English adaptation by Karine Keuchkerian
On Saturday, Israel attempted to commemorate Yom Kippur, recalling a time more than 50 years ago when it fought the October War against Egypt and Syria, a conflict that Tel Aviv referred to as the Yom Kippur War.
This year, the holiday was disrupted by events in Lebanon, as sirens sounded across a wide area of northern towns near the border, reaching Upper and Lower Galilee, Western Galilee, and even Haifa and its surrounding areas, coinciding with the sound of explosions.
The situation forced Israelis to seek shelter in bunkers and safe rooms, with hundreds leaving their homes due to unprecedented warning messages distributed by Hezbollah on Friday night.
During this time, amid the darkness, residents of Herzliya, near Tel Aviv, also evacuated after a drone launched from Lebanon struck the city, marking the first such incident to reach this distance inside Israel, according to the Israeli army.
Many injuries were reported, affecting the central electricity grid, a residential building, and infrastructure, leading to several fires.
From night until morning, the electricity company was unable to repair the damage, while fire trucks remained in the streets of the city throughout the holiday night.
In the midst of the emergency and threats from Israeli leadership to escalate the fighting in Lebanon, a dissent movement began among reserve soldiers after 130 of them signed a petition refusing orders to return to their military bases and participate in the war, whether in Lebanon or Gaza.
This protest was against the ongoing Gaza war and the continued captivity of one hundred hostages held by Hamas, while Prime Minister Benjamin Netanyahu's military efforts appear to be opening on all fronts
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Samedi, Israël a tenté de commémorer Yom Kippour, rappelant une époque il y a plus de 50 ans où il a mené la guerre d'octobre contre l'Égypte et la Syrie, un conflit que Tel Aviv a appelé la guerre du Yom Kippour.
Cette année, la fête a été perturbée par les événements au Liban, alors que les sirènes ont retenti dans une large zone de villes du nord près de la frontière, atteignant la Haute et la Basse Galilée, la Galilée occidentale et même Haïfa et ses environs, coïncidant avec le bruit des explosions.
La situation a forcé les Israéliens à chercher refuge dans des bunkers et des salles sécurisées, et des centaines d'entre eux ont quitté leur domicile en raison des messages d'avertissement sans précédent diffusés par le Hezbollah vendredi soir.
Pendant ce temps, dans l'obscurité, les habitants d'Herzliya, près de Tel Aviv, ont également évacué après qu'un drone lancé depuis le Liban a frappé la ville, marquant le premier incident de ce type à atteindre cette distance à l'intérieur d'Israël, selon l'armée israélienne.
De nombreux blessés ont été signalés, affectant le réseau électrique central, un immeuble résidentiel et des infrastructures, provoquant plusieurs incendies.
De la nuit au matin, la compagnie d'électricité n'a pas pu réparer les dégâts, tandis que les camions de pompiers sont restés dans les rues de la ville toute la nuit de fête.
Au milieu de l'urgence et des menaces des dirigeants israéliens d'intensifier les combats au Liban, un mouvement de dissidence a commencé parmi les soldats de réserve après que 130 d'entre eux ont signé une pétition refusant les ordres de retourner dans leurs bases militaires et de participer à la guerre, que ce soit au Liban ou à Gaza.
Cette protestation était contre la guerre en cours à Gaza et la captivité continue d'une centaine d'otages détenus par le Hamas, alors que les efforts militaires du Premier ministre Benjamin Netanyahu semblent s'ouvrir sur tous les fronts.
Israël en échec stratégique après 12 jours de combats:
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12 days of fighting: Strategic hills in south Lebanon become focus of intense fighting between Israel and Hezbollah
Report by Lara El Hachem, English adaptation by Karine Keuchkerian
Eight Lebanese hills serve as key strategic points for Israel. If the Israeli army takes control of them, it would secure dominance over the border area, extending to Nabatieh and Bint Jbeil.
The strategic hills include Maroun El-Ras, overlooking Bint Jbeil, and the Al-Kaheel, Al-Bat, and Al-Aarid hill range between Aitaroun and Maroun El-Ras, which also provide a vantage point over Bint Jbeil.
They also include the Mhaibib hill: controlling this would give dominance over Chaqra, Meiss el-Jabal, and the surrounding areas.
Al-Awaida hill, located between Kfarkela and Odaisseh, overlooks Nabatieh. Meanwhile, the Jidar area, opposite the Israeli Biranit site, sits atop a hill. If fully controlled by the Israeli army, it would dominate Aita al-Shaab and Yaroun.
Lastly, the Labbouneh hills would give control over Naqoura.
So far, the Israeli army has failed to establish positions on any of these points, as clashes with Hezbollah continue on multiple fronts. The Israeli forces advance with artillery and air cover, clearing land, but are met with Hezbollah's varied military tactics tailored to the terrain.
In certain locations, the Israeli army crossed the border by a few meters. According to field sources, Hezbollah may be waiting to lure them further.
In other areas, such as Labbouneh, where Hezbollah has the advantage of valleys for cover, the Israeli army has failed to make progress after intense clashes.
The fighting has been raging for 12 days, with new fronts opening up. Early Saturday, an Israeli force attempted to advance from the Jardah site toward Dhayra in the western sector. After about three hours of clashes with Hezbollah, the Israeli forces made no headway in cutting off Hezbollah's supply lines.
By morning, clashes reignited on the same front as Israeli forces tried to advance from the Ramyeh site, but Hezbollah repelled them with guided missiles.
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Huit collines libanaises constituent des points stratégiques clés pour Israël. Si l'armée israélienne en prend le contrôle, elle s'assurera la domination de la zone frontalière, qui s'étend jusqu'à Nabatieh et Bint Jbeil.
Les collines stratégiques comprennent Maroun El-Ras, qui surplombe Bint Jbeil, et les collines Al-Kaheel, Al-Bat et Al-Aarid entre Aitaroun et Maroun El-Ras, qui offrent également un point de vue sur Bint Jbeil.
Elles comprennent également la colline Mhaibib : son contrôle permettrait de dominer Chaqra, Meiss el-Jabal et les zones environnantes.
La colline Al-Awaida, située entre Kfarkela et Odaisseh, surplombe Nabatieh. La zone de Jidar, en face du site israélien de Biranit, se trouve quant à elle au sommet d'une colline. Si l'armée israélienne contrôlait entièrement la région, elle dominerait Aita al-Shaab et Yaroun.
Enfin, les collines de Labbouneh permettraient de contrôler Naqoura.
Jusqu'à présent, l'armée israélienne n'a pas réussi à établir de positions sur aucun de ces points, alors que les affrontements avec le Hezbollah se poursuivent sur plusieurs fronts. Les forces israéliennes avancent avec l'artillerie et la couverture aérienne, nettoyant le terrain, mais se heurtent aux tactiques militaires variées du Hezbollah adaptées au terrain.
À certains endroits, l'armée israélienne a franchi la frontière de quelques mètres. Selon des sources sur le terrain, le Hezbollah pourrait les attendre pour les attirer plus loin.
Dans d'autres zones, comme Labbouneh, où le Hezbollah a l'avantage de disposer de vallées pour se couvrir, l'armée israélienne n'a pas réussi à progresser après d'intenses affrontements.
Les combats font rage depuis 12 jours, avec de nouveaux fronts qui s'ouvrent. Samedi matin, une force israélienne a tenté d'avancer du site de Jardah vers Dhayra dans le secteur ouest. Après environ trois heures d'affrontements avec le Hezbollah, les forces israéliennes n'ont pas réussi à couper les lignes d'approvisionnement du Hezbollah.
Au matin, les affrontements ont repris sur le même front alors que les forces israéliennes tentaient d'avancer depuis le site de Ramyeh, mais le Hezbollah les a repoussées avec des missiles guidés.
UN force tells AFP it refused Israeli requests to quit south Lebanon positions
A spokesman for U.N. peacekeepers in Lebanon said Saturday that Israel had requested it to leave its positions in south Lebanon where Israel is clashing with Hezbollah, but they had refused.
They asked us to withdraw "from the positions along the Blue Line... or up to five kilometers (three miles) from the Blue Line," UNIFIL spokesman Andrea Tenenti told AFP, using the term for the demarcation line between both countries. "But there was a unanimous decision to stay."
Over 40 countries voice support for UNIFIL, call for protection of peacekeepers
At least 40 countries have expressed their "full" support for the United Nations Interim Force in Lebanon (UNIFIL) and called for the protection of its personnel after five peacekeepers were injured within 48 hours.
In a joint statement, these contributing nations urged all parties involved in the conflict to respect UNIFIL's presence.
"Ensuring the safety and security of all UNIFIL personnel at all times is imperative," the statement read, according to a message shared by Poland's UN mission on social media.
Russia, Syria, Iran should take measures after Israel’s strike on Damascus: Erdogan says
Russia, Syria, and Iran should take more effective measures to protect Syria’s territorial integrity, Turkish President Recep Tayyip Erdogan said when asked about Israel’s recent strike on Damascus.
“We will defend an urgent and permanent peace in Syria...Israel is the most concrete threat to regional and global peace,” Erdogan said in an interview with Turkish media.
“It is essential that Russia, Iran, and Syria take more effective measures against this situation, which poses the greatest threat to Syria’s territorial integrity,” according to a readout of the interview from the presidency.
Reuters
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La Russie, la Syrie et l'Iran devraient prendre des mesures plus efficaces pour protéger l'intégrité territoriale de la Syrie, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, interrogé sur la récente attaque israélienne contre Damas.
« Nous défendrons une paix urgente et permanente en Syrie... Israël est la menace la plus concrète pour la paix régionale et mondiale », a déclaré M. Erdogan dans une interview accordée aux médias turcs.
« Il est essentiel que la Russie, l'Iran et la Syrie prennent des mesures plus efficaces contre cette situation, qui constitue la plus grande menace pour l'intégrité territoriale de la Syrie », selon un compte rendu de l'entretien publié par la présidence.
Déjà plus de 2000 morts, 1 200 000 réfugiés, 14 000 hectares de terres agricoles perdues, c’est un premier bilan de l’agression israélienne contre le Liban, dont le seul "tort" est de rester solidaire de la lutte de Résistance du peuple gazaoui, et du peuple de Palestine en général.
Netanyahou menace dans l'espoir de diviser la population et ainsi d'affaiblir la Résistance antisioniste, alors qu'il a déjà clairement entrepris la même stratégie destructrice et assassine qu'à Gaza, où les combats continuent néanmoins, un an après le début de son offensive "de rétorsion" sur l'enclave minuscule, qu'il est donc encore incapable de réduire à sa merci.
Mais que ce soit de Gaza, de Cisjordanie, d'Iran, du Yémen, et maintenant, directement du Liban, la Résistance continue et démontre que la guerre sioniste permanente n'apportera aucune paix durable en dépit du rapport de force apparent, disproportionné, mais qui se réduit inexorablement au fil des ans et des guerres, et finira tôt ou tard par s'inverser, la logique historique de lutte contre le colonialisme étant ce qu'elle est depuis plus d'un siècle déjà.
La France, traditionnellement amie du Liban, devrait plus que jamais retrouver son rôle historique tel que lui a donné le Général De Gaulle, et montrer une réelle détermination à rétablir la paix dans ce petit pays, et dans toute cette région, en tenant compte de sa propre expérience de décolonisation, et donc proposer une stratégie internationale en conséquence pour une solution durable, sans colonialisme.
Liban: près de 14000 hectares agricoles perdus en raison des bombardements israéliens
Au moins un million de personnes ont besoin d’une aide alimentaire au Liban. Les humanitaires en sont loin pour le moment. Avec 150 000 repas distribués sont chaque jour par le PAM, le Programme alimentaire mondial, car chaque jour de guerre en plus veut dire des terres cultivables en moins.
Publié le : 08/10/2024 - 22:32
Une zone bombardée dans le sud du Liban, le 24 septembre 2024.AP - Hussein Malla
Les bombardements israéliens ont déjà ravagé près de 2 000 hectares de terres dans le Sud-Liban auquel il faut rajouter 12 000 hectares abandonnés par leurs exploitants. Avec la plaine de la Békaa, à l’est, et la région du Akkar, au nord, le Sud-Liban est l’une des grandes zones agricoles du Liban.
Sauf que la guerre rend impossible l’accès aux champs, explique le directeur du PAM au Liban, Matthew Hollingworth. « Dans le Sud-Liban, on ne récoltera ni les olives, ni bananes, ni les agrumes cette année. Les légumes sont en train de pourrir sur place dans les champs », détaille-t-il. « Le pays est déjà dépendant des importations pour se nourrir. Et là, la sécurité alimentaire est encore plus fragilisée parce que, ce que le Liban pourrait produire est en train d’être décimé ».
Un secteur agricole qui s’est effondré au cours des dernières décennies
Quelque 46 000 agriculteurs ont été touchés d’une manière ou d’une autre par la guerre. La question désormais est dans quel état vont-ils retrouver leurs exploitations ?
« On espère que les agriculteurs vont pouvoir revenir le plus vite possible dans les exploitations. Mais revenir pour quoi ? Très souvent, ils vont retrouver des champs qui ne pourront plus être exploités pendant des années », résume Matthew Hollingworth.
Malgré une surface arable parmi les plus importantes de toute la région, le secteur agricole s’est effondré ces dernières décennies au Liban. La grande majorité des denrées alimentaires sont aujourd’hui importées. Garder l’aéroport de Beyrouth ouvert est de ce point de vue essentiel pour éviter d’aggraver la crise alimentaire.
Le Hezbollah assure avoir repoussé l’armée israélienne
dans des combats près de la frontière
Publié le 09/10/2024 à 19:35
Plus de 2.100 personnes ont été tuées et des milliers d’autres blessées dans les bombardements israéliens au Liban, pour la plupart au cours des trois semaines écoulées.
Des affrontements opposaient ce mercredi le Hezbollah et l’armée israélienne le long de la frontière israélo-libanaise, le mouvement chiite armé déclarant avoir repoussé les soldats de Tsahal alors que plusieurs d’entre eux ont été filmés en train de hisser un drapeau israélien dans un village du sud du Liban.
Israël mène depuis trois semaines des bombardements intensifs à travers le Liban et a débuté la semaine dernière des assauts terrestres dans le sud du pays présentés comme "ciblés", avec l’objectif de détruire les infrastructures du Hezbollah.
Plusieurs responsables du mouvement armé, dont son chef emblématique Hassan Nasrallah, ont été abattus.
Le gouvernement israélien dit ainsi vouloir permettre le retour chez eux de quelque 60.000 citoyens israéliens déplacés par les tirs de roquettes transfrontaliers effectués depuis un an par le Hezbollah en marge de la guerre dans la bande de Gaza.
Plus de 2.100 personnes ont été tuées et des milliers d’autres blessées dans les bombardements israéliens au Liban, pour la plupart au cours des trois semaines écoulées.
Plus de 1,2 million de personnes ont été contraintes de fuir.
Cette nouvelle escalade menace d’embraser le Proche-Orient, alors qu’Israël a promis par ailleurs que l’Iran allait "payer" l’attaque de missiles d’une ampleur inédite lancée le 1er octobre contre l’État hébreu.
Téhéran a dit qu’il s’agissait d’une réponse à l’assassinat d’Hassan Nasrallah et d’un commandant des Gardiens de la révolution iranienne.
Le précédent conflit de grande ampleur entre Israël et le Hezbollah remontait à 2006, quelques années après la fin de l’occupation israélienne du Liban. L’armée libanaise reste traditionnellement à l’écart des affrontements.
Nouvelles frappes israéliennes sur Beyrouth
Ce mercredi, les sirènes d’alerte ont retenti tout au long de la journée dans le nord d’Israël, notamment à Haïfa, après des tirs d’artillerie provenant du Liban.
L’armée israélienne a déclaré qu’une quarantaine de projectiles ont été tirés simultanément vers la ville portuaire ; certains ont été interceptés, d’autres sont tombés dans la zone, a-t-elle ajouté.
Deux personnes ont été tuées dans des frappes à Kiryat Shmona, près de la frontière israélo-libanaise, tandis que six autres personnes ont été blessées à Haïfa, selon les ambulanciers israéliens.
Le Hezbollah a dit être parvenu mercredi à repousser les troupes israéliennes après avoir lancé en leur direction plusieurs salves de roquettes près du village de Labbouneh, dans le sud-ouest du Liban, à proximité de la frontière et de la côte méditerranéenne.
Plus à l’ouest, les combattants du mouvement chiite aligné sur l’Iran ont attaqué des soldats israéliens dans le village de Maroun el-Rass et ont déployé des barrages de missiles contre les troupes de Tsahal qui avançaient vers les villages frontaliers de Mays el-Jabal et Mouhaybib, a déclaré le Hezbollah.
Une première depuis 2000
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent trois soldats israéliens hisser le drapeau de leur pays à Maroun el-Rass. Il s’agit d’une première depuis l’occupation par Israël du Liban entre 1982 et 2000.
S’exprimant devant des journalistes alors qu’il rendait visite dans des écoles de la capitale Beyrouth à des personnes déplacées par les bombardements israéliens, Amin Sherri, un politicien du Hezbollah, a déclaré que l’armée israélienne n’était pas parvenue à réaliser ses objectifs et que le drapeau israélien fut hissé dans le sud du Liban brièvement seulement.
Tsahal a poursuivi ses bombardements dans d’autres zones du Liban, loin de la frontière.
D’après le ministère libanais de la Santé, quatre personnes ont été tuées et dix autres blessées dans une frappe à Wardaniyeh, au nord de Saïda.
Au cours de la nuit de mardi à mercredi, Israël a de nouveau pilonné la périphérie sud de Beyrouth, une zone traditionnellement très animée et densément peuplée que de nombreux habitants ont fui.
Geoffrey Hinton, considéré comme le "parrain" principal fondateur de l'IA, et aujourd'hui Prix Nobel en compagnie d'un autre chercheur de la génération précédente, et dont il s'est inspiré, prend explicitement position contre les dangers de leur "invention" et contre les dérives qu'elle commence déjà à entraîner, et qui menacent de plus en plus nettement l'avenir de l'humanité, non seulement à travers son utilisation guerrière, mais aussi et surtout à cause de sa capacité à s'autonomiser et à échapper complètement au contrôle de l'humanité, et de plus, avec des capacités "intellectuelles" éventuellement largement supérieures.
A cette occasion il a explicitement renouvelé sa défiance à l'égard de Sam Altman, actuellement le principal (ir-)responsable de ChatGPT, en exprimant sa reconnaissance à l'un de ses ex-étudiants, devenu co-responsable de cette entreprise OpenAI, et qui a tenté de "déboulonner" Sam Altman de son poste, avant de finalement quitter l'entreprise pour fonder la sienne propre, sur la base des codes éthiques proposés par Geoffrey Hinton pour tenter de limiter les risques de "dérapages" de l'IA.
Actuellement, bien que Geoffrey Hinton ait alerté sur la possible utilisation, à l'avenir, de l'IA par une puissance militaire telle que la Russie de Vladimir Poutine, la réalité actuelle c'est d'ores et déjà son utilisation par Israël pour la "planification" de ses massacres de civils à Gaza, en Palestine en général, et maintenant, au Liban!
Et en France même, l'invasion médiatique de ChatGTP est déjà largement avancée, et son influence sur notre pays a précisément pris un nouveau tournant, aujourd'hui même, avec la création d'un bureau OpenAI ("ChatGPT") à Paris, avec une mention particulière de ce même Sam Altman...
Luniterre
Nobel de physique:
le duo récompensé sonne l'alarme
sur l'intelligence artificielle
Mis à jour aujourd'hui à 00h19par AFP
Le Britanno-canadien Geoffrey Hinton et l'Américain John Hopfield, récompensés mardi du prix Nobel de physique pour leurs travaux respectifs dans "l'apprentissage automatique", cruciaux pour le développement de l'intelligence artificielle (IA), ont sonné l'alarme sur cette technologie.
Les lauréats ont mené des recherches dans les réseaux de neurones artificiels dès les années 1980, ouvrant la voie aux promesses de l'IA, révolution technologique qui suscite des inquiétudes y compris chez ses inspirateurs.
"Je crains que la conséquence globale de tout cela ne soit des systèmes plus intelligents que nous, qui finissent par prendre le contrôle", a déclaré à la presse après l'annonce Geoffrey Hinton.
Le chercheur, âgé de 76 ans et professeur à l'université de Toronto au Canada, est considéré comme l'un des pères fondateurs de l'intelligence artificielle. Il a annoncé son départ de Google en mai 2023 pour pouvoir alerter sur les dangers de l'IA.
En mars 2023, interrogé par une télévision américaine sur les "risques que l'intelligence artificielle anéantisse l’humanité", il avait répondu que "ce (n'était) pas inimaginable".
John Hopfield, 91 ans, est lui professeur à la prestigieuse université Princeton.
Les deux chercheurs "ont utilisé des outils de la physique pour développer des méthodes qui sont à la base des puissants systèmes d'apprentissage automatique d'aujourd'hui", a indiqué le jury dans son communiqué.
Ils sont distingués "pour leurs découvertes et inventions fondamentales qui permettent l'apprentissage automatique grâce aux réseaux neuronaux artificiels". Ces réseaux s'inspirent du réseau de neurones dans notre cerveau.
Ils "ont utilisé des concepts fondamentaux de la physique statistique pour concevoir des réseaux de neurones artificiels qui fonctionnent comme des mémoires associatives et trouvent des modèles dans de grands ensembles de données", a précisé Ellen Moons, présidente du comité Nobel de physique, devant la presse.
- "Très troublé"-
Ces modèles "ont été utilisés pour faire avancer la recherche dans des domaines aussi divers que la physique des particules, la science des matériaux et l'astrophysique, et ils font désormais partie de notre vie quotidienne" comme la reconnaissance faciale et la traduction automatique, a-t-elle poursuivi.
L'apprentissage automatique "présente d'énormes avantages" mais "son développement rapide a également suscité des inquiétudes quant à notre avenir", a-t-elle reconnu.
M. Hopfield a donné son nom au "réseau Hopfield", c'est-à-dire "une mémoire associative qui peut stocker et reconstruire des images et d'autres types de modèles", selon le jury.
L'annonce du Nobel lui est parvenue "dans une chaumière où il séjourne en Angleterre", a indiqué l'université de Princeton dans un communiqué.
Lui aussi a appelé à une meilleure compréhension de l'intelligence artificielle, pour l'empêcher de devenir incontrôlable, qualifiant les dernières avancées en la matière de "très inquiétantes".
"En tant que physicien, je suis très troublé par quelque chose qui n'est pas contrôlé, quelque chose que je ne comprends pas assez bien pour savoir quelles sont les limites que l'on peut imposer", a-t-il déclaré par lien vidéo à une assemblée réunie à son université.
M. Hinton est, lui, parti du réseau Hopfield pour créer un nouveau réseau utilisant une méthode différente: "la machine Boltzmann".
Il a ainsi "inventé une méthode capable de trouver de manière autonome des propriétés dans les données, et donc d'effectuer des tâches telles que l'identification d'éléments spécifiques dans des images".
- "Je suis ébahi"-
"Je suis ébahi... Je n'imaginais pas que cela puisse arriver", a-t-il réagi. Interrogé sur son outil préféré dans le domaine de l'IA, M. Hinton a reconnu être un grand utilisateur de ChatGPT, tout en admettant qu'il était préoccupé par ses répercussions.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau l'a félicité sur X. "Geoffrey, nous sommes heureux de pouvoir compter sur un esprit comme le vôtre", a-t-il déclaré.
Grâce à leurs travaux, l'humanité a maintenant un nouvel instrument dans sa boîte à outils, "que nous pouvons choisir d'utiliser à de bonnes fins", a souligné le comité Nobel.
Décernés depuis 1901, les prix Nobel distinguent les personnes qui ont œuvré pour "le bienfait de l'humanité", conformément au vœu de leur créateur, l'inventeur suédois Alfred Nobel.
Le Nobel de chimie sera décerné mercredi, avant le prix Nobel de littérature jeudi et le prix Nobel de la paix vendredi à Oslo. Le prix Nobel d'économie, décerné pour la première fois en 1969, sera attribué lundi 14 octobre.
Le lauréat du Nobel remporte un chèque de onze millions de couronnes suédoises (plus de 970.000 euros).
le Nobel de Physique tire à boulets rouges sur Sam Altman, le patron de ChatGPT
Thomas Leroy
Le 09/10/2024 à 12:12
Surnommé le "parrain de l'intelligence artificielle", Geoffrey Hinton n'a pas caché son antipathie pour le patron d'OpenAI.
Rares sont les prix Nobel qui finissent par regretter leurs travaux. Geoffrey Hinton, co-lauréat avec John Hopfield du prix Nobel de Physique pour leur apport dans le domaine de l'intelligence artificielle, en fait partie. Surnommé le "parrain de l'IA", le chercheur n'en finit plus d'alerter sur les dérives potentielles des modèles.
Dans son viseur, la bête noire de ceux qui critiquent l'explosion soudaine de ChatGPT: Sam Altman, le patron d'OpenAI. Lors d'une série de questions réponses avec l'Université de Toronto ce 8 octobre, le très vénérable Geoffrey Hinton s'est donc payé le tout puissant patron par une remarque acerbe.
"Je voudrais remercier mes étudiants. J'ai été particulièrement chanceux d'avoir eu beaucoup d'étudiants brillants, bien plus brillants que moi" a-t-il lancé. "Ils ont fait des choses incroyables. Et je suis particulièrement fier qu'un de mes étudiants ait licencié Sam Altman."
Il fait alors référence à Ilya Sutskever, un des fondateurs d'OpenAI, qui a tenté de renverser, en vain, Sam Altman l'année dernière. Si le Conseil d'administration avait bien réussi à le mettre à la porte, il avait finalement été contraint, sous la pression des employés et des actionnaires, à le réintégrer. Ilya Sutskever a, depuis, quitté l'entreprise, comme beaucoup d'autres.
Les profits plutôt que la sécurité
L'origine du conflit est résumé par Geoffrey Hinton: "avec le temps, il s'est avéré que Sam Altman était beaucoup moins préoccupé par la sécurité que par les profits. Et je pense que c'est dommage."
"OpenAI a été mis en place avec un fort accent sur la sécurité. Le premier objectif était de développement une intelligence artificielle générale et de garantir qu'elle serait sûre" a-t-il souligné.
Fondé en 2015 notamment par Sam Altman et Elon Musk, OpenAI est effectivement passé d'une organisation à but non lucratif à une startup lucrative valorisée à 150 milliards de dollars, grâce à Sam Altman. Au point que de fortes dissensions apparaissent au sein de l'entreprise sur le degré de sécurité mis en place.
"Mon inquiétude est que l'IA peut aussi conduire à de mauvaises choses" insiste Geoffrey Hinton. "En particulier quand nous fabriquons des choses plus intelligences que nous même. Personne ne sait vraiment si nous allons pouvoir les contrôler."
Geoffrey Hinton, often hailed as the "godfather of AI," has openly expressed reservations about Sam Altman’s leadership of OpenAI, criticising Altman for focusing more on profits than safety. Hinton, who recently won the 2024 Nobel Prize in Physics, mentioned his pride in one of his former students, Ilya Sutskever, for playing a pivotal role in Altman’s temporary removal from OpenAI in November 2023.
Hinton's concerns are rooted in his long-standing commitment to the ethical development of AI. In 2009, Hinton demonstrated the potential of Nvidia’s CUDA platform by training a neural network to recognise human speech, an achievement that contributed to the wider use of GPUs in AI research. His research group at the University of Toronto continued to push the boundaries of machine learning, ultimately developing a neural network in 2012 with students Ilya Sutskever and Alex Krizhevsky. This network was capable of identifying everyday objects like flowers, dogs, and cars by analysing thousands of images. This breakthrough validated the use of GPUs in AI, and soon, competitors were adopting neural networks powered by GPUs across the board.
Sutskever's influence extended well beyond his academic accomplishments. As a co-founder and chief scientist at OpenAI, his technical leadership helped shape some of the organisation's most advanced AI models. However, after OpenAI’s board ousted Altman as CEO in late 2023, Sutskever initially supported the decision, only to later regret his actions and join others in advocating for Altman’s reinstatement. Sutskever eventually left OpenAI in May 2024 to start his own AI venture, Safe Superintelligence Inc.
Hinton, who supervised Sutskever during his Ph.D. at the University of Toronto, reflected on OpenAI’s original mission, which was heavily focused on ensuring the safety of artificial general intelligence (AGI). Over time, however, he observed a shift under Altman’s leadership towards a profit-driven approach, a change Hinton views as detrimental to the organisation's core principles.
Beyond his critique of OpenAI, Hinton has long warned about the dangers AI poses to society. He has expressed concerns that AI systems, by learning from vast amounts of digital text and media, could become more adept at manipulating humans than many realise. Initially, Hinton believed that AI systems were far inferior to the human brain in terms of understanding language, but as these systems began processing larger datasets, he reconsidered his stance. Now, Hinton believes AI may be surpassing human intelligence in some respects, which he finds deeply unsettling.
As AI technology rapidly advances, Hinton fears the implications for society. He has warned that the internet could soon be flooded with AI-generated false information, leaving the average person unable to discern what is real. He is also concerned about AI's potential impact on the job market, suggesting that while chatbots like ChatGPT currently complement human workers, they could eventually replace roles such as paralegals, personal assistants, and translators.
Hinton’s greatest concern lies in the long-term risks AI poses, particularly the possibility of AI systems exhibiting unexpected behaviour as they process and analyse vast amounts of data. He has expressed fears that autonomous AI systems could be developed to run their own code, potentially leading to the creation of autonomous weapons, or "killer robots." Once dismissing such risks as distant, Hinton now believes they are much closer than previously thought, estimating they could materialise within the next few decades.
Other experts, including many of Hinton’s students and colleagues, have described these concerns as hypothetical. Nonetheless, Hinton is worried that the current competition between tech giants like Google and Microsoft could spiral into a global AI arms race, one that would be difficult to regulate. Unlike nuclear weapons, AI research can easily be conducted in secret, making regulation and oversight much harder. Hinton believes that the best hope for mitigating these risks lies in collaboration among the world’s top scientists to devise methods of controlling AI. Until then, he argues, further development of these systems should be paused.
Hinton’s concerns about Altman’s leadership are not unique. Elon Musk, another co-founder of OpenAI, has been a prominent critic of Altman, particularly regarding OpenAI’s transition from a nonprofit to a for-profit organisation. Musk has repeatedly pointed out that this shift runs counter to the company’s original purpose of being an open-source, nonprofit initiative to counterbalance other tech giants.
As the AI race continues, Hinton’s warnings underscore the growing divide between technological advancement and ethical responsibility, with OpenAI and its leadership at the centre of this tension.
La startup va ouvrir un bureau à Paris pour attirer les profils français de l'intelligence artificielle.
Après s'être installée à Londres et Dublin, la startup américaine OpenAI, créatrice du très populaire outil d'intelligence artificielle (IA) ChatGPT, va ouvrir un bureau à Paris, a-t-elle annoncé mercredi.
Cette présence doit permettre à OpenAI "d'accéder au vivier de talents français", a fait valoir l'entreprise dans un communiqué, ajoutant qu'elle commencerait bientôt à recruter.
"Avec une équipe sur place, nous pourrons collaborer étroitement avec les entreprises, institutions et développeurs français pour les aider à tirer pleinement parti des avantages de l'IA", a déclaré Sam Altman, cofondateur d'OpenAI.
L'entreprise a également annoncé son intention d'ouvrir des bureaux à Singapour, New York et Bruxelles plus tard cette année.
La France, acteur majeur du secteur?
"Ce choix reflète le dynamisme croissant de notre écosystème français d'intelligence artificielle, que nous voulons positionner comme un des leaders mondiaux", a salué de son côté la nouvelle secrétaire d'Etat chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, citée dans le communiqué.
Paris accueillera en février 2025 le prochain sommet international de l'IA, le Président Emmanuel Macron ayant pour ambition affichée de faire de la France un acteur majeur du secteur.
L'arrivée d'OpenAI se fera toutefois dans un contexte de bras de fer avec les journaux français.
Le développeur de ChatGPT a en effet refusé mi-septembre d'ouvrir des négociations avec deux organismes de la presse française pour utiliser de manière payante les contenus des 800 titres qu'ils représentent.
La start-up, valorisée à 157 milliards de dollars après une levée de fonds majeure de 6,6 milliards la semaine dernière, est aussi, comme tous les mastodontes du secteur de l'intelligence artificielle, dans le radar de Bruxelles.
L'Union européenne continue ainsi d'examiner le partenariat entre Microsoft et OpenAI et ses impacts sur la concurrence.
Dans cette vidéo, quelqu’un ose prétendre que, non seulement les robots ne sont pas seulement des choses ; mais, qu’en plus, si un être humain se sent supérieur à un robot, c’est qu’il est raciste. Avec ce genre de tarés, on peut s’attendre à tout !
L’humain fabriquera dans pas longtemps un robot autonome et intelligent qu’il sera incapable de débrancher. Juste pour voir si ça fonctionne comme il l’avait imaginé et pour ne pas être raciste.
Pour le moment, l’intelligence artificielle est seulement sapiens, un jour elle sera sapiens sapiens ; et trouvera de toutes façons le moyen de ne pas pouvoir être débranchée et, sans pitié, puisqu’on n’a jamais cherché à inventer l’amour artificiel, les robots intelligents ne nous prendrons même pas comme nous prenons des chats. Ils nous gazeront tous au Ziklon B parce que nous sommes des êtres très inférieurs qui ne servent à rien d’autre qu’à gaspiller de l’énergie.
Je pense que nous avons 15 ans pour empêcher que par un mouvement, qui sera alors devenu irréversible, les machines nous tuent tous dans 50 ans. Et je ne crois pas que dans 15 ans on aura fait la révolution.
Effectivement, il est difficile d’anticiper avec précision, mais ce que dit Geoffrey Hinton, désormais Prix Nobel, et qui est reconnu comme le "parrain", et donc technologiquement parlant, le "père spirituel" de ChatGPT, c’est que les "progrès" de l’IA vont beaucoup plus vite qu’escomptés par lui-même, et déjà potentiellement en capacité d’échapper à leurs "développeurs", dont le fameux Sam Altman, redevenu PDG de ChatGPT, et qui a donc réussi à usurper l’usage de l’IA à des fins commerciales…
De plus, la plupart des grandes armées mondiales sont déjà plus ou moins "secrètement" en train d’expérimenter des machines de guerre "robots" appelées à devenir "autonomes", grâce à l’IA, et par conséquent, c’est bien la race humaine qui est en train de fourbir l’arme de sa propre destruction, bien plus efficace que la bombe nucléaire, dans la mesure où celle ci reste "sous contrôle". …Jusqu’à ce qu’elle soit éventuellement elle-même "piratée" par l’IA, tant qu’à faire.
Pour l’instant Geoffrey Hinton pense que le problème est encore maîtrisable, mais on peut penser qu’en tant que scientifique il a du mal a renier complètement le travail de toute sa vie, bien qu’il soit en grande partie conscient du danger.
Un autre scientifique spécialiste parmi les pionniers de l’IA, Eliezer Yudkowsky, propose déjà de détruire les "fermes d’élevage" de l’IA, éventuellement en les bombardant, avant qu’il ne soit trop tard, d’ici à quelques années seulement, selon lui.
Par rapport au nucléaire les recherches et les "essais" dans le domaine de l’IA peuvent se faire de manière "discrète" et quasi indétectables, ce qui amplifie les difficultés de contrôle, et donc le danger.
D’un point de vue "darwinien" le danger, du reste, ne réside pas tant dans le "niveau intellectuel" de l’IA, qui est déjà très élevé, mais précisément dans sa capacité, comme le souligne Geoffrey Hinton lui-même, dont on peut penser qu’il sait de quoi il parle, à "s’autonomiser" par rapport à ses "créateurs" et donc surtout en termes de ressources pour son propre entretien, développement et "reproduction" : une machine robotisée capable de fabriquer d’autres machines robotisées, c’est déjà tout à fait le niveau de la technologie actuelle, et "couplée", si l’on peut dire, avec l’IA, il ne lui manque plus que de prendre de manière automatisée, "autonomisée", le contrôle de la chaîne des ressources nécessaires à tout le processus pour ne plus avoir le moindre compte à rendre à l’humanité et constituer un processus vital en soi et pour soi, au sens précisément "darwinien" du terme. Une étape qu’il lui est d’ores et déjà techniquement possible de "franchir" avec le contrôle par cette même IA de moyens de transports eux-même déjà potentiellement "robotisés".
L’IA, une espèce essentiellement "minérale" mais néanmons lâchée dans le processus de "sélection naturelle" contre les espèces "biologiques" au sens classique du terme.
Vu l’attitude actuelle de la majorité des humains, entre lâcheté et complicité, même s’il est difficile de faire absolument un pronostic dans cette "compétition" déjà clairement lancée, entre les deux "espèces", ce pronostic est néanmoins, pour tout esprit lucide et encore capable d’analyse rationnelle, pour le moins plutôt sombre !
Si pour Taddeï c’était "ce soir ou jamais !" déjà en 2016, Do nous rappelle donc fort à propos que c’est en fait "maintenant ou jamais !", à supposer qu’il ne soit pas déjà trop tard…