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    Le front uni antifasciste, c’est, par définition, un ensemble de forces nécessaires pour la victoire

     

    mercredi 5 juin 2024, par Luniterre

     

     

     

     

     

     

    Même si Wikipédia reste une source douteuse, il n’en demeure pas moins que même sur Wikipédia deux et deux font quatre et qu’il y a tout de même quelques données historiques qui peuvent difficilement être falsifiées :

    La 2e DB a débarqué en Normandie le 01/08/1944 >>>

    Tout le monde est d’accord sur la date et le lieu, un bon début !!!

    « À partir du 1er août 1944, elle débarque à Saint-Martin-de-Varreville, dans le secteur de débarquement d’Utah Beach, en étant rattachée à la IIIe armée américaine du général George Patton qui accueille favorablement le général Leclerc dès son arrivée. »

    Elle comprend environ 20 000 hommes, 4 200 véhicules, selon Wikipédia, qui ne précise pas le nombre de chars.

    D’autres sources donnent 16 000 et 18 000 combattants.

    3000 à 5000 véhicules, en tout, dont 150 à 250 chars.

    Manque de précision, mais un ordre de grandeur assez cohérent, tout de même !

    https://www.ouest-france.fr/d-day/d-day-il-y-70-ans-la-2e-db-du-general-leclerc-debarquait-utah-2711961

    https://memoire-histoire.fr/2019/08/06/1er-aout-1944-la-2e-db-debarque-a-utah-beach/

    https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/aout-1944-la-2e-db-en-normandie

    https://www.2edb-leclerc.fr/angleterre/

    https://www.2edb-leclerc.fr/la-2e-db-entre-dans-la-bataille/

    A noter que la « Nueve », composée en grande partie d’anarchistes et de républicains espagnols, et qui plaît tant, à juste titre, au camarade Do est en fait précisément une des composantes de la 2e DB, dont elle fut donc l’avant-garde sur Paris. (Photo ci-dessus)

    https://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/la-preparation/forces-en-presence/la-2e-division-blindee

    « le capitaine Raymond Dronne, né le 8 mars 1908, administrateur au Cameroun, est officier de réserve en 1940. Il rallie, parmi les premiers, la France libre et le colonel Leclerc. Il commande la 9e compagnie du 3e RMT, dite la "Nueve", car elle est essentiellement composée de volontaires espagnols. Colonel en 1947, il quitte l’armée et se lance dans une carrière politique, maire, député et sénateur de la Sarthe. »

    Se trouve également sur Wikipédia.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Libération_de_Paris

    https://www.paris.fr/pages/la-nueve-ces-republicains-espagnols-qui-ont-libere-paris-7066

    Voir aussi :

    http://alencon-histoire.chez-alice.fr/deuxiemedivisionblindee.htm

    Les batailles de l’axe sud/sud-ouest de Paris :

    https://www.2edb-leclerc.fr/la-liberation-de-paris/

    https://www.voiedela2edb.fr/vers-paris-axe-sud/

    https://www.voiedela2edb.fr/parcours-2edb-paris-sud-ouest/

    https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/il-y-a-70-ans-la-2e-db-s-elancait-depuis-fresnes-23-08-2014-4080465.php

    Le front uni antifasciste, c’est ce qui a permis concrètement la victoire. Paris a donc bien été libéré essentiellement par les français, sur deux fronts, en simplifiant, interne et sud/sud-ouest, en quelque sorte, et donc finalement aussi avec l’appui en munitions et en matériels US bienvenus pour compléter ce qui restait.

    Sur le front intérieur, le « retournement de veste » de la police, s’il est évidemment politiquement pour le moins « discutable » a néanmoins également contribué au basculement du rapport de force.

    Et si la 2e DB a bataillé au sud de Paris, ce n’était donc pas une sorte de « pause camping » en attendant la suite mais bien une suite de batailles particulièrement violentes contre une force ennemie importante, et semble-t-il une des plus importantes défenses nazie autour de Paris, et qui se serait évidemment portée au secours du front intérieur autrement.

    Après c’est à chacun de compléter la recherche, mais on voit bien que la part française dans cette lutte est plus importante qu’on ne le supposerait sur la base du seul « 6 Juin », et qu’il ne faut pas oublier non plus que la 2e DB a agi en synchronisation avec l’armée US, tout en faisant preuve d’initiatives, parfois précisément « critiquées » par les officiers US, dont l’initiative d’envoyer une première troupe sur Paris avant d’en avoir reçu l’ordre.

    Enfin, l’appui matériel apporté par les forces US à la 2e DB ne les exonère pas pour autant des bombardements de civils ni des exactions commises par leurs troupes à l’égard des femmes notamment.

    Quoi qu’il en soit, s’en tenir à la réalité des données historiques est une base naturelle et logique de l’analyse matérialiste dialectique.

    Elles sont souvent incomplètes mais dans ce cas néanmoins suffisantes pour un tableau général de la situation où les illusions fantasmagoriques complaisantes à l’égard d’une idéologie ou d’une autre n’ont pas de place utile.

    Luniterre

     

    SUR LE MÊME THÈME :

    6 Juin 44, une affaire US, Libération de Paris, une affaire française ! - De Gaulle

    http://cieldefrance.eklablog.com/6-juin-44-une-affaire-us-liberation-de-paris-une-affaire-francaise-de—a215883177

     

    De Gaulle était l’homme du 18 Juin 1940, pas celui du 6 Juin 1944 !

    http://cieldefrance.eklablog.com/de-gaulle-etait-l-homme-du-18-juin-1940-pas-celui-du-6-juin-1944-a215880861

     

    Voir aussi l’analyse de De Gaulle sur le Moyen-Orient, Israël et la Palestine, plus d’actu que jamais !

    Dès 1967, la véritable position gaulliste sur le sionisme :

    Novembre 1967, Conférence de presse du Général De Gaulle : les sujets "brûlants", hier comme aujourd’hui !

    http://cieldefrance.eklablog.com/novembre-1967-conference-de-presse-du-general-de-gaulle-les-sujets-bru-a214925165

     

    Gaullisme, Europe ("frexit" ou non), et avenir de la civilisation humaine, un débat initié sur VLR 

     

     

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     « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! 

     

     « Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! »

     

     « Churchill avait demandé à Eisenhower d’essayer de libérer Paris pour Noël. Il lui avait dit : « Personne ne pourra vous en demander davantage. »

    Eh bien si, nous étions décidés à demander davantage ! Le peuple de Paris s’est soulevé spontanément et il aurait été probablement écrasé sous les décombres, comme le peuple de Varsovie, s’il n’avait pas été soutenu. Mais il y avait des hommes qui, trois ans plus tôt, à Koufra, s’étaient juré de libérer Paris, puis Strasbourg. Ce sont eux qui ont libéré Paris avec son peuple. »

     

    De Gaulle - Citations

     

     

     Libération de Paris - Géo:

    https://ekladata.com/HDK8G4jzdIpCAuVNs5wJ71Dfl0A/Liberation-de-Paris.pdf

     

     

     

     Pourquoi Charles de Gaulle refusa-t-il toujours de commémorer le débarquement du 6 juin ?

     

     

    De Gaulle était l'homme du 18 Juin 1940, pas celui du 6 Juin 1944! 

    http://cieldefrance.eklablog.com/de-gaulle-etait-l-homme-du-18-juin-1940-pas-celui-du-6-juin-1944-a215880861

     

     

    Voir aussi l'analyse de De Gaulle sur le Moyen-Orient, Israël et la Palestine, plus d'actu que jamais!

     

    Dès 1967, la véritable position gaulliste sur le sionisme:

    Novembre 1967, Conférence de presse du Général De Gaulle: les sujets "brûlants", hier comme aujourd'hui!

    http://cieldefrance.eklablog.com/novembre-1967-conference-de-presse-du-general-de-gaulle-les-sujets-bru-a214925165

    Gaullisme, Europe ("frexit" ou non), et avenir de la civilisation humaine, un débat initié sur VLR

     80 ans + tard: 

    Qui veut la Paix?

    Qui veut la guerre?

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    Pourquoi Charles de Gaulle refusa-t-il toujours de commémorer le débarquement du 6 juin ?

     

    En réalité, nous savons très exactement les raisons pour lesquelles Charles de Gaulle refusait systématiquement de commémorer le débarquement de Normandie le 6 juin. Il s’en est longuement expliqué devant Alain Peyrefitte, en 1963 et en 1964, alors que celui-ci était son ministre de l’Information et qu’il le voyait en tête-à-tête plusieurs fois par semaine.

     

    Il suffit donc de relire les passages pertinents de l’ouvrage de Peyrefitte C’était de Gaulle, tome 2, paru en 1997.

     

    —— EXTRAIT DE L’OUVRAGE “C’ÉTAIT DE GAULLE” D’ALAIN PEYREFITTE ——

    ———– – Tome 2, Édition de Fallois Fayard 1997 – pages 84 à 87 ————-

     

    • 30 octobre 1963

     

    En nommant Jean Sainteny ministre des Anciens combattants en décembre 1962, le Général lui avait demandé de consacrer son énergie à l’année 1964. Elle était propice à raviver le souvenir de deux des années glorieuses : cinquantenaire de 1914 et vingtième anniversaire de 1944.

    À la fin du Conseil du 30 octobre 1963, après que Jean Sainteny a évoqué les cérémonies prévues pour la commémoration de la libération, Pompidou me prend à part : « Tâchez de faire revenir le Général sur son refus d’aller sur les plages de Normandie… » Je suis stupéfait et de l’information et de la demande. « Enfin, reprend Pompidou, prenez des précautions… Je m’y suis cassé les dents. »

    Sainteny m’apprend ensuite qu’il se les était déjà lui-même cassées. Naturellement, je vais me les casser aussi.

     

     

    « La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m'a convoqué comme un châtelain sonne son maître d'hôtel. » Salon doré

    « La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m’a convoqué comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. » 

     

     

    Alain Peyrefitte (l’air candide) : « Croyez-vous, mon Général, que les Français comprendront que vous ne soyez pas présents aux cérémonies de Normandie ?

     

    Charles-de-Gaulle (sévèrement) : – C’est Pompidou qui vous a demandé de revenir à la charge ? (Je ne cille pas). Eh bien, non ! Ma décision est prise ! La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m’a convoqué d’Alger à Londres, le 4 juin, il m’a fait venir dans un train où il avait établi son quartier général, comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. Et il m’a annoncé le débarquement, sans qu’aucune unité française ait été prévue pour y participer. Nous nous sommes affrontés rudement.

    Je lui ai reproché de se mettre aux ordres de Roosevelt, au lieu de lui imposer une volonté européenne (il appuie).

    Il m’a crié de toute la force de ses poumons : « De Gaulle, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt ! Quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains ! Quand nous aurons à choisir entre le continent et le grand large, nous choisirons toujours le grand large ! » (Il me l’a déjà dit. Ce souvenir est indélébile.)

     

     

    Winston Churchill choisir entre francaise et americain de gaulle

     « De Gaulle, dites-vous bien que quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains ! »  (Winston Churchill)

    • _

     

    • « Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! »

     

    Charles-de-Gaulle : « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne !

    Ils avaient préparé leur AMGOT qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis.

     

    NOTE : AMGOT = “Allied  military government for occupied territories”, gouvernement militaire allié pour les territoires occupés

     

    billets americains france

    billets americains france 2

      

    Comme le révèlent leurs coloris et leur graphisme – très voisins de ceux du dollar – ces billets libellés en francs furent imprimés aux États-Unis, de février à mai 1944, par le Bureau of Engraving and Printing, qui est normalement chargé d’imprimer les dollars américains et les autres documents officiels du gouvernement fédéral. Étant fabriqués aux États-Unis, c’est le papier, l’encre, la matière, la présentation et le format des dollars américains qui servirent de référence.
     Dès les premiers jours suivant le débarquement du 6 juin 1944, les armées américaines commencèrent à distribuer ces billets de banque pour remplacer les billets français émis durant l’Occupation.
    Dès le 14 juin 1944, le Commissaire de la République François Coulet, présent en Normandie, fut confronté à cette circulation de monnaie, qui était d’ailleurs mal accueillie par la population. Il recommanda aux banques de les encaisser et de ne pas les remettre en circulation.   
    Dès le 27 juin 1944, le général de Gaulle – arrivé entretemps sur le sol français – tapa du poing sur la table en dénonçant cette “fausse monnaie”, et en en interdisant la circulation, dès son installation au pouvoir au sein du Gouvernement provisoire de la République française. Cette interdiction alla de pair avec l’effondrement du projet de commandement militaire imposé à la France (AMGOT).

     

     

    Charles-de-Gaulle : « C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous-préfets, mes comités de libération !

    Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n’est pas là !

    « Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux Américains. Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues. Il ne faut pas y céder !

     

    • « M’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non ! »

     

    Charles-de-Gaulle : « En revanche, ma place sera au mont Faron le 15 août, puisque les troupes françaises ont été prépondérantes dans le débarquement en Provence, que notre première armée y a été associée dès la première minute, que sa remontée fulgurante par la vallée du Rhône a obligé les Allemands à évacuer tout le midi et tout le Massif central sous la pression de la Résistance.

     

     

    Charles de Gaulle commémore le débarquement de Provence le 15 août 1964 : cf. extrait d’actualités disponible sur le site de l’INA : http://www.ina.fr/video/CAF94058797

     

     

    Charles-de-Gaulle : – Et je commémorerai la libération de Paris, puis celle de Strasbourg, puisque ce sont des prouesses françaises, puisque les Français de l’intérieur et de l’extérieur s’y sont unis, autour de leur drapeau, de leurs hymnes, de leur patrie ! Mais m’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non !

    « Les Français sont déjà trop portés à croire qu’ils peuvent dormir tranquille, qu’ils n’ont qu’à s’en remettre à d’autres du soin de défendre leur indépendance ! Il ne faut pas les encourager dans cette confiance naïve, qu’ils paient ensuite par des ruines et par des massacres ! Il faut les encourager à compter sur eux-mêmes !

    Allons, allons, Peyrefitte ! Il faut avoir plus de mémoire que ça ! Il faut commémorer la France, et non les Anglo-Saxons ! Je n’ai aucune raison de célébrer ça avec éclat. Dites-le à vos journalistes. »

    Il reprend : « Ceux qui ont donné leur vie à leur patrie sur notre terre, les Anglais, les Canadiens, les Américains, les Polonais, Sainteny et Triboulet seront là pour les honorer dignement. »

     

    NOTE : Sainteny et Triboulet étaient respectivement ministre des Anciens combattants et ministre de la Coopération en 1964.

     

    • 13 mai 1964

     

    Espérant que le général aura oublié sa vive réplique, ou en tout cas aura oublié que c’est à moi qu’il l’a adressée, je remets la question sur le tapis, 10 mois et demi plus tard, le 13 mai 1964.

     

    • « Ces messieurs de la presse qui me reprochent de ne pas aller en Normandie 20 ans après, que faisaient-il alors ? Ils ne se battaient ni en Normandie, ni ailleurs. La Libération s’est passée sans eux. Elle s’est passée d’eux. »

     

    Alain Peyrefitte : « Ne craignez-vous pas, si nous ne devons pas du moins quelques explications, que votre absence du 6 juin en Normandie soit mal interprétée ?

    Charles-de-Gaulle : – Mais je vous l’ai déjà dit ! Il n’a jamais été question que j’y aille ! Je ne suis pas allé pour le cinquième anniversaire ; ni pour le dixième ; ni pour le quinzième. Pourquoi voulez-vous que j’y aille pour le vingtième ? Et j’ai demandé au Premier ministre de ne pas y aller non plus. D’ailleurs, le Premier ministre anglais n’y va pas. Johnson n’ira pas non plus. Pourquoi irions-nous ?

    (Évidemment, Wilson et Johnson n’y vont pas, parce que De Gaulle n’y va pas.)

    Alain Peyrefitte : – Eisenhower et Montgomery doivent y aller.

    Charles-de-Gaulle : – Ce sont des acteurs, qui se font payer cher à la télévision. »

    Finalement, Eisenhower et Montgomery, après avoir annoncé leur participation, ne sont pas venus.

     

    • 10 juin 1964

     

    Après le Conseil du 10 juin 1964, le Général laisse percer encore son agacement : « Ces messieurs de la presse qui me reprochent de ne pas aller en Normandie 20 ans après, que faisaient-il alors ? S’étaient-ils battus pour que la France recouvre sa liberté, pour qu’elle contribue à sa délivrance ? Que faisaient-ils pendant la guerre ? Ils ne se battaient ni en Normandie, ni ailleurs. La Libération s’est passée sans eux. Elle s’est passée d’eux. »

    Et lui, il a dû se battre pour que le débarquement ne se passe pas complètement de la France libre. S’il a prononcé son discours de Bayeux le 16 juin 1946, ce ne fut pas pour commémorer le débarquement du 6 juin, mais son débarquement sur les talons des Américains, le 16 juin 1944 à Bayeux.

    Il recule son fauteuil, cale son dos. Il a envie de parler.

     

     

    Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir

    « Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir ? »

     

    Charles-de-Gaulle : « Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir ? Ce qu’ils voulaient, c’était glisser vers le nord le long de la mer, pour détruire les bases des V1 et des V2, prendre Anvers et, de là, donner l’assaut à l’Allemagne. Paris et la France ne les intéressaient pas. Leur stratégie, c’était d’atteindre la Ruhr, qui était l’arsenal, et de ne pas perdre un jour en chemin.

    Churchill avait demandé à Eisenhower d’essayer de libérer Paris pour Noël. Il lui avait dit : « Personne ne pourra vous en demander davantage. »

    Eh bien si, nous étions décidés à demander davantage ! Le peuple de Paris s’est soulevé spontanément et il aurait été probablement écrasé sous les décombres, comme le peuple de Varsovie, s’il n’avait pas été soutenu. Mais il y avait des hommes qui, trois ans plus tôt, à Koufra, s’étaient juré de libérer Paris, puis Strasbourg. Ce sont eux qui ont libéré Paris avec son peuple.

     

    NOTE  : Leclerc et sa colonne, qui venaient du Tchad pour rejoindre la Tunisie en guerroyant, avaient fait, dans l’oasis de Koufra, le serment de ne pas déposer les armes avant d’avoir libéré Paris et Strasbourg.

     

    • « Les Américains ne se souciaient pas plus de libérer la France que les Russes de libérer la Pologne. »

     

    Charles-de-Gaulle : « Mais nous n’avions pas l’accord des Américains. Quand j’ai vu que l’insurrection parisienne allait être écrasée par une division allemande intacte qui arrivait de Boulogne-sur-Mer, j’ai donné l’ordre à Leclerc de foncer. C’est ainsi que nous avons évité à Paris le sort de Varsovie. Nous avons obligé les Anglo-Saxons à changer de stratégie. Les Américains ne se souciaient pas plus de libérer la France que les Russes de libérer la Pologne. Ce qu’ils voulaient, c’était en finir avec Hitler, en essuyant le moins de pertes possible. Ce qu’ils voulaient épargner, c’était le sang des boys, ce n’était pas le sang, les souffrances et l’honneur des Français.

    « Effectivement, si les Anglo-Saxons avaient pu mener leur stratégie jusqu’au bout, ils auraient peut-être réussi à frapper l’Allemagne au cœur plus vite. De toute façon, Hitler aurait fini par être battu, et la France aurait fini par être libérée. Mais si les Français étaient restés passifs, et si nous n’avions pas eu de part à la défaite d’Hitler, c’est au bout du compte lui qui aurait vaincu la France. »

    FIN DE L’EXTRAIT DE L’OUVRAGE “C’ÉTAIT DE GAULLE” D’ALAIN PEYREFITTE —

    ————– Tome 2, Édition de Fallois Fayard 1997 – pages 84 à 87 —————-

     

    Ce que Roosevelt et les Américains voulaient vraiment faire de la France en 1944

    de gaulle-ROOSEVELT

    « Bien entendu, je traite avec Darlan, puisque Darlan me donne Alger ! Demain, je traiterai avec Laval si Laval me donne Paris ! »
    (Franklin Roosevelt, président des États-Unis, le 23 novembre 1942, devant les émissaires de Charles de Gaulle à la Maison Blanche)

     

    Pour comprendre quels étaient les objectifs de Franklin Roosevelt, et des cercles dirigeants américains, quant à l’avenir de la France après le débarquement, il est utile de relire un passage essentiel des Mémoires de Guerre.

    Nous sommes en novembre 1942. Les Anglo-Américains viennent de réaliser le débarquement en Afrique du nord française (Opération Torch), d’ailleurs sans en avoir prévenu le chef de la France Libre. L’affaire a été un succès militaire éclatant puisque les troupes françaises (pétainistes) d’Afrique du nord se sont rendues au bout de 48 heures, après avoir fait seulement semblant de se battre.

    En revanche, une décision fait scandale, aussi bien au sein des Français Libres réfugiés à Londres que parmi l’opinion publique britannique : le général américain Eisenhower, bien entendu avec le plein accord du président Roosevelt, a décidé de maintenir l’Amiral Darlan, l’un des dauphins de Pétain, au pouvoir à Alger. En somme, Darlan a retourné sa veste et les Américains l’en récompensent en le maintenant dans ses fonctions à la tête de l’Afrique du nord française !

    Sitôt la nouvelle connue, Charles de Gaulle décide d’envoyer deux émissaires à Washington pour protester avec la dernière énergie auprès du président Roosevelt. Lequel les reçoit et leur livre une vision de la France d’après-guerre proprement scandaleuse. C’est ce célèbre passage des Mémoires de Guerre :

     

    • Il n’en faut pas davantage pour que le Président Roosevelt surmonte, à l’égard de Darlan, les scrupules démocratiques et juridiques que, depuis plus de deux années, il opposait au général de Gaulle. Par son ordre, Clark reconnaît le haut-commissaire et entame avec lui des négociations qui aboutissent, le 22 novembre, à un accord en vertu duquel Darlan gouverne et commande, pourvu qu’il donne satisfaction à ses vainqueurs anglo-saxons.

      Sans doute, le Président fait-il publier une déclaration affirmant que les arrangements politiques conclus entre Eisenhower et Darlan ne sont « qu’un expédient temporaire. » Mais recevant, le 23, André Philip et Tixier et s’irritant de leurs protestations, il leur crie : « Bien entendu, je traite avec Darlan, puisque Darlan me donne Alger ! Demain, je traiterai avec Laval si Laval me donne Paris ! »
    • Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, Tome 2, l’Unité, 1942-1944, chapitre « Tragédie »
    • Page 48 (édition Plon)

     

    On voit donc bien la collusion qu’il y avait entre les autorités américaines et les autorités du régime de Vichy. Le président Roosevelt et les cercles dirigeants américains voulaient disposer, au sortir de la guerre, d’une France aussi domestiquée que celle qu’avait souhaitée Hitler. C’était finalement un conflit d’impérialisme entre les Américains et les Allemands, rien d’autre.

    Et Roosevelt souhaitait promouvoir les pétainistes contre de Gaulle parce qu’il savait parfaitement qu’ils seraient infiniment plus dociles, pour obéir à Washington comme ils obéissaient à Berlin, plutôt que le fondateur de la France Libre, dont l’intransigeance sur l’indépendance de la France était déjà légendaire.

    Cette vision stratégique de ce que devait devenir la France d’après-guerre selon Washington a été confirmée et précisée par Charles de Gaulle, vingt ans après les événements. Toujours à Alain Peyrefitte, dans un autre passage capital de l’ouvrage C’était de Gaulle. Passage que voici  :

    - EXTRAIT DE L’OUVRAGE “C’ÉTAIT DE GAULLE” D’ALAIN PEYREFITTE —-

    ———————— Palais de l’Élysée, 17 juin 1964 —————————

    ————– Tome 2, Édition de Fallois Fayard 1997 – page 52 —————-

    de gaulle roosevelt était un type qui voulait dominer univers

    « Roosevelt était un type qui voulait dominer l’univers et, bien entendu, décider du sort de la France. Alors, de Gaulle, ça l’embêtait ; il ne le trouvait pas assez souple. »

     

    Charles-de-Gaulle : « Roosevelt était un type qui voulait dominer l’univers et, bien entendu, décider du sort de la France. Alors, de Gaulle, ça l’embêtait ; il ne le trouvait pas assez souple. Il pensait que le jour où les Américains auraient débarqué en France, si le Maréchal était encore là, il n’aurait rien à leur refuser ; ce qui était bien vrai.

    Ensuite, Vichy étant devenu vraiment impossible, il a laissé tomber Vichy. Il a essayé de se rattraper sur Giraud.

    Puis, voyant que ça ne donnait rien, il a essayé de se rabattre sur Herriot. Il a même tenté de fabriquer un gouvernement à Paris au moment où j’allais y entrer, avec Laval, Herriot. Tout ça été manigancé avec Otto Abetz [Représentant de Hitler à Paris sous l’Occupation] et avec Allen Dulles, qui était à Genève pour le compte de la CIA. »

    Alain Peyrefitte : – Allen Dulles.

    Charles de Gaulle : – Oui, c’est ça. D’abord moi, en arrivant à Paris, j’aurais foutu ce gouvernement au [trou][…]. Vous pensez, à l’époque, Herriot, Laval et Abetz ça ne pesait pas lourd. Mais Roosevelt se figurait qu’Herriot assurerait la continuité avec la IIIe [République] et Laval avec Vichy, et que tout ça allait apparaître comme la République.

    Seulement, Hitler, ça l’a exaspéré quand il a su ça. Il a dit : « De quoi, de quoi ? Laval, Herriot, et tout ceux-là ? » Alors, il a fait savoir à Laval de s’en aller à Sigmaringen, il l’a fait dire aussi au Maréchal, il a désavoué Abetz, il a fait remettre Herriot dans sa prison. Il a tout nettoyé.

     

     

    Roosevelt voulait imposer aux Français Pierre Laval et Édouard Herriot

    Le gouvernement que Roosevelt (ci-dessus) voulait imposer aux Français en 1944 : Pierre Laval et Édouard Herriot (ci-dessous)  !

    CIA Allen Dulles et l'ambassadeur d'Hitler à Paris Otto Abetz

    L’opération avait été préparée en concertation avec le chef de la CIA Allen Dulles et l’ambassadeur d’Hitler à Paris Otto Abetz…  

    Le Président Roosevelt refusa toujours de reconnaître la légitimité de la France Libre, préférant maintenir une ambassade auprès de Pétain et du régime de Vichy jusqu’en novembre 1942, puis usant des manœuvres les plus tortueuses pour tenter d’écarter Charles de Gaulle du pouvoir et installer, à sa place, des dirigeants plus malléables.
    Ainsi, en août 1944, soit plus de deux mois après le débarquement de Normandie, le président Roosevelt espérait encore installer au pouvoir à Paris Édouard Herriot – homme politique radical de la IIIe République – et Pierre Laval – la figure la plus honnie de la Collaboration, avec lequel il avait d’ailleurs des liens de parenté par alliance. Ce projet scandaleux, minutieusement décrit par de Gaulle dans ses Mémoires de guerre, avait été ourdi par une étroite concertation entre le chef de la CIA Allen Dulles, l’ambassadeur d’Hitler à Paris Otto Abetz et le dauphin de Pétain.
    Allen Dulles (1893 – 1969) fut le premier directeur civil de la Central Intelligence Agency (CIA), du 26 février 1953 au 29 novembre 1961, et l’un des sept membres de la commission Warren chargée d’enquêter sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy.
    Il était également le frère cadet de John Foster Dulles, Secrétaire d’État des États-Unis du gouvernement Dwight Eisenhower, de 1953 à 1959, et actionnaire principal de la United Fruit Company, société bananière influente dans les républiques bananières d’Amérique latine.
    Allen Dulles est un personnage des plus controversés : sa carrière au sein de l’État américain ne cessant d’être émaillée de conflits d’intérêts personnels et familiaux plus ou moins importants, dus à sa participation à la vie de grands groupes industriels internationaux ainsi qu’à la carrière de son frère John Foster Dulles qui travailla lui aussi pour ces grands groupes.
    Otto Abetz (1903 – 1958), francophone et francophile, représenta l’Allemagne en France en 1938 et en 1939, d’où il fut expulsé le 30 juin 1939 comme présumé espion. Le 8 juillet 1940, à la suite de l’armistice entre la France et l’Allemagne, il fut de nouveau envoyé en France. Nommé ambassadeur de l’Allemagne le 3 août 1940, il conserva ce poste jusqu’en 1944 et travailla à mettre en place une politique de collaboration. En juillet 1949, le tribunal militaire de Paris le condamna à 20 ans de travaux forcés pour crimes de guerre, en particulier pour son rôle dans l’organisation de la déportation des juifs de France vers les camps de la mort. Il fut libéré en avril 1954.

     

     

    Charles de Gaulle : « Bohlen [L’ambassadeur des États-Unis en France] se comporte envers moi comme Roosevelt il y a vingt ans. Il reçoit en permanence des députés, des sénateurs, des journalistes, et il les monte contre nous. Je n’en ignore rien. Ils font tous ça, les Américains.

     

    Bohlen ambassadeur des États-Unis en France

    Charles E. Bohlen (1904 – 1974) fut ambassadeur des États-Unis en France de 1962 à 1968.

    NOTE : Charles E. Bohlen (1904 – 1974) fut ambassadeur des États-Unis en France de 1962 à 1968. Très hostile à de Gaulle, Charles E. Bohlen avait des liens de parenté proches avec Alfried Krupp von Bohlen und Halbach, héritier des aciéries Krupp, l’un des principaux fabricants d’armes de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, criminel nazi reconnu coupable de pillage et de crime contre l’humanité le 31 juillet 1948, et condamné à douze ans d’emprisonnement et à la confiscation de ses biens.

     

    Charles de Gaulle : « Roosevelt, c’était pareil, il ne traitait qu’avec des gens qui étaient mes ennemis. Il avait autour de lui, à Washington, des types comme Chautemps.

    Alain Peyrefitte : – Et Saint John Perse.

    Charles-de-Gaulle : – Oui, Léger qui avait été limogé par Paul Reynaud. Et d’autres du même tonneau, avec qui Roosevelt prenait le thé. Ils le montaient contre moi, en remâchant leurs échecs. Seulement, ça continue. Alors, Bohlen ne voit que nos adversaires, les Mitterrand et les Maurice Faure.

     

    Camille Chautemps, ministre d'État du Front populaire, successeur de Léon Blum

    Camille Chautemps, ministre d’État du Front populaire

     NOTE : Camille Chautemps, ministre d’État du Front populaire, successeur de Léon Blum de juin 1937 à mars 1938 à la tête du gouvernement, fut vice-président du Conseil des gouvernements Édouard Daladier, puis du gouvernement Paul Reynaud. Ardent partisan de l’Armistice et très hostile à de Gaulle, il fit partie du gouvernement de Philippe Pétain jusqu’au 12 juillet 1940. En novembre 1940, chargé d’une mission officieuse, il partit pour Washington, et choisit d’y demeurer jusqu’en 1944.

    Alexis Léger, secrétaire général du Quai d’Orsay 1933 à 1940

    Alexis Léger, secrétaire général du Quai d’Orsay 1933 à 1940

    NOTE : Alexis Léger, secrétaire général du Quai d’Orsay 1933 à 1940, artisan de la rencontre de Munich (et grand poète sous le pseudonyme de Saint-John-Perse) avait été mis en disponibilité par Paul Reynaud, président du Conseil, le 20 mai 1940. Il s’était ensuite réfugié aux États-Unis.

     

     

    Charles de Gaulle : « Churchill, lui non plus, n’admettait pas qu’on ne plie pas. Au lieu de trouver des gens de caractère qui lui auraient tenu tête, il s’entourait de gens qui étaient couchés par terre.

    « Je me rappelle un soir, quand j’ai rencontré Roosevelt pour la première fois, au Maroc. Roosevelt voulait m’obliger à me soumettre à Giraud. J’ai envoyé Roosevelt se faire foutre, poliment mais fermement. Alors, Churchill m’a fait une scène invraisemblable. Je l’ai mal pris, et je lui ai dit : « Qu’est-ce que ça veut dire : On ne vous comprend pas ? Vous n’êtes pas digne de votre charge ! » Je l’ai très mal traité.

    Alors, le dernier jour, on s’est réuni autour de Roosevelt pour se dire adieu. Churchill, devant tout le monde, a commencé à me refaire une scène en me disant : « Vous n’avez pas suivi le président. » Il piquait une lèche éhontée à Roosevelt, et c’est Roosevelt qui, à la fin, a trouvé que ça suffisait et lui a imposé silence. Il a dit : « Maintenant, il faut que ces deux généraux se serrent la main devant les photographes. »

    « La politique de Roosevelt, c’était exactement celle qu’ont aujourd’hui les Américains dans le Sud-Est asiatique. Ils ne peuvent pas en imaginer d’autre. Des marionnettes, c’est ça qu’ils veulent en face d’eux. »

    FIN DE L’EXTRAIT DE L’OUVRAGE “C’ÉTAIT DE GAULLE” D’ALAIN PEYREFITTE

    ————————–Palais de l’Élysée, 17 juin 1964 —————————

    ————– Tome 2, Édition de Fallois Fayard 1997 – page 52 —————-

    Général Giraud promue par Roosevelt pour tenter de contrer Charles de Gaulle

    La marionnette nommée Général Giraud, promue par Roosevelt pour tenter de contrer Charles de Gaulle.

    Cette célèbre et hypocrite poignée de mains entre de Gaulle et le général Giraud, pétainiste passé au service des Américains, fut exigée par Roosevelt lors de l’entrevue des quatre hommes au Maroc en 1942. On distingue Roosevelt (à gauche) et Churchill (à droite) assis à l’arrière-plan, en train de contempler avec satisfaction cette scène de théâtre organisée devant les appareils photos des journalistes de la presse anglo-saxonne.
    Le président américain voulait absolument promouvoir Giraud, personnage falot, peu intelligent et sans tempérament, pour empêcher Charles de Gaulle d’accéder au pouvoir. Car le patron de la Maison Blanche, qui était intelligent et sournois, avait parfaitement compris que de Gaulle était le seul homme d’État français, le seul capable de faire échec au projet des États-Unis de vassaliser la France après la fin de la guerre.
     

     

    • Plus précisément sur la Libération de Paris:

     

     

     

     

     

     Gaullisme, Europe ("frexit" ou non), et avenir de la civilisation humaine, un débat initié sur VLR

     

     

     

     

     

     


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    Libéralisme - Ultralibéralisme - Néolibéralisme (vidéo 2h20)

     

    mardi 4 juin 2024,

    Sommes-nous encore en démocratie ?

    https://qg.media/emission/sommes-nous-encore-en-democratie-avec-barbara-stiegler/

     

    Le néolibéralisme veut un État très fort

    QG - 30 mai 2024 - Barbara Stiegler

     

    Cliquer ici pour télécharger la vidéo en MP4

     

    Retrouvez Didier Maïsto et Harold Bernat pour un grand échange avec la philosophe Barbara Stiegler. D’où vient la perte de notre souveraineté ? Comment qualifier le régime dans lequel nous vivons ? Peut-on encore reconquérir la démocratie ?

    Pour aider Aude Lancelin et son Quartier général :

    https://qg.media/je-mabonne/

    Notes de do :

    Barbara arrête la démocratie dans la Révolution française à 1792, alors que l’année préférée de Louise Michel est 1793.

    Barbara appelle à voter Mélenchon-LFI, tout en le critiquant sur sa gauche. Elle fait quand même un peu l’apologie de la France "Insoumise", ATTAC, etc. Bref elle est en fait plus réformiste que révolutionnaire.

    Elle refuse le mot "sociétal". Moi, je l’adopte. La "gauche" d’aujourd’hui a oublié la lutte de classe pour se pencher plutôt sur les droits des minorités. Ça ne risque rien de défendre le wokisme. C’est-à-dire vouloir, entre autres, que les Noirs ou les femmes aient le droit de devenir des exploiteurs au même titre que les Blancs ou les hommes. Toutes ces luttes contre-révolutionnaires se rejoignent dans le mot "intersectionalisme". Je ne veux PAS de patrons du tout, même si ce sont des femmes ou des Noirs !

    J’aurais bien dit que sa position politique ressemble un peu au vieux PSU de Michel Rocard, mais… … Je classais à l’époque le P"C"F à gauche, pour moi l’extrême gauche commençait à la Ligue de Krivine. Le PSU était entre les deux. Le problème, c’est que le P"C"F de 1971 était bien plus à gauche qu’elle. Et même Mitterrand au congrès d’Épinay chantait l’internationale et disait vouloir la fin du capitalisme. Mais comme la prétendue "extrême gauche" d’aujourd’hui (pas Mélenchon voyons, il est à peine de gauche) a elle aussi glissé énormément à droite… On peut dire quand même que Barbara se situe entre les deux, entre la "gauche" la plus à gauche et l’« extrême gauche » d’aujourd’hui. Un peu comme le PSU à l’époque.

    Barbara croit qu’il n’y a jamais de processus révolutionnaire sans une fraction de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie culturelle, intellectuelle. Elle ne connaît visiblement pas Zapata qui ne savait ni lire ni écrire. Je ne suis pas sûr non plus que Spartacus appartenait à la bourgeoisie ou petite bourgeoisie culturelle.

    Enfin, bon, en regardant cette vidéo pendant une heure, j’aurais au moins appris que Barbara Stiegler est loin d’être une intellectuelle au dessus des autres, mais une bête militante LFI.

     2 Messages

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      Il y a un premier gros hiatus dans l’analyse de Stiegler, lorsqu’elle parle, assez bien, pourtant, de la mondialisation actuelle : elle y voit explicitement une prolongation du « néolibéralisme » du XXe siècle, depuis les années 70 , alors qu’il y a nettement une rupture, sensiblement avec le siècle « nouveau », (…mais déjà vieux d’un « quart » !!!), et définitivement, (malheureusement, jusqu’à preuve du contraire…), avec la crise de 2007-2008, qui inaugure l’économie banco-centralisée, pour l’essentiel.

      Donc aujourd’hui il n’y a pas plus de « néolibéralisme » que de beurre en broche, malgré les longues études qu’elle a pu consacrer à ce sujet et qui lui ont visiblement encombré la tête…

      Ensuite, tout ce petit monde passe à peu près une heure à débattre des problèmes « internes », en fait, de la gauche parlementaire, dont on n’a que faire, pour rester poli…

      Pour finir le débat reprend un peu de hauteur sur le thème de la démocratie, plus ou moins directe… et donc effectivement éloignée du parlementarisme…

      Et là on retombe dans le vieux piège de la forme qui se substitut au fond…

      En oubliant, par exemple, que la « démocratie athénienne » était avant tout une « démocratie » entre esclavagistes !

      Sans remonter aussi loin, chercher une « continuité » de 1792 ou 93 à la Commune de Paris et à d’autres situations ultérieures, comme le CNR, ne fait absolument pas sens dans la mesure où cela évacue complètement l’évolution des rapports de production, même s’il ne sont plus « esclavagistes » au sens premier du terme !

      Néanmoins, à son actif, le fait qu’elle propose de « décloisonner » politiquement et idéologiquement les débats selon chaque sujet traité, indépendamment les uns des autres et surtout des clivages partisans et organisationnels.

      Ce qui devrait logiquement amener à cette conclusion qu’il n’y a pas de processus formellement « démocratique en soi » en dehors du projet politique concret qu’il est supposé amener.

      Mais elle reste manifestement incapable d’avancer jusque là, tout comme ses comparses du moment, plus ou moins également LFIstes…

      Encore un débat qui mène à pas grand-chose et qui aurait pu être « condensé » en trois fois moins de temps (…voire encore moins), si l’on s’en tient aux rares parties réellement utiles, quoi que d’une utilité assez limitée, de toute façon !

      Luniterre

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        PS : lorsqu’elle parle de « darwinisme » en termes d’ « adaptation », il me semble également qu’elle fait un gros contre-sens, car le darwinisme est avant tout un principe de « sélection », du plus apte à tel ou tel environnement, évidemment, mais il n’y a donc que secondairement une notion d’ « adaptation », au sens sociologique du terme, vue qu’il n’y pas d’intention ni de volonté consciente en jeu, mais simplement la « sélection » des mutations les plus « aptes » parmi une efflorescence de mutations possibles et au départ essentiellement dues au seul hasard…

        Du reste l’exemple cité par l’un des participants correspond tout à fait à ce processus, quoi qu’il ait l’air de fortement sous-entendre le contraire !

        Ce que Darwin semble avoir sous-estimé c’est la possibilité d’étendre le principe de sélection à l’ensemble des phénomènes, selon les principes de la thermodynamique qui mènent l’évolution de la structuration de l’univers, depuis le « big bang » : l’énergie se dissipe à mesure de l’expansion de l’univers en formant des structures logiquement adaptées à cette dissipation à chaque stade de son évolution.

        Les structures les plus massives sont les plus « adaptées » à une dissipation efficace, mais pas exclusives des plus petites, tant qu’elles n’interfèrent pas entre elles.

        Une petite planète qui s’approche trop près de « son étoile » sera inévitablement « engloutie » par elle, devenant une part de son « carburant », jusqu’au processus final, selon l’évolution de cet astre, en fonction de ses propriétés physiques, donc.

        Les espèces animales coexistent très bien avec des rapports de taille très différents, surtout entre celles qui n’ont pas de rapports de prédation entre elles. Évidemment, contrairement aux astres, les espèces vivantes ont la capacité de se reproduire, ce qui rend le processus plus ou moins durable, tout étant relatif.

        Mais globalement la sélection se fait, en termes de « hiérarchie », au profit des espèces capable de concentrer et donc aussi de dissiper une plus grande quantité d’énergie, en termes de leurs processus de survie et donc d’ « adaptation », sans qu’il n’y ait pour autant de processus « volontariste » là dedans, autre que l’instinct de survie.

        Il en va exactement de même, en termes de sociologie, entre les structures économiques et politiques créées par les humains, même si il y intervient en partie, mais en partie seulement, un processus « volontariste ».

        Les plus grosses finissent généralement par « absorber » les plus petites, même si des processus de « survies parallèles » se produisent parfois : rarement durables, tout, ici, étant encore relatif.

        Quoi qu’il en soit, en très résumé, toute structure, vivante ou non, physique ou simplement de nature sociale et économique, n’existe qu’en tant que structure dissipative d’énergie, qu’elle le veuille ou non, selon les lois basiques de la thermodynamique, et donc, s’il est possible de concevoir, d’un point de vue « volontariste », des structures sociales et économiques qui soient « moins dissipatives », tout étant décidément relatif, que d’autres, plus « instinctives », ce n’est pas du tout un processus « naturel », contrairement à ce que prétendent les pseudo- « écologistes », mais bien au contraire un processus tout à fait contre-nature, en ce qu’il contredit les instincts primaires qui sont ceux de la race humaine comme de toutes les autres, qui ne visent qu’à « maximiser » les processus d’accumulation et de dissipation d’énergie.

        Si la race humaine n’avait pas un « avantage sélectif » dans ce domaine, elle ne serait pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui. La « conscience » particulière qu’elle a d’elle-même et de son environnement lui a donc donné cet « avantage sélectif » qu’elle a donc logiquement et constamment développé au service de son instinct de survie et de domination.

        A l’évidence, parler d’ « énergies renouvelables », par exemple, est une aberration d’une stupidité incommensurable, au regard des lois les plus élémentaires de la physique, mais chercher à développer des structures qui soient relativement « moins dissipatives » au regard de l’évolution actuelle de la société, cela ne l’est peut-être pas, à condition d’arrêter de se payer de mots et de commencer à regarder les réalités en face, aussi déplaisantes soient-elles.

        Pour l’instant ce sont donc les structures banco-centralistes qui sont en train d’absorber et/ou de réduire les autres à leur merci, si l’on peut dire…

        C’est donc un processus tout à fait « naturel », même s’il peut éventuellement mener la race humaine à sa fin, ce qui est de toute façon, à terme, également un processus « naturel » inévitable, quel qu’il soit.

        Maintenant la particularité « évolutive » de la conscience humaine peut peut-être permettre de le retarder, voire même considérablement, et presque « durablement », si on veut bien conserver à ce terme un sens précisément relatif, ici aussi !

        On peut toujours rêver… Mais pour l’instant la conscience sociale est plutôt engagée dans un processus récessif.

        Plutôt que de rêver, chercher à comprendre est un processus plus difficile, éventuellement même plus douloureux, mais en tout cas nécessairement plus fécond, le cas échéant…

        Luniterre

         

        URL de publication surVLR:  https://mai68.org/spip3/spip.php?article372#forum212

     

     

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                Sept morts en Nouvelle-Calédonie, pour le néocolonialiste Macron c'est un bilan sans comparaison avec les plus de 36 000 de Netanyahou à Gaza, mais pour les néo-calédoniens, c'est toujours sept morts de trop.

    De plus, la mortalité "naturelle" a considérablement augmenté, durant la période des troubles,  avec les difficultés d'accès aux soins et la perturbation des services.

    "Depuis le lundi 13 mai, on a recensé 88 défunts, donc des entrées de corps au centre funéraire municipal. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'habituellement, en un mois, on recense à peu près 100 entrées de défunts. Donc là, en 15 jours, on a fait presque le score d'un mois. Ce qui montre que la mortalité pendant cette période-là a augmenté", indique à Europe 1 Alan Boufenèche, directeur de la vie citoyenne .

    https://www.europe1.fr/societe/nouvelle-caledonie-depuis-le-debut-des-emeutes-le-nombre-de-morts-naturelles-a-presque-double-sur-le-territoire-4250369

     

     

    Emeutes en Nouvelle-Calédonie: qui sont les 7 morts depuis le début de la crise et où en sont les enquêtes?

     

    Sept personnes ont perdu la vie depuis le début des violences en Nouvelle-Calédonie, île française du Pacifique où s'est rendu le président Emmanuel Macron pour tenter de désamorcer la crise provoquée par la réforme électorale contestée par les indépendantistes.

    La rédaction de Nice-Matin   Publié le 24/05/2024 à 16:20, mis à jour le 24/05/2024 à 16:21

     

    Nicolas Molinari, 22 ans

    Sous-officier du peloton de gendarmerie mobile de Melun (Seine-et-Marne), il a tué le 15 mai à Mont-Dore, dans le Grand Nouméa.

    Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat.

    Selon les premiers éléments du parquet, Nicolas Molinari se trouvait à bord d'un véhicule de service, sur le siège conducteur, et a été atteint à la tête par un projectile.

    La victime et ses collègues ont été la cible d'une quinzaine de coups de feu, a ajouté le parquet, précisant que plusieurs tireurs pourraient être impliqués.

     

    Jybril Salo, 19 ans

    Etudiant en BTS de communication, il a tué le 15 mai au rond-point de Tindu, dans le nord-ouest de Nouméa.

    Une enquête est ouverte pour "meurtre". Selon le parquet, il "se trouvait sur un blocage" et a été "touché par un projectile dans le dos". 

    Originaire de l'île de Maré et hébergé chez sa tante, selon Mediapart, il était "serviable, discret et d'une grande gentillesse", lui a rendu hommage son lycée sur Facebook.

    "Trois personnes ont reconnu avoir tiré en direction de manifestants dans un contexte de menace et d'intimidation à leur égard", a indiqué le parquet.

    Elles ont été mises en examen et assignées à résidence sous surveillance électronique.

     

    Stéphanie Dooka, 17 ans, et Chrétien Neregote, 36 ans, tués le 15 mai dans la zone industrielle de Ducos, à Nouméa

    Une enquête est ouverte pour "meurtre".

    En arrivant dans son entrepôt, un gérant de société les a aperçus "dans son véhicule en train d'être volé" et "il a fait usage de son arme en visant chacune des victimes au niveau du front", selon le parquet.

    Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.

     

    NDLR >>> A ce propos, un extrait de La Voix du Nord:

    Alors que les familles des gendarmes morts pendant les émeutes ont reçu les condoléances d’Emmanuel Macron, la famille de Stéphanie note que le président ne les a même pas appelés. « Nous sommes aussi des êtres humains », dit sa mère dans un sanglot étouffant. Sa fille, Nasaie Daouka de son nom kanak, est morte dans les premiers jours des émeutes qui ont éclaté en Nouvelle-Calédonie. Sur place, les locaux sont nombreux à penser qu’elle et son cousin (dont on sait aujourd'hui qu'il s'agit de Chrétien Neregote) sont morts tués par ce qu’ils nomment « la milice coloniale ». « Ils ont abattu le jeune conducteur d’abord, puis Nasaie s’est enfuie et elle a reçu une balle dans la tête », peut-on lire régulièrement sur les publications kanakes. Stéphanie aurait eu 18 ans dans deux semaines, ajoute BFM. Son père confie qu’elle allait chercher un travail dans la menuiserie, « elle voulait faire aussi l’armée, elle avait beaucoup de projets. »

    https://www.lavoixdunord.fr/1466552/article/2024-05-28/christian-karembeu-deux-membres-de-sa-famille-tues-d-une-balle-dans-la-tete-mais

     NDLR SUITE >>> on voit à la suite (encadré) que ce sont deux membres de la famille de l'ancien footballeur Christian Karembeu, qui s'est courageusement exprimé à ce sujet!

     

    Xavier Salou, 46 ans, adjudant-chef du groupement blindé de gendarmerie mobile de Versailles Satory (Yvelines)

    Il a été tué accidentellement par l'un de ses collègues lors du maniement d'une arme, jeudi 16 mai à Mont-Dore.

    Une enquête est ouverte pour homicide involontaire durant le travail, supervisée par le parquet de Paris, compétent en matière d'infraction militaire.

    Pierre-Yves Girold, 51 ans, tué samedi 18 mai à Kaala-Gomen (nord)

    Une enquête pour "meurtre" et "tentative de meurtre" a été ouverte.

    Selon le parquet, il "conduisait son véhicule à vive allure sur un barrage" tenu par des manifestants et a été caillassé, une vitre de son véhicule brisée.

     

    "Alcoolisé", il a alors regagné domicile "pour s'emparer de deux armes d'épaule", selon la même source. Il a ensuite tiré "plusieurs coups de feu en direction du barrage" et a été "atteint mortellement" lors de l'échange de tirs qui a suivi.

    Son fils de 17 ans, "qui tentait de le raisonner" selon le parquet, ainsi qu'un manifestant ont été blessés.

    Un homme de 48 ans, tué le vendredi 24 mai à Dumbéa

    Une enquête est ouverte pour "homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique".

    Dans des circonstances qui restent à déterminer, un policier, "pris à partie physiquement par une quinzaine d'individus" alors qu'il circulait avec un collègue, "aurait fait usage de son arme de service en tirant un coup de feu pour s'extraire de cette altercation physique", selon le parquet.

    Il a été placé en garde à vue.

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     https://www.nicematin.com/faits-de-societe/emeutes-en-nouvelle-caledonie-qui-sont-les-7-morts-depuis-le-debut-de-la-crise-et-ou-en-sont-les-enquetes-923190

     

     

     

     

     

    Christian Karembeu : deux membres de sa famille tués « d’une balle dans la tête » mais que s’est-il passé ?

    L’ancien footballeur a révélé avoir perdu deux membres de sa famille, pendant les émeutes en Nouvelle-Calédonie, tués tous les deux d’une balle dans la tête.

     

     L’ancien footballeur a révélé avoir perdu deux membres de sa famille, pendant les émeutes en Nouvelle-Calédonie.

     

    Invité au micro d’Europe 1, ce lundi, l’ancien footballeur Christian Karembeu a confié être touché directement par les émeutes qui agitent la Nouvelle Calédonie depuis quinze jours. « C’est pour ça que je suis resté silencieux (sur les évènements), parce que je suis en deuil », a-t-il témoigné. « Deux personnes de ma famille ont été tuées par balle dans la tête. Le mot est fort mais ce sont des assassinats et on espère qu’il y aura des enquêtes et des investigations sur ces meurtres », a-t-il dénoncé.

     

    https://www.lavoixdunord.fr/1466552/article/2024-05-28/christian-karembeu-deux-membres-de-sa-famille-tues-d-une-balle-dans-la-tete-mais

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nouvelle-Calédonie: aux obsèques de "Nana", 17 ans, tuée par un civil, la colère et le désarroi

    Nouméa. Nouméa - "C'était une petite fille, qui s'est simplement levée pour ses convictions". Comme son aïeul Jacky Naja, des centaines de personnes ont assisté samedi à Nouméa aux obsèques de Stéphanie Nasaie Doouka, 17 ans, tuée d'une balle dans la tête pendant les émeutes.

     

    Par L'EXPRESS/AFP
    Publié le 01/06/2024 à 13:05, mis à jour à 15:02

     

     Des proches se recueillent devant le cercueil de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, lors de ses funérailles à Nouméa, le 1er juin 2024 en Nouvelle-Calédonie

    Des proches se recueillent devant le cercueil de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, lors de ses funérailles à Nouméa, le 1er juin 2024 en Nouvelle-Calédonie

    afp.com/Theo Rouby

     

    Le grand-père maternel de celle que tout le monde appelait Nana est inconsolable, et en colère. Je ne comprends pas pourquoi on tue nos enfants, ici, chez nous. Moi, aujourd’hui, j'ai de la haine.

    Nourrie par le vote à Paris d'une réforme électorale contestée, la colère des indépendantistes de Nouvelle-Calédonie a dégénéré en une vague de violences inédite depuis la crise insurrectionnelle des années 1980.

     

    La tension est retombée ces derniers jours dans le territoire français du Pacifique Sud mais le bilan est lourd. Sept morts, dont deux gendarmes, de nombreux blessés et des dégâts considérables.

    Le 15 mai dernier, Jacky Naja a appris avec stupeur la mort de sa petite-fille, tuée par balle dans le quartier de Ducos avec son cousin Chrétien Neregote, 36 ans, par les tirs d'un garagiste.

    L'auteur des coups de feu a été mis en examen et incarcéré pour meurtre.

     

     

     

     

     

    Des personnes assistent aux funérailles de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, le 1er juin 2024 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie

     

    Des personnes assistent aux funérailles de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, le 1er juin 2024 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie

     

     © / afp.com/Theo Rouby

    Deux semaines plus tard, dans la foule réunie au cimetière du 5e Kilomètre, à Nouméa, pour un ultime hommage, la colère le dispute aux larmes.

     

    La semaine précédente, on était en train de faire les papiers pour l'armée parce qu'elle voulait s'engager, raconte Waidrawa Hnaja, la meilleure amie de Nana. "Elle avait des projets de formation de carrière et aujourd'hui je parle d'elle au passé.

    Continuer la lutte -

    Sa grand-mère, Madeleine Naja, décrit une jeune fille souriante et joyeuse, très proche de sa famille, passionnée de dessin, qui cherchait sa voix professionnelle après avoir arrêté le lycée.

     

     

     

     

    Un homme se recueille devant le portrait de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, lors de ses funérailles à Nouméa, le 1er juin 2024

     

     

     

    Un homme se recueille devant le portrait de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, lors de ses funérailles à Nouméa, le 1er juin 2024

     

     © / afp.com/Theo Rouby

    Des portraits de Stéphanie Nasaie Doouka circulent, ceux d'une adolescente au visage encore enfantin, nattes sages et sweat-shirt trop grand pour elle.

    Partout, le drapeau indépendantiste vert, rouge, bleu et jaune frappé de la flèche faîtière: deux ont été déposés sur le cercueil laqué de blanc.

    Des jeunes du quartier de Nouville, où elle résidait, ont traversé toute la ville pour saluer sa mémoire. On ne veut pas qu'elle soit morte pour rien, on continuera la lutte, assure l'un d'eux sous couvert d'anonymat.

    Lui aussi originaire de Nouville, Didier est venu en voisin avec ses deux plus jeunes filles. Son visage et ses bras portent les traces de sa mobilisation sur les barrages: sous sa pommette droite, une marque violette qu'il attribue à un tir de flashball.

     

     

     

     

    Des personnes assistent aux funérailles de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, le 1er juin 2024 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie

     

    Des personnes assistent aux funérailles de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, le 1er juin 2024 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie

     

     © / afp.com/Theo Rouby

    Les forces de l'ordre nous tirent dessus, ils foncent dans le tas sans regarder s'il y a des enfants. Nasaie, Chrétien, Jybril ont été tués. Mais combien de marches pacifiques on a fait depuis six mois sans que personne ne nous écoute ? Et voilà qu'on tue nos jeunes, regrette-t-il.

    A la tristesse s'ajoutent la colère et l'amertume: le cercueil de la jeune fille est arrivé déjà fermé. Impossible pour ses proches de la voir une dernière fois et pour sa famille de réaliser certains rites essentiels.

    Leur place est ici ! -

    Dans la coutume kanak, les oncles maternels, détenteurs du souffle de vie de la naissance à la mort, doivent fermer eux-même le cercueil. Sans cela, le défunt ne peut rejoindre le monde des esprits.

     

     

     

     

     

    Des personnes assistent aux funérailles de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, le 1er juin 2024 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie

     

    Des personnes assistent aux funérailles de Stéphanie Nasaie Doouka, tuée pendant les émeutes, le 1er juin 2024 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie

     

     © / afp.com/Theo Rouby

    Leur colère s'adresse aussi aux responsables politiques. Aucun n'a fait le déplacement. Ils sont où nos politiques, ceux qui nous ont amené là ? Leur place est ici !, fulmine Martin.

    Moi je rends hommage à cette petite fille, qui laisse aujourd'hui ses parents, qui laisse tout son peuple continuer le combat, cette voie-là que nos élus ont tracé, depuis les années 1980, poursuit le sexagénaire.

    Je me demande si la mort de cette enfant, elle donne de la valeur au travail qu'ils sont en train de faire. Personnellement, je ne pense pas, conclut-il.

    Dans le ciel, un hélicoptère de la gendarmerie se dirige vers le quartier d'Auteuil, toujours en proie aux affrontements entre jeunes et forces de l'ordre.

    La tombe refermée, un jeune harangue la foule au cri de vive Kanaky avant de repartir, drapeau au vent avec ses camarades de barrage.

    Ils doivent maintenant rendre hommage à Chrétien Neregote, le cousin de Nana, dont la veillée funèbre se tient juste à côté, avant son transfert vers sa commune natale de Canala.

     

    https://www.lexpress.fr/societe/nouvelle-caledonie-aux-obseques-de-nana-17-ans-tuee-par-un-civil-la-colere-et-le-desarroi-2NT2T4GTFFBHVJRFOV4S6Y2P54/

     

     

     

     

     

     Pour la jeunesse kanak, la lutte continue:

     

     

     

     

    Crise en Nouvelle-Calédonie: l'aéroport de de Nouméa restera fermé «jusqu'à nouvelle ordre»

    En Nouvelle-Calédonie, la situation est moins tendue, mais l'archipel du pacifique n'a pas retrouvé le calme. La jeunesse kanak continue de se soulever. Les forces de l'ordre continuent leurs opérations de déblocage, avec notamment des retraits de carcasses de voiture sur les routes. Sur place, une solidarité s'organise, notamment pour les denrées alimentaires, mais l'aéroport international de la Tontouta, considéré comme « point stratégique », sécurisé par l'armée, n'ouvrira finalement pas ses portes demain. 

    À présent, il n'y a plus de date prévue pour cette réouverture de l'aéroport. La Tontouta, fermé depuis trois semaines, devait rouvrir ses portes ce dimanche. Puis un délai de 24 heures a été ajouté. Mais le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, par communiqué, a à nouveau reporté cette réouverture, cette fois sans en dire beaucoup plus. « L'aéroport restera fermé jusqu'à nouvel ordre » explique-t-il.

    Il faut ainsi comprendre que l'aéroport restera fermé jusqu'à ce que les conditions de sécurité soient réunies. L'État estime que la situation est encore trop tendue. Pour autant, l'aéroport ne dort pas complètement. Il a été utilisé pour envoyer des renforts sur place, mais également pour des évacuations sanitaires. Une vingtaine de patients ont été évacués aujourd'hui vers l'Australie pour des raisons de santé.

    Plus de 2 300 touristes ont pu embarquer pour quitter la Nouvelle-Calédonie, avec notamment un vol vers Paris ce samedi. De nouveaux départs sont en préparation. L'aérodrome de Magenta, pour les vols internes, lui, devrait rouvrir le 5 juin. Le couvre-feu, quant à lui, vient d'être prolongé jusqu'au 10 juin.

     IBERO 90.9  https://www.rfi.fr/fr/france/20240602-crise-en-nouvelle-cal%C3%A9donie-l-a%C3%A9roport-de-de-noum%C3%A9a-restera-ferm%C3%A9-jusqu-%C3%A0-nouvelle-ordre

     

     

     

     

     

    Crise en Nouvelle-Calédonie : "Enlever les barricades physiques n'enlève pas les barricades qui restent dans les esprits", estime un chercheur

    "Ces dernières années, on a l'impression que l'État français se mettait à côté des loyalistes et il ne jouait plus ce rôle vraiment d'arbitre neutre", déplore David Camroux, samedi sur franceinfo.
    Article rédigé parfranceinfo
    Radio France
     
    Publié le 01/06/2024 16:30

    "Enlever les barricades physiques n'enlève pas les barricades qui restent dans les esprits des loyalistes et des indépendantistes", dénonce sur franceinfo David Camroux, chercheur honoraire et enseignant à Sciences Po. Il estime que l'ordre doit effectivement être rétabli en Nouvelle-Calédonie, en crise depuis trois semaines, mais que c'est loin d'être suffisant pour apaiser la situation. "C'est un prérequis de remettre l'ordre, mais après, il faut une longue période de discussions pour calmer le jeu." 

    Le chercheur franco-australien pointe directement du doigt la responsabilité du gouvernement actuel dans l'embrasement de la situation et le mal-être des populations locales. "Le problème, c'est que le génie des accords de Matignon et de Nouméa, c'était que l'État français joue un peu rôle d'arbitre, un rôle neutre. Et ces dernières années, on a l'impression que l'État français se mettait à côté des loyalistes et il ne jouait plus ce rôle vraiment d'arbitre neutre." Le problème, selon lui, c'est que rétablir cet ancien paradigme est "compliqué" et nécessite des négociations politiques entre tous les protagonistes.

    "On a tenu le troisième référendum malgré l'opposition des Kanaks, des indépendantistes qui voulaient un report à cause du Covid", explique David Camroux. "Emmanuel Macron a tenu à organiser cette réforme avant les élections présidentielles, ça a été considéré comme une violence, comme un manque de respect, poursuit le chercheur. D'autant plus qu'après, on a poussé cette réforme de la liste électorale qui aurait comme conséquence que les Kanaks vont se retrouver encore plus minoritaires chez eux et donc tout ça, c'était très mal ressenti par cette partie de la population." 

     

    https://www.francetvinfo.fr/france/nouvelle-caledonie/crise-en-nouvelle-caledonie-enlever-les-barricades-physiques-n-enleve-pas-les-barricades-qui-restent-dans-les-esprits-estime-un-chercheur_6578753.html

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Pour Biden, il est temps de se mettre à l'heure des réalités...

     

    Le sionisme, dès l'origine, repose sur une conception victimaire de l'histoire du peuple juif. Le projet sioniste, malgré ses conceptions colonialistes encouragées par les puissances occidentales, semblait devoir végéter jusqu'à la seconde guerre mondiale et n'a vraiment pris son essor qu'avec l'oppression sanguinaire bien réelle développée par le nazisme, à l'issue de laquelle il s'est donc trouvé une «  justification historique  » suffisamment puissante pour masquer aux yeux de l'opinion publique internationale le développement de sa propre oppression colonialiste en Palestine.

    Trois quarts de siècle plus tard, le masque tombe enfin.

    Mais trois quarts de siècle, c'est aussi trois générations, et les descendants des premiers immigrés juifs ne sont pas forcément tous responsables des massacres colonialistes perpétrés tout ce temps, ni même des récents et paroxystiques, dans le genre, perpétrés à l'initiative de Netanyahou.

    De l'autre côté, celui du peuple palestinien victime du colonialisme sioniste, c'est bien le droit à la Résistance qui s'impose, et dans ce sens, parler de «  droit à se défendre  », de la part des sionistes, c'est, ni plus ni moins, un non-sens, une sorte d'oxymore, dans le contexte.

    La seule «  justification  » apparente de la politique de Netanyahou, c'est évidemment le débordement de violence du 7 octobre 2023. Une action qui effectivement est allée au delà, dans le domaine de la violence, de ce qui est logiquement le but d'une action anticolonialiste, et a en partie pris les allures d'un pogrom, quelles qu'en soient les causes.

    Or son ampleur et même sa violence étaient manifestement nécessaire au maintien au pouvoir du gouvernement Netanyahou et la facilité avec laquelle il a été commis était donc pour le moins «  suspecte  » dès le 8 octobre, ce que l'on a nettement tendance à «  oublier  », et d'un côté comme de l'autre, et pour des raisons finalement encore aujourd'hui bien plus «  complémentaires  » que contradictoires.  

    Le Hamas, dès son origine, a cherché à phagocyter la Résistance palestinienne, mais il n'y serait pas parvenu sans l'appui du sionisme, et principalement du clan «  extrémiste  » de Netanyahou. Le «  rapport de forces  » entre le Hamas et le parti de Netanyahou repose dès l'origine sur un double jeu, qui contrairement aux apparences, se poursuit encore, même si chacune des parties espère y mettre fin, à son avantage, évidemment  !

    Si le Hamas parvient à survivre à cette guerre comme entité capable de contrôler la bande de Gaza, le double jeu continuera, en fait, par la force des choses et la contrainte des accords internationaux, mais à l'avantage très net du Hamas, donc, et avec pour conséquence l'échec et le discrédit total de la coalition actuelle de soutien à Netanyahou.

    Les plus «  extrémistes  » des extrémistes sionistes se retrouvant en position d'«  opposition  » à l'égard de leur ex-leader, lui-même dans l'incapacité de gouverner, dans ce cas...

    Une actuelle «  opposition  » se trouvera donc en position de former une nouvelle «  majorité  » en vue de régler les conditions du «  cessez-le-feu  » et de la marche vers une forme de paix au moins provisoire.

    Actuellement cela semble être la seule voie par laquelle le «  Plan Biden  » pourrait connaître une certaine concrétisation. En effet, même si Biden le présente comme un «  plan israélien  », il ne fait pas de doute que l'essentiel de son contenu provient directement de la Maison Blanche, vu qu'il reste volontairement «  flou  » sur l'avenir du Hamas, ce qui le rend précisément «  Hamas compatible  » à court terme, une condition évidemment indispensable pour simplement «  exister  » en tant que feuille de route crédible pour la suite des négociations...

    Pour Biden ce ne sont que les conditions de la phase 3 du plan, la «  reconstruction  » de la bande de Gaza, qui permettront l'exclusion éventuelle du Hamas de l'avenir politique de ce territoire, et, par conséquent, de la Palestine.

    Or cela implique donc que jusqu'à l'issue de la phase 2 il n'y a donc pas de condition impliquant la capitulation et  le désarmement du Hamas, ainsi que son improbable dissolution politique. C'est en ce sens qu'il s'agit bien d'un plan «  made in USA  », et non pas d'un plan purement sioniste.

    Biden prend ainsi acte, au nom des USA, de l'échec de la campagne militaire de Netanyahou concernant l'objectif d'«  éradication  » du Hamas et d'un rapport de force «  nouveau  » impliquant éventuellement sa survie politique et donc inévitablement militaire, dans une certaine mesure, à priori intolérable pour l'aile la plus radicale du sionisme, dont Netanyahou, décidément confronté à un échec politique total, plus que probable, sauf à apparaître comme celui qui fait échouer le plan de paix et continue la guerre avec les seuls jusqu'au-boutistes comme soutiens, se mettant ainsi à dos, outre encore un peu plus la «  communauté internationale  », la majorité de ses concitoyens, lassés de cette guerre «  inefficace  » selon les critères mêmes du sionisme.

    Pour les «  jusqu'au-boutistes  » qui tiennent actuellement le pouvoir de «  soutenir  » ou de lâcher Netanyahou, le simple fait de parler d'une phase de «  reconstruction  » de Gaza est un échec, dans la mesure où ils ne l'entendent que pour eux-mêmes et comme un «  nouveau  » territoire à coloniser.

    Pour l'instant le «  Plan Biden  » signe au moins déjà l'échec de ce clan. Si ce plan aboutit un tant soi peu, ne serait-ce qu'à sa phase 2, un nouveau «  double jeu  » commencera alors, entre les USA, la «  nouvelle  » majorité sioniste «  de secours  », et... le Hamas  !

    Enterrer le Hamas, même dans ses propres tunnels, est en effet devenu une utopie, car à mesure des exactions sionistes développées depuis le 8 octobre, c'est un vivier permanent de renouvellement de ses combattants qui y prolifère manifestement, et l'épuisement de son stock de munitions, à supposer même qu'il soit possible, prendra encore effectivement des mois et peut-être même des années, ce à quoi s'affirment «  prêts  » les sionistes les plus fanatiques, heureusement aujourd'hui sur le point d'être marginalisés...

    Ce qui ramène à nouveau au premier plan, si le « Plan Biden  » connaît au mois un début de réalisation, la question de la fondation d'un Etat palestinien véritablement viable.

    Luniterre

     

    Le "Plan Biden":

     

    Conflit Israël-Hamas : ce que contient le plan de paix pour Gaza présenté par Biden 

     

    Le président américain a indiqué vendredi que ce projet d'accord israélien, qui compte trois phases, avait été transmis au Hamas jeudi.

    Trois phases d'une quarantaine de jours chacune pour passer d'un cessez-le-feu temporaire à une paix durable à Gaza : voici la proposition israélienne, telle que présentée vendredi 31 mai par Joe Biden, pour mettre fin à près de huit mois de conflit. Le président américain a indiqué que le projet d'accord avait été transmis au Hamas jeudi.

    Un haut responsable américain a lui parlé d'un «accord détaillé de quatre pages et demi», qui correspondrait, avec quelques «ajustements mineurs», à ce que le mouvement islamiste palestinien s'est d'ores et déjà dit prêt à accepter.

    Phase 1 : cessez-le-feu, libération d’otages, et réinstallation des Palestiniens

    Cette première phase comporte un cessez-le-feu total de six semaines, assorti d'un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza. «Certains» otages israéliens - des femmes et des personnes âgées, blessées ou malades - sont libérés, et certains corps restitués aux familles. Le président américain a promis que les derniers otages ayant la nationalité américaine rentreront alors «à la maison». Dans le même temps, des centaines de prisonniers palestiniens sont remis en liberté.

    La trêve permet le retour des Palestiniens déplacés vers leurs habitations dans le nord de la bande de Gaza, ou du moins ce qu'il en reste après des mois d'intenses bombardements israéliens.

    Enfin, l'aide humanitaire, qui n'a jamais réussi jusqu'ici à entrer en quantité suffisante«augmente fortement», jusqu'à atteindre 600 camions par jour.

    Phase 2 : des contours négociés pendant le cessez-le-feu

    Les contours précis de cette deuxième phase seront, selon Joe Biden, négociés pendant le premier cessez-le-feu de six semaines. Il a précisé que les hostilités ne reprendraient pas tant que les discussions continueraient.

    En cas de négociations concluantes, les combats s'arrêtent définitivement et tous les Israéliens encore détenus à Gaza rentrent chez eux, soldats israéliens compris. Les forces israéliennes se retirent aussi complètement du territoire.

    Un haut responsable américain a indiqué que chaque phase du plan devait durer une quarantaine de jours.

    Phase 3 : reconstruction de Gaza

    Un vaste plan de reconstruction de Gaza est lancé, avec le soutien des États-Unis et de la communauté internationale. Les chantiers des hôpitaux, des écoles et des habitations commencent. Un haut responsable américain a jugé qu'il faudra de 3 à 5 ans pour reconstruire le territoire.

    Tout est fait alors, selon Joe Biden, pour que le Hamas ne puisse pas reconstituer ses capacités d'attaque, et cela avec l'intervention de partenaires régionaux. Les dernières dépouilles d'otages israéliens sont rendues à leurs familles.

     

    https://www.lefigaro.fr/international/conflit-israel-hamas-ce-que-contient-le-plan-de-paix-pour-gaza-presente-par-biden-20240601

     

     

     

     

     

     

    Des milliers d'Israéliens réclament un accord sur les otages

    Des milliers d'Israéliens ont manifesté samedi à Tel-Aviv pour exiger du gouvernement de Benjamin Netanyahu de parvenir à un accord pour la libération d'otages, un plan présenté la veille par le président américain Joe Biden.

    "Un accord sur les otages maintenant", réclame une manifestante déguisée en statue de la Liberté, au milieu d'une nuée de drapeaux israéliens.
    "Biden est notre seul espoir", déclare à l'AFP une manifestante, Abigail Zur, 34 ans.
    Vendredi, le président américain a indiqué qu'Israël avait proposé une feuille de route en vue d'un cessez-le-feu complet entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas incluant la libération d'otages retenus dans la bande de Gaza.

    À Tel-Aviv, les manifestants brandissaient une immense bannière: "Biden sauve-les de Netanyahu".

    Ce soir à Tel Aviv, manifestation réclamant le retour des otages.

    Ce soir à Tel Aviv, manifestation réclamant le retour des otages.

      
    © AP Photo/Maya Alleruzzo


    L'immense majorité des manifestants interrogés par l'AFP ont confié leurs craintes de voir Benjamin Netanyahu mettre en péril un accord. Pour Diti Kapuano, le Premier ministre se soucie davantage de son "pouvoir" que du sort des otages. "J'espère que M. Biden exercera suffisamment de pression pour que le gouvernement et M. Netanyahu acceptent l'accord", poursuit cette femme de 46 ans, drapeau israélien à la main.

    Dans un communiqué, le Forum des familles d'otages et de disparus a affirmé qu'il allait "exiger que le gouvernement israélien approuve immédiatement l'accord de libération des otages et ramène tous les otages à la maison immédiatement".
    "Nous demanderons également à tous les ministres du gouvernement et aux membres de la coalition de s'engager publiquement à soutenir l'accord et à ne pas permettre la possibilité de le torpiller et de mettre en danger les otages", a ajouté l'ONG.

    Des ministres israéliens d'extrême droite menacent aujourd'hui de quitter le gouvernement si Netanyahu allait de l'avant avec l'accord sur un cessez-le-feu à Gaza comprenant une libération des otages.

    "Nous devons parvenir à un accord", estime Glick Gilad, 51 ans, un immense drapeau américain à la main. "Nous sommes assez forts pour nous occuper de la guerre après. D'abord, ramenons-les à la maison."

    https://information.tv5monde.com/direct/direct-biden-est-notre-seul-espoir-clament-les-familles-des-otages-tel-aviv-2724157

     

     

     

     

    Gaza : Le plan américain est imparfait mais Israël l'accepte -conseiller de Netanyahu

    Par Reuters le 02.06.2024 à 11h47

    JERUSALEM (Reuters) - Un conseiller du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé dimanche que l'Etat hébreux avait accepté l'accord-cadre proposé par le président américain Joe Biden pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, tout en le décrivant comme imparfait et nécessitant encore du travail.

     

    La proposition de Joe Biden est "un accord que nous avons accepté - ce n'est pas un bon accord - mais nous tenons beaucoup à ce que les otages soient libérés, tous", a déclaré Ophir Falk, principal conseiller en politique étrangère de Benjamin Netanyahu, dans une interview accordée au journal dominical britannique Sunday Times.

    "Il y a beaucoup de détails à régler", a-t-il ajouté, précisant que les conditions israéliennes, notamment "la libération des otages et la destruction du Hamas comme organisation terroriste génocidaire", n'avaient pas changé.

    Joe Biden a présenté vendredi un plan en trois phases prévoyant notamment un cessez-le-feu total de six semaines et le retrait des forces israéliennes des centres de population du territoire palestinien, ainsi que la libération des otages les plus vulnérables du Hamas.

    Le président américain, soutien initial à l'offensive israélienne après l'attaque du Hamas du 7 octobre contre l'Etat hébreux, critique depuis peu Israël au regard du nombre élevé de victimes civiles liées à cette contre-attaque.

     
     
     

    Le plan américain prévoit également que les parties concernées négocient par la suite une cessation des hostilités de manière permanente. Cette étape semble signifier que le Hamas continuerait à jouer un rôle dans les accords négociés par l'Egypte et le Qatar, ce qui pourrait entrer en conflit avec la détermination d'Israël d'éradiquer le mouvement palestinien soutenu par l'Iran.

    Le Hamas, qui ne donne aucun signe de vouloir se retirer de Gaza, affirme qu'il ne libérera les otages qu'à condition que la guerre prenne fin de manière permanente.

    Ophir Falk a réaffirmé la position de Benjamin Netanyahu selon laquelle "il n'y aura pas de cessez-le-feu permanent tant que tous les objectifs (d'Israël) n'auront pas été atteints".

    Au sein du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu est actuellement sous pression, deux partenaires d'extrême droite ayant menacé de faire défection en cas de mise en oeuvre de la proposition américaine, qui selon eux, épargnerait le Hamas. Un partenaire centriste, l'ex-général Benny Gantz, souhaite, lui, que l'accord soit étudié.

    Le Hamas a provisoirement salué l'initiative de Joe Biden.

    "Le discours de Joe Biden contient des idées positives, mais nous voulons qu'il se concrétise dans le cadre d'un accord global qui réponde à nos exigences", a déclaré samedi Osama Hamdan, un haut responsable du Hamas, cité par la chaîne de télévision Al Jazeera.

    Le Hamas réclame une garantie de la fin de l'offensive à Gaza, un retrait de toutes les forces dites d'invasion, une libre circulation des Palestiniens et une aide à la reconstruction.

    Les responsables israéliens ont rejeté cette demande, estimant qu'il s'agissait d'un véritable retour à la situation qui prévalait avant le 7 octobre, lorsque le Hamas, déterminé à détruire Israël, dirigeait Gaza.

    D'après les autorités israéliennes, 1.200 personnes ont été tuées et plus de 250 autres enlevées par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre.

    Plus de 36.000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début du siège total décrété en réponse par Israël, selon les autorités sanitaires locales, et les Nations unies ont indiqué que la famine menaçait plus d'un million de personnes dans l'enclave palestinienne.

    Israël affirme que 290 de ses soldats sont morts dans les combats à Gaza.

     

    (Avec la contribution d'Ali Sawafta; rédigé par Dan Williams; version française Claude Chendjou)

    https://www.challenges.fr/top-news/gaza-le-plan-americain-est-imparfait-mais-israel-l-accepte-conseiller-de-netanyahu_895063

     

     

     

     

     

     

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    http://cieldefrance.eklablog.com/crimes-de-guerre-du-hamas-et-effet-pearl-harbour-avec-ou-sans-premedit-a214883557

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    Dès 1967, la véritable position gaulliste sur le sionisme:

    Novembre 1967, Conférence de presse du Général De Gaulle: les sujets "brûlants", hier comme aujourd'hui!

    http://cieldefrance.eklablog.com/novembre-1967-conference-de-presse-du-general-de-gaulle-les-sujets-bru-a214925165

     

     + SUR L'ACTU RECENTE >>>

    Mai-Juin 2024 antisioniste: le combat continue!

     + MAJ Nouvelles vidéos de la manif parisienne!

    http://cieldefrance.eklablog.com/mai-juin-2024-antisioniste-le-combat-continue-a215869203

     

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    Netanyahou, au mépris du droit humain, au mépris du droit international: l'impunité du crime sioniste!

    http://cieldefrance.eklablog.com/netanyahou-au-mepris-du-droit-humain-au-mepris-du-droit-international--a215863635

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     Corridor de Philadelphie: Netanyahou reprend un morceau d'Egypte!

     

    http://cieldefrance.eklablog.com/corridor-de-philadelphie-netanyahou-reprend-un-morceau-d-egypte-a215863455 

     

     

     

     

     

     


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     + MAJ Nouvelles vidéos de la manif parisienne!

     

    Ci-dessus, Paris, aujourd'hui

     

    Ci-dessous, Lyon, vidéo: 

    https://x.com/mustafa__bag/status/1796908436359110749

     

    Manifestation de soutien à la Palestine samedi 1er juin à Lyon.

     

     

    Voir aussi, la pétition désormais

     

    à + de 250 000 signatures : 

     

    Sionisme à l'Assemblée Nationale: Stop Tartuffe! (Pétition, déjà + de 100 000 signatures!)

    (C'était le 1er jour...)

    http://cieldefrance.eklablog.com/sionisme-a-l-assemblee-nationale-stop-tartuffe-petition-deja-de-100-00-a215858159

     

      

    Signer la Pétition: 

     

    https://www.leslignesbougent.org/petitions/exclure-yael-braun-pivet-15-jours-de-lassemblee-17743/

     

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     266 297  SIGNATURES au moment de cette nouvelle publication!

     

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    29 MAI >>>

     

    30 MAI  >>>

    Contre la Kollaboration sioniste de TF1:

    Paroles de manifestants:

     

    La Résistance continue!

     

     

     Aujourd'hui à Bayonne:

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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     Toujours plus loin dans l'horreur, depuis trois quarts de siècle, le sionisme avance au mépris du droit

    Depuis le nord de Gaza et jusqu'à Rafah, et maintenant dans le nord de l'Egypte...(*)

     

    Gaza… jusqu’à quand ?

    Tribune    31 mai 2024  Par Didier Billion

     

       Jour après jour les informations qui nous parviennent de Gaza ne peuvent que susciter le désarroi, la tristesse, mais aussi la colère. Comment supporter l’horreur qui se déroule quotidiennement sous nos yeux ? Jusqu’où devra être perpétré le massacre en cours pour qu’enfin des mesures concrètes, tangibles, efficientes soient prises pour qu’il cesse ? La question palestinienne se trouve sur l’agenda international depuis 1948… 76 ans… mais jamais nous n’avions assisté à une telle soif de vengeance éradicatrice. Comment en est-on arrivé là ?

    La principale raison réside dans le sentiment d’impunité dont bénéficient les dirigeants israéliens depuis des décennies. Jamais ils n’ont considéré que les résolutions de l’ONU sur ce dossier – et elles sont nombreuses – étaient contraignantes et qu’elles devaient être respectées. De même, les accords d’Oslo signés en 1993 ont été condamnés par Benyamin Netanyahou dès leur signature avant qu’ils ne les réduisent en miettes dès qu’il est parvenu au pouvoir en 1996. Israël n’a certes pas l’exclusivité du non-respect du droit international, la différence est que lui n’a jamais été sanctionné pour cela. C’est pourquoi il s’autorise la mise en œuvre d’une politique opposée aux contenus desdites résolutions. Ainsi, la colonisation des terres palestiniennes condamnée par la résolution 242 du Conseil de sécurité votée en novembre 1967 – il y a 57 ans – a été méthodiquement foulée aux pieds par les gouvernements successifs de Tel-Aviv. Résultat : 10 000 colons juifs en 1972, 280 000 en 1993 et probablement entre 750 000 et 800 000 actuellement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

    On pourrait bien sûr multiplier les exemples qui ont nourri ce sentiment d’impunité permanent au fil des ans. Examinons seulement la séquence des derniers jours qui traduit parfaitement la stratégie des dirigeants israéliens. Le 20 mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, soumet des requêtes auprès des juges de la chambre préliminaire, aux fins de délivrance de cinq mandats d’arrêt concernant la situation en Palestine. Sont concernés deux ministres israéliens et trois dirigeants du Hamas. La décision est historique car c’est la première fois que des dirigeants israéliens, à la tête d’un État qui se présente comme démocratique, risquent d’être nominalement traduits devant la justice internationale. Les charges invoquées contre les cinq personnes sont en outre très lourdes : Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant sont accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les mêmes accusations sont formulées contre Yahia Sinwar, Mohammed Diaf et Ismaïl Haniyeh même si, en l’occurrence, les faits imputés sont différents.

    Cette requête du procureur de la CPI est émise alors qu’un processus juridique d’examen du conflit israélo-palestinien se met en place depuis le 7 octobre puisque plusieurs dossiers sont par ailleurs instruits par une autre juridiction internationale, la Cour internationale de justice (CIJ). Et qu’enfin d’autres organes de l’ONU produisent régulièrement des rapports à charge contre les dirigeants israéliens, comme par exemple celui afférant à la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, présenté par Francesca Albanese, rapporteur spécial de l’ONU sur les territoires palestiniens.

    Vendredi 24 mai enfin, la CIJ confirmait ses précédentes ordonnances et ordonnait à Israël de cesser immédiatement ses opérations militaires à Rafah et dans la totalité de la bande de Gaza.

    Comme à son habitude, le gouvernement israélien ne tient non seulement aucun compte de ces avis et exigences mais ordonne tout au contraire, le 26 mai, le bombardement d’un camp de déplacés, prétendument « sécurisé », où il avait contraint 100 000 Gazaouis à s’entasser. Le carnage est terrible avec des dizaines de morts visiblement brûlés vifs. Outrageux bras d’honneur à l’encontre des juridictions internationales qui, une fois de plus, confirme cette propension du gouvernement israélien à se croire tout permis, même l’indicible.

    Pour autant, ce mépris affiché à l’égard des exigences internationales répétées aveugle les responsables israéliens qui ne comprennent pas que l’accumulation d’infractions au droit international est en train d’amplifier les critiques à leur égard et laisseront des traces indélébiles. Aussi pour le moment ils s’enferment dans une fuite en avant mortifère sans saisir que les conséquences seront néfastes pour leur propre avenir. Leur prétention à éradiquer le Hamas, toujours posé comme un des objectifs principaux de la guerre menée, est un leurre destiné à masquer leur soif de vengeance et leur volonté annexionniste. Le Hamas est affaibli mais il ne pourra pas être éradiqué. A contrario, cette politique alimentera un esprit de revanche au sein de ceux qui sont atrocement meurtris par les opérations militaires en cours et dont ils ne voient pas la fin. La raison politique signifie pourtant, comme le demande au demeurant une partie de la société israélienne, que des négociations puissent s’ouvrir dans les meilleurs délais visant à parvenir à un cessez-le-feu permettant dans un premier temps la libération des otages aux mains du Hamas et celle des prisonniers politiques palestiniens.

    Le risque est désormais avéré que le droit international et les institutions qui l’incarnent se retrouvent en lambeaux et que Gaza soit leur tombeau. Tant que des sanctions fermes ne seront pas prises, le sentiment d’impunité restera prédominant au sein du gouvernement israélien qui se sentira libre de poursuivre sa politique.

    Le rapport de force change pourtant, certes trop lentement au vu de l’urgence de la situation, comme en témoigne la reconnaissance de l’État de Palestine par trois États européens supplémentaires – Espagne, Irlande, Norvège – le 28 mai 2024.

    De ce point de vue la politique de la France n’est pas à la hauteur de ses responsabilités. Emmanuel Macron s’est déclaré indigné devant le massacre du 26 mai. Fort bien, mais il se refuse toujours obstinément à reconnaitre l’État de Palestine sous le fallacieux prétexte qu’il ne faut pas selon lui céder à l’émotion. Le désormais fameux « en même temps »… Mais que faut-il pour qu’enfin la clarté s’impose ? Attendre que la moitié de la population gazaouie succombe sous les bombardements, la famine et les maladies ? Le président Macron considère que cette reconnaissance doit arriver dans un « moment utile », dans le cadre d’un processus où les États de la région et Israël se seront engagés dans une négociation véritable. Donc, en langage clair, la reconnaissance est repoussée aux calendes grecques puisqu’Israël se refuse à toute négociation… Pourtant la France, membre du Conseil de sécurité de l’ONU, reviendrait à ses fondamentaux en matière de politique extérieure et se grandirait en prenant une telle décision. Bien sûr, cela ne ferait probablement pas arrêter la guerre comme par un coup de baguette magique, mais le signal politique serait fort tant en direction des États occidentaux qu’à ceux du Sud. Ces derniers sont en effet indignés par le deux poids-deux mesures qui, à leurs yeux, caractérisent la politique des capitales occidentales et ne se privent pas de condamner amèrement les différences de traitement à l’égard des guerres en Ukraine et à Gaza.

    De la même façon, Emmanuel Macron exige depuis plusieurs semaines un cessez-le-feu à Gaza, ce qui constitue un progrès, mais quels moyens concrets propose-t-il pour y parvenir ?

    De quelque manière que l’on aborde la tragédie en cours s’impose désormais la nécessité urgente de modifier le traitement de la question palestinienne. En terminer avec l’impunité qui dure depuis trop longtemps devient une nécessité impérative. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou ne connait que le rapport de force, il est nécessaire d’en tirer les conséquences. C’est en partie l’avenir de la régulation des relations entre les États et du droit international qui se joue maintenant. 

      

      https://www.iris-france.org/186735-gaza-jusqua-quand/

     

     

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    (* Corridor de Philadelphie: Netanyahou reprend un morceau d'Egypte!

    http://cieldefrance.eklablog.com/corridor-de-philadelphie-netanyahou-reprend-un-morceau-d-egypte-a215863455  )

     

     

     

     

     

     


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     Gaza, Rafah, ce n'est encore pas assez pour Netanyahou, qui s'empare d'un morceau stratégique de l'Egypte, au mépris du droit international et des accords de paix, plus que jamais bafoués par le sionisme.

     

     Des voitures de l'ONU roulent le long du corridor de Philadelphie, à la frontière entre Gaza et l'Egypte, le 14 janvier 2024. (Image d'illustration).

    Des voitures de l'ONU roulent le long du corridor de Philadelphie, à la frontière entre Gaza et l'Egypte, le 14 janvier 2024. (Image d'illustration). © MAHMUD HAMS / AFP

     

     

     

    Tensions entre Le Caire et Tel-Aviv

    après la prise du couloir de Philadelphie par Israël

    Publié le : 30/05/2024 - 14:47 Modifié le : 30/05/2024 - 14:51

    Alors que l'armée israélienne poursuit son offensive Gaza, les tensions s'accroissent entre Le Caire et Tel-Aviv, depuis que l’armée israélienne a annoncé mercredi 29 mai avoir occupé le corridor de Philadelphie, une zone démilitarisée le long de la frontière entre l'Égypte et Gaza, selon le traité de paix.

    Les autorités égyptiennes ont protesté à plusieurs reprises depuis l’incursion des blindés israéliens dans le corridor de Philadelphie, dont l'armée de l'État hébreu a annoncé avoir pris le contrôle mercredi 29 mai. Une zone tampon de 14 kilomètres de long à l'intérieur de la bande de Gaza, qui borde la frontière égyptienne, mais qui est démilitarisée conformément au traité de paix. L’Égypte accuse Israël de jouer avec le feu en procédant à cette violation des accords et a déclaré se réserver « le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder la sécurité de son territoire ».

    Un responsable égyptien a démenti les déclarations israéliennes selon lesquelles des tunnels partent de Gaza et finissent en Égypte. « Le couloir de Philadelphie servait de tuyau d'oxygène au Hamas, par lequel il faisait transiter régulièrement des armes vers la bande de Gaza », avait en effet déclaré le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, mercredi.

    « Il s’agit de mensonges visant à masquer l’échec militaire israélien à Rafah et tenter de sortir de la crise politique », a réagi le responsable égyptien, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti.

    À Pékin pour un forum Chine-pays arabes ce jeudi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi n'a pas fait de commentaire précisément sur la zone tampon, mais a en outre appelé à empêcher tout déplacement de Gazaouis « par la force ».

    Une zone tampon pour empêcher les incursions armées

    Une zone tampon de plus de trois kilomètres sépare les premiers bâtiments égyptiens de la bande de Gaza. Ce corridor a été mis en place après les accords de camp David signés par l’Égypte et Israël, en septembre 1978, pour empêcher toute incursion armée, contrôler les déplacements des Palestiniens, afin d'assurer la sécurité de ce territoire frontalier, pour l’Égypte et Israël qui craignent des incursions, de la contrebande ou du trafic d'armes entre le Sinaï égyptien et la bande de Gaza.

    Le couloir de Philadelphie est un chemin de patrouille que l'armée israélienne s'était taillé le long de la frontière avec l’Égypte, avant le retrait israélien unilatéral de ce territoire palestinien en 2005, après 38 années d'occupation. L'établissement du couloir de Philadelphie a nécessité plusieurs démolitions d'habitations, accentuant davantage la coupure de Rafah en deux parties : l'une égyptienne, l'autre palestinienne, suscitant des critiques de la communauté internationale.

    Quant à l'appellation « couloir de Philadelphie », il s'agirait d'un nom de code employé par l'armée israélienne, sans lien avec la ville américaine. Les Égyptiens comme les Palestiniens l'appellent également « couloir de Saladin ».

    « C’était un objectif de guerre du gouvernement israélien »

     

    Aujourd'hui, le Caire et Israël se renvoient par ailleurs la responsabilité du blocage de l'acheminement de l'aide humanitaire par le poste-frontière de Rafah, seul point de passage entre le territoire palestinien et l’Égypte, depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle, côté palestinien, au début du mois de mai.

    Cette prise du couloir de Philadelphie pourrait donc avoir des conséquences pour la suite de l'offensive israélienne sur le Sud, mais aussi sur le plan diplomatique, selon David Rigoulet-Roze, spécialiste des relations internationales et du Moyen-Orient.

    « Dans le cadre de son opération sur Rafah, c’est évidemment essentiel pour rendre étanche cette frontière. Le contrôle de cette bande territoriale permet une supervision et un isolement des supposés derniers bataillons du Hamas – il y aurait deux bataillons encore opérationnels autour de Rafah – pour les empêcher, pour les contenir et les contraindre en terme territorial, resserrer l'étau sur les activistes du Hamas », raconte l'expert au micro de Marin Paulay du service internationale de RFI.

    « Là, il y a eu l’annonce d’une découverte d’une vingtaine de tunnels, dont l’un qui mesurerait 1,5 kilomètre et qui serait très proche de la frontière égyptienne, à moins de 50 mètres. Alors, il y a eu des hypothèses qui ont été évoquées en disant que, puisqu’il y a eu la découverte de missiles antichars, d’explosifs, le Hamas aurait entreposé à cet endroit pour éviter des frappes qui auraient pu déborder sur l’Égypte et constituer un problème entre l’Égypte et Israël. Mais c’était un objectif de guerre du gouvernement israélien », analyse David Rigoulet-Roze.

      IBERO 90.9 https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240530-la-tension-monte-entre-l-%C3%A9gypte-et-isra%C3%ABl-apr%C3%A8s-la-prise-du-couloir-de-philadelphie-au-sud-de-gaza

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    Précédemment sur Ciel de France,

    une étude complète sur l'historique

    du Couloir de Philadelphie: 

     

    Gaza-Israël-Égypte: une guerre peut en cacher une autre...

     

    http://cieldefrance.eklablog.com/gaza-israel-egypte-une-guerre-peut-en-cacher-une-autre-a215429757

     

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    Des gardes-frontières sur une route.

     

     

     


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    29 MAI >>>

     

    30 MAI  >>>

    Contre la Kollaboration sioniste de TF1:

    Paroles de manifestants:

    La Résistance continue:

     

    Voir aussi: 

    Sionisme à l'Assemblée Nationale: Stop Tartuffe! (Pétition, déjà + de 100 000 signatures!)

    http://cieldefrance.eklablog.com/sionisme-a-l-assemblee-nationale-stop-tartuffe-petition-deja-de-100-00-a215858159

     

      

    Signer la Pétition: 

     

    https://www.leslignesbougent.org/petitions/exclure-yael-braun-pivet-15-jours-de-lassemblee-17743/

     

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     207 797  SIGNATURES au moment de cette nouvelle publication!

     

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     MAJ A 20H57 + DE 150 000 SIGNATURES !!!

     

    https://x.com/Ilangabet/status/1795852723205628022

    Voir la vidéo: https://x.com/caissesdegreve/status/1795499563379200360

     

     

    Exclure Yaël Braun Pivet 15 jours de l'assemblée

    Destinataire(s) : Bureau de l'assemblée Nationale 

     

     

    Le 10 octobre dernier, Yaël Braun-Pivet avait arboré sur sa veste un drapeau israélien à la suite des attentats du 7 octobre.

     

    Hier, elle a saisi le bureau pour décider d'une sanction à l'encontre du député Sébastien Delogu, qui avait lui aussi brandi un grand drapeau palestinien a la suite des massacres perpétrés par l'armée israélienne à Rafah.

    À l’issue de la réunion du bureau, une censure avec exclusion de 15 jours et privation, pendant deux mois, de la moitié de l’indemnité parlementaire est prononcée. Sanction, il faut le dire, démesurée, car rien ne doit justifier la censure d'un représentant du peuple à l'Assemblée nationale.

    Mais puisque la présidente de l'Assemblée demande aux députés une exemplarité qu'elle n'affiche visiblement pas, nous demandons exactement la même sanction pour Yaël Braun-Pivet.

    Les députés doivent respecter les mêmes règles, si on estime qu'un drapeau trouble l'ordre alors la sanction doit être la même pour tous.

    Auteur : Ilan Gabet

     

    Signer la Pétition: 

     

    https://www.leslignesbougent.org/petitions/exclure-yael-braun-pivet-15-jours-de-lassemblee-17743/

     

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     103 147  SIGNATURES au moment de la publication

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    La pétition demandant l’exclusion de Yaël Braun-Pivet de l’Assemblée nationale pendant 15 jours explose

    Suite à la sanction sévère infligée au député Sébastien Delogu pour avoir brandi un drapeau palestinien, une pétition réclame désormais la même sanction pour Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, qui avait arboré un drapeau israélien dans l'hémicycle. Cette initiative vise à promouvoir l'équité et le respect des règles pour qu'elles soient les mêmes pour tous !

    mise à jour le 30/05/24

     
    Une pétition réclame une sanction équitable pour Yaël Braun-Pivet, qui avait affiché un drapeau israélien, comme Sébastien Delogu sanctionné pour un drapeau palestinien.

    Dans le détail, Yaël Braun-Pivet avait affiché un drapeau israélien sur sa veste le 10 octobre dernier, en réponse aux attentats du 7 octobre. Mardi 28 mai, elle a saisi le bureau pour sanctionner Sébastien Delogu, qui avait lui aussi brandi un drapeau palestinien après les massacres perpétrés par l’armée israélienne à Rafah. La sanction prononcée à l’encontre de Delogu, une exclusion de 15 jours et privation de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois, parait complètement disproportionnée.


    La pétition, initiée par Ilan Gabet, appelle à l’application du même traitement pour tous les députés. Si le port d’un drapeau est considéré comme troublant l’ordre, alors la sanction doit être identique, quelle que soit la nationalité du drapeau. Il est important de rappeler que Yaël Braun-Pivet avait également illuminé le bâtiment de l’Assemblée nationale aux couleurs d’Israël. Cette pétition est donc un appel à l’équité, au respect des règles et à l’exemplarité au sein de l’Assemblée nationale.

     

    Qui plus est, lors de la Séance publique du 10 octobre 2023, la militante sioniste et présidente de l’Assemblée nationale a fièrement affiché le drapeau israélien lors d’une minute de silence en hommage aux victimes des attaques du Hamas. Cette minute de silence n’a cependant pas été accordée aux 40 000 Gazaouis qui auraient été massacrés par Israël !

    Nous appelons donc à signer cette pétition pour défendre les valeurs d’équité et de justice au sein de notre démocratie (ou de ce qu’il en reste). En signant la signant, vous contribuez à rappeler que tous les députés, sans exception, doivent respecter les mêmes règles et sont soumis aux mêmes sanctions en cas de manquement.

     

     

     

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    Yaël Braun-Pivet est au cœur d'une controverse pour avoir demandé l'exclusion immédiate et 15 jours d’interdiction de séance à l’Assemblée à l’encontre du député LFI Sébastien Delogu après que ce dernier a brandi un drapeau palestinien en signe de protestation contre les massacres israéliens à Gaza, qui durent depuis huit mois.

    En contraste, Braun-Pivet, qui arborait un pin's du drapeau israélien sur son tailleur après les attaques du 7 octobre, n'a fait l’objet d’aucune sanction et encore moins d’exclusion.

    Braun-Pivet est depuis plusieurs mois au centre de polémiques incessantes pour sa partialité pro-israélienne.

    Le 10 octobre dernier, soit trois jours après les attaques, elle avait affirmé son “soutien inconditionnel” à Israël alors que son armée avait déjà commencé à bombarder les Palestiniens, massacrant hommes, femmes et enfants.

    "Je veux redire ici qu’Israël est un pays ami à qui je veux réaffirmer, au nom de la représentation nationale, notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel", avait-elle déclaré, provoquant l’indignation générale au sein de l’hémicycle.

    A la mi-octobre, elle s'était rendue à Tel Aviv pour afficher "sa pleine solidarité" avec Israël aux côtés de responsables de l'armée israélienne, affirmant que "rien ne doit empêcher" le pays de se défendre, estimant que les populations civiles de Gaza "servent souvent de bouclier humain".

    "La France soutient pleinement Israël, seule démocratie du Moyen-Orient, démocratie qui a été attaquée d'une façon terrible. Donc il ne faut pas se tromper, ni de combat, ni de mots", avait-elle ajouté.

     

    Jean-Luc Mélenchon, chef des Insoumis, avait vivement réagi sur le réseau social X, en partageant une vidéo de la place de la République à Paris, où des milliers de manifestants brandissaient des drapeaux palestiniens, déclarant : "Voici la France. Pendant ce temps, Madame Braun-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français !"

    https://www.trtfrancais.com/actualites/petition-pour-lexclusion-de-yael-braun-pivet-de-lassemblee-nationale-18167862

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     NDLR >>> À CIEL DE FRANCE ON N'A AUCUNE

    ACCOINTANCE POLITIQUE AVEC LFI,

    MAIS LE GESTE DE CE DEPUTÉ EST COURAGEUX

    ET DOIT DONC ETRE SALUÉ COMME TEL: 

     

     

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    RÉCENT SUR LE BANCO-CENTRALISME,

    L'ÉCONOMIE ET LA MONNAIE

    >>>

     

    Jean-Dominique Michel: le Coup d'Etat planétaire a déjà eu lieu! 

     

    http://cieldefrance.eklablog.com/jean-dominique-michel-le-coup-d-etat-planetaire-a-deja-eu-lieu-a215807199

     

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    RÉVÉLATEUR:

    Macron veut encore plus de contrôle de la BCE sur l'économie européenne!

    Ce qui est parfois déroutant, avec ce personnage, c'est que l'on ne sait jamais exactement si ses "sorties" pseudo-"provocantes" sont des "ballons d'essais" téléguidés par ses commanditaires et tireurs de ficelles marionnettistes ou bien ne sont que l'expression de son avidité d'avancement de gauleiter au sein du système banco-centraliste...

    Mais les deux ne sont pas forcément incompatibles...

     

    Le banco-centralisme En Marche: Macron veut encore plus de contrôle de la BCE sur l'économie européenne! 

    http://cieldefrance.eklablog.com/le-banco-centralisme-en-marche-macron-veut-encore-plus-de-controle-de--a215737273

     

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    Charles Gave Vs Banques Centrales : suite du match !

    http://cieldefrance.eklablog.com/charles-gave-vs-banques-centrales-suite-du-match-a215842499

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    Yachting Vs Galère, une critique des "ultra-riches" : "jalousie" ou bien simplement, la Raison ?

    http://cieldefrance.eklablog.com/yachting-vs-galere-une-critique-des-ultra-riches-jalousie-ou-bien-simp-a215718721

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         Un article où Richard Werner, à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :

     

    Richard Werner, "père spirituel" du Quantitative Easing et "apprenti sorcier" du banco-centralisme

    http://cieldefrance.eklablog.com/richard-werner-pere-spirituel-du-quantitative-easing-et-apprenti-sorci-a215699895

     

     

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    Autres articles récent sur l'économie et la monnaie:

     

    Déficit et dépendance : les marchés financiers attendent les « liquidités » banco-centralisées comme le jardinier attend la pluie… (Et y’a pas sécheresse !)

    http://cieldefrance.eklablog.com/deficit-et-dependance-les-marches-financiers-attendent-les-liquidites—a215610053 

     

    « Monétarisme » et/ou « banco-centralisme » : la nuance « sémantique » est-elle historiquement significative, et de quoi ?

    http://cieldefrance.eklablog.com/monetarisme-et-ou-banco-centralisme-la-nuance-semantique-est-elle-hist-a215537191 

     

    La Suisse condamnée: victoire des écolos, des capitalistes et/ou des banco-centralistes???

    http://cieldefrance.eklablog.com/la-suisse-condamnee-victoire-des-ecolos-des-capitalistes-et-ou-des-ban-a215666871 

     

    NOUVEAU :

    L'or, c'est de l'argent qui dort... Mais pas toujours paisiblement!

    http://cieldefrance.eklablog.com/l-or-c-est-de-l-argent-qui-dort-mais-pas-toujours-paisiblement-a215724875

     

    Chine-USA, pour le contrôle du Bitcoin, c’est aussi la guerre économique !

    http://cieldefrance.eklablog.com/chine-usa-pour-le-controle-du-bitcoin-c-est-aussi-la-guerre-economique-a215644337 

     

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    Echanges, débats, polémiques:

     

     Monnaie, Crédit, Dette: quelques éléments du débat sur Agoravox

    http://cieldefrance.eklablog.com/monnaie-credit-dette-quelques-elements-du-debat-sur-agoravox-a215715557

    ****************** 

    Gilles Questiaux va-t-il réinventer le fil à couper le beurre "impérialiste"??? (Suite du débat)

    http://cieldefrance.eklablog.com/gilles-questiaux-va-t-il-reinventer-le-fil-a-couper-le-beurre-imperial-a215704359

    ******************

    Le passage du capitalisme « classique » au banco-centralisme impacte-t-il notre vie sociale quotidienne ? Quelques réflexions et éléments complémentaires au débat

     

    http://cieldefrance.eklablog.com/le-passage-du-capitalisme-classique-au-banco-centralisme-impacte-t-il—a215547035 

     

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    Monnaie, Crédit, Dette: quelques éléments du débat sur Agoravox

     

    Meyssan: "Le vieux monde est déjà mort mais la classe politique en France est déconnectée du réel" 

     

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    Gaullisme, Europe ("frexit" ou non),

    et avenir de la civilisation humaine...

     

     

    Sur VLR, un débat Do-Luniterre, au départ à propos des "européennes", mais qui dépasse largement ce cadre en termes d'analyse historique et de prospective.

     

    [A noter que le débat sur VLR commence avec diverses interventions de type agit-prop, de la part du camarade "A_Suivre", en faveur de l'UPR et du "frexit" que l'on a donc pas reproduites ici, mais que les amateurs du genre retrouveront à la suite de l'article en lien. Plus, dans le même style, une intervention de Jean-Loup Izambert, en faveur à la fois du boycott et du "frexit".]

     

    •  

       

      Bonjour, camarade A_Suivre,

      Si tu avais vraiment lu le débat en commentaires sur Agoravox tu aurais vu que l’essentiel ne porte pas sur le destin de ces élections, sans enjeu, vu l’absence de pouvoir de ces députés, pour chacun des pays, et même, globalement, vu le statut de ce parlement juste là pour entériner les décisions des lobbys, mais sur la prééminence éventuelle du droit européen par rapport au droit constitutionnel français.

      Or la "découverte" intéressante de ce débat, étrangement également "cachée" par les "européistes" et les "souverainistes", et idem pour l’UPR, c’est bien précisément qu’il n’y en a pas : le droit constitutionnel français prévaut sur le droit "européen", quoi qu’en disent les uns et les autres, qui mentent effrontément à ce sujet, même si pour des raisons différentes.

      Pour faire rentrer, contre le droit français, le pouvoir « européen » en France il faut donc une multiplicité de complicités, notamment pour des modifs à répétition de tel ou tel point, mais qui ne sont par conséquent pas du tout « irréversibles ».

      Mais surtout, il reste toujours possible, par exemple, de reconstituer le Conseil National du Crédit, sur une base référendaire, et donc constitutionnelle, et qui prendrait donc le pas tout à fait légalement sur le pouvoir de la BCE en France, sans qu’il soit besoin d’un scénario « frexit » lourd et inutilement couteux en dévaluation excessive de la nouvelle monnaie, à créer ultra-rapidement dans ce cas, et en rupture de liens commerciaux.

      L’argent étant le nerf de la guerre, reprendre le contrôle sur le crédit et les valeurs monétaires circulant en France, c’est donc véritablement reconstruire notre indépendance nationale sans nous exclure de nous-mêmes de la communauté européenne, qui devra donc « s’adapter » à cette nouvelle condition du droit constitutionnel français, qu’elle n’a pas, de toute façon, le pouvoir d’empêcher d’advenir, si la volonté politique nationale s’en exprime.

      La solution ne peut donc venir que d’une volonté politique constructive interne à la France, et non d’une volonté de rupture avec l’extérieur.

      S’il se développe une volonté de rupture de la part de l’UE, ce sera donc son propre problème et sa propre responsabilité au regard des peuples.

      Luniterre

       

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      •  

        Salut à tous deux,

        Asselineau n’a effectivement jamais dit qu’il n’y avait pas besoin de frexit ; mais, il n’a jamais dit non plus qu’il avait une "volonté de rupture avec l’extérieur". Il a même toujours dit qu’après le frexit, la France continuerait à avoir des relations avec les autres pays, autant qu’elle en avait avant l’existence de l’UE.

        Quant à savoir si Asselineau a tord ou raison de dire que la France ne peut pas retrouver légalement son indépendance sans frexit, je n’en sais strictement rien. Il faudrait étudier la chose sérieusement. Et je m’en fous un peu, pas complètement, mais je ne m’en préoccupe pas assez pour étudier la chose suffisamment sérieusement, c’est-à-dire en me penchant moi-même directement dans les textes de loi. En étudiant moi-même la chose comme je l’ai fait pour le spectacle du coronavirus qui a bien failli éteindre tout espoir de révolution en provoquant la grande peur. Ou comme je l’avais fait auparavant pour le spectacle du terrorisme destiné lui aussi à provoquer la peur, notamment à propos du 11 septembre 2001. Ou comme je l’ai fait aussi à propos de la peur du CO2 et du méthane.

        Mon but est essentiellement de pousser les gens à la révolte, car elle est une absolue nécessité pour la révolution. Et, quand les gens ont peur, au lieu de se révolter, ils se terrent dans un coin en essayant de ne pas se faire remarquer.

        La peur éteint tout velléité de révolte et sans révolte pas de révolution !

        Amitiés à tous deux,
        do
        http://mai68.org

        PS) De toute façon, Asselineau est un légaliste qui veut sortir légalement de l’Europe. Personnellement, je hais l’UE, mais la légalité j’en ai rien à foutre. Alors, qu’on sorte de l’UE légalement à la Asselineau ou qu’on en sorte légalement en prétendant que le frexit est légalement inutile pour en sortir, ou qu’on en sorte illégalement, Je m’en fous complètement.

        Et, sortir de l’Europe n’est que secondaire. Ce ne peut peut être qu’une étape avant la révolution. Et je ne suis vraiment pas sûr que ce soit une étape nécessaire, il est bien possible que ce soit par inadvertance qu’une révolution détruise l’UE.

        Tout comme la science détruit par inadvertance la croyance en dieu. Un jour le roi fit venir un grand scientifique pour qu’il lui explique le monde. Le roi fut un peu déçu par ses explications et lui demanda :

        « Et Dieu, dans tout ça ? »

        « Sire, je n’ai pas besoin de cette hypothèse », lui répondit le scientifique.

         

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        •  

          Quelques réflexions et observations complémentaires utiles :

          "Il a même toujours dit qu’après le frexit, la France continuerait à avoir des relations avec les autres pays, autant qu’elle en avait avant l’existence de l’UE."

          Evidemment, pour continuer à vendre sa salade "frexit" Asselineau a besoin de "rassurer" sur les conséquences immédiates, et donc de les minimiser en termes d’impact économique. Mais, alors que la GB avait déjà sa monnaie indépendante, le "retour au Franc" ou autre nouvelle monnaie implique inévitablement une période importante de perturbation et de déstabilisation économique et sociale.

          Le rapport avantages/risques est désormais évalué comme « perdant », au moins à court ou moyen terme, par la majorité des français, et c’est pourquoi ils se détournent de l’option « frexit » qui fut brièvement « majoritaire » au début du siècle.

          « …je ne m’en préoccupe pas assez pour étudier la chose suffisamment sérieusement, c’est-à-dire en me penchant moi-même directement dans les textes de loi. "

          C’est donc bien le mérite essentiel de ce débat sur Agoravox, qui a permis de retrouver quelques textes et références essentielles sur lesquelles s’appuient les uns et les autres.

          Il en ressort la situation d’affrontement de deux « zones de droit » dont l’une, « européenne », ne peut « empiéter » sur l’autre qu’avec la complicité active de « kollaborateurs » au niveau constitutionnel !

          Enfin, la question de la « légalité », et on le voit bien à ce propos, n’est jamais que la question du rapport de forces politique et change assez vite, en fonction.

          C’est donc un rapport de forces politiques favorable au peuple, et donc, de fait, à l’indépendance nationale, qu’il s’agit d’établir.

          Est-ce que le retour à l’indépendance nationale est un préalable ou une conséquence d’un changement de rapport de forces sociales, c’est évidemment une question qui ne sera complètement tranchée, en fin de compte, que par l’histoire elle-même, mais le fait est que si la France de 1968 a en quelque sorte « renié le père » en combattant le gaullisme, elle n’en était pas moins, historiquement, sa fille « légitime » et déjà très indépendante, rapport au reste de son environnement !

          Luniterre

           

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          •  

            La France de mai 68 ne renie pas le père de Gaulle. Car, la France de de Gaulle est celle de la classe dominante et la France du mai 68 est celle des classes dominées. Mai 68 est un retour de la lutte de classe. Bien creusé vieille taupe.

            Bien à toi,
            do
            http://mai68.org

             

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            •  

              Effectivement Mai 68 marque un retour de la lutte des classes, mais dans une France encore largement gaulliste et qui n’avait jamais que 10 ans d’âge, en quelque sorte, ce qui paraissait une éternité après les errements au jour le jour de la Quatrième République…

              En 1958 je n’avais donc que 8 ans, et dans un quartier populaire, à Nanterre, et c’est donc un "souvenir d’enfance" qui m’a marqué : je me souviens très bien que l’arrivée au pouvoir de De Gaulle était carrément espérée et même joyeusement fêtée par la population, ambiance qui se retrouvait jusque dans la cour de récréation, où les enfants en reproduisaient spontanément l’expression, à titre de jeux…

              Autres temps, autres mœurs…

              Enfin, De Gaulle fut donc le premier chef de l’État en France, après guerre, à l’époque de la mise en œuvre d’une partie du programme du CNR.

              Et tout ça en moins de trois décennies, jusqu’à sa mort.

              Donc, effectivement, même s’il fut un élément essentiel de la classe dominante de son temps, il n’en a pas moins un statut complexe dans la mémoire populaire, qui l’associe finalement plutôt aux meilleurs aspects de la vie sociale en France à cette époque, plutôt qu’aux plus mauvais…

              Surtout aujourd’hui, par comparaison avec la macronie en délire…

              Tout est donc relatif…

              Luniterre

               

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              •  

                Salut Luniterre,

                Le 13 mai 1958 fut un coup d’état militaire fasciste.

                Là où mon père a vraiment manifesté de la joie, c’est quand Fidel a réussi la révolution cubaine. Mon père ouvrier n’a jamais été gaulliste ! Il aimait les communistes.

                Je n’ai jamais compris cette fascination des anciens maoïstes pour De Gaulle.

                Amicalement,
                do
                http://mai68.org

                 

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                •  

                  En 1958, camarade, je n’avais donc que huit ans, et, si ça ne te dérange pas trop, je ne me sens pas vraiment, voire carrément pas du tout, responsable de cette histoire de « coup d’Etat » qui a surtout, concrètement, mis fin à la gabegie de la Quatrième République, et c’est donc surtout en cela que ce fut donc, semble-t-il, un progrès apprécié par la majorité de la population, y compris dans la banlieue rouge de Nanterre ! C’est donc le souvenir de cette joie populaire qui m’en est resté, et je ne vois pas du tout en quoi cela peut être mal compris, encore aujourd’hui.

                  D’autant plus que dès le 4 Juin, donc, (…là je vérifie, ce n’est pas un « souvenir » au sens direct du terme !), le Général prononce son célébrissime « Je vous ai compris ! » qui ouvrait, en fait, la voie à l’indépendance de l’Algérie…

                  De plus, en 1958, le RPF était quasiment démantelé depuis 1955, et ses « survivants » politiques réduits à l’état de groupuscule sans lien personnel avec le Général.

                  Historiquement, il n’a donc jamais été établi que De Gaulle ait la moindre responsabilité personnelle directe dans le « coup d’Etat », même si son intervention était évidemment et ardemment souhaitée par ses initiateurs.

                  De Gaulle, Mémoires d’espoir : « …une grave crise nationale. Celle qui éclata, le 13 mai, à Alger ne me surprit donc nullement. Cependant, je ne m’étais mêlé d’aucune façon, ni à l’agitation locale, ni au mouvement militaire, ni aux projets politiques qui la provoquaient, et je n’avais aucune liaison avec aucun élément sur place ni aucun ministre à Paris. »

                  De Gaulle a donc néanmoins joué habilement des circonstances pour montrer la nécessité de mettre en œuvre ses principes constitutionnels.

                  Parler de « coup d’Etat » paraît approprié, historiquement, le qualifier de « coup d’Etat fasciste » ne me le semble pas du tout. « Coup d’Etat nationaliste », peut-être, et même sans doute, vu qu’il a ouvert la voie à une politique de relative indépendance nationale, dont on ose encore à peine rêver, aujourd’hui…

                  Enfin, jusqu’en 1954 il y avait de fait un « front uni » des gaullistes et des communistes contre la « Communauté Européenne de Défense » qui ouvrait la voie à une Europe encore plus inféodée aux USA. Echec des atlantistes, dont Mitterrand, sur ce point !

                  Sur le thème de l’indépendance nationale il y avait donc des possibilités qui ont été affaiblies et finalement perdues par le sectarisme idéologique, d’un côté comme de l’autre.

                  On ne refait pas l’histoire, mais on peut en tirer des leçons, et celles-ci sont utiles, dans le contexte de notre premier quart du XXIe siècle, alors que les forces politiques prolétariennes ont été incapables de faire face à la désindustrialisation du pays et n’existent plus en tant que telles, faute d’une base sociale unifiée et organisée, capable d’affronter directement tant l’hégémonie banco-centraliste en marche, que les restes du capitalisme monopoliste qui en dépendent encore.

                  Le gaullisme des années 50-60 ne peut plus, tel quel, constituer une base idéologique suffisante, mais les principes fondamentaux d’indépendance nationale mis en œuvre par le Général De Gaulle conservent une grande pertinence et un pouvoir unificateur bien nécessaires dans la situation actuelle.

                  Luniterre

                   

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                  •  

                    Salut Luniterre,

                    De gaulle écrit tantôt ce qui est vrai tantôt ce qui l’arrange.

                    Tu dis : « Historiquement, il n’a donc jamais été établi que De Gaulle ait la moindre responsabilité personnelle directe dans le « coup d’Etat », même si son intervention était évidemment et ardemment souhaitée par ses initiateurs.

                    C’est faux, Les auteurs du coup d’État militaire fasciste voulaient que Massu devienne le dictateur du pays. Celui-ci ayant refusé, ils se sont rabattus sur de Gaulle. (Trinquier, Le coup d’État du 13 mai)

                    Amicalement,
                    do
                    http://mai68.org

                     

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                    •  

                      Je ne trouve pas, pour l’instant, d’accès à ce texte, mais si tu as l’extrait correspondant et la source en lien, c’est évidemment intéressant.

                      Néanmoins, et quoi qu’il en soit, il y a une contradiction évidente à la base de ton affirmation : si les "conjurés" voulaient donc faire appel à Massu et non pas à De Gaulle, c’est donc logiquement plutôt une preuve, et même assez évidente, qu’il n’était donc pas dans le coup, voire même, qu’il n’y était pas forcément favorable, au départ, et qu’il a bien, comme il le dit lui-même, pris le train en marche, en quelque sorte !

                      Et surtout, en fin de compte, ce point, aujourd’hui, est essentiellement anecdotique, alors que l’héritage du Général, en matière de politique étrangère, est, par bien des aspects, plus d’actualité que jamais.

                      Le faire revivre, même si évidemment en s’adaptant aux réalités du XXIe siècle, cela me semble déjà être un très bon début, dans le contexte actuel.

                      Luniterre

                       

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                      •  

                        Salut Luniterre,

                        Je dirais plutôt que c’est Massu qui a refusé de devenir un dictateur militaire au service de la classe dominante, et de Gaulle qui a accepté !

                        Par ailleurs, ce qui m’avait le plus étonné dans ce livre de Trinquier, c’est que le slogan "Algérie Française" n’avait pas du tout le même sens pour les colons que pour les militaires en Algérie. Pour les militaires, cela signifiait les mêmes droits pour tous, colons ou colonisés. À l’époque, les colonisés n’avaient pas le droit de voter et encore moins de se présenter aux élections (présidentielles par exemple.) Trinquier explique que "Algérie Française" signifiait pour les militaires que tout le monde devait être égal devant la loi : colons et colonisés.

                        Pour les colons, "Algérie Française" signifiait que l’Algérie et ses colonisés appartenaient aux colons. Et de fait, j’ai discuté avec un pied noir qui m’a expliqué que l’Algérie, c’était vraiment l’apartheid comme en Afrique du Sud.

                        Amicalement,
                        do
                        http://mai68.org

                         

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                          Effectivement, on peut voir ça comme ça…

                          Massu, en 58, voulait un "comité de salut public" pour sauvegarder l’Algérie française, mais il ne voulait donc pas forcément le pouvoir pour lui-même. Ce qui laissait donc les "conjurés" sans chef…

                          Il fallait donc bien que quelqu’un s’y colle et De Gaulle était donc bien l’homme de la situation, comme il l’a prouvé ensuite.

                          Il a donc tout de même été désigné légalement comme chef du gouvernement et approuvé démocratiquement par référendum ensuite.

                          Difficile de le considérer comme un dictateur, d’une manière ou d’une autre.

                          Il a même écrit une page de l’histoire de notre pays qui fut plutôt positive, dans l’ensemble, en comparaison d’avant et d’après…

                          Luniterre

                           

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                          •  

                            Salut Luniterre.

                            "désigné légalement comme chef du gouvernement" ?

                            Avec le fusil dans dos des "décideurs" qui l’ont désigné, oui…

                            Trinquier parle d’un coup d’État auquel il a participé :

                            https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger…

                            Amitié,
                            do
                            http://mai68.org

                            Par ailleurs, quand tu étais petit, tu ne voyais qu’un cercle restreint de personnes, ta famille et leurs amis. Ce n’est pas parce que, eux, étaient en adoration devant de Gaulle que toute la France l’était.

                            Ce n’était en particulier pas le cas des FTP. Dans son livre Tillon explique que de Gaulle a tout fait pour que les résistants ne prennent pas les armes.

                            Je viens de voir à la télé un film sur de Gaulle ; dans cette apologie, on voit bien que de Gaulle souhaite une victoire contre l’Allemagne, mais pas une victoire populaire, une victoire de l’armée régulière. Celle de la bourgeoisie.

                            En plus, il faut regarder la constitution de 62 qui donne tout le pouvoir à un seul homme : lui, en le (se) faisant élire directement par "le peuple". Sous la quatrième république, ce n’est pas un seul homme qui a le pourvoir, c’est le parlement dans son ensemble. C’est quand même mieux que le pouvoir d’un seul, comme on peut le constater avec Macron à qui la cinquième constitution donne tout le pouvoir. Mitterrand a écrit un livre à ce sujet qui s’appelle : « Le coup d’État permanent ».

                             

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                              Bonjour, camarade !

                              On n’en finira pas de débattre de ces différents points d’histoire, à mon avis aujourd’hui définitivement secondaires par rapport à la problématique de fond posée par l’émergence du banco-centralisme.

                              Tout d’abord, je tiens à préciser que ma famille, loin d’être dans "l’adoration" du Général De Gaulle, était au contraire carrément dans une détestation atavique du personnage et de tout ce qu’il représentait, à savoir en termes d’image de la France fièrement indépendante.

                              C’est au contraire l’ambiance populaire dans la ville pourtant "rouge" de Nanterre qui a marqué pour moi le « souvenir d’enfance » de cette contradiction avec le milieu familial, assez "coupé du peuple", en fin de compte, pour reprendre une terminologie plus tardive…

                              Trinquier, lui, partisan jusqu’au-boutiste de l’Algérie française, et donc logiquement et viscéralement antigaulliste d’extrême-droite, est donc éventuellement « juge et partie », dans cette histoire, mais bien plus « partie » que juge, et donc on ne peut en aucune manière en faire une référence historique séparée de ce contexte.

                              La Quatrième République, comme la Troisième, et même encore davantage, souffrait d’instabilité chronique, et la Cinquième, effectivement, ouvre la porte, et surtout depuis la forme « quinquennale », en fin de compte, à d’éventuels abus de pouvoir, caractérisés sous Macron.

                              Il n’y a pas de « forme » démocratique idéale, à mon avis. Ce qui est déterminant c’est la motivation et le soutien populaire.

                              S’ils sont en phase, comme sous De Gaulle jusqu’en 1968, ou aujourd’hui sous Poutine en Russie, ou Loukachenko, au Bélarus, mais il y a certainement d’autres exemples, on peut parler de démocratie, quelle qu’en soit la forme.

                              Les systèmes d’ « alternance » plus ou moins « libérale » tels que dans les pays anglo-saxons, sont aussi une forme de démocratie, tant qu’ils sont cautionnés par la majorité du peuple.

                              La Quatrième République, c’était simplement le « foutoir » permanent et menait le pays vers sa ruine. Aujourd’hui, la macronie mène également le pays à sa ruine, par d’autres moyens…

                              Ce qui est important c’est donc le fond du projet politique et l’adhésion populaire à ce projet. La forme par laquelle se réalise cette adéquation est finalement secondaire et transitoire, valable pour la durée du projet.

                              Il n’y a pas de « forme » démocratique en soi qui ait un sens indépendamment d’un contenu politique.

                              Luniterre

                               

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                                Tu dis :

                                « Il n’y a pas de « forme » démocratique idéale, à mon avis. Ce qui est déterminant c’est la motivation et le soutien populaire.

                                « S’ils sont en phase, comme sous De Gaulle jusqu’en 1968, ou aujourd’hui sous Poutine en Russie, ou Loukachenko, au Bélarus, mais il y a certainement d’autres exemples, on peu parler de démocratie, quelle qu’en soit la forme. »

                                Je ne le pense pas, ou sinon, Hitler serait un grand démocrate, avec ses 90% au premier référendum qui le nomme führer. Et il a, il me semble, approché les 99 % à un référendum qui a suivi. Bien sûr, c’était grâce à l’incendie du Reichstag. Mais je crois qu’il faut tenir compte aussi de ce genre de manipulations pour décider qu’un pays est ou n’est pas démocratique.

                                L’attentat du petit Clamart a eu lieu le le 22 août 1962, et le référendum pour approuver la cinquième république qui donne tout le pouvoir à de Gaulle a lieu le 28 octobre 1962. Bien sûr ce pauvre de Gaulle, bien à plaindre, a gagné son référendum à 62%. (Bastien-Thiry a toujours nié avoir participé à cet attentat.)

                                Tu dis aussi : « Trinquier, lui, partisan jusqu’au-boutiste de l’Algérie française, et donc logiquement et viscéralement antigaulliste d’extrême-droite »

                                Je ne sais pas s’il était ou non vraiment d’extrême droite mais je sais qu’il aurait aimé une égalité entre les colons et les colonisés. Ce qui est tout de même rare chez les fascistes.

                                Amicalement,
                                do
                                http://mai68.org

                                Par ailleurs, je crois me souvenir, sans en être tout à fait sûr, c’est pourquoi je ne l’avais pas précisé dans un premier temps, que Trinquier dit que c’est Massu qui avait proposé de Gaulle.

                                La fameuse phrase de de Gaulle « Je vous ai compris », ne voulait rien dire, tout le monde pouvant la comprendre comme il le voulait, quelque soit son camp.

                                Je ne crois pas du tout qu’avec cette phrase De gaulle voulait stopper la guerre d’Algérie. Il voulait la gagner mais n’a pas pu. C’est tout !

                                L’ Algérie n’a jamais existé | Discours du général de Gaulle le 16/09/1959 - ina.fr

                                https://www.youtube.com/watch?v=nrB…

                                « Je poserai la question aux Algériens, en tant qu’ils sont des individus. Car depuis que le monde est le monde, il n’y a jamais eu d’unité, ni à plus forte raison de souveraineté Algérienne. Carthaginois, romains, vandales, byzantins, arabes de Syrie, arabes de Cordoue, turcs, français. Ont tour à tour pénétré le pays sans qu’à aucun moment et d’aucune façon il y’ait eu un État Algérien. »

                                Et si la France a perdu la guerre d’Algérie, c’est essentiellement parce que les colons refusaient que les colonisés soient leurs égaux.

                                La torture s’est arrêtée quand, en Algérie ?

                                À la Ligue, ils n’aimaient pas de Gaulle et disaient que c’était un "prestidigitateur".

                                 

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                                  La démocratie, par définition, c’est l’autorité, le pouvoir, défini par le peuple :

                                  "démo" >>> peuple ; "cratie" >>> autorité, pouvoir

                                  Qu’il y ait manipulation ou non, si le peuple soutient massivement tel ou tel pouvoir, quel que soit sa nature de classe ou sa "forme" administrative, il y a donc, dans le principe "démocratie".

                                  Si le pouvoir se retourne violemment contre le peuple, la "démocratie" cesse à partir du moment où il y a une opposition majoritaire qui commence à s’organiser et tente de reprendre le pouvoir au nom du peuple, sans pour autant y parvenir.

                                  La démocratie est rétablie quand l’opposition majoritaire arrive au pouvoir.

                                  Historiquement, on peut passer du temps à évaluer les circonstances cas par cas, mais le fait est que si le peuple soutient, et surtout massivement, tel ou tel pouvoir, c’est que cela correspond à son niveau de conscience sociale à un moment donné de son histoire.

                                  Qu’à titre individuel on trouve ça carrément triste et moche ne change malheureusement rien à l’affaire.

                                  Ce qui est en cause, c’est l’évolution générale de la société humaine.

                                  Elle connait des phases de progrès et des phases de recul, et d’autres plus contrastées et/ou "mitigées" en quelque sorte.

                                  Le XIXe siècle me semble avoir été principalement une période de progrès dans la plupart des domaines, même si avec des passages tragiques ici ou là.

                                  Le XXe siècle est pour le moins "contrasté"…

                                  Le XXIe est essentiellement une période de recul, lent mais inexorable, jusqu’à présent, avec l’émergence du banco-centralisme, qui nous mène vers une forme de totalitarisme "orwellien".

                                  Pour l’instant il n’y a de résistances significatives que de type nationaliste. C’est mieux que rien mais encore bien trop fragile et incertain en termes de perspective de "progrès" réellement durable.

                                  C’est un constat qui n’est pas vraiment joyeux mais simplement réaliste et comme le disait justement De Gaulle, à propos des gens qui causent de l’Europe en sautant sur leur chaise comme des cabris : "on ne fait de politique qu’avec des réalités". Un principe qui me semble directement emprunté, en fait, à la dialectique matérialiste…

                                  Bien à toi,

                                  Amicalement,

                                  Luniterre

                                   

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                                  PS : en outre, avec le "progrès" de la société banco-centraliste orwellienne avance aussi le "progrès" de l’IA, dont le danger est diversement évalué selon les différents "experts" mais qui me semble plutôt devoir logiquement devenir une menace dominante et même prépondérante pour ce qui reste de la "civilisation humaine".

                                  Dans ce domaine également on ne voit pas vraiment poindre d’alternative "raisonnable" au sens premier fondé sur la raison humaine capable de dépasser ses instincts primaires de domination et de manipulation.

                                  La probabilité que cela "règle" finalement le reste des "problèmes humains" est donc très grande…

                                  Ensuite les machines, originellement conçues par les humains, finiront par régler leurs comptes entre elles pour la disponibilité des ressources naturelles qui leurs sont nécessaires, s’il en reste…

                                  La pénurie, dans ce domaine, sauvera peut-être, in fine, les restes de l’"humanité", s’il en reste…

                                  Luniterre

                                   

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    Gaullisme, Europe ("frexit" ou non), et avenir de la civilisation humaine, un débat initié sur VLR

     

     

     

     

     


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    Deuxième manifestation consécutive à Paris contre les frappes sur Rafah

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    Des manifestants sont rassemblés place de la République à Paris en soutien au peuple palestinien, le 28 mai 2024
     
    AFP
     

     

    [extraits afp] Des milliers de personnes étaient rassemblées mardi soir à Paris, pour la deuxième journée consécutive, pour protester contre les bombardements israéliens sur Rafah, a constaté l'AFP.

    Comme la veille, les manifestants se sont ensuite dispersés en cortèges sauvages dans les rues de Paris jusqu'à tard dans la nuit, parfois sous les gaz lacrymogènes des forces de l'ordre.

    La circulation sur le périphérique parisien a même été bloquée pendant plusieurs minutes par "quelques dizaines de personnes" mais "l'intervention rapide de la Brav-M - brigade de police motorisée, ndlr - a permis de les évincer", a indiqué à l'AFP la préfecture de police.

    Plus tôt, en début de soirée, la place de la République était noire de monde [NDLR >>> CE QUI FAIT BIEN PLUS QUE LES 4500 PERSONNES OFFICIELLEMENT COMPTABILISEES PAR LA PREFECTURE!!!] et la statue qui trône en son centre était décorée de drapeaux palestiniens, avec une grande banderole réclamant : "Stop au génocide".

    L'Union juive française pour la paix (UJFP) affichait de son côté le slogan: "Juifs et antisionistes, nous sommes pour l'égalité des droits". La foule, compacte, chantait "Israël assassin, Macron complice", "Nous sommes tous des enfants de Gaza", et "Israël assassine les enfants de Palestine".

    "Eviter le massacre"

    Un bombardement israélien dimanche soir, dans un camp de déplacés du quartier de Tal Al-Sultan, à Rafah, a fait 45 morts et 249 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas.

    Fichier vidéo
    Un responsable de la Défense civile palestinienne a indiqué à l'AFP que 21 personnes avaient été tuées mardi dans une autre frappe israélienne "visant des tentes de personnes déplacées dans l'ouest de Rafah", la ville de l'extrême sud de la bande de Gaza. L'armée israélienne a démenti.

     

    "Ça fait sept mois qu'on dit qu'il y a un génocide en cours", a déclaré à l'AFP mardi le député LFI David Guiraud, estimant que la France pouvait "faire quelque chose en tant qu'Etat pour éviter le massacre".

    "Il y a des gens qui disent : +il faut que ça s’arrête+. Génocide ou pas génocide, il faut que ça s'arrête", a-t-il ajouté. "Il n'y a pas d'erreur, de tragique accident, c'est illégal au regard du droit international".

    La frappe de dimanche a suscité l'indignation internationale et le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir mardi en urgence, à la demande de l'Algérie.

     https://information.tv5monde.com/international/deuxieme-manifestation-consecutive-paris-contre-les-frappes-sur-rafah-2723661

     

     

     NDLR >>> À CIEL DE FRANCE ON N'A AUCUNE ACCOINTANCE POLITIQUE AVEC LFI, MAIS LE GESTE DE CE DEPUTÉ EST COURAGEUX ET DOIT DONC ETRE SALUÉ COMME TEL: 

     

     

    À MEXICO AUSSI LA LUTTE CONTINUE >>>

     

     

     

     

     

     

     


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    "Gauche libérale" Vs "Droite nationale": le nouveau faux clivage de la politique spectacle (...de l'UE entre autres!)

     

     

     

      Il fut un temps où la droite représentait "l'ordre établi", fondé sur une hiérarchie sociale plus ou moins inamovible, mais "compensée", au moins dans ses discours, par le sentiment de charité chrétienne, et le tout prétendument cimenté par l'idée d'unité de la nation. Fondamentalement, ce concept de "droite nationale" fut sapé une première fois au XXème siècle par les conséquences et le souvenir de la Kollaboration.

    Au prix d'un premier compromis avec la gauche "résistante", essentiellement communiste, De Gaulle avait réussi, au nom de la droite, à retisser le concept d'"unité nationale".

    Pendant quelques décennies encore, la gauche, héritière des luttes ouvrières, a su conserver un certain lustre idéologique sur la base des luttes sociales qui conservaient un caractère de classe les reliant aux grands moments de l'histoire du XIXème siècle, et même d'avant-guerre, avec le front populaire.

    En fait de "répétition générale" d'une ultime révolution à venir, Mai 68 fut plutôt le dernier acte historique des luttes de classe capable de remettre en question jusqu'aux fondements mêmes du système de domination de classe.

    Dans le dernier quart du XXème siècle la tertiarisation accélérée de la société et le mythe d'une alternative fondée sur "l'union de la gauche" ont réduit définitivement la gauche à une "force de secours" du libéralisme mais de plus en plus faible et atone, sinon aphone, sans cesse à la recherche d'un nouveau discours "sociétal" pour masquer son renoncement fondamental à changer, précisément, la société.

    Gauche et droite semblaient donc sur le point de disparaître, mais l'émergence d'une nouvelle "extrême-droite" a permis au système de redonner une apparence de sens au clivage. Ce qui reste de la gauche ne se présente plus guère que comme le "recours" du système contre la "menace" que représenterait "l'extrême-droite", qui elle-même, tout en continuant à surfer sur un discours raciste et démagogique, qui la place habilement dans le rôle de "l'antisystème" autrefois joué par la gauche, ne cesse de chercher à donner des garanties de "respectabilité" afin d'accéder éventuellement aux responsabilités sans avoir à faire réellement face à ses engagements "électoraux"!

    Le spectacle de la politique "moderne" est ainsi devenu "le monde à l'envers", en apparence, alors qu'il ne s'agit que de conforter, comme traditionnellement, l'ordre établi par le système de domination de classe, même si celui-ci a lui-même profondément évolué, "ni vu ni connu", derrière l'écran de ce spectacle.

    Cette évolution, c'est celle que nous avons analysée et décrite, sur "Ciel de France", comme étant de nature banco-centraliste, en substitution à ce qu'était devenu le capitalisme monopoliste "classique" depuis le début du XXème siècle.

    L'UE, avec tous ses instrument bureaucratiques, et principalement, la Banque Centrale Européenne, est l'un des vecteurs essentiels de cette mutation.

    Pourtant, à l'occasion des prochaines "européennes", ni le principe ni même l'existence de cette mutation, pourtant violemment accélérée avec les crises de 2007-2008 et 2020-2021, ne sont ni posés, ni encore moins, remis en question.

    Grâce à l'UE le banco-centralisme avance "masqué" en Europe, et la plupart des "acteurs" de la scène politique ne postulent jamais qu'à des rôles de gauleiters de ce nouvel ordre bureaucratique, en réalité un totalitarisme du genre "dystopique" orwellien, soit le pire des mondes qui tente en permanence de se donner hypocritement le visage du "meilleur".

    Face à cette duplicité généralisée, le recours à l'abstention, s'il ne traduit évidemment pas encore le retour éventuel à une conscience de classe, n'en traduit pas moins un refus instinctif de "jouer le jeu" de ce spectacle de Tartuffes. Il ne s'agit jamais que de "renouveler" un panel de figurants qui sont autant de parasites engraissés sur les fonds publics des Etats membres, et tout cela pour cautionner un groupuscule de super-prédateurs à l'échelle du continent, et à l'échelle mondialiste, en fait, avec leurs complicités atlantistes au demeurant quasiment revendiquées, désormais.

    Comment sortir de ce piège est donc la seule question qui vaille, à cette occasion, certes, mais surtout, d'une manière plus générale. Le seul mérite de ces élections est donc, éventuellement, de faire ressurgir le débat de fond, en marge, bien que précisément, elles n'en soient donc pas l'objet.

    C'est ce que l'on a vu, à l'occasion du débat suscité par la republication, sur Agoravox et VLR, d'une récente interview de Pierre De Gaulle,

     

    Maintenant sur Agoravox, avec un débat en cours... "C'est la France qui fait l'Europe et non pas l'inverse" - Pierre De Gaulle

    http://cieldefrance.eklablog.com/maintenant-sur-agoravox-avec-un-debat-en-cours-c-est-la-france-qui-fai-a215837531

     

    En réponse au faux "débat des européennes" : "C’est la France qui fait l’Europe et non pas l’inverse" - Pierre De Gaulle

    https://mai68.org/spip3/spip.php?article249

     

    De ce débat il ressort notamment que la République Française, fondée sur son droit constitutionnel, a donc encore tous les moyens de faire valoir ses droits démocratiques et économiques, pourvu que sa population les reformule, précisément, à travers son droit constitutionnel, auquel le droit européen n'est fondamentalement pas opposable, quoi qu'il le prétende, par la voix de tous ses Tartuffes. 

    C'est donc cette même idée que l'on a retrouvée, paradoxalement, dans un texte cité par l'un de nos contradicteurs. Dans la conclusion, il est vrai, ce qui laisse à penser qu'il n'avait donc pas été lu jusqu'au bout par le dit contradicteur...

    Quoi qu'il en soit, le voici donc republié ici, désormais...

    Luniterre

    PS: L'auteur, Aurélien Bernier, a un parcours atypique, ce qui en fait précisément l'intérêt, et assez bien résumé, semble-t-il, pour une fois, sur Wikipédia:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Aur%C3%A9lien_Bernier

     

     

     

     

     

    Les juges français imposent l'UE

    et bloquent toute alternative politique

    publié le 27/05/2024 Par Aurélien Bernier

     

    À quelques jours des élections européennes de juin 2024, les formations politiques d’extrême-droite et de droite nationaliste s’apprêtent à réaliser des scores historiques. En France, le Rassemblement national et Reconquête pourraient, à eux deux, approcher les 40 % des suffrages exprimés. En Belgique, le Vlaams Belang est donné en tête par les sondages. Déjà vainqueurs des dernières législatives, les Frères d’Italie de la Première ministre Giorgia Meloni et le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders conforteraient leur place de première force politique en Italie et aux Pays-Bas. Au total, dans quatre des six États fondateurs des institutions européennes, les partisans de l’Europe « des nations » seraient majoritaires, souvent assez nettement. En Allemagne, l’AfD n’a jamais été aussi bien placée dans les intentions de vote et pourrait arriver en seconde position. Plus à l’Est, les sondages donnent l’extrême-droite ou la droite nationaliste victorieuse en Autriche (où elle devrait ensuite gagner les législatives de l’automne 2024), en Hongrie, en Roumanie, en Slovaquie et en Estonie.

     

    Dans ce paysage politique européen, le plus spectaculaire est encore le déséquilibre entre les forces nationalistes et la gauche de transformation, que l’on qualifie parfois de « radicale ». À l’issue du prochain scrutin, le Parlement européen devrait accueillir trois à quatre fois plus de députés nationalistes que de membres du groupe de la gauche (GUE/NGL), dans lequel siègent les Insoumis français, le parti allemand Die Linke et de nombreux partis communistes. Au sein des parlements nationaux, dans la plupart des États membres, le rapport de force est lui aussi nettement en faveur des mouvements d’extrême-droite ou nationalistes.

    Bien-sûr, l’extrême-droite et les partis qui s’en rapprochent prospèrent grâce à un discours anti-immigration et sécuritaire, qui séduit particulièrement en période de crise économique et de tensions géopolitiques. Mais ses scores de plus en plus spectaculaires s’expliquent également par le rejet des politiques ultralibérales menées par l’Union européenne et par le refus de la méthode utilisée pour les imposer, à savoir le transfert de souveraineté.

    Jusque dans les années 1980, en France, deux grandes forces politiques s’opposent à une approche supranationaliste de la construction européenne promue par plusieurs « pères fondateurs » (souvent de sensibilité chrétienne-démocrate) et par la Commission de Bruxelles. Pour les communistes, le marché commun est une arme au service du patronat, qui lui permet d’imposer le libre-échange et la libre-concurrence contre la volonté des peuples. Pour les gaullistes, rien ne saurait se substituer à la nation, et certainement pas une Europe supranationale fantasmée par des technocrates.

    Contestée politiquement, la construction européenne va s’imposer par le droit. Quelques années après la signature du traité de Rome (1957), qui n’est au départ qu’un accord assez modeste de libre-échange, la Cour de justice des Communautés européenne créée par ce traité commence à statuer sur des litiges commerciaux. Suivant à la lettre les préconisations de la Commission européenne, elle considère que le droit communautaire doit s’imposer en totalité aux États, et de façon homogène. Dès 1963-1964, elle élabore une jurisprudence en ce sens, dont l’impact sur les droits nationaux est tout d’abord limité. Mais au cours des années 1980, le contexte politique change, et avec lui le contexte juridique.

    On le sait, le Parti socialiste qui gagne les élections nationales françaises de 1981 est très favorable à la construction européenne. À droite, le gaullisme perd de son influence. En 1978, avec son « appel de Cochin », Jacques Chirac tentait une attaque souverainiste contre son rival Valéry Giscard d’Estaing, qui se soldera par un échec aux élections européennes de 1979. Surtout, Margaret Thatcher et Ronald Reagan sont élus au Royaume-Uni (1979) et aux États-Unis (1980) grâce à un discours ultralibéral. Les « héritiers » français du gaullisme n’hésitent pas longtemps et choisissent la modernité.

    Dans le champ économique et social, ils abandonnent un étatisme déjà remis en cause par l’infusion des idées libérales tout au long des années 1960 et 1970. En matière de politiques européennes, la rupture est plus spectaculaire : le discours gaulliste sur l’Europe « des nations » comme seule perspective possible cède la place, dans le programme du Rassemblement pour la République (RPR), à un européisme ultralibéral. À partir de 1983, les trois grandes forces qui dominent la vie politique française (la social-démocratie, le centre-droit et la droite anciennement gaulliste) sont toutes ouvertement favorables à la construction européenne.

    Ce n’est pas un hasard si le grand tournant juridique pro-européen en France s’inscrit dans ce contexte. Jusqu’en 1989, le Parlement français pouvait, en théorie, voter une loi qui annule ou limite certaines dispositions contenues dans le traité de Rome, dans des directives ou des règlements européens ; la jurisprudence du Conseil d’État le lui permettait. À partir du jugement dit « Nicolo » de juin 1989, les juges français considèrent que le droit communautaire doit primer en tous points sur le droit national… sauf si la Constitution française prévoit, de façon suffisamment explicite, des exceptions. Un nouvel ordre juridique vient d’être consacré sans le moindre débat démocratique, mais avec la bénédiction du pouvoir socialiste.

    L’objectif tout à fait assumé est de contraindre l’État à respecter scrupuleusement les « acquis communautaires », au premier rang desquels figure le marché commun, et ce, quelle que soit la sensibilité politique du pouvoir en place. Dès lors, toute politique économique hétérodoxe se heurterait à un problème de légalité, pas seulement européen, mais national. Dit autrement, contrôler les mouvements de capitaux ou stopper l’ouverture à la concurrence des services publics serait illégal du point de vue du droit européen, mais aussi du droit national. Pour les forces progressistes, cela signifie qu’en l’état du droit, une grande partie des programmes de gauche seraient intraduisibles en lois, que bon nombre de revendications syndicales ou associatives se heurteraient à un veto des juges, au nom des règles de la concurrence européenne.

    La violence des politiques libérales européennes et le transfert de souveraineté du niveau national vers le niveau européen n’ont pas été sans conséquences électorales. En 1984, un parti reprend à son compte le projet, abandonné par la droite, d’Europe « des nations » : c’est le Front national de Jean-Marie Le Pen, qui réalise sa première percée (10,95 % des voix) lors des élections européennes.

    Pendant un peu plus de dix ans, le Parti communiste français oppose à l’extrême-droite une vision progressiste de la nation, au nom de laquelle il refuse la poursuite de l’intégration européenne, le traité de Maastricht et la monnaie unique. Mais en 1997, le Parti socialiste pose ses exigences à l’entrée dans un gouvernement de « gauche plurielle » : le PCF doit abandonner son euroscepticisme, jugé trop radical. Dès lors, l’extrême-droite a le champ libre. Elle peut développer son discours souverainiste et anti-Union européenne sans craindre de concurrence. Depuis, et à l’exception des premiers mois de la campagne de 2017 de Jean-Luc Mélenchon, elle continue à occuper seule ce terrain.

    Avec la crise des subprimes de 2007-2008 et le renforcement des mesures d’austérité imposées par l’Union européenne, l’extrême-droite et les droites nationalistes ont franchi une nouvelle étape dans la conquête du pouvoir. Le Fidesz de Victor Orban s’est implanté durablement en Hongrie sur une ligne anti-immigration, souverainiste et anti-Union européenne. Ancien libéral converti au nationalisme, Premier ministre depuis 2010, Orban n’hésite pas à se revendiquer de l’héritage du général De Gaulle. Le SMER-SD en Slovaquie ou le PiS en Pologne s’en sont inspiré et ont accédé eux aussi à la direction de leur pays, promettant de tenir tête à Bruxelles. Un euroscepticisme que l’on retrouve également dans les campagnes victorieuses de Giorgia Meloni et de Geert Wilders, même si la Première ministre italienne s’est montrée beaucoup plus coopérative vis-à-vis de Bruxelles une fois élue.

     

    C’est d’ailleurs un grand paradoxe : alors qu’elles n’ont jamais véritablement rompu avec les politiques européennes, l’extrême-droite et les droites nationalistes monopolisent le discours « souverainiste » et continuent, en partie grâce à cela, de progresser.

    Cette marche vers le pouvoir est-elle inéluctable ? Peut-être pas, mais pour s’y opposer, encore faudrait-il que les forces progressistes proposent une alternative crédible. Or, sans rupture juridique, il est tout bonnement impossible de se soustraire aux règles européennes de libre-échange et de libre-concurrence. Il existe pourtant une option qui n’oblige pas à sortir de l’Union européenne et qui, contrairement à une « réécriture des traités » dans un sens plus social, n’est pas totalement illusoire. Il s’agirait de modifier la Constitution, seul texte qui a encore le pouvoir de primer sur le droit européen, de façon à restaurer des espaces de souveraineté nationale.

    Il peut s’agir, par exemple, de placer les services publics à l’abri du droit européen de la concurrence ou de permettre à l’État, en dépit du traité européen, de réguler les flux de capitaux ou de marchandises. Modifier ainsi la Constitution française n’empêcherait pas un violent conflit avec Bruxelles, mais cela donnerait au législateur les moyens d’agir et ôterait aux juges nationaux la possibilité de l’en empêcher. Une perspective d’autant plus intéressante qu’obtenir et gagner un référendum, en France, sur le renforcement des services publics ou le contrôle des capitaux ne semble pas inconcevable à court ou moyen terme.

     

     https://elucid.media/politique/juges-francais-imposent-union-europeenne-bloquent-toute-alternative-politique

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